S’il y a bien un truc qui me hérisse le poil et m’attaque la paroi stomacale par excès de sucs gastriques, ce sont les effets de mode dans le monde du logiciel libre.
Dès qu’une mode est lancée, on a droit à 15 projets différents sur le même principe, tout en sachant que 90% des projets en question ne soufflera pas sa deuxième bougie.
Il y a deux modes en ce moment. D’un côté, les distributions immuables comme la Fedora Silverblue (Gnome) et Fedora Kinoite (KDE), ou encore VanillaOS. De l’autre, les distributions déclaratives qui utilise un fichier de configuration unique pour gérer de manière souple les logiciels disponibles et de façon reproductible à l’infini ou presque. Ici, on peut citer NixOS ou encore GNU Guix pour les puristes.
Mais quand on mélange les deux, on obtient des machins bizarre comme « Snowflake OS ».
Rien que la page d’introduction est un bon exercice pour les zygomatiques, je cite :
SnowflakeOS is a NixOS based Linux distribution focused on beginner friendliness and ease of use.
Ce qui donne traduit :
SnowflakeOS est une distribution Linux basée sur NixOS mettant l’accent sur la convivialité et la facilité d’utilisation pour les débutants.
Il est vrai que c’est à la portée du premier utilisateur lambda venu de configurer une NixOS. Qu’il n’y aura pas d’appréhension à éditer un fichier texte tout en anglais… Il est bien connu que le niveau d’anglais du lambda français est proche du bilinguisme… Ou pas 🙂
Pour le moment – au 1er février 2024, jour d’écriture du billet – le projet est en version alpha, en clair, c’est encore fragile, ça peut vous péter à la gueule sans préavis… Même pour le geek linuxien que je suis, il n’est pas question que je fasse souffrir Qemu pour créer une machine virtuelle pour voir ce que SnowflakeOS donne.
Bref, ça pue la DGLFI à plusieurs lieues à la ronde. Autant dire que les distributions GNU/Linux classiques ont de belles années devant elles.
C’est comme les hamburgers, trop peu d’offre de qualité mais une multitude de choix médiocres.
C’est ça le monde du libre quelquefois.
Pour vous dilater légèrement la rate, vous irez voir la diarrhée de saveur de Puppy Linux.
Effectivement, quelqu’un qui aurait besoin d’utiliser NixOS aura forcément les compétences pour s’en servir et se passera d’un succédané. Cela s’adresse peut être et seulement aux curieux souhaitant évoluer. Autant se mettre à NixOS. Je ne m’y connais pas assez en NixOS, j’ai surtout l’impression que cela peut servir pour de grosses associations ou des entreprises au moins PME.
Bonjour,
les distributions immuables ou mono fichier de config ne m’intéressent absolument pas.
Les immuables parce que je n’en comprends pas l’intérêt pour moi, je suis en rolling depuis trop longtemps.
Je ne vois pas en quoi être mono fichier est plus qu’une performance intellectuelle des développeurs. J’ai tenté NixOS pour essayer de comprendre le pseudo avantage. Eh bien pas du tout convaincu… pas trop de tutos ou supports dispos, ça m’a vite semblé être un truc pour allumés ou je n’étais à l’aise ni avec l’OS ni avec les supporters.
Alors une distro qui me donnerait les 2 à la fois n’a aucune chance chez moi.
Les immuables peuvent simplifier la gestion d’un compte utilisateur dans une association… Par exemple s’il y a plusieurs sites, que l’engagement est bénévole. Certains gamers s’en servent lorsque l’OS en lui même ne les intéressent pas. Ou encore pour installer à une personne qui n’a qu’une utilisation logiciel, pour éviter la fin de windows 10 alors que l’ordi ne passe pas sur le 11.
A titre personnel je ne m’en sers plus. Justement parce que séparer les comptes admin d’utilisateur suffit dans la majorité des cas, tout simplement. Il y a tout de même toolbox (silverblue…), je n’ai pas assez creusé de ce côté (un peu tout de même) car je n’en avais pas suffisamment l’utilité.
Il y a plusieurs intérêts à Nix / NixOS:
– Centraliser un max de conf au même endroit, ce qui permet de voir en 1 un coup d’oeil comment ton système est configuré. Là tu gères ton propre PC mais imagine un admin qui as des centaines/milliers de bécanes, je te garantis qu’au bout de 2 mois tu oublies des choses.
– Reproductibilité : si tu veux un second serveur identique au premier, tu copie juste le ou les fichiers .nix. Tu peux aussi versionner la conf dans un git.
– Plusieurs environnements possibles avec leur propre version des librairies ou des packages. Assez pratique aussi pour du dev si tu ne veux pas pourrir ton système.
– Retour en arrière (rollback) après une mise à jour.
– La puissance du language Nix qui te permet de scripter pas mal de choses. Par exemple si tu veux gérer plusieurs vhosts Apache identiques (sauf le hostname), ça t’évite de tout dupliquer, tu peux juste variabiliser tout ça.
Ce n’est pas un truc d’allumés, c’est juste un autre paradigme d’utilisation de Linux. Ça ne convient pas à tous les usages certes, mais c’est hyper intéressant.
Bonjour,
De mon côté, j’ai toujours été attiré par ce genre de distributions. J’ai testé la Silverblue, et j’ai bien sur la NixOs qui m’a souvent fait de l’oeil. Le soucis c’est l’investissement initial qui est long, il faut en effet se démerder un peu tout seul, pas énormément de ressources, et il faut dire qu’au début, les configurations que l’on trouve sur Github sont imbuvables pour le novice.
Il s’avère que ces temps ci j’ai du temps de disponible, du coup je me suis lancé ; une iso Gnome de NixOs et on va bien essayer de se démmerder. Avantage numéro 1 : Changer de DE sans laisser la moindre trace de l’ancien DE est un exemple parmis tant d’autres. Inconvénient numéro 1 : mon répertoire /nix fait la bagatelle de 35G, on est loin des 10-12G d’une Archlinux bien portante.
Plus sérieusement, avec NixOs, on se concentre sur ce qu’on veut, et non la façon de le faire. Un exemple parmis tant d’autres, passer docker en rootless : il suffit de rajouter « virtualisation.docker.rootless.enable=true; » au fichier de configuration. Me demandez pas comment on fait sur une autre distro, j’en sais rien.
Mais revenons à non moutons, la Snowflakes. J’ai voulu tester et j’ai eu le droit à un kernel panic. Et oui, tout ça pour ça. Ensuite, je me dis que si la config une fois le truc installé ressemble au truc bordélique sur le Github, tu as plus vite fait d’installer toi meme une NixOs et faire un truc propre que tu comprendra et donc pourra maintenir.
Dernier avantage testé : Souvent avec le temps, on a un dossier .config un peu bordélique, et a nettoyer, on sait par vraiment ce qu’on peut effacer ou non. Sous NixOs, on efface tout, on regénère la config, et on a un truc propre. Limite tu balances sur Github comme sauvegarde, si tu remets une autre distribution.
D’après ce que j’ai compris, les installations immuables sont maintenues par les maj via OS-tree, alors que les installations déclaratives sont maj par les packages classiques comme les autres distributions. Sur le papier le but recherché est le même, facilité le retour arrière à un état ok et une configuration connue. Je pense que sur ce point les déclaratives sont supérieures car tout est spécifié au même endroit. Contraignant mais puissant.
Oui seulement toolbox (Silverblue et autres atomic) est plus facile à comprendre et utiliser que les outils NixOS à ce que j’en lis. Tout doit être ramené au temps et au fait que si c’est une utilisation collective pour le déploiement, l’admin système réseau, d’autres personnes doivent en avoir la maîtrise. Si c’est pour passer 100 heures de prépa pas sûr que Windows ou Ubuntu soient remplacés. Pas tout de suite en tout cas 🙂
Hello, le site de SnowflakeOS ne donne pas beaucoup d’infos mais cela semble être une NixOS préinstallée, il n’y a pas d’immutabilité (à part les symlinks inhérents à Nix mais c’est très différent).
La grande difficulté du langage Nix est quand tu commences à vouloir faire des choses un peu plus complexes que déclarer des services simples, par exemple créer ton propre « package » ou même juste gérer des variables (pour gérer plein de vhosts Apache sans dupliquer la conf par exemple).
A mon sens il y a un créneau à prendre, il faudrait une sorte de « Manjaro » pour NixOS mais SnowflakeOS ne donne pas assez d’informations pour le moment.
Chaque évolution ou innovation d’un OS trouve son intérêt à partir du moment où elle répond à une contrainte ou un besoin des utilisateurs. Après, l’empilement des évolutions arrive à une limite de cohérence et d’utilisabilité, sinon on obtient rapidement une usine à gaz où la conception même de l’outil s’impose aux opérateurs qui auront à s’en servir.
Pour ma part, j’ai installé une NixOS depuis 3 ans et c’est intellectuellement très intéressant de voir comment elle fonctionne au quotidien avec son fichier de configuration centralisé, c’est assez bluffant je dois reconnaître et ça m’a bien dépanné quand il a fallu faire une réinstallation, on retrouve la même config à l’infini c’est très rassurant à l’usage. Bien entendu, comme pour une Arch, il faut disposer d’un peu de temps libre pour maintenir une NixOS et la distro ne s’adresse pas à tout un chacun, c’est un OS pour ceux qui veulent bidouiller. A chacun de faire un choix éclairé pour son système.
C’est quoi une distribution immuable en faite ?
Fedora Silverblue ? Fedora Kinoite ? Je suis larguée, je ne connais même pas ces versions 🤔
Déjà que mon intérêt pour les distributions est de 0,5%, mais quand je lis tout ça, l’intérêt tombe à -300%, et me conforte qu’il y a absolument rien d’intéressant à l’heure actuelle.
Les petits projets qui espèrent détrôner les vieilles distributions mères sérieuses qui elles n’ont plus rien à prouver.
On a l’embarras du choix, et le choix de l’embarras hein !
C’est une autre manière de gérer ton système.
Au lieu d’installer des logiciels ou des composants sous forme de packages, on vient « greffer » un petit bout en plus et on s’assure qu’il est cohérent et consistant. A l’inverse en cas de désinstallation on « retire » ce petit bout ce qui efface en théorie toute trace.
C’est un paradigme hérité du monde des containers (très mis en avant sur Core OS par exemple) qui permet d’obtenir un système prédictible et reproductible (donc intéressant dans des clusters).
NixOS n’est pas immutable ou du moins ils n’utilisent pas la même méthode que Fedora silverblue.
Voila donc le retour de Don Quichotte du monde du logiciel libre 🙂
J’ai regardé ce que donnait CornflakesOS dans une machine virtuelle, dans la liste des langues j’ai trouvé US ou Roumain et c’est ainsi que mon essai a été transformé, par l’extinction de la machine.
A pluche.
Comme pour les vêtements : Les modes passent et disparaissent. Les classiques quand a eux perdurent dans le temps.
Quelle perte d énergie et de temps qui pourrait être utilisé pour faire avancer les projets existants.
Le problème de Linux depuis une quinzaine d’années c’est la confiance. Avez vous confiance dans les grosses entreprises comme IBM ou Microsoft , avez vous confiance dans des programmeurs venant de Russie ou de Chine …. Et je ne connais pas beaucoup de distributions Linux en 2024, qui règle ce problème. Mais beaucoup les aggravent .