Les fondeurs de microprocesseurs ont toujours eu des relations assez tendues. En 1996, il y a trois fondeurs principaux pour les processeurs dits x86 : Intel, AMD et Cyrix. Pour essayer de prendre un avantage sur la concurrence, Intel développe en secret un jeu d’instructions pour la grande nouveauté de l’époque, le mot qui permettait de lever des millions, le multimédia.
En janvier 1997, Intel présente donc son nouveau processeur, le Pentium 166 MMX. Comme son nom l’indique, c’est un processeur dont la fréquence d’horloge est de 166 Mhz. Cette solution est vendue comme révolutionnaire. Le meilleur moyen de vendre une technologie ? Un jeu voyons ! Dans ce cas, c’est Ubi Soft qui s’y colle avec un jeu de course, Planet Of Death, POD.
Un jeu de course dont le scénario tient sur un ticket de métro, mais après tout, est-ce le plus important ? Mais le MMX n’était pas en réalité si impressionnant que cela… Surtout que POD était aussi optimisé pour un circuit graphique qui est resté dans la légende, le Voodoo de 3Dfx. Autant montrer l’ensemble en action.
Vous avez pu le voir, le MMX tenait plus du discours marketing que du réellement palpable. AMD répliqua en 1998 avec les instructions 3DNow. On a eu ensuite droit aux instructions MMX2 alias SSE, puis SSE2,3,4,5, AVX, AVX2 ou encore AVX512… Je me demande si le gain est si palpable que cela ou si de manière plus pragmatique, le vrai gain s’est déporté sur les cartes graphiques de plus en plus puissantes.
Il est clair pour moi que le gain s’est fait via les cartes graphiques, les changements de processeur et les montées en RAM étaient certes toujours bons à prendre, mais la vraie première claque que j’ai eue à l’époque est venue de ma première 3dfx. Vitesse, fluidité, textures, la totale… et sans MMX.
J’ai un processeur Pentium 166 MMX que je viens de retrouver gisant dans un tiroir, les pattes en l’air.
Je pense que le gain devait être palpable quand même mais accélérer les multiplications de matrices ce n’est résoudre que la moitié du problème. Reste encore à appliquer les textures, effets de lumière, balancer les polygones à la carte vidéo… D’où une version du jeu moins jolie sans carte 3D mais ça reste correct et fluide.
D’après un test de Generation 4 no 97 (https://www.abandonware-magazines.org/affiche_mag.php?mag=27&num=488&album=oui). A la page 118, l’auteur indique qu’il ne faut pas espérer avoir plus de 10 fps avec un Pentium 120/133 sans MMX et sans carte 3D.
Après pour l’approche marketing d’Intel…
Salut Fred,
Aucun rapport, mais pourrais-tu me dire si la ReactOS (dont la nouvelle version vient de sortir) est une DGLFI ?
Merci.
Non. C’est une réécriture depuis zéro d’un clone de MS-Windows qui a commencé en 1996.
Ok. Merci. Et ça fait tourner des programmes Windows correctement ?
Non, pas vraiment.
J’ai eu deux 3DFX et du Pentium MMX donc j’ai eu gratos Pod.
Une tuerie bien sympa.
Pour les curieux : https://www.gog.com/game/pod_gold
Conclusion, POD est un excellent titre. Encore à l’heure actuelle, et particulièrement en ces temps de confinement. Les gens ont tendance à se ruer sur les dernières nouveautés, provoquant une course au surarmement technologique, tout en négligeant les titres plus anciens, qui ont malgré tout fait leur preuves et qui ont des qualités qui ne sont pas toujours présentes dans les derniers titres du moment. Certains nous retoqueront que les qualités graphiques ne sont pas au rendez vous. C’est certain, mais est ce le seul critère qui fait la qualité d’un jeu ? Il est bien évident que non. Jette on a la poubelle tous les anciens films sous prétexte que leurs effets spéciaux ne sont pas au niveau actuel ? Il est bien évident que non, fort heureusement. Certains classiques du cinéma trouvent bien plus d’intérêt à mes yeux que le dernier block buster. Je pense qu’il en est de même pour les jeux vidéos.
Qu’en pensez vous ?
Je l’ai fini à l’époque : c’est rapidement d’un ennui mortel… Mais les souvenirs embellissent parfois la réalité 🙂