Il y a un terme qui est très parlant, c’est celui de « killer app » traduit en français par application phare ou vedette. Dans un domaine plus familier, on dirait un truc du genre « Application de la mort qui tue ».
Derrière ce principe se cache un logiciel – sérieux ou ludique – qui lança la carrière d’un ordinateur, d’une marque ou d’une console de jeu. Peut on imaginer la console Nintendo GameBoy sans son Tetris qui lui servi de tremplin ?
La première « killer app », on la trouve en 1979. C’est la première incarnation d’un outil rébarbatif, j’ai nommé le tableur. Si en 2021, Microsoft Excel est devenu synonyme de tableur, le premier dénommé VisiCalc, bien que rugueux et très limité dans ses premières versions qui ne supportent qu’une vingtaine de fonction de base, c’est un outil qui permit à l’Apple II de s’imposer dans les bureaux du monde entier.
Cette création du duo Dan Bricklin et Bob Frankston répondait à un besoin simple : faire rapidement des tableaux de calculs qui jusqu’à l’arrivée de Visicalc était souvent un tableau noir avec les données rentrées à la craie. Quelques calculatrices bien rudimentaires pour éviter les erreurs de retenue. Autant dire que côté praticité ce n’était pas cela.
Je vous renvoie d’ailleurs à cette scène du film « Les figures de l’ombre » où on voit Katherine Johnson résoudre un calcul de trajectoire à la main. Je n’ai trouvé la scène qu’en anglais malheureusement, mais on voit la difficulté qu’il y avait à résoudre de tels calculs. Pour la petite info, c’est un des meilleurs films que j’ai vu sur cette période de l’histoire de l’astronautique.
Bref, imaginez-vous en 1979 et qu’on vous annonce qu’un logiciel vous permettra d’avoir des tableaux interactifs. Autant dire que pour nombre de métiers où les maths sont l’outil du quotidien, c’est un accueil chaleureux.
Cependant, c’est un logiciel plus complexe qu’il n’y parait. Vous pouvez télécharger un manuel de 1982 sur le logiciel via Bitsaver. C’est un pdf de 216 pages !
Si vous préférez l’aide-mémoire que je présente dans la vidéo, il se trouve sur Apple.asimov.net. Le fichier s’appelle « visicorp_visicalc_manual_ocr.pdf »
Mais le mieux est de vous montrer une version de 1979 en action.
Le succès a été tel à l’époque que des ports pour les ordinateurs Atari 8bit, le Commodore Pet, les PC sous DOS ou encore les TRS-80 et le CP/M auront leurs ports. À partir de 1983, la concurrence prendra le relai avec des programmes comme Lotus-1-2-3 ou un certain Multiplan de… Microsoft 🙂
La révolution se mettait en marche et les machines prendront le relais.
A pluche.
computer=calculateur c’est son rôle au départ et c’est ici que on vois que a l’époque l’homme pouvait vérifier les calculs de la machine.
J’en profite de mettre le lien au bon moment de cette série de vidéo youtube où justement , ça parle de Visicalc.
https://youtu.be/ZKg8SyMPneU?t=2255
Excellente série de 1995-1996 si mes souvenirs sont bons.