Manjaro Linux 16.06 OpenRC : un an après, quel état des lieux ?

La dernière fois que je parlais de la Manjaro Linux OpenRC, c’était en juin 2015. Ma conclusion était des plus enthousiastes :

La Manjaro Linux OpenRC est une option plus qu’envisageable pour les personnes désirant une distribution à publication en continu sans systemd ni avoir à se farcir des heures de compilations comme avec une Gentoo Linux ou une Funtoo Linux.

Difficile de faire plus enthousiaste. J’ai pu apprendre l’arrivée de la version 16.06 OpenRC à la fois en version installation par le réseau et avec Xfce. J’ai donc récupéré la version la plus conviviale. Comme pour la version 0.8.13rc2 de juin 2015, l’ISO est toujours aussi légère. En gros, dans les 500 à 600 Mo de moins que la version classique.

Il faut dire qu’elle ne propose pas multilib et n’inclue pas certains logiciels comme Steam par exemple. J’ai donc fait chauffer mon ami wget pour récupérer l’énorme ISO :

[fred@fredo-arch ISO à tester]$ wget -c http://freefr.dl.sourceforge.net/project/manjaro-openrc/16.06/xfce/manjaro-xfce-openrc-16.06-x86_64.iso
–2016-06-12 11:09:34– http://freefr.dl.sourceforge.net/project/manjaro-openrc/16.06/xfce/manjaro-xfce-openrc-16.06-x86_64.iso
Résolution de freefr.dl.sourceforge.net (freefr.dl.sourceforge.net)… 2a01:e0d:1:8:58bf:fa88:0:1, 88.191.250.136
Connexion à freefr.dl.sourceforge.net (freefr.dl.sourceforge.net)|2a01:e0d:1:8:58bf:fa88:0:1|:80… connecté.
requête HTTP transmise, en attente de la réponse… 200 OK
Taille : 790626304 (754M) [application/octet-stream]
Sauvegarde en : « manjaro-xfce-openrc-16.06-x86_64.iso »

manjaro-xfce-openrc 100%[===================>] 754,00M 3,41MB/s in 3m 48s

2016-06-12 11:13:22 (3,31 MB/s) — « manjaro-xfce-openrc-16.06-x86_64.iso » sauvegardé [790626304/790626304]

Pour contourner le méchant bug de VirtualBox qui part en cacahuète avec les noyaux linux 4.6.x (corrigé pour VirtualBox 5.1.x ?), je suis passé par Qemu.

Donc les lignes de commandes suivantes :

[fred@fredo-arch ISO à tester]$ qemu-img create -f qcow2 disk-manja-openrc.img 128G
Formatting 'disk-manja-openrc.img', fmt=qcow2 size=137438953472 encryption=off cluster_size=65536 lazy_refcounts=off refcount_bits=16
[fred@fredo-arch ISO à tester]$ kvm64 -hda disk-manja-openrc.img -cdrom manjaro-xfce-openrc-16.06-x86_64.iso -boot order=cd &

L’installateur est uniquement en ligne de commande. Je l’ai donc lancé. Après avoir configuré le fuseau horaire, j’ai suivi les différentes étapes.

Ce sont le partitionnement du disque, la copie du système sur le disque dur, la configuration du système et la mise en place du gestionnaire de démarrage.

Rien que du très classique donc. J’ai gardé les options par défaut, quelque soit les étapes. Cela m’a permis de partitionner le disque en quelques secondes.

Pour la partition root, j’ai quand même mis 20 Go par sécurité. Les 6 Go proposés par défaut m’ont semblé un brin court 🙂

L’installation des paquets est assez rapide. Il faut compter 3 à 4 minutes.

La partie configuration système est assez simple : mot de passe pour root, ajout d’un utilisateur, de la traduction à employer, le clavier, et pour les fans ultimes de personnalisation, on peut modifier certains fichiers à la mimine.

Pour la traduction et le clavier à employer, suffit de fouiller la liste 🙂

Le menu de configuration profonde… À modifier à vos risques et périls 🙂

Une fois l’installation terminée, j’ai fait redémarré l’ensemble. Une fois connecté dans la Manjaro Linux fraichement installée, on apprend l’existence de 26 mises à jour, donc le passage vers un nouveau noyau linux 4.4 et d’un Mozilla Firefox tout beau tout jeune. Autant en profiter 🙂

125 Mo et 10 minutes plus tard, la Manjaro Linux OpenRC est donc entièrement à jour. Après wget, c’est Kazam qui a chauffé pour faire la capture en vidéo de la distribution. Désolé pour la mise au point un peu rustique au début, mais quand on est enervé, ça soulage 🙂

Comment résumer mon ressenti avec la Manjaro Linux 16.06 OpenRC ? Du grand art. On voit que le mainteneur tient à son bébé, et on est loin de certaines ISO linux – basées sur Manjaro Linux ou autre – qui donnent l’impression que c’est juste de l’amélioration de curriculum vitae.

Même s’il y a certains manques un peu ennuyeux, on a toujours les outils développés par l’équipe de Manjaro Linux pour combler les dits manques. Parmi les bons points : pas de multilib, pas de steam. Bon, si on est joueur, ça peut manquer 🙂

Pour le thème, il reste supportable. Dans les très bons points : on sent que c’est une Manjaro Linux à part entière. Les traductions ne sont pas traitées comme la cinquième roue du carrosse. Que c’est plaisant !

Pour conclure, je pourrai reprendre la conclusion de l’article du mois de juin 2015, presque mot à mot. Mes félicitations au développeur derrière la Manjaro Linux OpenRC, c’est du beau travail. Ça change des étroniciels que j’ai trop souvent croisé sur ma route !

8 réflexions sur « Manjaro Linux 16.06 OpenRC : un an après, quel état des lieux ? »

  1. Bonjour Fred,
    Petite question de beotien en matière d’Init. La gueguerre contre systemd concernait si j’ai bien compris les administrateurs système qui ont vu dans systemd un frein à leur productivité ou qui critiquaient son manque de souplesse ou de simplicité.
    Cependant je vois mal une manjaro (ou autre rolling release) à destination des administrateurs.

    Ma question est double : à qui s’adresse manjaroopenRC et quelle destination pour une rolling release à part le desktop pour initié (je parle en tant qu’utilisateur de debian sid).

    En te remerciant,
    Gempaouindo

    P.S. Toujours félicitations pour tes papiers tranchants comme une feuille de Canson.

    1. La gueguerre contre systemd concernait si j’ai bien compris les administrateurs système qui ont vu dans systemd un frein à leur productivité ou qui critiquaient son manque de souplesse ou de simplicité.

      Admin système et un paquet d’utilisateurs avancés.

      Ma question est double : à qui s’adresse manjaroopenRC et quelle destination pour une rolling release à part le desktop pour initié (je parle en tant qu’utilisateur de debian sid).

      Aux utilisateurs avancés. Le rolling pourrait s’envisager pour certaines taches bureautique chez le particulier qui n’a pas envie de se taper une installation tous les ans.

  2. Init, pas de multilib, pas de pourriciel genre Steam… que demander de plus…
    La préconfig des outils cli tiens 😀

    Je vais pondre ma ptite distro de derrière les fagots 😛 quoi que non, je tiens à rester en bon terme avec tonton fred X’D

  3. ‘LLo,

    Hé bien moi, je suis bien content de n’avoir vu la lumière que trop tard & de ne même pas savoir ce que openrc, sysvinit, etc.. veulent vraiment dire (& surtout faire..), cela m’évite de prendre parti !

  4. Ton commentaire sur les systèmes d’init: pas d’accord.

    Si tu veux que je te résume mon point de vue:
    SystemD c’est la NSA.
    OpenRC c’est une très bonne evolution d’init (la meilleure?) sans l’opacité volontaire de systemd.

    pour le temps de boot: Attention, manjaro est conservatif, il n’active pas l’init accélerée par defaut.
    il faut modifier
    RC_PARALLEL= »yes »
    et la tu verras que le temps de boot est exactement aussi rapide à la seconde près que systemd.

    1. 1) Lien entre Systemd et la NSA ? Je suis curieux de le connaître. Car j’avoue que je n’avais pas vu celle-ci.

      2) Quelle opacité volontaire ? Le code est indisponible ? Ou simplement proposé par une boite détestée dans le monde du libre, Red Hat ?

      3) OpenRC existe depuis… avril 2007. Autant dire qu’il a eu le temps de se développer.

      Ensuite, cette guerre d’init, c’est de la maltraitance sexuelle de drosophile pour 99,9% des utilisateurs de logiciels libres qui s’en contrefoutent – à raison – du système d’init de leur OS. Ce qu’ils veulent ? Un démarrage qui fonctionne et une gestion simple des services.

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