Après 19 ans de mono-démarrage linuxien, je retourne sous MS-Windows.

Attention, article plutôt copieux. Donc prenez votre temps pour le lire tranquillement.

Oui, après 19 ans sous Linux uniquement, je suis – par la force des choses aussi bien sur le plan personnel que professionnel – obligé de migrer vers MS-Windows 11. Oui, ça fait étrange, surtout pour moi qui était habitué à Linux et qui avait déjà pas mal perdu la main sous MS-Windows. J’avais parlé de cette perte dans un article de janvier 2022. Mais ça revient vite si on y consacre quelques soirées. J’atteins aussi un certain âge où j’ai moins envie de bidouiller un peu trop souvent.

De plus, j’ai rapporté un bug concernant un problème de ports USB mal géré le 11 février et qui est toujours ouvert au moment je publie cet article. Autant dire que la confiance que j’avais dans le noyau linux s’est un peu errodée, malgré toutes les informations que j’ai pu rapporter et les tests demandés effectués. Et bousiller la partition d’un support de sauvegarde, je ne suis pas vraiment fan…

Oui, je suis cash et je ne cache rien. Cependant, lors de cette migration forcée, je n’ai pas perdu au change côté logithèque. En effet, sauf de rares cas, je n’ai subi aucune perte. Les logiciels suivants que j’utilisais sous Linux fonctionne avec MS-Windows. Et la liste est quand même longue.

  1. LibreOffice
  2. Mozilla Firefox
  3. Mozilla Thunderbird
  4. Quodlibet pour la musique
  5. Gimp pour le peu de retouche d’images que j’ai besoin de faire
  6. OBS Studio
  7. Vice (pour les ordinosaures Commodore) dont il existe des compilations à chaque nouveau commit (ou presque), ce qui m’évite de recompiler l’ensemble à la main
  8. AppleWin pour l’émulation Apple II
  9. RetroVirtualMachine pour l’émulation Amstrad et ZX Spectrum
  10. VLC pour les vidéos
  11. Discord pour le papotage 🙂
  12. Anydesk pour le dépannage à distance

Pour les remplacements ?

  1. 86Box pour remplacer PCem qui refuse de démarrer
  2. Qemu par HyperV et VMWare Workstation, en fonction des besoins du moment
  3. Shotwell par ACDSee Photo Studio
  4. Gnome-text-editor par Notepad++
  5. NanaZip pour la gestion des archives
  6. CDex pour remplacer Soundjuicer pour les deux CDs que je reçois par an pour les rajouter à ma musicothèque
  7. Fedistar à la place de Tuba pour tout ce qui est Mastodon
  8. VSDC Free Video Editor pour remplacer Pitivi
  9. Altirra pour remplacer Atari800 pour l’émulation des ordinosaures Atari 8 bits

Autant dire que mise à part l’OS, je suis toujours en terrain conquis. Évidemment, ne plus avoir à faire un yay quotidien, ça va me faire bizarre. Mais bah, au moins, je ne serais plus victime des changements à la con qui m’ont parfois un peu compliqué la vie.

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Ce qui me gonfle dans le logiciel libre actuel, épisode 2 : les projets de distributions mono-développeur.

Dans le petit et doucéreux monde des distributions Linux, il y a un truc qui m’irrite et me fait peur à la fois : les projets de distributions mono-développeur. Oui, vous allez me dire, il y a la Slackware qui est née en 1993 et qui essentiellement maintenu par Patrick Volkerding et quelques autres personnes.

Mais il y a d’autres projets, aussi mono-développeur qui sont à éviter pour cette raison. Il suffit que le développeur n’ait plus le temps de s’occuper de son projet pour se retrouver avec le bec dans l’eau.

Il est vrai que des projets comme SDesk sont des Archlinux à peine retouchées. Mais quand le projet est un peu plus ambitieux et ne se résume pas à la énième personnalisation d’Ubuntu, de Debian ou encore de LinuxMint, on est plutôt dans la mouise.

C’est pour cela que je ne conseille aucun de ce genre de projets quand on me contacte – contactait ? – pour me demander quelle distribution utiliser. J’ai pu voir récemment une Archlinux pure et dure utilisée par une personne que je n’aurai jamais soupçonné de l’utiliser. J’étais un peu sur le fondement ! Comme quoi, parfois on peut être agréablement surpris.

Pour résumer : projet mono-développeur ? Pas bien. Et restez donc sur les distributions mères et filles comme je me tue à le répéter. Vous aurez largement moins d’emmerdes au final.

Ce qui me gonfle dans le logiciel libre actuel, épisode 1 : la mise en avant de projets non terminés.

Comme vous le savez, je suis un utilisateur long terme du logiciel libre, ayant décidé de passer au mono-démarrage linuxien en 2006. Ce qui était assez acrobatique à l’époque et on avait pas encore la dose de finition actuelle. En 2006, c’était un choix technique osé. De nos jours, un peu moins !

Cependant, il y a certains travers qui ont le don de me géner aux entournures. D’où ce premier article d’une petite série. On va commencer par ce qui m’a irrité récemment, c’est l’annonce par le projet Garuda de proposer une saveur de leur distribution avec l’environnement Cosmic Desktop qui est – au 16 mars 2025 en version alpha 6 – non terminé pour le moment.

Il ne serait pas étonnant que tout au long de l’année 2025 l’équipe de System76 sorte des versions alphas ou betas mensuellement. Je pense qu’il serait raisonnable d’estimer la première version stable pour fin 2025 début 2026. Écrire un environnement de bureau depuis la page blanche, ça prend du temps.

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Décidément, Archlinux par moment est un peu trop fraîche.

Il y a un peu plus de 14 ans, j’écrivais un billet plein de rancoeur. En effet, Archlinux avait été un peu rapide et était passé de Python 2 à Python 3 sans prendre trop de précaution. En 2010, Python 3 était à peine arrivé et la casse avait été flagrante. J’ai entre temps enlevé les commentaires, et je ne me souviens plus de leur contenu. Mais le plus important, c’est que le billet soit resté.

Cela s’est repassé récemment, mais avec un composant moins crucial que Python. C’est l’arrivée de SDL 3 accompagné d’une couche de compatibilité, du nom de sdl2-compat. Un peu à l’image du sdl12-compat qui permettait de faire fonctionner des logiciels en SDL 1.2 avec SDL 2.

Utilisant Archlinux avec les dépôts de tests – je sais, c’est pas bien ! – j’ai pu profiter d’une période où le paquet sdl2-compat n’était pas encore disponible pour rapporter des bugs. J’ai rapporté deux bugs qui empéchaient la compilation de l’émulateur Dosbox-X (bug 1, bug 2), et enfin un bug qui provoquent une distorsion audio dans Dosbox-X.

En dehors de Dosbox-X, j’ai rapporté un bug auprès du projet Caprice32 et un autre sur le peu actif dépôt de l’émulateur PCem. Autant dire que j’ai eu une semaine chargée côté rapport de bugs 🙂

Mais c’est la vie d’une personne qui aime à utiliser des logiciels en version de développement. Même si la plupart du temps, tout roule 🙂

Pour le problème du son de Dosbox-X, un correctif a été appliqué, et si le bug continue d’exister c’est pour apporter des informations complémentaires, comme un bug ouvert sur l’outil de suivi d’Archlinux.

L’arrivée du duo SDL 3 et sdl2-compat est un peu précoce, mais elle est moins génante que celle de Python 3 il y a bientôt 15 ans. Peut-être que les mainteneurs d’Archlinux sont devenus plus sages en vieillissant ? 🙂

Avec OpenZFS, l’idéologie prend le pas sur le technique.

Vous allez me dire : « Oui, encore un article pour pousser une gueulante ». Oui et non. Car c’est un peu un mélange des deux.

OpenZFS, c’est un projet pour proposer un module noyau pour intégrer le support du ZFS d’Oracle.

Vous allez me dire, ZFS est à l’origine un projet de Sun puis d’Oracle, l’entreprise détesté par nombres de libristes, surtout vu le sort subit par OpenOffice.org. Même Linus Torvalds ne veut pas y toucher tant que la situation légale est éclaircie.

Je cite l’article avec la remarque de Linus :

Si quelqu’un ajoute un module du noyau comme ZFS, qu’il sache qu’il ne bénéficie d’aucun soutien. Je ne peux pas le maintenir et je ne peux pas être lié par les changements apportés au noyau par d’autres. Et honnêtement, il n’est pas envisageable d’intégrer ZFS avant d’avoir reçu une lettre officielle d’Oracle (signée par leur principal conseiller juridique ou de préférence par Larry Ellison lui-même) qui nous y autorise et qui stipule que le produit final sera sous licence GPL. Certaines personnes pensent qu’il est envisageable d’intégrer ZFS au noyau et que l’interface du module fait l’affaire. C’est leur décision, mais étant donné la nature litigieuse d’Oracle et les questions de licence, je ne me sentirais pas en sécurité si je le faisais

Autant dire que zfs et par extension OpenZFS ne sont pas en odeur de sainteté pour les développeurs du noyau. Pour bloquer l’intégration, certaines manipulations ont été mises en place, mais le plus simple est de voir cette vidéo faite en collaboration avec Baba Orhum :

Oui, la vidéo fait 27 minutes, mais vous aurez droit à tous les détails croustillants et vous verrez que les développeurs ont été un peu agressifs. Désolé, je n’ai pas trouvé d’autre mots. Enfin, vous verrez bien, c’est quand même bien mesquin au final !

Du grand foutage de gueule de l’industrie vidéo-ludique « mainstream »…

Je ne suis pas un spécialiste des jeux vidéos « modernes ». Je dois avouer que le dernier jeu moderne auquel j’ai joué sur mon matériel de l’époque, c’est Quake 4 vers 2004-2005. J’ai pu faire mumuse sur Doom 2016 sur le PC d’un ami. Évidemment Doom 2016 a été une sacrée claque, mais ne possédant pas le matériel nécessaire pour y jouer avec un bon rendu et un nombre d’images par seconde conséquent…

C’est une des raisons qui m’ont fait me tourner vers le rétro-ludique et aussi le fait que via des plateformes comme itch.io, on trouve à petit prix des jeux pour PC ou Mac tout comme des jeux pour les ordinosaures des années 1980-1990. Même si c’est du dématérialisé, si vous avez payé 5 ou 10€ pour un jeu, il vous appartient quoiqu’il arrive.

Le plus cher que j’ai payé, cela a été 14,99$ pour « Superflu Riteurnz » de Gee, même si maintenant il n’est plus qu’à 9,99$.

Mais revenons au sujet de l’article, le jeu vidéo « mainstream ». Celui des AAA qui sont parfois effroyablement bugués – comme Cyberpunk 2077 au début de sa vie commerciale – et qui coûtent entre 70 et 80 €.

Cela vous paraît cher, 80€ ? Pour info, en 1996, j’avais acheté le jeu « Quake » d’ID Software sous format CD avec une bande son signée Trent Reznor. J’avais déboursé, hors frais de port, 349 francs. En prenant l’outil de l’Insee qui permet de calculer l’équivalence d’un prix entre francs et euros en prenant en compte l’inflation, je me suis aperçu que 349 francs de 1996, ça donne 81€ en 2023.

Donc les jeux sont toujours aussi chers. La seule différence, c’est qu’en 1996, le jeu nous appartenait, modulo quelques patchs à rajouter par la suite. Ce n’est plus le cas en 2024 avec le tout dématérialisé. Si les serveurs indispensables à un jeu sont éteints, vous ne pouvez plus rien faire, surtout quand une connexion est indispensable même en mode solo.

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Pourquoi le monde des distributions GNU/Linux me laisse de plus en plus froid…

Il y a quelques années – ça y est, le vieux con parle – je suivais avec avidité l’actualité des distributions GNU/Linux, parlant parfois d’une demi-douzaine par quinzaine. Puis en 2018, j’ai eu une révélation : c’était de moins en moins intéressant à suivre.

Mis à part pour se faire des trouzaines de vues sur des vidéos sur Youtube avec un calendrier qui n’a plus changé depuis des années, quel intérêt.

On peut résumer l’actualité linux ainsi :

  1. Chaque mois d’avril et d’octobre, c’est Canonical qui fait le plein avec Ubuntu et ses saveurs officielles
  2. C’est aussi les mêmes périodes pour la sortie des deux Fedora annuelles
  3. On décale d’un ou deux mois, c’est au tour de LinuxMint d’annoncer sa nouvelle version

On pourrait parler de distributions moins grosses, mais  c’est moins porteur. En gros, si on veut faire de la vidéo à la chaîne comme on produit des saucisses, rien ne vaut les périodes avril/mai et octobre/novembre. Le reste du temps, passez votre chemin.

Puis il y a les modes qui arrivent. Dernièrement, c’était la mode des distributions déclaratives comme la NixOS. Ensuite, mis à part les forks plus ou moins rageux comme Devuan, il n’y a plus grand chose.

Avec les rolling releases, mis à part des sorties ponctuelles pour proposer des images ISO d’installation pas trop vieilles, il n’y a pas grand chose à dire.

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Et si au final, je retournais sous MS-Windows ?

L’article qui suit est une pure expérience de pensée. Comme j’ai déjà pu le dire, je fête cette année mes 15 ans avec Archlinux.

Et comme je l’avais déjà dit, j’ai vraiment perdu la main quand je dois utiliser en réel ou en virtuel un MS-Windows.

Je compte d’ici la fin de l’année 2024 me monter un nouveau PC, celui que j’utilise ayant 6 ans au compteur en cette fin février 2024 et mon actuel Ryzen 3 2200G commence à être fatigué.

Je pourrais avoir la flemme de déplacer le nvme qui contient la partie système d’Archlinux et le SSD qui contient les données pour le greffer dans le nouveau PC.

Je pourrais alors prendre une licence de MS-Windows 11 – voire le 12 ?! – et récupérer le maximum de ma logithèque libre, comme je le faisait à l’époque avec MS-Windows XP.

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Y en a marre des effets de mode dans le monde du logiciel libre.

S’il y a bien un truc qui me hérisse le poil et m’attaque la paroi stomacale par excès de sucs gastriques, ce sont les effets de mode dans le monde du logiciel libre.

Dès qu’une mode est lancée, on a droit à 15 projets différents sur le même principe, tout en sachant que 90% des projets en question ne soufflera pas sa deuxième bougie.

Il y a deux modes en ce moment. D’un côté, les distributions immuables comme la Fedora Silverblue (Gnome) et Fedora Kinoite (KDE), ou encore VanillaOS. De l’autre, les distributions déclaratives qui utilise un fichier de configuration unique pour gérer de manière souple les logiciels disponibles et de façon reproductible à l’infini ou presque. Ici, on peut citer NixOS ou encore GNU Guix pour les puristes.

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Utiliser Linux, un acte militant devenu un choix parmi d’autres ?

Quand j’ai commencé à utiliser Linux, pardon une distribution GNU/Linux, en mono-démarrage vers 2006, c’était un acte purement militant. À cette époque éloignée (18 ans déjà !), il fallait avoir beaucoup de courage pour se lancer dans l’installation et l’utilisation d’un OS basé sur Linux.

La bureautique libre, c’était OpenOffice.org. Loin de la sophistication et du bon support des documents créés avec Microsoft Office, la galère était présente au quotidien. Avoir un bon support du greffon Flash – oui, je sais, ça va arracher quelques larmes ici ou là – tenait du parcours du combattant.

Les efforts de Canonical à l’époque se propageait un peu partout. On était loin de la politique du cavalier seul qui s’est imposée par la suite (Upstart, Mir, Unity, Snap). Il faut dire que depuis une petite demi-douzaine d’années, les distribution GNU/Linux sont de plus en plus faciles d’accès, avec un support toujours amélioré des fichiers aux formats non libres, que ce soit dans le domaine de la bureautique et du multimédia.

On attend encore et toujours Gimp 3.0 pour s’affranchir enfin de l’installation de gtk2 sur les distributions. Mis à part Gimp, qui utilise encore cette version obsolète de gtk ? Fermons la parenthèse.

De nos jours, et en dehors des distributions 100% libres à la Parabola GNU/Linux-libre, Trisquel GNU/Linux ou encore Guix, le militantisme a bel et bien disparu. Et ce n’est pas un mal.

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