Pourquoi je n’apprécie pas vraiment la distribution OpenSuSE : une mise au point.

Je ne porte pas la distribution au caméléon dans mon coeur, pour plusieurs raisons. Outre le fait que j’ai horreur de sa charte graphique (ce plan précis est relatif à l’utilisateur entre le clavier et la chaise), il y a deux points qui m’horripile : le gloubi-boulga des paquets 32 et 64 bits (au nom d’un support facilité de certains logiciels non libres), et Yast qui se répand partout et fait doublon avec les réglages de l’environnement choisi. Quant au cycle atypique de publication de la OpenSuSE, si certaines personnes considèrent que cela est une force, tant mieux pour elle.

Il y a cependant un très bon point, c’est l’installateur de la OpenSuSE qui sauve un peu la mise de l’ensemble. C’est un des installateurs graphiques les mieux conçus que j’ai pu voir. Mais pour le reste ? Comment dire ? Commençons par le problème du mélange des paquets 32 et 64 bits.

Sur nombre de distributions qui s’annoncent comme étant des 64 bits, les paquets 32 bits sont inexistants, voire réduit au strict minimum. D’ailleurs comme je le précise à chacun de mes documents tutoriels – comme celui de novembre 2014 – pour apprendre à installer une Archlinux, il y a des dépots dit « multilib » qui sont désactivés par défaut.

L’un des rares logiciels qui existe sous linux uniquement en 32 bits, c’est Skype, non ? Aussi pour faire fonctionner Wine et donc des outils comme PlayOnLinux.

Sous Debian GNU/linux et Ubuntu, le « multilib » devient « ia32-libs ». Pour Fedora et apparentés ? J’avoue que je n’ai pas trouvé… J’ai dû sûrement mal cherché 😀

Donc, si un utilisateur n’a pas besoin de Wine ou de Skype, inutile de lui imposer les bibliothèques 32 bits, non ? Surtout que cela mange un peu de place sur le disque dur. Ce mélange 32 et 64 bits qui est parfois poussé un peu loin me fait penser au parallèle culinaire suivant : c’est comme si on vous présentait un plat de tagliatelles à la carbonara, et qu’au bout de 3 ou 4 coups de fourchette, vous tombiez sur des spaghettis bolognaise. Vous seriez un brin étonné, non ?

Autre point qui me chagrine, c’est yast, la surcouche au gestionnaire de paquets zypper. C’est le genre d’outils qui propose de tout faire, et même de marcher sur les plate-bandes des développeurs de l’environnement utilisé qui ont déjà des outils dédiés. Ce serait laisser penser que les développeurs de Yast connaissent mieux les réglages que ceux des développeurs de l’environnement. Ouille !

Je pense bêtement que c’est mieux d’utiliser les réglages proposés par l’environnement que ceux effectués par des outils tiers. Mais ce doit être mon côté un peu trop « logique » qui doit dérailler ici.

Pour mieux expliquer mon point de vue, je vous propose une vidéo où j’ai pris une OpenSuSE fraichement installée, et sans aucune mise à jour préalable.

Vous comprenez maintenant pourquoi je n’apprécie pas la distribution au caméléon et pourquoi je ne lui consacrerai plus que des entrefilets dans des billets en vrac’ à partir de maintenant.

14 réflexions sur « Pourquoi je n’apprécie pas vraiment la distribution OpenSuSE : une mise au point. »

  1. > Pour Fedora et apparentés ? J’avoue que je n’ai pas trouvé… J’ai dû sûrement mal cherché

    Il n’y a pas de truc de ce genre, et ça m’aurait pas de sens.
    Si tu installe une appli 32 bits (au hasard, Skype), yum tirera « naturellement » ce qu’il a besoin à partir des dépôts qui sont multi-lib. Pas besoin de plus.

    Pour « forcer » l’installation d’un paquet 32bits, il suffit de lui indiquer l’architecture, ex yum install libfoo.i686 (comme avec apt-get install libfoo:i386)

  2. Tu nous prouves donc qu’il y tromperie sur la marchandise, mais je pense que ce sont des petits oublis qui devraient disparaître dans les prochaines versions.
    Il était bon le chocolat 😀
    A pluche.

  3. C’est un sujet à troll ! Cela dépend de son référentiel.

    Je me souviens du passage (Xfce) 4.6 à 4.8, le mainteneur chez Arch Linux avait fait une annonce pour dire qu’il était le premier à proposer Xfce 4.8, mais quelques jours plus tard plusieurs utilisateurs se sont plaint que certains plugins ne fonctionnaient plus (alors que sous FreeBSD, nous avons pris du temps avant de faire une mise à jour).
    À la même époque je me souviens qu’il n’y avait aucune cohérence (c’est peut-être toujours le cas) dans l’installation de certains fichiers (notamment les fichiers .pc), on pouvait en trouver dans plusieurs dossiers (comme sous Fedora). Je pourrais également écrire une tartine sur les PKGBUILD dans AUR. Je ne dirais rien sur la conflit entre certains paquets (dans les dépôt officiels).

    Quant à Debian, ils ont aucune nomenclature pour nommer leurs paquets (GTK2 et GTK3 c’est vraiment du n’importe quoi).

    Donc il n’y a aucune distribution qui soit exempt de défaut, tout dépend de son point de vue.

    1. C’est un sujet à troll ! Cela dépend de son référentiel.

      Quand je lis que c’est une distribution 64 bits, je ne m’attends pas à trouver 90 à 95 paquets 32 bits.

      Je me souviens du passage (Xfce) 4.6 à 4.8, le mainteneur chez Arch Linux avait fait une annonce pour dire qu’il était le premier à proposer Xfce 4.8, mais quelques jours plus tard plusieurs utilisateurs se sont plaint que certains plugins ne fonctionnaient plus (alors que sous FreeBSD, nous avons pris du temps avant de faire une mise à jour).

      C’est inhérent à Archlinux ce genre de problème ? Et ça remonte à quoi ? Plus de 3 ans, et je t’avoue que je n’y avais pas prété attention. Mea culpa.

      Je pourrais également écrire une tartine sur les PKGBUILD dans AUR. Je ne dirais rien sur la conflit entre certains paquets (dans les dépôt officiels).

      Pour AUR, dont on semble oublier que c’est un dépot à utiliser avec les plus grandes précautions, je te renvoie à ce que j’en disais en août dernier :

      https://blog.fredericbezies-ep.fr/?p=11704

      « […]le grand fourre-tout et le banc d’essai de certains logiciels avant leur inclusion dans les dépots officiels. C’est un grand livre de recettes, si on peut prendre une comparaison culinaire.

      Comme tout grand fourre-tout, on trouve tout et n’importe quoi. Des versions de développements de logiciels, des noyaux alternatifs, des émulateurs ou encore des pilotes pour certains matériels comme nos chères imprimantes.

      Cependant, un problème apparaît, que ce soit chez les utilisateurs d’Archlinux ou des distributions dérivées : l’oubli qu’AUR est un dépot géré par les utilisateurs, et par conséquent l’excellent cotoie le pire. Je maintiens une quinzaine de paquets et c’est pas si évident que cela, je dois l’avouer.

      C’est précisé en toute lettre sur le site officiel d’AUR, quand on active l’interface en français (le message est strictement identique en anglais) :

      AVERTISSEMENT
      Les paquets non supportés sont produits par des utilisateurs. Toute utilisation des fichiers fournis se fait à vos propres risques.

      Il est en effet facile d’oublier cet avertissement. Il faudrait pourtant se souvenir d’une règle de base : AUR n’est à employer que si l’on ne trouve pas ce que l’on cherche sur les dépots officiels.[…] »

      Quant à Debian, je ne saurais pas dire, je ne me suis pas plonger dans ses arcanes. Sinon, il n’y a jamais eu de problèmes de conflits de paquets sous FreeBSD ? Serait-ce le paradis ? 😀

      1. @Olivier : Étant développeur du projet FreeBSD, j’ai deux questions à te poser :

        Que penses-tu de l’OS « hybride » Debian GNU/kFreeBSD stable (qui vit encore dans l’ombre de son grand frère Debian GNU/Linux stable) ?

        Mon avis : Je serais assez content de pouvoir (potentiellement !) utiliser le meilleur du savoir faire et des technologies choisies par le projet Debian (ex : gestionnaire de paquets « apt », stabilité de la version stable, communauté plus « forte », …)* ET le meilleur du savoir faire et des technologies choisies par le projet FreeBSD (ex : noyau « freebsd », parefeu « pf », système de fichiers « ZFS », …) dans un même système ? Serait-il possible d’obtenir le meilleur des deux mondes en un seul OS ? Pourquoi pas ! 😉
        De plus, pour tous les utilisateurs qui ne veulent pas de systemd pour les prochaines versions (stables) de Debian GNU/Linux, cet OS (en voie de développement et de consolidation) pourrait se révéler être une bonne alternative (dans un futur espérons-le proche !) aux futures versions stables de Debian GNU/Linux munies de systemd ! Cela pourrait éviter un fork « malheureux » au sein même de la communauté Debian… et de faire monter la tension de Frédéric ! 🙂
        À moins que les « rebelles » migrent en masse vers la communauté FreeBSD ce qui pourrait être aussi une bonne option d’ailleurs ? 😉

        * ps : Il est vrai que je me rends compte que techniquement, FreeBSD me convient de plus en plus à l’usage après l’arrivée du gestionnaire de paquets « pkg ». Cependant, la stabilité de Debian GNU/linux stable n’est pas qu’une légende ! 😉

      2. Je sais bien, que AUR c’est un grand fourre-tout, mais on voit souvent sur pas mal de site, qu’en l’absence de paquet, on le trouve forcément dans AUR, sans que le rédacteur / testeur ait pris le temps « d’auditer » le PKGBUILD.

        On trouve très rarement des conflits entre les paquets dans FreeBSD, mais il peut arriver qu’une option (pour activer une fonctionnalité dans un logiciel) ne fonctionne pas comme prévue. Cela arrive quand on trouve des dizaines d’options dans le Makefile.

        Après qu’on trouve un mélange de 64 et 32 bits, les développeurs devraient plutôt mentionner un système multilib sur du 64 bits.

  4. Bonsoir à tous,
    Je trouve que la charte graphique d’opensuse est plaisante, certes il faut aimer le vert mais je la trouve plus attrayante que celle de Manjaro ou de Mint.

    Mais je suis totalement d’accord pour Yast. J’ai installé la version 13.2 Gnome.
    Pour configurer le wifi impossible d’utiliser l’outil gnome (c’est à l’icone directement accessible), il faut passer par Yast > préférences réseau > wifi > scanner les réseaux disponibles > choisir entre wep/wpa2-aes/wpa2-psk > entrer le mot de passe sans voir les caractères.

    En gros, des développeurs font l’effort d’avoir un environnement intégré qui est désintégré par la suite…
    Du coup utiliser Opensuse avec un environnement sans outil de config moins poussé me paraît plus approprié.

    Je pense qu’il faudrait avoir la possibilité dans yast de choisir si on garde l’outil de configuration de l’environnement ou celui de Yast.

    @+ gempaouindo

  5. Aprés un test rapide ; Yast est modulaire et il semble qu’ on peut le désinstaller presque entiérement.
    Mais il faut éditer tous les fichiers de configuration à la main !!

  6. C’est vrai que c’est le foutoir, et que la maj. semble lourde.
    Ça me fait penser à ma dernière tentative de passer crunchbang en Unstable ….épique.

  7. Donc, si un utilisateur n’a pas besoin de Wine ou de Skype, inutile de lui imposer les bibliothèques 32 bits, non ?

    Un point qui me conforte dans mon choix 32 bits only / 64 bits only pour NuTyX. Merci pour cette précision

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