Bodhi Linux 3.1 : Comment survit la distribution revenue d’entre les mortes ?

Avec la vivacité de l’actualité en ce qui concerne les distributions GNU/Linux en ce mois d’août 2015, j’ai trouvé logique de faire un article sur la Bodhi Linux 3.1 qui sort 6 mois après la version de la résurrection de cette distribution à l’histoire mouvementée.

En février 2015, j’avais consacré un article à la Bodhi Linux 3.0.

Je le concluais ainsi :

[…]La Bodhi Linux est vraiment très légère, mais elle a cédé à la mode des icones aplaties. Il n’y a que peu d’outils, et devoir passer par le App Center est un peu contraignant, surtout avec l’absence des traductions dans LibreOffice par exemple.[…]Le gros point noir de cette version de la Bodhi sont les icones mochissimes. C’est d’ailleurs le seul point noir, mis à part la logithèque un peu légère, et certains logiciels mal traduits.

6 mois sont donc passés et dans l’annonce de publication de la nouvelle mouture de cette distribution basée sur la Ubuntu 14.04.1 LTS, à laquelle a été rajouté un noyau 3.16.x, on apprend l’existence de deux versions. La version dite legacy et qui propose Enlightenment e19. La deuxième propose l’environnement maison, dit Moksha, dérivé d’Enlightenment e17. Dans une page du site, les développeurs de la distribution explique le pourquoi du comment de la naissance de l’environnement.

En gros, Moksha Desktop est né pour trois raisons :

  1. La volonté d’avoir une base stable et sans bugs non corrigés par les développeurs d’Enlightenment qui sont déjà focalisés sur la version suivante.
  2. La course à l’échalotte des versions depuis la sortie d’e17. Trois versions en l’espace de 3 ans, c’est trop rapide pour rendre serein un environnement.
  3. La version d’Enlightenment e18 a été une horreur pour les développeurs de la Bodhi Linux.

Même si pour le moment l’environnement n’est qu’en version 0.1.0, il bénéficie du travail développé sur les 12 années nécessaires pour voir naître Enlightenment e17. En gros, ce sont les mêmes principes qui ont été invoqués pour la naissance de Mate Desktop et Trinity Desktop Environment.

J’ai donc récupéré l’ISO de la version officielle, et j’ai créé dans VirtualBox une machine virtuelle prenant comme base une Ubuntu avec 2 Go de mémoire vive, 128 Go et 2 CPUs virtuels. Au premier lancement, on sent que l’on est face à une ISO créée avec un outil à la RemasterSys.

Le démarrage est assez rapide et Moksha nous accueille, avec une présentation à la MS-Windows comme on a pu avoir depuis 1995, modulo le passage des versions 8.x de l’OS de Microsoft.

La première chose que l’on note lors du lancement de l’installateur, celui de l’Ubuntu, c’est qu’il est uniquement en anglais. La taille demandée pour l’installation est assez modeste, seulement 4 Go.

Par chance, on a droit au clavier français, ce qui est bien pratique pour la saisie des données sensibles, comme le mot de passe utilisateur.

Après une rapide installation, j’ai décidé de lancer la capture vidéo de la distribution, car il faut le dire, mettre l’ensemble en français est assez peu pratique, même franchement galère 🙁

La Bodhi Linux est une distribution toujours aussi rapide, toujours aussi légère, mais qui souffre des mêmes manques de versions en versions.

  • L’AppCenter est une bonne idée, mais son utilisation n’est pas vraiment pratique.
  • Traduire la distribution n’est pas évident si on ne trifouille pas dans les entrailles de l’environnement graphique. Une orientation trop anglo-centrée de la distribution ?
  • Un peu trop de tape à l’oeil, mais moins qu’à la grande époque de Compiz et de son cube transparent.

Néanmoins, cela reste une distribution intéressante si on aime Enlightenment. Et que l’on a envie d’un peu de stabilité dans cet environnement atypique.

8 réflexions sur « Bodhi Linux 3.1 : Comment survit la distribution revenue d’entre les mortes ? »

  1. ‘LLo Fred,

    Run everything/Omni est un outil fort méconnu mais + intuitif amha que le panneau de contrôle de E surchargé (ou une chatte ne retrouverait pas ses petits..).
    Ainsi, mod -> modules tapé dedans puis lang -> language settings & en principe le tour est joué (à moduler si l’on est aussi en qwerty !)
    Mais ces devs anglo-saxons qui oublient de charger le module language dans l’iso sont quand même un brin languo-centrés, pfuuu…
    Sinon, le manque de thème(urs) pour E19 & la disparition du sélecteur/mixer qui permettait de les mélanger doit aussi expliquer la stagnation sur E17 (elive fait pareil ce me semble ?)

  2. Puisque tu en parlais, il y a aussi les fenêtres tordues, virevoltetantes & que sais-je (tueuses de batterie entre parenthèses) qui doivent leurs manquer aux « ubunteros illuminés » puisqu’ils réemploient ecomorph (le compiz de E)
    à foison, semble-t-il…

  3. Ah, l’interface « à la Windows », alias comment encourager le réflexe pavlovien du grand public visiblement perdu sans son menu principal mono-bouton en bas à gauche de l’écran dès lors qu’il est sur un ordinateur (cf. le menu de Windows 10 qui n’est ni plus ni moins que l’accueil plein écran tant critiqué de Windows 8 condensé dans un coin), alors qu’il s’en passe très bien quand il est sur mobile.

    1. Quel est le problème par rapport à ça (interface à la Windows), le but des distros Linux c’est pas au final d’éjecter Windows ???? (plus que jamais vu le Spyware Windows 10).
      Désolé mais je ne la trouve pas très ergonomique, un truc, j’ai l’habitude d’étendre mes fenêtres en bas à droite, je serais traumatisé de le faire en haut à gauche.

  4. ‘LLo,
    @Elrondo: Je sais pas ce qu’il ont bricolé dans le profile chez bodhi, mais j’étends mes fenêtres en bas à droite comme toi avec manjaro !

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