Alors que la Fedora Linux 21 sort (ou sera sorti) aux alentours du 9 décembre 2014, je me suis souvenu du tout début de ce projet lancé par Red Hat qui voulait recentrer sa version payante auprès de la clientèle professionnelle, donnant naissance au projet Red Hat Enterprise Linux.
Quand le projet Fedora, qui s’appellera jusqu’à sa version 6 « Fedora Core » (octobre 2006), voit le jour nous sommes en novembre 2003. Red Hat avait proposé de manière payante ses précédentes distributions.
Je me souviens d’avoir acheté en 1997-1998 la Red Hat Linux 5.0 (nom de code Hurricane). Les vieux de la vieille doivent se souvenir de cette version qui a marqué les esprits, car elle était une des premières à introduire la glibc 2.0 au lieu de la libc linux de l’époque, bref 😉
Bref, retournons à la publication de la Fedora Core 1, début novembre 2003. Du nom de code de Yarrow, elle correspond à la volonté de Red Hat de proposer une version communautaire de sa distribution, un peu à l’image des grands noms communautaires de l’époque comme Debian GNU/Linux ou encore Slackware Linux. La Fedora Core 1 a succédé à la Red Hat Linux 9, sorti en mars 2003.
Cependant, à cause des brevets logiciels, certains formats ne pouvaient pas être lus directement. Il fallait passer par des dépots complémentaires pour supporter par exemple le format mp3. C’est d’ailleurs toujours le cas, merci les brevets logiciels, même s’il suffit de nos jours de rajouter le dépot rpm fusion. En 2003, c’était largement plus casse-tête.
La distribution – que l’on peut toujours récupérer sur le ftp de la Fedora Linux – était uniquement en 32 bits, et se composait de 3 CDs d’installation et 3 autres pour le code source. Pour commencer à se prendre un coup de nostalgie, voici l’écran de démarrage de la Fedora Core 1.
Coté logiciels dès l’installation, c’était relativement frais pour l’époque : noyau linux 2.4.22, Gnome 2.4.0 ou KDE 3.1.4. Côté navigateur internet, c’est la suite Mozilla. Pour la bureautique, c’est OpenOffice.org 1.1.0.
Pour mémoire, les dates de sorties des différents composants listés ci-dessus.
- Noyau linux 2.4.22 : 25 août 2003
- Gnome 2.4.0 : 11 septembre 2003
- KDE 3.1.4 : 16 septembre 2003
- Mozilla 1.4.1 : 10 octobre 2003
- OpenOffice.org 1.1.0 : 1er octobre 2003
Après avoir récupéré les 3 ISOs, j’ai lancé le tout dans une machine virtuelle qemu. Ci dessous, j’ai pris les principales étapes en captures d’écran. Il faut se souvenir qu’à l’époque, l’auto-détection était rarement efficace… Et que tout devait être configuré étape par étape. Autant dire qu’il y a eu du progrès depuis 🙂
La langue à utiliser ?
Quelle auto-détection matérielle ? 😀
Le choix de l’installation des logiciels…
Le wifi en 2003, il existait déjà ou pas ?
Étape classique, le fuseau horaire.
Enfin, l’installation commence ! Joie 🙂
Et oui, on utilisait encore des disquettes en 2003.
Une fois l’installation terminée et l’ensemble redémarré, on passe à la configuration post-installation, un classique de nos jours.
Ce qui est banal de nos jours était quand même assez évolué pour l’époque. Mais rien ne vaut une capture en vidéo de cette distribution « révolutionnaire » pour son époque, sortie onze mois avant une certaine… Ubuntu 4.10 🙂
Ça va ? C’est vrai que j’ai pris un sacré coup de vieux en faisant la vidéo, mais quand on voit ce qu’est devenu la Fedora Linux 11 ans plus tard, c’est quand même une sacré évolution, non ?
Ce n’est pas sans me rappeler mes débuts Linuxien avec la Mandrake et les soucis pour faire reconnaître le modem de l’époque.
Comme tu le soulignes, la situation a bien évolué depuis.
A pluche.
Super intéressant, merci !
De rien. Retrouver cette Fedora Core m’a fait me souvenir d’une période lointaine de ma vie… Quand j’avais un Pentium 4 avec 256 Mo de mémoire vive et 80 Go de disque.
Ouahou ….. que de souvenir … la toute première distro que j’avais essayé …. sans succès … restant sous Windows avant de passer définitivement sous Linux en 2005 …..
Déjà à cette époque c’était une sacré distro, et j’apprécié fort son environnement …. juste que à l’époque, je ne comprenai rien du tout à Linux LoL
Merci de cette remontée de souvenirs 😉
Gerinald
Merci pour la vidéo, que de formidables choses époustouflantes rien qu’à l’époque ! Y’aurait encore de quoi refaire le monde enfermé au fond d’une cave avec cette sélection de programmes. Haha :’)
mylife
Ça me rappelle ma toute première rencontre avec le Tux. J’étais en CE2. Mon professeur désormais ami eu l’audace d’installer Mandrake Traktopel sur une machine de la salle informatique. C’était la première fois que j’eus aperçu l’accueillant manchot, surplombant un bavardage dénué de sens et pourtant fascinent, remplacer le logo de Windows 98 des autres ordinateurs…
Une révélation sensible qui m’amena à le virer de mon Gateway2000 afin d’un jour, comprendre ces lignes. Oui, un ordinateur personnel à cet âge ! Même plusieurs dizaines et bien avant. Ô comme les héritages peuvent être encombrants…
(Et je vous raconte pas comment internet m’a bousillé le cerveau. :P)
fimylife
Apprécier sous un certain contraste, cette évolution temporelle s’avère fort captivante
La traduction semblait déjà, porter beaucoup d’amour ! Mais quelle épopée…
Et cette impression tenace que les luttes pour la liberté ne font que commencer.
Continuons à oeuvrer, un jour même nôtre matériel sera libéré !
j’ai encore les CD de fedora core2 offerts par un magazine info de l’époque et qui refusaient obstinément de s’installer sur mon matériel.
je viens de comprendre pourquoi…je n’avais pas assez de RAM … lol
a propos de fedora , ils envisagent d’abandonner firefox a cause de la pub…
ça c’est une Tuile … 😉
En 1997 ? Oo Mais j’étais même pas né à l’époque, moi !
Oulala, j’ai raté plein de truc ! Jamais eu l’occasion d’installer Ubuntu 4.10 ! Où est l’iso ? Vite !
Jeunot ! 🙂
Pour une Ubuntu 4.10, tu as deux ISOs : une live et une installable. L’ISO live installable est arrivée à l’époque de la 6.06 LTS.
Il ne faut pas oublier que l’ISO n’est plus supportée, cependant. Mais pour faire mumuse avec dans une machine virtuelle : http://old-releases.ubuntu.com/releases/warty/