Funtoo Linux avec Gnome : incroyable, un Gnome fonctionnant sans systemd ! :)

Suite aux diverses dérives liées au débat de la guerre des systèmes d’initialisation pour les distributions GNU/linux, j’ai voulu vérifier un message de Daniel Robbins père de la Gentoo Linux, puis de la Funtoo Linux : celui qui promet d’avoir Gnome 3.14.x sans utiliser le moindre composant de systemd.

En effet, sur le forum de la Funtoo Linux, depuis Gnome 3.12, on peut avoir un Gnome sans la couche systemd. Par curiosité, j’ai voulu vérifier cette information. La compilation de l’ensemble a pris plusieurs jours, car je n’ai pas de machine à consacrer pour une installation en 24/7. Et puis, c’est très formateur 🙂

De plus, les longues périodes de compilations m’ont permis de vivre ma vie, car on est loin de 25 à 30 minutes d’installation d’une distribution GNU/Linux avec des paquets prêts à l’emploi. Cela m’a permis de travailler sur la relecture de mon troisième roman… Les deux premiers sont toujours disponible sur mon espace Atramenta. Mais trève de bavardages, revenons à la distribution dont le leitmotiv est « Use the source, Luke ! » 🙂

Voici donc la chronologie, qui s’étale sur plusieurs jours, car certains logiciels, comme Webkit-gtk demande 6 bonnes heures de compilation en croisant les doigts 🙂

Lundi 8 décembre 2014 :

En utilisant le guide d’installation de la Funtoo Linux, j’ai mis en place la base, avec quelques modifications :

  • Une partition de swap de 4 Go, car les 2 Go recommandés sont souvent limite, surtout avec des logiciels très longs et lourds à recompiler.
  • J’ai utilisé le noyau vanilla-sources, histoire de pouvoir compiler rapidement le noyau et avoir une version plus récente et plus légère que le debian-sources conseillé.

Une fois l’ensembre redémarré, je m’attaque à la première mise à jour des logiciels préinstallés, après avoir activé le profil me permettant d’accéder à Gnome.

D’ailleurs, sur les 139 mises à jour, j’ai pu constaté qu’une partie non négligeable des dépendances de Gnome était déjà préinstallée à cette étape.

Ensuite, j’en profite pour installer quelques outils, comme zip, unzip, sudo, vim ou encore les outils de gestion du son pour régler le niveau sonore. Sans oublier NetworkManager, un outil d’automatisation ou encore d’enregistrement des logs.

Mardi 9 décembre 2014 :

Compilation de Xorg. Juste une centaine de paquets à installer 🙂

Je fais un premier test après avoir créé un compte utilisateur. Soulagement de voir que Xorg se lance. Même si c’est avec l’austère TWM.

J’en profite pour faire compiler « The Gimp », histoire d’avoir un premier gros logiciel. Ce qui m’installe encore d’autres dépendances de Gnome.

J’ignore pourquoi, mais cela demande la compilation de WebkitGTK 2.4.x, ce qui entraine 6 bonnes heures d’attente. D’ailleurs l’ebuild est marrant : il conseille d’avoir jusqu’à 18 Go d’espace libre si on veut la version de développement avec le code de débogage…

Puis, j’attaque la compilation de Gnome-light qui me permet d’avoir un environnement minimal pour tester qu’il fonctionne. Une capture d’écran complète mon plaisir.

J’en profite pour installer Cups, Shotwell, Gedit, Sound-Juicer et Brasero. Tout en lançant Gnome après chaque compilation pour vérifier que tout fonctionne encore bien 🙂

Mercredi 10 décembre 2014 :

Après avoir fait faire la mise à jour de l’ensemble avec le duo emerge --sync ; emerge -auDN @world, j’attaque le gros morceau, la compilation du reste de Gnome.

La présence du besoin de compiler Webkit 2.6.1 me fait dire : tiens encore 6 heures de compilation à cause d’Epiphany. Heureusement qu’on peut geler la machine virtuelle pour mettre l’ordinateur principal en pause.

Jeudi 11 décembre 2014 :

La compilation complète de Gnome est enfin terminée. J’ai noté au passage qu’il propose Geary comme client courrier par défaut. L’outil du projet elementaryOS ? Tiens donc…

Au passage, une capture d’écran avec cet censure d’une quinzaine de jurons d’Epiphany compilé sur Funtoo Linux avec le site officiel en arrière plan.

Seul problème que je n’ai pas pu résoudre : l’impossibilité de lancer automatiquement gdm via le script xdm… Si vous avez une idée, je suis preneur !

Étape suivante ? La compilation de Mozilla Firefox. J’avoue que je ne suis pas un grand fan d’Epiphany. La compilation a été longue, l’option dite PGO étant activée.

On est ensuite passé à la compilation de Libreoffice. Je l’ai interrompu juste à la fin de la compilation des dépendances de LibreOffice.

Vendredi 12 décembre 2014 :

Dernier jour de compilation intense. Et j’arrive enfin à l’installation du dernier gros morceau, j’ai nommé LibreOffice. De plus, j’ai ajouté le groupe games à mon utilisateur classique, sinon les jeux gnome n’apparaissaient pas ! À savoir la commande : sudo gpasswd -a fred games

Après tant d’heures de compilation et de patience, j’ai enfin pu capturer l’ensemble en vidéo. Une semaine qui fut bien remplie, donc !

Bien qu’il y ait des ralentissements liés à la machine virtuelle, la Funtoo s’avère être quand même assez rapide, et surtout avec des logiciels assez proche des versions stables. Mis à part les compilations à rallonge du genre Webkit-gtk ou encore LibreOffice, les paquets étaient rapidement disponible.

Et maintenant ? Je pense conserver et faire vivre cette installation virtuelle durant environ deux mois, en faisant des mises à jour deux fois par semaine. Je ferais un bilan à la fin de cette période.

26 réflexions sur « Funtoo Linux avec Gnome : incroyable, un Gnome fonctionnant sans systemd ! :) »

  1. Fred,
    Avec ta remarque sur l’environnement virtualisé, c’est une pensée sous-jacente que tu livres: pourquoi tu ne passerais pas sous Gentoo ou Funtoo 🙂 ?
    Linux nous fait parcourir un chemin, pourquoi ne pas aller plus loin sur cette route?
    Tu pourras ensuite inverser les choses et contribuer à Arch en virtualisé…

  2. Ben non, pour tester tout ce qui ce qui bouge (comme tu le fais fort bien) sans y dédier de machine, ça a l’air nickel.
    Sinon, quatre jours l’install « depuis les sources », on a le temps de voir sa barbe pousser 😉

  3. Mouais. l’utilisation d’une machine virtuelle ça ne vaut rien. Je déconne hein 🙂

    Sinon c’est très intéressant et je pense que tout bon GNU/Linuxien devrait s’y coller au moins une fois pour en apprendre plus. Pour le reste je ne pense pas qu’on puisse réellement utiliser au quotidien un truc pareil, dans le sens où il faut quand même avoir pas mal de temps à perdre pour maintenir tout ça 🙂

    1. Le mieux est de rester dans la mise à jour hebdomadaire, vu le temps nécessaire à certaines compilations, même s’il existe des versions précompilées de certains logiciels, comme LibreOffice, mais c’est un peu contraire à l’esprit de la Funtoo Linux et de sa « mère », la Gentoo Linux.

      1. Gentoo Linux (et donc Funtoo Linux) s’inspire du système FreeBSD qui possède désormais son gestionnaire de packages binaires moderne « pkg ». Les choses évoluent. Un jour peut-être pour Gentoo et Funtoo !
        J’ai aimé installer et utiliser Gentoo Linux il y a à peu près 10 ans mais il est vrai qu’une mise à jour du système est souvent lourde en terme de temps. (Sur une machine récente, il est possible de travailler tout en compilant sans ralentissements notables.) Sous FreeBSD, il est possible de compiler tout ou partie des logiciels en mémoire vive ce qui permet d’accélérer de gagner du temps et d’économiser son disque SSD ! Sinon, de mon expérience, je trouve que le système des ports du système FreeBSD est plus efficace et facile d’emploi que celui de Gentoo Linux.
        Question : Pourquoi as-tu choisi Funtoo Linux ? Pourquoi pas Gentoo Linux ?
        Merci Frédéric pour ce test.

        1. Gentoo Linux (et donc Funtoo Linux) s’inspire du système FreeBSD qui possède désormais son gestionnaire de packages binaires moderne « pkg ». Les choses évoluent. Un jour peut-être pour Gentoo et Funtoo !

          Même si ça trahit le principe de base quelque part !

          La lourdeur des mises à jour ? Non, très peu par moment 🙂

          Question : Pourquoi as-tu choisi Funtoo Linux ? Pourquoi pas Gentoo Linux ?

          Pour deux raisons :

          1. Possibilité de lancer Gnome sans systemd
          2. La Funtoo est plus abordable dans son utilisation
          1. « Même si ça trahit le principe de base quelque part ! »
            Peut-être Frédéric. Perso, je constate surtout que le choix existe désormais. Il existe des avantages et des inconvénients pour les deux principes : adaptation des flags de compilation via les ports et paquets génériques via pkg (quitte à avoir toutes les langues pour l’aide de gimp… Rahhhhhhhh). Comme tout utilisateur, je suis les changements. (Systemd pour le système Debian sera l’un de ces changements par exemple.) Pour ma part, j’ai quitté Gentoo Linux car j’ai découvert FreeBSD et que j’ai trouvé qu’il y avait moins de soucis à compiler sous FreeBSD que sous Gentoo : il faut bien avoué que le système FreeBSD est une bête pour ce qui est compiler. Avec « pkg », j’ai eu l’opportunité de cesser de compiler mais si je le désire, je peux m’y remettre. Le choix est désormais là ! Je considère que c’est une bonne évolution de FreeBSD. Avec Gentoo Linux, l’utilisateur est encore contraint de compiler l’ensemble de son système via « emerge » notamment pour le mettre à jour. En outre, il ne faut pas trop jouer avec les flags de Gentoo au risque de casser une pièce du système. Du vécu ! 🙂

      1. Depuis que j’utilise FreeBSD, le couple noyau freebsd/base de FreeBSD n’a jamais planté en version RELEASE. Il faut bien voir que j’ai très vite compris que pour mes besoin, cela ne me servait à rien de compiler le noyau et la base avec des flags de la mort qui tuent… le système ! 🙁
        Dès l’installation, le système FreeBSD « nu » est fonctionnel. En outre cette installation de base et beaucoup rapide que celle de Gentoo Linux.

    1. Merci Olivier pour le lien. Cela fait 2 semaines que je n’ai touché mon système FreeBSD. Je m’en vais vérifier cela ce soir ! 🙂
      Effectivement, cette séparation que tu décris n’existe pas (à ma connaisssance !) dans le monde des systèmes GNU/Linux. (Même dans Debian GNU/Linux, tous les fichiers de config se mélangent au fur et à mesure de la vie du système.) Cet aspect de FreeBSD (et qui existe aussi dans NetBSD que j’ai peu utilisé) m’a bien dès le départ. Cette riguuer se retrouve aussi dans le fait que presque toute la configuration du système si situe dans « /etc/rc.conf » ou « /boot/loader.conf ». 🙂

  4. l’impossibilité de lancer automatiquement gdm via le script xdm

    Normalement si tu es en sysvinit
    1. init 5 te fera basculer directement en mode graphique (si tu ne l’es pas encore)
    2. ajuster /etc/inittab et y mettre
    id:5:initdefault:
    et au prochain reboot ça devrait être bon

    Si c’est pas ça ben, c’est dommage

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