Vieux geek, épisode 345 : Lindows, ou quand Linux avait une tronche à la MS-Windows…

Depuis que les distributions GNU/Linux existent, il y a toujours eu des tentatives pour proposer une ergonomie générale ressemblant à celle de MacOS – comme avec le projet PearOS que les vieux de la vieille se rappelleront ou encore ElementaryOS et CutefishOS – ou encore MS-Windows. Pour ce dernier, faire la liste serait longue et ennuyeuse.

Parmi les derniers projets dans cette catégorie, on peut citer la DGLFI Wunbuntu (la continuation de WindowsFX ?) ou encore la FreeSpire 10 proposée par PC/OpenSystems LLC.

C’est justement à cette dernière dont nous allons faire un historique rapide. Tout commence en 2002. Une entreprise du nom de Lindows Inc propose une distribution basée sur la Debian GNU/Linux de l’époque en lui mettant une interface à la Windows. Il y aura en l’espace de deux ans les versions 1.x, 2.x, 3.x et 4.x.

Microsoft voyant d’un mauvais oeil ce projet fait entendre sa voix, et les dernières versions du projet seront les 4.5 et 5.x en 2004/2005. Xandros rachetera le projet et l’abandonnera dans la foulée. Il faudra attendre 2017 pour que le projet renaissence de ses cendres avec l’intervention de PC/OpenSystems LLC qui proposera un duo Linspire (à 29,99$ la license simple en téléchargement sans support technique) et FreeSpire qui sera gratuite.

Mais revenons à Lindows. À l’époque, proposer une interface à la MS-Windows en bidouillant le KDE 3.x contemporain est une idée assez neuve. Il y avait bien eu des adaptations de fvwm pour le faire ressembler à MS-Windows 95, mais on était loin de ce que proposait Lindows.

Outre un ancêtre des « applications store » dénommé Click’n’run, on avait aussi une version revampée de la suite Mozilla, le support intégré d’Adobe Flash – et oui à l’époque Flash était incontournable – et plein de petites choses qui sont évidentes de nos jours. Cependant, il y a un hic, Lindows n’est disponible qu’en anglais.

J’ai donc utilisé PCEM pour émuler un Pentium 2 à 233 Mhz, avec 64 Mo de mémoire vive et un disque dur de 4 Go et une carte vidéo S3 Virge. Pour le son, une Sound Blaster 16 L’image ISO n’étant pas démarrable, il a fallu que je passe par une disquette de boot.

Après une installation plutôt rapide, j’ai pu accéder au projet de Lindows Inc. On est avec un KDE 3.0.x un peu modifié et franchement castré. L’outil Konsole n’est pas installé, donc on ne peut faire aucune réparation en ligne de commande si le besoin s’en fait sentir.

Mais le plus simple est de vous montrer l’ensemble en vidéo. Les ralentissements observés sont dû au duo OBS avec Pcem, les deux étant gourmands en ressources.

Vous avez pu le voir, on est dans un projet qui ne représentait aucun danger pour Microsoft, mais comme ce dernier est assez tatillon sur sa propriété intellectuelle…

Bref, un projet dédié aux États-Unis, comme le prouve les raccourcis disponibles dans les outils de connexion.

C’est un projet qui est intéressant à lancer au moins une fois, pour montrer les ancêtres des projets moderne reprenant une interface générale à la MS-Windows.

10 réflexions sur « Vieux geek, épisode 345 : Lindows, ou quand Linux avait une tronche à la MS-Windows… »

  1. « L’outil Konsole n’est pas installé, donc on ne peut faire aucune réparation en ligne de commande si le besoin s’en fait sentir. »
    → À 6:59, dans la vidéo, tu déploies le menu Programs/Utilities, et je vois bien un « Console » (oui, avec un C, ici) dans la liste…

    Et au pire, un coup de Ctrl-Alt-F2/3/4… et c’était bon, je pense.

    Pour AOL, ben… Au moins, il reste le service d’e-mails, d’eux ! ^^

    1. Oups ! Je n’y ai pas fait attention. Merci pour l’info.

      En tout cas, ils mettaient en avant leur « store » dans toutes les catégories.

      J’ignorais que le mail d’AOL était encore en vie. Je me coucherai moins bête ce soir 🙂

      1. T’as regardé avec quelle adresse je poste mes commentaires ? XD

        Ouais : le webmail d’AOL est à peu près la seule chose de ce nom qui ait survécu depuis le rachat par Oath (qui a racheté aussi Yahoo!, et RIP AIM…). Et il est encore suffisamment maintenu pour avoir eu droit à un petit ravalement de façade l’été dernier (son premier en bien 15 ans, mais sans perdre de fonctionnalités importantes de la version précédente au passage, ce qui est assez rare dans ce genre de procédure pour être signalé).

  2. J’ai le souvenir que le système ne se voulait pas seulement ressemblant à windows, mais également un bon support de wine pour executer les applis de l’OS à la fenêtre.

    Honnetement, je ne saurais dire si pour ceux qui souhaiter user de wine avaient plus de faciliter en étant sous Lindows que sur une autre distri.

      1. Peut être pas sur la version que tu présentes. De ce que j’ai lu, Lindows embarquait une API de wine mais qui a été droppée par la suite

  3. Ils s’y sont probablement mal pris l’équipe de Lindows, mais je pense qu’ils ont quand-même fait du bien à la communeauté Linux. Ils ont fait prendre conscience que l’ergonomie et le designe a une grande importance sur l’acceptation d’un système. Je pense qu’ils ont réussi à « raser quelques irréductibles barbus »
    C’est quand-même, en partie, depuis ce moment que les contributeurs y ont donné plus d’efforts dans le développement de l’interface. Et je suis certain que les Les Plasma et Gnome et autres d’aujourd’hui ont bénéficié de cette étape.
    Comme tu le dis dans ton article, il y en a eu d’autres. Mais l’impact médiatique de Lindows (en raison des menace de procès de Microsoft) a fait bouger les lignes. On remarque d’ailleurs que depuis Microsoft aévolué dans son approche linuxienne. Ce n’est plus le vilain petit canard à abattre.

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