Kwort Linux 4.1 : Crux a-t-elle trouvée son « ubuntu » ?

Cela fait pas mal de temps que je voyais la Kwort Linux, qui se présente comme une version dérivée de la Crux. La sortie de la version 4.1 m’a donné envie de vous en parler… Bien que je m’en sois mordu les doigts par la suite.

Mais ne brûlons pas les étapes. Parlons de la base de Kwort Linux, j’ai nommé la Crux. C’est une distribution assez austère qui demande à l’utilisateur de compiler son propre noyau, mais qui a un système de ports de logiciels à la BSD qui en fait sa force. J’avais d’ailleurs parlé de la Crux à l’époque de sa version 2.8.

La légende veut même que le papa d’Archlinux, Judd Vinet, se soit inspiré de la Crux au départ pour proposer sa propre distribution, mais revenons-en à la Crux et sa dérivée simplificatrice (dans le sens où il ne faut pas compiler le noyau), la Kwort Linux. Et si j’ai employé le terme « d’ubuntu », c’est dans le sens d’une distribution qui prend une base et la simplifie pour la rendre plus conviviale.

Dans l’annonce de publication de la version 4.1 de la Kwort Linux que la logithèque proposée est quand même intéressante : linux 3.13.7 (même si le noyau 3.13 est en fin de vie depuis le 22 avril 2014 avec sa version 3.13.11), LibreOffice 4.2.2 qu’il faut rajouter à la main après l’installation, Chromium 34 et Mozilla Firefox 30.0 disponibles dès le départ.

Il semblerait que depuis la sortie de la Kwort Linux 4.0 en mai 2013, la distribution soit uniquement en 64 bits.

J’ai donc récupéré et vérifié l’ISO de la Kwort Linux 4.1 et j’ai lancé le tout dans une machine virtuelle VirtualBox. Et dès le départ, un message d’erreur sans gravité de grub nous accueille… Ca commence bien.

On arrive à un panneau qui permet de choisir le clavier à utiliser.

On nous demande ensuite si on veut utiliser l’installateur directement. Soyons fou, acceptons ! 🙂

C’est ensuite au tour de l’outil de partitionnement de disque. Mais celui-ci ne se lance pas. J’ai donc du passer par le live-CD de Gparted pour me créer les partitions nécessaires à la machine virtuelle. Ca continue bien :p

Après avoir partitionné le disque avec gParted, j’ai repris l’installation à l’endroit où j’étais bloqué précédemment. On commence par sélectionner la partition de swap. On continue par la partition racine, puis on rajoute la partition /home à la main si on en a défini une.

La suite est automatisée. Il suffit de demander le système de fichiers pour les partitions à utiliser. Seuls ext2, ext3 et ext4 sont supportés par défaut.

L’installation des paquets se fait et est assez rapide.

A la fin de l’installation, on nous demande le mot de passe du compte root.

Au tour de grub2, et on peut par la suite redémarrer.

A noter l’erreur de traduction du dernier écran de l’installateur.

Par la suite, on peut s’attaquer aux choses sérieuses… La première chose est de modifier le fichier /etc/rc.d/net pour avoir accès au réseau. Par malchance, le script semble être incorrect si on veut une connexion en dhcp automatisée. Si vous aimez nano, pas de chance, seul vim est disponible par défaut.

J’ai donc du prendre la documentation de la Crux 3.0 pour corriger le script de connexion. En effet, le port indiqué pour la connexion est incorrect.

J’ai du remplacer les lignes : /sbin/dhcpcd eth0 & et /sbin/dhcpcd -k eth0 par /sbin/dhcpcd -t 10 et /sbin/dhcpcd -x. Cf les deux captures d’écran ci-après.

Après un rédemarrage, j’ai modifié le fichier /etc/rc.conf pour faire prendre en compte plusieurs choses, dont le clavier, le nom de l’ordinateur en réseau et le fuseau horaire. On peut enfin passer à l’ajout d’un dépot pour gérer les mises à jour des paquets principaux. Cela s’est fait avec la commande : kpkg instkdb http://europa.fapyd.unr.edu.ar/pub/kwort/4.1/europa.kdb.

J’ai effectué par la suite une vérification des mises à jour disponibles.

Ceci fait, j’ai fignolé les réglages, comme le son, ou encore l’ajout des traductions françaises.

localedef -i fr_FR -f ISO-8859-1 fr_FR
localedef -i fr_FR -f ISO-8859-1 fr_FR.ISO-8859-1
localedef -i fr_FR -f UTF-8 fr_FR.UTF-8

Pour la prise en charge des traductions françaises ?

Après de longues recherches, j’ai fini par trouver la solution. Modifier le fichier /etc/profile et lui rajouter les lignes suivantes :


export LANG=fr_FR.UTF-8
export LC_ALL=fr_FR.UTF-8

Pour l’ajout du clavier français quand on lance Xorg, cela a été assez simple. Il a fallu que j’ajoute le fichier /etc/X11/xorg.conf.d/10-keyboard-layout.conf avec le contenu suivant :


Section "InputClass"
Identifier "Keyboard Layout"
MatchIsKeyboard "yes"
MatchDevicePath "/dev/input/event*"
Option "XkbLayout" "fr"
Option "XkbVariant" "latin9"
EndSection

J’ai rajouté un compte utilisateur avec la ligne de commande : useradd -m -g wheel -s /bin/bash fred

Après tant d’épreuves, j’ai pensé qu’il était le moment de montrer les qualités et les points faibles de la distribution en action.

Pour conclure cet article, il reste deux possibilités. Soit la distribution est très mal documentée, soit elle est très peu utilisable.

Entre le menu d’OpenBox qui est invalide et incomplet, le non ajout de certains logiciels par défaut, l’obligation de fouiller sur la toile et sur la documentation de la Crux pour avoir des informations, et le script de connexion réseau incorrect, je finis par pencher pour la deuxième hypothèse.

Le seul avantage de la Kwort Linux, c’est son installation facilitée. Mais ce n’est pas une tache insurmontable de faire compiler un noyau de nos jours, surtout avec des commandes pour aider l’utilisateur dans cette tâche. La Crux n’a pas encore trouvée son « Ubuntu ». Est-ce un bien ? Est-ce un mal ? Serait-ce les deux au final ?!

En tout cas, la Kwort est à réserver aux personnes aventureuses et n’ayant pas peur de connaître une calvitie naissante.

4 réflexions sur « Kwort Linux 4.1 : Crux a-t-elle trouvée son « ubuntu » ? »

  1. Salut !!
    Merci pour cet article intéressant qui nous fait découvrir des distributions dont on parle très peu, voir pas du tout…
    Une petite faute de frappe ici : « C’est ensuite au tout de l’outil de partitionnement de disque » . Certainement « au tour de l’outil »…
    à+

  2. La prochaine distribution essaie de nous en trouver une qui fonctionne du premier coup. 😀
    Une petite distribution de dépannage avec les outils qui vont bien peut-être ?
    A pluche.

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