Mageia 2 RC : un clou supplémentaire dans le cercueil de la Mandriva ?

Je n’avais pas donné cher de la peau de Mageïa quand le projet était né. Mais depuis, de l’eau a coulé sous les ponts, et les déboires récents de Mandriva (qui est une nouvelle fois sauvée, mais pour combien de temps ?) me font penser que l’avenir de la communauté mandrivienne est bien sombre… Pour ne pas dire d’une odeur persistante de sapin.

Pour mémoire, j’avais écrit cela au début de l’épopée de Mageïa, et je suis content de m’être finalement trompé :

Un autre logiciel que je sens très mal : le fork de Mandriva Linux, j’ai nommé Mageia. Pour être clair, la sortie de la Mandriva Linux 2010.2 semble être un autre clou dans le cercueil du fork de Mandriva Linux. Tout ce que Mageia propose pour le moment ? Un logo et l’annonce d’une version Alpha0… courant Avril 2011, dixit le wiki…

Bref, même si la 2ième RC de la Mageïa n’est pas encore sortie officiellement, on peut l’installer si on est patient, en passant par l’installation réseau. Oui, c’est moins rapide qu’avec une ISO dédiée, mais au moins, on peut l’installer. Au lieu de 5 minutes, il faut en compter 45 à 50.

L’image ISO minimale à récupérer « Wired network-based install CD » est disponible à l’adresse : http://www.mageia.org/fr/2/

J’ai donc créé une machine virtuelle VirtualBox pour tester la Mageïa ainsi proposée.

J’ai ensuite sélectionné comme miroir de téléchargement un miroir francophone proche, puis l’installation graphique s’est lancée. Coté environnement, inutile de préciser que j’ai choisi Gnome 🙂

J’ai fait quelques captures d’écran pour les parties principales de l’installation.

Ensuite, dans la Mageïa fraichement installée, j’ai rajouté quelques dépots, histoire d’avoir des logiciels non libres courant à portée de la souris.

J’ai donc fait une petite vidéo. Au début (après un crash de gnome-shell, grr !), j’ai été confronté à un crash de l’outil de comptes en ligne, que j’avais rapporté sur le gestionnaire de suivi de bugs de Mageïa : https://bugs.mageia.org/show_bug.cgi?id=5756

Et comme vous avez pu le voir, l’absence du paquet gnome-online-accounts était responsable ici… Bug de l’installateur, donc 🙂

Mis à part ce petit bug facheux et la version 3.4.0 du Carnet d’Adresses qui est en partie inutilisable (bug corrigé dans la version 3.4.1), j’ai bien aimé ce que j’ai vu de cette Mageïa.

Simple question : pourquoi Mozilla Firefox ESR et non pas la version « courante » ? Peut-être pour conserver une certaine sérénité jusqu’à la version 3 de la Mageïa ?

En tout cas, pour moi, si je devais un jour conseiller une distribution à la « Mandriva », mon choix se tournerait sans hésiter vers la Mageïa. Voila qui est dit !

7 réflexions sur « Mageia 2 RC : un clou supplémentaire dans le cercueil de la Mandriva ? »

  1. Bonjour.

    J’ai lu votre article mais étant assez jeune dans l’univers GNU/Linux, je ne comprends pas une chose : Que vous voulez dire par une distribution à la « Mandriva » ? En fait je ne vois pas quel(s) avantage(s) a Mandriva (ou Mageïa) par rapport à d’autres distributions « user-friendly » telles que Ubuntu ou Fedora.

    Merci d’avance.

    1. Bonjour.

      Faut faire un peu d’histoire ici.

      1998 : KDE 1.0 sort, et la version de Red Hat de l’époque (avant que Red Hat ne signifie distribution professionnelle), la 5.1 ne la propose pas. Gaël Duval propose alors une version de la Red Hat 5.1 avec KDE 1.0 et l’appelle Mandrake Linux 5.1. Ensuite la Mandrake deviendra la Mandriva (aux alentours des années 2002 ou 2003) à cause de Marvel et de ses comics.

      En dehors de proposer KDE, la Mandriva propose dès cet époque reculé des outils centralisés pour simplifier la gestion d’un ordinateur.

      Mageïa est né il y a en gros 18 mois, suite aux déboires financiers (caractéristiques de la Mandriva), de la part d’une communauté d’utilisateur.

      La Fedora Linux (dont la 17ième version est prévue bientôt) est né en 2002 pour proposer une version communautaire de la Red Hat Linux (et devenir aussi sa version de test), quand à la Ubuntu Linux, elle est née en 2004 en utilisant une base debian GNU/Linux unstable stabilisée.

      Donc, en gros, la Mandrake (puis Mandriva) a été une de premières à proposer des outils de configuration simplifiée, même si SuSE (devenu OpenSuSE entre temps) l’a fait à la même époque.

      Donc, mis à part son antérioté historique et le fait que la Mandrake fut un projet francophone à l’origine, elle n’apporte rien de plus si ce n’est la possibilité de choisir ses outils.

  2. L’une des autres caractéristique d’une distrib à la « Mandriva » ou à la « Mandrake » c’est d’être à la fois « user friendly » (c.a.d accessible pour tous) et aussi d’offir toute sorte d »envirorronements et autres gestionnaires de fenêtres (Gnome, Kde, XFCE, FVWM2, e16, e17, *box, WindowMaker, etc).

    Si on élimine Debian, qui semble toujours faire un peu peu à nombres de primo-arrivant sous Linux il s’avère qu’elles ne sont pas si nombreuses que ça… Désormais Mageïa après Ubuntu et sa dérivée Linux Mint se retrouve en tête de ses distrib généralistes qui veulent se partager ce « marché ».

    Si Mageïa semble marcher sur les traces de son aïnée (avec l’expérience en plus) il lui manque l’ensemble des travaux qui font en grande partie la spécificité de la distrib créée par Clément Lefevbre : Mate le fork de Gnome2 pour qu’il fonctionne sans heurt dans un environnement GTK3 ainsi que de Cinnamon/Muffin les forks de Gnome-shell/Mutter. Ce qui est fort dommage vu qu’ils semblent être appréciés au vu du succès de Linux Mint. Leur portage sous Fedora et Ubuntu leur donne d’ailleurs une certaine crédibilité.

    AMHA cet oubli (sauf erreur de la ma part) est la grande lacune de cette distrib.

    1. L’une des autres caractéristique d’une distrib à la « Mandriva » ou à la « Mandrake » c’est d’être à la fois « user friendly » (c.a.d accessible pour tous) et aussi d’offir toute sorte d »envirorronements et autres gestionnaires de fenêtres (Gnome, Kde, XFCE, FVWM2, e16, e17, *box, WindowMaker, etc).

      Comme les autres distributions par ailleurs.

      Si on élimine Debian, qui semble toujours faire un peu peu à nombres de primo-arrivant sous Linux il s’avère qu’elles ne sont pas si nombreuses que ça… Désormais Mageïa après Ubuntu et sa dérivée Linux Mint se retrouve en tête de ses distrib généralistes qui veulent se partager ce « marché ».

      LinuxMint a le cul entre deux chaises. Sa version Debian Edition est largement meilleure et plus stable que la version basée sur ubuntu.

      Si Mageïa semble marcher sur les traces de son aïnée (avec l’expérience en plus) il lui manque l’ensemble des travaux qui font en grande partie la spécificité de la distrib créée par Clément Lefevbre : Mate le fork de Gnome2

      FAUX ! Mate, alias l’acharnement thérapeutique n’a pas été inventé par Clement Lefevbre. Il ne fait que supporter l’environnement. Mate a été créé à l’origine par Perberos et d’autres codeurs en désaccord avec Gnome 3

      https://bbs.archlinux.org/viewtopic.php?id=121162

      Pour info, Perberos semble être un archlinuxien, ce qui explique que Mate soit disponible sur Archlinux depuis le début. Ce n’est pas une exclusivité mentholée.

      Pourquoi continuer à gaspiller de l’énergie avec Mate alors que Xfce aurait besoin justement de cette énergie ?

  3. Merci pour ces explications. J’avais déjà compris que Mandriva était antérieure aux autres distributions que j’ai citées mais je ne savais pas qu’elle permettait déjà à cette époque d’avoir un outil de configuration centralisé. D’ailleurs je ne savais pas non plus qu’elle était issue de Red Hat.

    « Pourquoi continuer à gaspiller de l’énergie avec Mate alors que Xfce aurait besoin justement de cette énergie ? »

    Tout à fait d’accord, je suis en ce moment sur XFCE4.10 avec Archlinux et je ne vois (presque) aucun manque par rapport à Gnome2. De toute façon en terme de DE, ça a bien changé depuis. KDE reste, XFCE prend la place de Gnome2, LXDE celle de XFCE (pour la légereté) et Gnome3 se désolidarise complètement du reste. Il ne reste plus qu’à choisir !

    Tiens d’ailleurs j’aurais une question : est-ce-qu’il est prévu que Cinnamon se désolidarise complètement de Gnome3 ? Parcequ’il est très joli et très complet en montrant une interface simple et minimaliste, mais il bénéficie de la lenteur de Gnome3 sur certains ordinateurs, ce qui est un peu gênant…

    PS : Quand je parle de « Gnome3 », je pense aussi à « GnomeShell », je n’ai toujours pas compris la différence entre les deux ^^

    1. Cinnamon est dérivé du code de gnome-shell, qui dépend lui même de technologie incluse dans gnome 3 : mutter (devenu muffin) dépendant de clutter.

      Donc, la version complète de gnome 3 comprend aussi le shell. Voila, enfin si on peut le dire ainsi 😀

  4. Pour faire encore plus simple, je dirais que GNOME-Shell, Cinnamon et Unity sont finalement des « interfaces de bureau », GNOME-Shell étant l’officielle en quelque sorte mais avec les mêmes logiciels et bibliothèques ensuite (ceux de GNOME 3). Bref, le système qui fonctionne derière reste le même.

    Mandriva a chez moi été capable de faire fonctionner ma ATI alors que sur Ubuntu ça n’a jamais marché (je me suis acharné jusqu’à flinguer X, c’est dire !). Le gestionnaire de paramètres de Mandriva (et Mageïa aussi ?) est plutôt bien foutu (ayant déjà testé Yast j’ai vu que c’était un gros bazar mais j’était débutant à ce moment là aussi xD).

    Sinon MATE à part pour les ordinateurs ne disposant pas d’accélération graphique (et là Xfce serait mieux à la limite).
    Autant améliorer Xfce qui a un réel potentiel et qui a besoin de bras pour passer à GTK 3 et fusionner le code de Thunar et de Xfdesktop (deux principaux changements qui permettrait au projet de se concentrer sar l’expérience utilisateur dans les prochaines versions). De plus le passage à GTK3 permettra une meilleure intégration avec les applis GNOME 3, et moins de bibliothèques à charger dans la mémoire (à supposer que tous les logiciels que vous utilisez sont/seront en GTK 3).
    Et MATE ? Bah c’est du bon vieux GTK 2. GTK 2 finira par devenir obsolète et le fait que Xfce veuille franchir le pas montre que GTK 3 est assez mature. Même s’il y a encore du boulot (The GIMP, Firefox, Thunderbird, tous les programmes en GTK 2 qui sont indépendants, etc).

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