Le fiasco du financement participatif de PearOS, symptome de la rationalisation des distributions GNU/Linux ?

Alors que la recherche de fonds via IndieGogo pour PearOS est sur le point de se terminer, le 18 juin 2013 pour être précis, la somme récoltée est assez révélatrice du coté darwinien du petit monde des distributions GNU/Linux.

En effet, sur les 35000 € nécessaire au développement de cette dérivée d’Ubuntu qui est une copie de l’interface graphique d’Apple Mac-OS-X – soyons honnête, c’est flagrant – seul 115 € ont été récoltés. Soit environ… 0,32% de la somme demandée…

Echec financement PearOS

En dehors du fait que la somme demandée au départ était un peu trop ambitieuse, cela prouve une nouvelle fois que le monde des distributions GNU/linux est hautement darwinien. Et que la sélection naturelle qui s’y fait est sauvage.

Distrowatch, dont le classement est souvent sujet à caution, est depuis plus de 10 ans (l’intro du premier « distrowatch weekly », le 9 juin 2003 annonce « Last week, DistroWatch.com completed its second year in existence« ), est une bonne base pour connaitre le nombre de distributions ayant existées, actives ou abandonnées.

Pour le 10ième anniversaire du Distrowatch Weekly (le 10 juin dernier), j’ai été jeté un oeil sur la section qui précède les commentaires.

On y trouve une statistique intéressante. A savoir le nombre de distributions répertoriées, celle actives, celle en coma, et celle qui nous ont quitté, et celles en attente d’être indexées.

Au 10 juin 2013, donc sur 11 années d’existence, Distrowatch répertorie 752 distributions, 302 actives, 48 dans le coma, 401 abandonnées, et 288 en liste d’attente. Certaines depuis… 2004 !

Donc, à peine 40% des distributions répertoriées sont encore en vie. 53% abandonnées, 6% dans le coma.

Sur les 288 distributions en attente, j’ignore combien sont encore actives, celle qui sont dans le coma ou abandonnées. Et si on regarde le top 10, qui vaut ce qu’il vaut, il faut noter l’age de chaque projet.

Au 13 juin 2013, voici le top 10. J’ai mis à côté l’année de naissance du projet :

  1. Linux Mint (2006)
  2. Mageia (2011)
  3. Ubuntu (2004)
  4. Debian GNU/Linux (1993)
  5. Fedora Linux (2003)
  6. openSUSE (2005)
  7. PCLinuxOS (2005)
  8. ArchLinux (2002)
  9. Manjaro Linux (2012)
  10. Puppy Linux (2006)

Mis à part la Manjaro Linux (née l’année dernière) et la Mageia (2 ans), toutes les autres ont entre 7 et 20 ans d’âge.

Maintenant, à vous de tirer les conclusions qui s’imposent, mais selon l’humble avis que je partage entièrement : forker pour forker ne sert à rien.

Et qu’il est inutile de s’énerver sur les distributions GNU/Linux qui n’apporte rien ou presque, elles finissent pas disparaitre d’elles-même.

12 réflexions sur « Le fiasco du financement participatif de PearOS, symptome de la rationalisation des distributions GNU/Linux ? »

  1. Méchant, peut être mais ce n’est qu’une constatation.
    De toute manière, je crois en la sélection naturelle dans le monde linuxien.
    On dirait qu’elle s’applique même chez MS quand on lit un peu les commentaires sur Win8 et son peu de succès.
    Alors payer (je ne sais même pas combien) pour un truc pas bon qui ne fait que ressembler à du très bon pas si cher si on regarde bien…

  2. En même temps, PearOS n’a pour ainsi dire aucun intérêt, mis à part singer – très grossièrement – l’interface d’OSX, pour un résultat passablement dégueulasse. Exactement ce qu’il ne faut pas faire, en sorte.
    Quitte à s’inspirer des bons côtés de l’interface d’OSX (et il y en a), autant le faire à la façon d’elementaryOS, qui a au moins le mérite d’une approche rationnelle. L’HIG est standardisée, de nouveaux outils sont développés, tant au niveau du toolkit (Granite), du gestionnaire de fenêtres (Gala), de l’environnement de bureau (Pantheon), que des logiciels plus communs tels un gestionnaire de bibliothèque musicale, un client mail, etc. Le souci d’intégration est fondamental. Des outils tiers commencent à apparaître, et la communauté grandi toujours plus. Et d’un point de vue esthétique, c’est vraiment très réussi, chose rare dans le monde Linux. Pour tout dire, je n’avais pas ressenti un tel engouement pour une distribution depuis l’arrivée d’Ubuntu, et je pratique GNU/Linux depuis la RedHat 5.2…

  3. Je pense qu’il ne faudrait pas compter les trop récentes (Manjaro) dans ton Top.
    Trop récente donc si ça se trouve dans un an… dead.
    Et pareil pour la debian, à l’opposé : increvable lol donc ne mourra jamais, alors que si Canonical coule, byebye Ubu…

    1. Si on regarde dans les vieilles distros (nées dans les années 1990), liste non exhaustive des distributions indépendantes de base :

      17e : Slackware Linux
      32e : Gentoo
      43e : Mandriva (même si à l’origine, c’était une Red Hat Linux classique + KDE). Je l’ai rajouté pour des raisons historiques.

      Et en non GNU/linux, quelque soit l’année de naissance :

      20e : FreeBSD
      40e : PC-BSD
      66e : GhostBSD
      79e : NetBSD
      82e : OpenBSD (dérivé de NetBSD)

      Tout le reste est né au minimum vers l’an 2000. Donc, autant dire que les distributions jeunes sont la majorité du top 100 des pages affichées quotidiennement

  4. Don’t be evil 🙂

    Si on veut être complet (et c’est bien quand on est complet):

    http://www.geekhard.fr/2013/04/24/pearos-need-you/

    Je le cite « Pear Linux a pris plus d »ampleur que je ne l’aurais imaginé. J’en suis très heureux. Mais pour pouvoir continuer son développement et améliorer ses fonctionnalités, je dois changer ma façon de travailler sur ce projet. Actuellement vendeur multimédia dans une enseigne très connu, je peut développer Pear OS le soir et pendant mon jour de repos…Ce n’est pas l’idéal pour continuer à proposer un système fiable et innovant. J’ai décidé de m’accorder plus de temps au développement du système. Je vais prendre un congé sans solde à partir du 1er juillet 2013 (durée un an pour le moment) pour pouvoir me consacrer pleinement à Pear Linux. Je vais versé 10000 € de mon épargne au projet Pear Linux, plusieurs entreprises locales me soutiennent dans mon projet et j’ai pu récolter environ 15000€ mais il me manquera 35000 € pour fiancer correctement son développement. Des dons seront également effectué de la part de Pear Linux aux projet Geary (Mail) et Elementary pour les remercier de leur merveilleux travail. Le système sera toujours proposé gratuitement. »

    Ce qu’il faut retenir, c’est que David s’est mis en arrêt pour ce consacré à Pear Linux; qu’il a investi 10 000€ personnel dans ce projet; et que des entreprises locales on versé 15 000€ au total.

  5. Je n’ai directement contre David, mais force est de constater que son projet bat de l’aile.
    Fut un temps quand j’ai découvert ce dérivé d’Ubuntu, j’avais accroché (j’aimais bien l’idée d’avoir un semblant d’interface OS X), ayant découvert des bugs je les avais remonté (outils VMware encore présent sur le livecd, deux ou trois petits autres bugs), mais cela n’a jamais été corrigé.
    Quand j’ai fut cette demande de dons je me suis insurgé, et me suis demander la raison du pourquoi demander cela ? Car si vraiment sa variante à beaucoup d’adeptes, dans le lot il doit bien y avoir quelques développeur ou passionnés près à l’aider dans sa tâche.
    Ce qui me surprend également c’est que j’ai eu le malheur de vouloir ouvrir un topic pour parler de cette demande de financement sur leur forum => Résultat banni par un modo sous couvert qu’il n’y avait rien à dire.

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