Dans le petit monde des distributions GNU/Linux, la plupart du temps, on constate la course pour proposer des versions récentes de logiciels. Ce qui est compréhensible – au niveau sécurité pour certains composants comme OpenSSL par exemple – mais il arrive qu’on tombe sur des distributions qui propose un trip nostalgie à ses utilisateurs.
On est dans ce cas avec la Q4OS. C’est une distribution à destination d’un public professionnel et au recyclage de machines d’un certain âge, qui est donc à la recherche de logiciels stables, même si le fondu que je suis considère que les versions proposées sentent légèrement le renfermé.
Pour avoir la recette de la Q4OS, c’est simple : vous prenez une base de Debian GNU/Linux wheezy et vous ajoutez la version 3.5.13.2 du Trinity Desktop Environment. Les plus geeks d’entre vous devineront avec le numéro donné que nous sommes face à la continuation du vénérable KDE 3.5.x. Oui, la version de l’environnement KDE qui a existé entre 2005 et 2008 et qui a survécu jusqu’à la sortie de KDE SC 4.3/4.4 vers 2009-2010.
Le projet a été repris, et une nouvelle version majeure du Trinity Desktop Environment est sortie le 16 décembre 2014, la R14.0.0.
Sujet sur lequel je me pencherai à nouveau à l’occasion. Revenons donc à la Q4OS dont la version 0.5.27 est sortie le 5 mars 2015.
On apprend dans les notes de publications qu’un outil dénommé « Desktop Profiler » permet de compléter une installation déjà existante. Point sur lequel je reviendrai. J’ai donc fait chauffé mon outil de tipiak professionnel et j’ai récupéré via un fichier torrent trouvé sur linuxtracker.org l’image ISO de la Q4OS 0.5.27.
Quand on démarre l’ISO, on a le choix entre une installation manuelle ou une installation automatisée. Voulant garder le contrôle jusqu’au bout, j’ai pris l’installation manuelle.
L’installateur de la Debian GNU/Linux nous accueille en mode texte. Après avoir choisi la langue à utiliser, on attaque les étapes classiques : création d’un compte utilisateur, partitionnement. L’installation est assez rapide.
On peut redémarrer, et on voit que les développeurs ont décidé de bien faire les choses dès le départ. Après la première connexion, on peut récupérer les traductions si c’est nécessaire.
Une fois ces dernières récupérées et installées, on nous informe que la version de Q4OS disponible est très allégée, et qu’on peut lancer directement l’outil « Desktop Profiler » en cliquant sur non. La question nous demande d’une manière un peu ironique si « On veut conserver notre installation toute fraîche de Q4OS propre et rapide, et si on veut laisser tomber les ajouts pour le moment. »
C’est le genre d’humour que j’apprécie avec délectation. Toujours dans le polissage et l’envie d’aider l’utilisateur pour configurer l’OS, si on utilise VirtualBox, on a droit à une boite de dialogue nous remerciant d’y tester l’OS et nous proposant d’installer les outils additionnels.
Si on clique sur oui, l’assistant d’installation des outils additionnels se met en route. On note rapidement que la base utilisée par la Q4OS est bien une Debian GNU/Linux Wheezy. En effet, la référence du noyau est 3.2.0-4, celui de la Debian GNU/Linux Wheezy.
Une fois l’ensemble terminé, j’ai lancé l’outil « Desktop Profiler ». J’apprends ainsi que l’option « Full featured Desktop » permet d’installer une suite bureautique, un navigateur web et quelques outils complémentaires.
J’ai donc décidé de capturer l’ensemble en vidéo.
Outre le fait que la base soit solide comme du roc, j’apprécie la présence d’outils dans des versions assez récentes, comme LibreOffice 4.3.3, et bien que je n’apprécie pas énormément Google Chrome (oui, je suis un vieux barbu qui préfère Mozilla Firefox), retrouver l’affichage « plastoque » de KDE 3.5.x me donne un coup de massue nostalgique derrière la nuque.
Cela nous ramène en 2009-2010, à l’époque où je commençais tout juste à utiliser ma distribution GNU/Linux actuelle, à l’époque où le polémique systemd faisait ses premiers pas, la première archive de ce logiciel controversé datant de juillet 2010.
Bref, en un mot comme en cent, on se trouve face à un projet intéressant qui permet de retrouver un environnement moins lourd et surtout qui ne cédait pas à la tentation du tout transparent et clinquant qui a suivi. Et c’est aussi une distribution idéale pour recycler une vieille machine, vu le peu de gourmandise de l’ensemble.
Ahh … KDE 3.5 ….. Moi, je l’ai gardé sur ma Debian Lenny (5.0) jusqu’à
sa fin de vie en « oldstable », tellement le nouveau KDE 4 de Squeeze était mauvais.
Et, Trinity, je l’ai actuellement sur une Debian Jessie. J’utilise la version R14.0.1 de développement. Mises à jour assez fréquentes et ça marche plutôt pas mal. Et ça ne consomme rien niveau ressources ram/processeur …
voila qui me donne vraiment envie de découvrir Trinity , y’a t’il une édition trinity d’ubuntu ? ( je préfere la tester dans un environnement que je maîtrise )
Sauf erreur de ma part, il y a une image de Kubuntu avec Trinity.
Pour la version 14.0.0 avec Ubuntu : http://tde-mirror.yosemite.net/trinity/cdimages/ubuntu/release/R14.0.0/
Oui bien sur qu’il y a une version (k)ubuntu, et pour cause: Le project leader de Trinity, Timothy Pearson, était le responsable du développement de KDE 3.5 chez Kubuntu à l’époque. Il n’a pas adhéré
à KDE 4, donc il a forké KDE 3.5 et fondé Trinity.
– Pour info: la grosse différence entre 3.5.13.2 et R14.0 c’est la disparition de HAL.
3.5.13.2 à besoin de HAL pour fonctionner.
De toute façon, Trinity n’a pas de dépendances fortes. Il peut fonctionner avec ou sans systemd sans aucune différence, par exemple.
Cette distribution, je l’ai virtualisé, il y a quelques semaines. Bien qu’utilisateur de KDE 4, j’apprécie encore cette « vieille » mouture de KDE 3.5 mais ce sont mes goûts, heing. par contre, le truc con, mais alors à utiliser la machine à baffes contre … soi même, c’est que j’ai oublié (pour une fois) le mot de passe utilisé. Soit, c’est Al Zheimer qui guette ! Soit, les touches du clavier ont bougé lors de la saisie ! Soit, j’ai raté un épisode ! Bref, je dois la refaire entièrement si je souhaite faire une quelconque mise à jour ou ajouter une application. Pas grave.
Par contre, concernant Trinity Desktop, il existe plusieurs Live CD qui sont basés sur Debian, Ubuntu, Fedora, PCLInux OS … Voir https://wiki.trinitydesktop.org/LiveCDs
C’est la rapidité qui est impressionnante.
A pluche.
dans le même genre qui sent le moisi , la sortie de Vine Linux avec gnome 2.32 et un kernel 3.4.
vivement le printemps pour aérer tout ça !
Le noyau 3.4 est encore supporté. Le 3.4.106 est sorti le 2 février 2015.
Source ? kernel.org 🙂
Et pour cause !!!
Le kernel 3.4 LTS est celui qui est utilisé par Androïd …..
Quant à dire que « ça sent le moisi », moi je préfère largement un
Trinity Desktop basé sur KDE 3.5 qui « juste marche » sans fioritures,
à un KDE Framework 5 déjà proposé sur les rolling-release, qui bien
qu’ultra moderne est pour moi quelque chose de prématuré, flat-moche et relativement buggé …. Et c’est peu dire ….