« Les mains du miracle », un épisode peu médiatisé de la deuxième guerre mondiale.

J’ai récemment dévoré le livre de Joseph Kessel, « Les mains du miracle ».

J’avoue que l’histoire du deuxième conflit mondial me passionne, et après avoir dévoré les 5 tomes du récit de Max Gallo sur cette époque troublé, je suis tombé par hasard sur ce livre de Joseph Kessel dont j’ignorais l’existence : la biographie documentée d’un masseur thérapeutique, Félix Kersten.

Il fut le médecin personnel d’Heinrich Himmler, dirigeant des SS de 1939 à 1945. Il profita de sa proximité pour sauver des milliers de personnes de la mort, utilisant son influence sur le dirigeant des SS.

Un épisode parmis les moins connu et pourtant le chef d’oeuvre de Félix Kestern fut d’arracher à Himmler ce qui est resté dans l’histoire sous le nom de « Contrat au nom de l’humanité« , signé le 12 mars 1945.

Les points principaux furent :

  1. Les camps de concentration ne seront pas dynamités.
  2. Le drapeau blanc flottera à l’entrée de ceux-ci.
  3. On n’exécutera plus un seul Juif.
  4. La Suède pourra envoyer des colis individuels aux prisonniers juifs.

Ce fut le jour du décès d’une certaine Anne Frank à Bergen-Belsen…

C’est un livre passionnant qui montre – comme l’a aussi montré l’excellent film « La Chute » – à quel point le pouvoir national-socialiste était en délinquescence, et ce dès 1943.

A lire si vous êtes passionné d’histoire et que vous voulez vous renseigner sur cette personne qui a vu le pire pour faire le meilleur.

Quand on a peu de confiture…

…on l’étale, car c’est bien connu : « La culture, c’est comme la confiture, moins on en a, plus on l’étale ». Citation attribuée à un certain Pierre Desproges.

Après cette introduction sucrée, je vais vous parler de 3 livres que j’ai lu récemment.

« Charly 9 », de Jean Teulé.

Ce livre commence le 23 août 1572. On voit comment par soif du pouvoir, le duo infernal Catherine de Médicis et son frère, Henri Duc d’Anjou (le futur Henri III, dernier des Valois) arrache à un faible roi le massacre du lendemain, tristement connu dans l’histoire comme Massacre de la Saint Barthélémy.

L’histoire a conservé l’image d’un roi « fou », mais si on lit ce livre de Jean Teulé une autre hypothèse peut apparaître : celui d’un roi faible, que le massacre de la Saint Barthélémy a achevé. Le plus impressionnant, c’est comment on voit la fin de vie de ce roi, un vieillard avant l’age, qui decédera en 1574 à l’age de 23 ans… J’ignore si l’anecdote de la sudation de sang est vrai, en tout cas, cela donne un éclairage intéressant à cette période troublée de l’histoire de France.

Deuxième livre, toujours de Jean Teulé, c’est un récit sur une affaire peu connue arrivée en 1870 en Dordogne.

Dans « Mangez-le si vous voulez », Jean Teulé nous raconte dans un récit qui ne cache aucun détail ce qui est resté dans les faits divers comme « L’Affaire de Hautefaye« .

Lors de la guerre Franco-Prussienne de 1870-1871 qui mit à mort le Second Empire, à Hautefaye dans le Périgord Vert, près de Nontron, se déroula un fait divers assez macabre : suite à un malentendu (entretenue par une censure des journaux), Alain de Monéys, aristocrate local subit de nombreuses tortures qui s’achevèrent pour lui sur un bûcher improvisé. La répression fut assez féroce (4 responsables passèrent sur la machine du docteur Guillotin), quelques uns furent envoyé au bagne en Nouvelle Calédonie. Seul une personne fut acquitté.

Court roman, il montre à quel point l’humain peut devenir bestial quand les circonstances s’y prettent.

Dernier roman, « Mr Vertigo » de Paul Auster.

C’est l’autobiographie d’un gamin de la fin des années 1920 jusqu’en 1992-1993. Pour tout dire, le roman est étrange, comme si l’auteur se concentrait uniquement sur les quatre ou cinq premières années du récit. Le personnage, Walter rencontre un homme mystérieux, Maitre Yéhudi. Ce dernier l’a acheté à son oncle, un alcoolique de première. Durant les trois premiers quarts du livre, on voit la saga de ce duo étrange, surtout quand on sait que Walter a un don étrange, celui de pouvoir voler dans les airs.

Et les trois premiers quarts du livre sont consacrés à ce don et ce qui y est lié. Le dernier quart est raconté par l’auteur comme si c’était du bonus, ou que le personnage du roman l’avait volontairement passé dessus à grande vitesse.

C’est un roman étrange et néanmoins fascinant. A lire !

Bon week-end !

1Q84 : quand Haruki Murakami nous la joue Orwell…

J’avoue que j’avais eu du mal à attaquer cette histoire en 3 tomes. Pas que la longueur m’effrayait (1500 pages, ce n’est pas grand chose surtout quand on a lu le cycle de Dune), mais c’est le battage médiatique autour de l’oeuvre qui me faisait « peur ».

Ce n’est pas le premier roman d’Haruki Murakami que j’ai lu, ayant déjà dévoré l’excellent « Passage de la nuit » et le bizarroïde « Amants du Spoutnik « .

Alternant les histoires d’Aomame, la tueuse professionnelle, Tengo, le professeur de maths apprenti écrivain et dans le troisième tome un mystérieux personnage, l’auteur nous plonge dans l’année 1984 et son pendant fantastique 1Q84, monde aux deux lunes, et où les little people font la loi.

Continuer la lecture de « 1Q84 : quand Haruki Murakami nous la joue Orwell… »

« Je suis une légende » : quand on est seul au monde ;)

J’ai récemment dévoré le livre de Richard Matheson sorti en 1956, « Je suis une légende ».

Ecrit en 1954, l’histoire se déroule entre 1976 et 1978. Robert Neville est l’ultime survivant d’une épidémie qui a transformé l’ensemble de la population de la ville de Los Angeles en vampyre. Immunisé par une morsure de chauve souris, le livre raconte sa survie et sa lutte contre les vampyres qui veulent sa peau.

Dès 1964, une première adaptation (la meilleure ?) a été faîte. Elle est disponible dans le domaine public, et s’appelle « The Last Man On Earth » avec Vincent Price.

Bonne lecture et bon visionnage pour les personnes qui récupèreront le film qui est tombé dans le domaine public à la suite d’une négligence.

« La porte des mondes » : rien n’est impossible ;)

Je ne suis pas un grand amateur de roman uchronique, mais je dois dire encore une fois merci à Robert Silverberg.

Mais qu’est-ce qu’une uchronie ? Dixit le wiktionnaire :

Récit imaginaire prenant comme base de départ une évolution alternative de l’Histoire.

Dans ce monde alternatif, Robert Silverberg imagine ce qui se serait passé si l’épidémie de Peste de 1348 (qui balaya 25 à 30% de la population européenne en quelques mois) avait été largement plus meurtrière : l’empire Turc ayant conquis des pays jusqu’à l’Angleterre, l’Allemagne émiettée en une multitude de petits états, les Aztèques controlant l’Amérique centrale et les Incas l’Amérique latine.

Nous suivons dans ce court roman de Robert Silverberg l’épopée d’un jeune homme anglais, Dan Beauchamp qui quitte une Angleterre en 1963 qui s’est libéré du joug turc quelques décennies auparavant pour les Hespérides.

J’avoue que j’étais un peu sceptique au départ, mais l’écriture de Robert Silverberg nous propose un univers alternatif intéressant… Et qui laisse à penser 😉

« Les monades urbaines » : quand Robert Silverberg nous raconte un avenir vertical…

Je ne connaissais pas trop l’auteur Robert Silverberg. « Les Monades Urbaines » (sorti en 1971) nous amène dans un 24ième siècle où pour des raisons pratiques, les humains vivent dans des tours de 1000 étages de hauteur.

On y suit les histoires croisées d’un socio-computeur, d’un jeune couple, d’un historien, d’un musicien, d’un futur administrateur et d’un technicien.

Dans ce futur, la sexualité est libérée, l’intimité inexistante, et le « croissez et multipliez » est la règle. Une sorte de dictature du plaisir et de la sensualité.

C’est un court roman qui vaut largement le détour. D’ailleurs c’est le quatrième de couverture qui m’a attiré vers ce livre. De la science fiction dystopique comme seul les années 1970 pouvait en produire.

« Rendez-vous avec Rama »… Merci Arthur C.Clarke.

D’Arthur C.Clarke, je ne connaissais que le cycle de « 2001, l’odyssée de l’espace » (du moins le tome d’origine).

C’est par hasard que je suis tombé sur un roman du même auteur, « Rendez-vous avec Rama », sorti au début des années 1970.

Le quatrième de couverture est assez parlant :

2130. Un objet spatial non identifié est localisé dans le système solaire : c’est un cylindre aux proportions extraordinaires – 30 km de long -, et qui se déplace au tiers de la vitesse de la lumière – 100 000 km/h. Il sera baptisé Rama. La curiosité cède cependant le pas à l’effarement quand l’équipage du vaisseau spatial « Endeavour » parvient à pénétrer dans son habitacle. Car cet « Artefact », qui semble n’avoir jamais subi la moindre altération du temps, contient en son sein un véritable monde miniature. Son exploration minutieuse révèle en effet une mer, des reliefs, des routes, des villes… Un univers de silence et de non-vie, où tout semble d’une haute technologie et pourtant vieux de millions d’années ! Qui peut bien être aux commandes de Rama ?

J’avoue que j’ai été un peu étonné en le voyant, puis je me suis dit, pourquoi pas ? Et la surprise a été excellente. Ici, nul besoin de théories tordues, d’armes laser et de vaisseaux à la Stargate.

C’est une science fiction simple (même si elle est de nos jours « préhistorique »), mais l’histoire tient la route, et jusqu’à la fin on se dit qu’Arthur C.Clarke a su attiser la curiosité du lecteur.

Dommage qu’il n’existe pas en version électronique, cependant, car c’est un bon roman pour les longs trajets 😀

Kindle ? L’outil qui m’a redonné envie de lire plus régulièrement

Cela fait moins d’une journée que j’ai la Kindle chez moi, et je dois dire que c’est le coup de coeur. J’avais déjà vu l’affichage en encre électronique sur des tablettes concurrentes, mais j’avoue que j’avais toujours voulu prendre une Kindle.

N’ayant pas besoin d’une tablette en version tactile, j’ai pris le modèle « classique » à 2 Go. Et j’avoue qu’après une prise en main un peu longue (la partie la plus longue étant la mise en route de la connexion wifi), ce n’est que du bonheur.

L’affichage est agréable, reposant, on peut lire une heure à la suite sur une kindle avec la même fatigue visuelle que sur un livre papier, mais il y a une différence de taille : le regard est concentré sur une seule page, ce qui permet une lecture plus « productive », car le regard n’a pas tendance à se déporter sur la page que l’on a pas encore lu.

Coté dimension, c’est un gros livre de poche. J’ai été surpris par son silence, sa légèreté et la qualité de l’affichage. C’est comme si un livre était défait page par page, puis inséré derrière l’écran de la tablette.

Cependant, tout n’est pas rose, et les principaux points noirs sont :

  • Le prix des livres électroniques… Pourquoi des livres à 15 – 18 € en version numérique (donc sans frais d’impressions, de stockages, de reliure) alors que la version physique est à 18 – 22 € ?
  • L’absence du support du format ePub, même si j’ai pu trouver un logiciel pour convertir les livres en format lisible par la kindle.

Points positifs ?

  • La capacités de stockage : j’ai une trentaine de livres au format numérique (merci les classiques à 0 €), et il me reste encore 1,3 Go sur les 2 de la tablette.
  • La récupération instantané des livres si on passe par la connexion wifi.
  • La kindle qui se comporte comme une « bête » clé USB quand on la connecte à son ordinateur, ce qui rend la Kindle compatible avec Linux, ce qui est pas si mal que cela.

Dès que les livres numériques ne seront plus à prix exorbitants (cela sent une entente entre les éditeurs pour ne pas baisser les prix, comme l’entente des 3 grands de la téléphonie mobile française à une époque), la Kindle sera un outil des plus répandus.

Acide Sulfurique ou soporifique ?

Une amie m’avait conseillé de découvrir l’écrivaine Amélie Nothomb avec son titre « Acide Sulfurique » sorti en 2005.

Couverture du livre "Acide Sulfurique" d'Amélie Nothomb

Pour mémoire, dans ce court roman en quatre parties d’à peine 200 pages, Amélie Nothomb nous plonge dans ce qui semble être le jeu ultime en matière de télé-réalité : un camp de concentration.

Si en 2005, grande époque des émissions à la Big Brother, le roman pouvait être intéressant, il a très mal vieilli. Non seulement l’intrigue est on ne peut plus prévisible, c’est surtout l’ennui qui marque la lecture de ce texte. J’avoue que je n’ai mis que 4 heures à boucler le livre.

Il est vrai que l’intrigue est intéressante, mais le texte n’est pas assez approfondi, comme si on sentait que cela ennuyait Amélie Nothomb de pousser un peu plus loin sa réflexion. 50 ou 100 pages de plus pour approfondir l’ensemble n’aurait pas été un mal.

A moins que cette volonté de faire court était un moyen de montrer la vacuité des émission de télé-réalité à la Big Brother ?

En tout cas, en ce qui me concerne, ce sera non pour la suite des oeuvres d’Amélie Nothomb.

Vous reprendrez bien une petite dose de « Cyanure » ?

Je suis pas trop roman policier, mais je dois dire que je suis tombé sur un petit bijou hier, un roman de la suédoise Camilla Läckberg, « Cyanure ».

Publié aux éditions Actes Sud, c’est encore une digne représentante de l’école du policier suédois, qui a donné la célèbre trilogie Millenium.

Dans un cadre digne d’une tragédie classique (unité de lieu, de temps et d’action), Camilla Läckberg nous régale avec un drame qui se passe dans un cadre familial cossu.

Pour résumer l’intrigue, rien ne vaut ce résumé trouvé sur la fiche de la FNAC :

Martin Molin accompagne sa petite amie Lisette sur l’île de Valö pour une réunion de famille juste avant Noël. Mais au cours du premier repas, le grand-père, un magnat industriel, meurt étouffé, juste après avoir annoncé à ses enfants qu’il les a déshérités. Martin se rend vite compte qu’il a été assassiné au cyanure. Une tempête de neige fait rage, l’île est isolée du monde et Martin décide de mener l’enquête. Offrant une pause à Erica Falck, Camilla Läckberg tisse un polar familial délicieusement empoisonné.

Une longue nouvelle de 150 pages, mais l’intrigue est bien ficelée. Je ne regrette pas l’achat, et si vous voulez découvrir Camilla Läckberg, c’est une bonne introduction.