Que ce soit dans le monde du logiciel libre que dans celui de l’auto-édition, cette maxime attribuée à tort à Blaise Pascal (1623-1662) ou encore à Isaac Newton (1642-1727) et qui est en réalité celle de Bernard de Chartres (1130-1160), est trop souvent oubliée. Sa version latine étant « nani gigantum humeris insidentes ».
Dans les deux domaines concernés, on retrouve des personnes qui oublient une base de leur formation, qu’elle soit académique ou typiquement celle liée à l’autodidactie.
Dès qu’on s’amuse à gratter le papier ou à utiliser des outils pour créer des distributions qu’elles soient basées sur Debian, Ubuntu, Slackware Linux ou encore Archlinux, il ne faut pas oublier que nous sommes redevables de nombreuses personnes qui ont abattu des tonnes de travail auparavant pour nous simplifier la tâche.
Quand je rédige un texte littéraire, il faut savoir rester modeste ce ne sera jamais une composante d’une collection prestigieuse comme la Pléïade, je n’aurais jamais pu le faire sans des années passées sur le banc de l’école, du collège et du lycée à apprendre à écrire un français à peu près potable. En clair, un français écrit qui ne contient pas quinze fautes en seize mots. Je ne prétends pas avoir le français écrit d’un Jacques Capelovici aussi connu sous le surnom de Maître Capello. Loin de là, même !
De même, il y a une chose que semble oublier nombre de personnes qui se pique d’écrire ou de proposer des logiciels (quelque soit le niveau de complexité du simple archiveur à l’image ISO complète), c’est que publier signifie rendre public. Donc, s’ouvrir à la diversité des personnes qui récupèreront une copie de votre travail.
Publier un projet, c’est en assumer la responsabilité. Cela veut aussi dire qu’on doit prendre en compte des critiques dégageant une mauvaise foi plus ou moins prononcée, et plus ou moins bien argumentée sur le produit en question. « Sans la liberté de blâmer, il n’est pas d’éloge flatteur. » comme disait un auteur peu connu, Pierre-Augustin Caron dit Beaumarchais (1732-1799)
Je parle souvent de distributions GNU/Linux sur mon blog. De nombreuses distributions sont des dérivées de distributions qui sont elles même des dérivées de distributions « mères » qui existent au minimum depuis le milieu des années 1990.
En gros, je rencontre de nombreuses dérivées d’Ubuntu plus ou moins heureuses. Comme celles d’Archlinux ou de Manjaro Linux, même si c’est encore assez rare. On me dit souvent que je suis très brut de décoffrage, pour ne pas dire que je casse uniquement pour le plaisir de casser. C’est tout simplement faux.
Je n’oublie pas que sans Ian Murdock, il n’y aurait jamais eu de Debian GNU/Linux. Sans Mark Shuttleworth, pas d’Ubuntu. Sans Judd Vinet, pas d’Archlinux. Sans Phil Muller, pas de Manjaro Linux.
Si on remonte d’un cran, sans Linus Torvalds, Andrew Tannenbaum (Minix) ou encore Richard Matthew Stallman et les hackers du MIT, l’informatique tel qu’on la connait serait sûrement différente.
N’importe qui peut créer des images ISO basées sur Ubuntu ou sur Manjaro Linux. Pour Ubuntu, il y a des outils comme SystemBack. Pour la Manjaro Linux, il y a une page de Wiki qu’il vous suffit de lire. Un anglais minimal est juste nécessaire pour la comprendre.
Ensuite, fignoler l’ensemble est un boulot monstre qui nécessite d’y passer un temps monstrueux… Ce qui n’est pas toujours possible, malheureusement. Cette dernière remarque s’applique aussi aux textes auto-édités, et aux nombreuses relectures nécessaires pour avoir un texte aussi lisible que possible. Précision qu’il est inutile d’apporter.
Je me suis amusé à suivre le tutoriel pour me faire une image ISO de la Manjaro Linux Mate pour avoir une base plus récente, et cela n’a pas trop mal fonctionné. Mais ce n’est pas pour autant que je vais la proposer au grand public.
Pourquoi ? Je n’ai aucun autre mérite que d’avoir suivi un guide. M’être assis symboliquement sur les épaules de la personne ou des personnes qui ont rédigés la page du wiki en question.
J’ai une bonne demi-douzaine de textes qui ne quitteront jamais l’intimité de mon disque dur. Tout simplement car ils n’ont pas atteint le niveau de maturité nécessaire à leur disponibilité publique. Que je n’ai pas le temps ni l’envie de publier des textes qui ne me satisfont pas.
Publier un texte mal finalisé est moins grave qu’une distribution GNU/Linux qui contiendrait des bugs pouvant entrainer la perte de données. C’est largement moins grave. Mieux vaut perdre 5 minutes avec un mauvais texte que deux heures à remettre d’aplomb un ordinateur en piteux état.
Il y a la célèbre phrase apocryphe de Spiderman : « Un grand pouvoir implique de grandes responsabilités. »
Une phrase entrée dans la vie courante, mais qui semble malheureusement trop souvent oubliée.
Je connais mes limites et je les respecte. J’essaye d’apporter ma pierre au monde du libre en rédigeant de la documentation, rapportant des bugs, en aidant à la traduction ou encore en proposant de dépanner des personnes sur des forums dédiés.
A-t-on besoin de savoir faire « mumuse » avec des outils ou des scripts de création d’images ISO pour contribuer au logiciel libre ?
De la même façon, apporte-t-on quelque chose au monde de l’auto-édition en publiant des textes immatures, débordant de fautes de grammaire, de syntaxe, de typographie et d’orthographe ?
Simples questions que je pose sans demander à avoir la moindre réponse.
Bonne journée !
Parfait que dire de plus
Et comme moi qui vais faire chauffer modestement la gomme sur un circuit, je ne vais pas défier des pilotes le lendemain…Où me la péter sur route ouverte.
Euh…je sais pas si tu vas aimer mon billet de demain. :-S
Seul l’avenir nous le dira.