Quelques réflexions en passant sur le monde du libre…

Au début, le contenu de cet article devait être un ensemble de trois vidéos, mais ayant décidé de mettre en pause durant quelques temps mon activité sur Youtube, je préfère passer par l’écrit. Je suis au final plus à l’aise avec ce médium de toute façon.

Étant membre du monde du logiciel libre – pour mon outil informatique – depuis 1996 à temps partiel, à temps plein depuis 2006, j’ai pu connaître plusieurs périodes, et celle qui se profile depuis quelques années me laisse interrogatif pour ne pas dire pantois.

Il y a plusieurs points que je voudrais aborder rapidement. Le premier, c’est le discours aseptisé que nous servent certains acteurs du libre. Tellement aseptisé qu’un fromage blanc à 0% de matière grasse serait en comparaison en état de pourriture avancé.

Je me demande si le logiciel libre aurait atteint sa pénétration actuelle sans que quelques acteurs clés aussi bien doué pour le développement que pour ouvrir leurs grandes gueules quand c’était nécessaire n’avaient pas existé. Sans un Linus Torvalds qui se dispute gentiment avec Andrew Tannenbaum, sans l’imprimante du MIT, où on en serait-on ?

Que l’on aime ou pas des personnes comme Richard Matthew Stallman, Linus Torvalds ou encore Theo de Raadt, sans eux – et bien d’autres – sans elles, le logiciel libre et apparenté serait resté à l’état plus qu’embryonnaire et serait resté un joujou pour geek universitaire.

Ce qui me fait arriver à mon deuxième point. On assiste depuis quelques années à un retour d’une volonté de « techniciser » et de complexifier les distributions GNU/Linux. Je ne reviendrai pas sur la lascinante guerre des inits. Mais c’est sûrement l’expression la plus prégnante de cette volonté.

Un peu comme si on assistait à un mouvement de révolte contre ce qu’à fait Canonical à compter de 2004 : démocratiser pour de bon les distributions GNU/Linux avec des idées simples : un installateur en mode graphique, une logithèque bien fournie, des logiciels qui parlent directement dans la langue de l’utilisateur.

Ce qu’avait tenté de faire d’autres entreprises et communautés du libre sans avoir réussi à trouver la bonne recette au final, même si ce n’était pas faute d’avoir essayer de nombreuses fois. Ensuite que Canonical se soit fourvoyer dans la convergence des écrans durant des années, c’est un autre problème.

Dernier point, c’est le pacte faustien signé avec l’ennemi du logiciel libre, Microsoft. C’est vrai que l’on pourrait dire que cette volonté de la part de Microsoft de faire la paix avec ce qui était un cancer pour lui est une bonne chose.

On va dire que je vois les choses par le mauvais bout de la lorgnette, mais cette interopérabilité se fera sur le dos du logiciel libre.

N’aurait-il pas été plus intéressant pour conquérir l’un des derniers marchés qui échappe au logiciel libre, celui des utilisateurs qu’on les appelle Michu ou Lambda, en aidant au port de logiciels mythiques comme Adobe Photoshop ou du moins en améliorant son support via des technologies comme Wine.

Permettre que bash – le shell mythique des distributions GNU/Linux – soit fonctionnel sur MS-Windows 10, c’est comme de dire : vous avez besoin de bash ? Pas la peine de vous ennuyer à installer une distribution GNU/linux, restez avec votre MS-Windows 10.

C’est encore une nouvelle fois la stratégie du EEE (Extend, Embrace, Extinguish) appliqué par Microsoft contre des concurrents comme Lotus (et son tableur 1-2-3), IBM (et OS/2), ou encore contre Netscape.

On me dira que je vois le mal partout, je répondrai : je suis juste prudent et je connais le passé – pour ne pas dire le passif – du géant de Seattle. Je demande juste à être démenti.

Exceptionnellement, les commentaires sur cet article seront ouvert jusqu’au 1er septembre, au lieu d’être clos au lieu de 10 jours.

52 réflexions sur « Quelques réflexions en passant sur le monde du libre… »

  1. On assiste depuis quelques années à un retour d’une volonté de « techniciser » et de complexifier les distributions GNU/Linux. Je ne suis pas tout à fait d’accord, en quoi c’est devenu « technique » d’installer une Debian ?
    Concernant le pacte faustien signé avec l’ennemi du logiciel libre, Microsoft, et bien je reste septique, il y a peut-être anguille sous roche.
    Pour ta dernière remarque « je vois le mal partout », pour ceux qui suivent ton aventure bloguesque je pense qu’il ne seront pas surpris 😀
    A pluche.

    1. Debian fait partie des distributions qui sont devenues plus facile à installer. Sinon, certains projets se la joue « joujou pour geeks » et pillent des ressources qui auraient pu être exploité pour d’autres logiciels.

      Pour l’accord entre MS et certaines boîtes du libre, je n’ai nullement confiance dans le géant de Seattle, vu le nombre de logiciels qui ont connu un aller simple pour le cimetière : OS/2, Lotus 1-2-3, Netscape, Novell Netware, etc…

      Je préfère me tromper par pessimisme que par aveuglement.

  2. Je n’ai jamais compris le hype sur le fait de lancer Ubuntu dans Windows 10.
    Et dans ce Ubuntu, on peut lancer macOS ?
    Comme tu dis : besoin du bash ? Pourquoi être sous Windows ?
    Sinon mieux que de développer Photoshop sous Linux : faire en sorte que les gens utilisent plutôt Gimp. Mais ça demande de la pédagogie envers le monde de l’Education.
    Et aider au port de Photoshop… tu vas aller convaincre Adobe ? qui s’en fiche royal en plus…

    1. L’interopérabilité, voyons. D’ailleurs, il suffira qu’un jour que MS fasse comme Apple et copie le modèle de conception de MacOS-X.

      La possibilité de lancer Bash est une première étape.

      Ce qui pourrait faire aussi du bien, c’est améliorer Gimp. Ou pour tout ce qui logiciel MS-Windows incontournable, en dehors du port, améliorer Wine pour que l’utilisation soit transparente.

      1. En réaction à cet article, je pense (comme tu l’as toujours souligné) que ce qui fait la richesse du libre est aussi son plus grand point faible : sa diversité. Du fait de cette diversité, le talent et l’énergie de beaucoup de contributeurs sont dispersés dans de nombreux projets qui ne peuvent pas survivre faute de temps de ressources et d’une communauté suffisante.

        Pour ce qui concerne Madame Michu, je tiens avant tout à préciser que j’ai été animateur d’espace multimédia pendant trois ans. Je suis bénévole en association informatique (actuellement bénévole dans un Fablab) depuis maintenant 8 ans. J’ai donc croisé et je croise encore des débutants en informatique au quotidien. Cela m’amène à dire que la formation des masses fait aujourd’hui défaut. On forme les gens à utiliser un OS au lieu de leur apprendre à utiliser un type de logiciel pour répondre à un besoin. Pour ma part que ce soit dans mon parcours bénévole ou professionnel j’ai toujours encouragé l’usage de logiciels multiplateformes et libres quand c’est possible et facile à prendre en main. Pour transposer l’apprentissage de l’informatique à l’automobile quand une personne a le permis elle peut conduire toutes les voitures et pas uniquement celle qu’elle a utilisée à l’autoécole).

        Pour conclure sur Madame MICHU, je regrette que des projets comme DFlinux ne soient pas plus connus et ne disposent pas de davantage de moyens.

        Si on combinait Dflinux avec des ordinateurs clés en main et des périphériques compatibles, cela pourrait être une alternative moins onéreuse et moins fermée à des projets comme Ordissimo par exemple.

        Petite pensée spéciale Fred, pour déjà avoir été en contact avec toi repose-toi et reprends les vidéos Linux. Il faut de tout pour faire un monde même des grandes gueules. Il y a peut-être des gens qui ne t’aiment pas beaucoup, mais il y en a aussi qui t’apprécient. ;)Le monde du libre, c’est un peu comme le village d’Astérix tout le monde se tape dessus parce qu’au départ le poisson n’est pas frais, mais au final tout le monde s’aime bien.

        1. « Cela m’amène à dire que la formation des masses fait aujourd’hui défaut. On forme les gens à utiliser un OS au lieu de leur apprendre à utiliser un type de logiciel pour répondre à un besoin. »

          Pas mieux !
          Et c’est dès l’école, institution publique, que cela commence.

  3. Bonjour Fred,
    En lisant ton billet, je me suis mi à réfléchir sur le monde libre autour de moi, depuis 15 ans est il mieux implanté ou non? Est ce que l’on en entend parler ?
    Et avant c’était comment?
    Personnellement, il y a 15 ans, ce que je voyais sur un ordinateur c’était Windows & Windows…
    Quelques un (des riches) avaient un Macintosh…
    Un chouille de mandrake sur l’ordinateur de mon oncle mais bon il faisait partie la catégorie ovni numérique.
    Aujourd’hui mon beau père est sous linux mint, ma belle soeur sur ubuntu.
    Et plusieurs de mes collègues ont franchit le pas, et la vraie victoire c’est qu’ils ne veulent surtout pas revenir sur windows.

    Je fais partie de la catégorie des optimistes, et je pense sincèrement que la communication faite autour des ordinosaures dynamise vraiment le monde du libre. Ce qui n’existait pas vraiment avant… (ex : le pc est lent à mourrir sur un vieu windows 7, un linux avec mate, xfce, lxde et c’est reparti !)
    Aujourd’hui la quasi intégralité de l’utilisation d’un ordinateur de Mr tout le monde passe par le navigateur internet…
    Je suis d’accord avec toi comme quoi Linus Torvalds ou Richard Stallman ont fait énormément pour cet OS, mais n’oublions pas Google avec son Google Chrome ou Valve dans une moindre mesure avec Steam.

    A voir avec le temps comment cela évolue ….

  4. Salut;
    Pour le discours aseptisé, il reste de grands noms qui ne changent pas, RMS et Linus sont bien les mèmes et sont parfois encore plus extrême dans leurs propos qu’avant.

    « On assiste depuis quelques années à un retour d’une volonté de « techniciser » et de complexifier les distributions GNU/Linux »

    ->Je suis pas forcément en accord avec toi même si je partage cette vision en voyant des distributions comme Void arriver, mais quand je vois les elementary, les solus et bien d’autres nouvelles distributions qui arrivent, je me dis que c’est pas totalement vrai ce que tu dis. En même temps, une distribution comme debian s’est vachement facilité et est devenu très accessible sans vraiment fournir d’efforts. Ce qui m’étonne un peu de ton constat, c’est que tu es sur une distribution qui prône la technicité, cela en oubliant que LA distribution pour geeks pure n’est pas sortie hier ( je parle de la LFS et aussi de gentoo.).

    « Un peu comme si on assistait à un mouvement de révolte contre ce qu’à fait Canonical à compter de 2004 »

    -> Ça date pas d’hier malheureusement, combien de gens ont défoncé les mandriva, les mepis et tout autres distributions qui avaient pour but de rendre accessible cette OS? Pour ubuntu ça a commencé a partir de 2007, même avant, on entendait deja que ubuntu c’est pour ceux qui ne savent pas configurer debian…

    Pour le pacte,on est nombreux a y voir le mal, mais bon on est tombé dedans alors que veux tu, si encore Gnu/linux avait une compensation, un peu plus de compatibilité avec wine par exemple, des apports de microsoft a notre OS, du reste parait il que microsoft participe encore plus que canonical, a ne plus rien comprendre.

    Après je suis pas extrémiste du libre mais un utilisateur averti, je ne me condamnerais pas a ne pas pouvoir faire une action seulement pour être 100%free, j’ai besoin des codecs, j’ai besoin de drivers, alors si pour mon matos ou mes besoins le libre fait l’affaire ok pas de soucis je serais dessus mais sinon je met du non-libre. Un exemple con ce sont mes films et ma musique, mes musiques sont codé par MP3 car c’est ce que lisent mes lecteurs mais depuis que le téléphone me sert de lecteur, je me fou un peu et je ripe en ogg…

    Je suis venu a Gnu/linux pour son coté gratuit et a cause de nombreuses faille de windows, entre les virus et les attaques directes, entre les applications qui sont pas toujours digne du prix ou les mises a jour qui pètent mon matos (sisi XP) ou simplement du mouvement réseau alors que mon windows n’était pas connecté au réseau (aucune applications de lancé). Puis je suis resté pour le partage en découvrant debian c’est surtout sa charte qui me fait rester.

    1. Quelques réponses rapides à ton roman 🙂

      Par complexifier, je pense surtout à des horreurs comme la Artix qui vise un public si restreint qu’il ne sera pas suffisant pour rendre le projet viable au delà d’un an ou deux… Avec du vent dans le dos.

      La Solus et la castrée ElementaryOS sont des projets intéressants. Qui suivent la route ouverte et consolidée par Canonical à partir de 2004-2005. Époque aussi où Debian a commencé à être plus facilement installable.

      Je suis une distribution pour geeks par goût et parce qu’elle correspond à mes besoins. Mais une démocratisation du bureau basé sur des distributions GNU/Linux passera par des projets comme DFLinux ou Manjaro pour les plus téméraires 🙂

      Pour les distributions démocratisantes, Mandrake et ses descendantes sont fortement centrées sur KDE. Je me souviens de ma Mandrake 9.1 avec Gnome… Ouille par moment 🙁

      Le hic pour Ubuntu, c’est l’adossement à une entité commerciale, et ses choix stratégiques avérées foireuse comme la convergence des écrans.

      Le 100% libre est plus un idéal qu’une réalité. Nier cela…

      Je suis arrivé sur GNU/Linux par curiosité, puis je suis resté car l’OS m’a plu. Les fondements unix de l’ensemble me parle. L’éthique a importé, mais ce qui compte, c’est que ça fonctionne 🙂

      1. Manjaro est une bonne distro, mais elle n’est pas simple à utiliser : pour installer des programmes depuis AUR, c’est quand même via terminal (qui peut faire peur aux débutants, il faut pas se voiler la face), et il manque des éléments de base (oui, CUPS, je pense à toi : sur Manjaro GNOME, CUPS n’est pas installé. Il faut 1) le savoir, 2) savoir comment installer CUPS + tout ce qu’il faut avec (pilotes, etc) )

        1. Quelle Manjaro Gnome ? L’officielle ?

          Tu peux passer par ajout / suppression de programmes une fois l’accès à AUR activé. Encore faut-il savoir qu’on peut accéder à AUR ainsi.

      2. « Par complexifier, je pense surtout à des horreurs comme la Artix qui vise un public si restreint qu’il ne sera pas suffisant pour rendre le projet viable au delà d’un an ou deux… Avec du vent dans le dos. »
        À se demander pourquoi il a fait une Manjaro OpenRC si le projet d’après fait comme « Ah non, notre truc, c’est pas pour les noobs hein! », sachant que Manjaro vise ouvertement à être une distribution grand public… Surtout que Arch existait aussi à côté.

  5. Salut Fred , je pourrais si je le souhaitais me qualifier d’ancien linuxien étant présent sur la scène linux depuis mandravia et pourtant je ne le revendique pas. Je suis à la fois fier qu’un tel OS existe aujourd’hui grâce au travail acharné des contributeurs, mais je suis également consterné par la bêtise pour ne pas dire la « connerie » de certaines personnes qui se revendiquent acteurs du libre à la limite de la secte GNU. Je suis pour ma part un développeur qui évolue dans les deux milieux, comme sûrement la plupart des dev de linux. Nous devons en permanence choisir ne pas se voir piquer ses bonnes idées et du code qui marche par d’autres , et une farouche volonté de mettre sa brique l’édifice de la grande aventure linux. J’évolue sans honte sur tous les OS, windows, linux et Osx. Ma principale satisfaction est de voir que le code que je pond fonctionne sur les 3 plateformes sans avoir à reprendre mon code. Ce miracle est possible grâce à l’abnégation des contributeurs de librairies crossplatfom, comme wxwidget ou QT. Si l’ont devait faire l’analogie avec la religion, ces contributeur serait des athées vis à vis de la secte GNU. Maintenant quand je vois par ci et par la sur le net depuis de nombreuses années, des posts sur les forum de la part d’intégristes qui ne font qu’installer des distrib en VBox sous windows et donc se revendiquant des warriors du libres, cela me fait doucement rigoler. Tout comme l’ADN, un hello word en C s’écrit pareil sous mac, windows et mac : printf(« Hello World! »);
    Avec du recul, j’en suis parvenu à m’avouer un état des choses vis à vis de la communauté GNU LInux : La communauté et la multitudes des distribs nuisent à la réussite de linux et c’est vraiment dommage. Si on pouvait rendre une distrib comme étant la référence, un peu comme osx par exemple, cela simplifierait les choses pour les non linuxiens.
    Le libre a autant besoin du propriétaire que le propriétaire a besoin du libre. Çà ressemble un petit peut au Yin et au Yang… A méditer …

    1. Réponse rapide à ton commentaire qui m’a fait plaisir à lire. Heureusement que les toolkits multi-plateformes existent.

      Sur le plan des intégristes, je ne peux qu’applaudir des deux mains. Le propriétaire trouvera toujours des moyens de truander le libre quand il en aura la possibilité. Cf le cas de la Tivoisation il y a quelques années.

      Le pacte « faustien » comme le port de bash sur MS-Windows 10 ne sera profitable que pour un seul acteur : Microsoft.

      1. Je suis peut être un petit peu naïf en disant cela, mais je pense que cela ne peux être que bénéfique pour les outils du monde linux. Même si crosoft fait de la pub pour lui même autour des outils linux, cela servira avant tout la notoriété de linux, car les gens ne sont pas dupes: « Tiens microsoft reconnais enfin que linux c’est pas aussi merdique que ça … c’est un signe… Bein c’est quoi linux , tiens je vais aller voir… » Ok , je suis dans le monde des bisounours la, mais je suis un éternel optimiste , je préfère voir le verre à moitié plein plutôt que moitié vide… Entre nous…. n’oublions pas ceux qui écrivent ces outils…. pouvoir faire un LS sur windows , c’est ca le pied !!!! hu hu hu…

  6. N empêche que sans Canonical et sa distribution Ubuntu, GNU/Linux n aurait jamais eu de notoriété auprès du public et par extension les faveurs des « grands » comme Microsoft ou encore Valve avec Steam. Combien ont commencé avec Ubuntu?
    Tout ça pour dire que tant qu une boîte ne développera pas sérieusement une distro en y mettant les moyens, la situation n évoluera pas dans le bon sens. Même Shutleworth en y mettant des sous n arrive pas à tenir le cap pourtant blindé de thunes à la base. Il est obligé maintenant de se concentrer sur ce qui rapporte : l entreprise, le cloud, les iot etc…
    Donc imaginer qu une communauté de bénévoles puisse un jour sortir un produit fini sans moyens financiers, sans direction forte est une pure utopie. Et dans ce cas pourquoi Fred continuer ainsi à te morfondre sur la dispersion des ressources et sur l’existence des DGLFI ? Il n y a pas d issue. Les débutants iront vers ce qui est populaire Ubuntu Mint. Les technofiles se tourneront vers Debian Arch Gentoo Calculate et seront suffisamment informés entre autres grâce à toi pour ne pas perdre de temps avec les DGLFI.
    Donc pourquoi Fredo se faire des ulcères pour tout ça? Est ce que réellement on pourrait tous faire changer les choses ?
    Est ce qu’ on réellement envisager une solution tout en restant dans le communautaire le bénévolat?

    1. Je n’ai jamais nié l’apport de Canonical, loin de là. Sans la Ubuntu 6.06 LTS, je n’aurai sûrement pas franchis le pas en 2006.

      Canonical a surtout perdu du temps et de l’argent avec sa folie sur la convergence. Il faut une entité communautaire adossé à une boite solide pour qu’un projet ait quelques chances d’aboutir.

      La dispersion est malheureusement la conséquence d’une utilisation abusive et compulsive. Les ulcères ? J’ai eu la chance de ne pas en avoir jusqu’à maintenant.

      Sinon, je n’ai rien d’autre à ajouter.

      1. Quand je parle d ulcères c’est une façon imagée de parler bien sûr 😊 Il manquerait plus qu’on soit en possession de ton dossier médical.
        Plus sérieusement je suis tout à fait d’accord avec toi sur ce point: « Il faut une entité communautaire adossé à une boite solide pour qu’un projet ait quelques chances d’aboutir ».
        Et donc l’interrogation on la sent venir : qu’est ce qui ne marche pas avec Fedora ou encore OpenSUSE ? Ou même ROSA ? Excellente distribution au passage bien au dessus de Mageia et OpenMandriva.
        Est ce que cela est dû à l’orientation « entreprise » de ces distro plutôt que « utilisateur final » ?

        1. C’est peut être çà la solution : une distribution linux réalisée par des volontaires sur le model d’une multinationale, un grand patron et des salariés, sans vouloir jouer au troll : Android. Mais derrière android se cache google. Ksss Ksss ! Et si la solution était de vendre linux, avec un DVD, un numéro de hotline, préinstall sur les PC vendus chez darty , etc. Et surtout aucune honte à le faire vis à vis de la communauté linux. On propose la distribution élue meilleur candidate par un scrutin mondial et on la supporte coute que coute. En gros on reproduit les mécanismes des grand du marché avec du libre sans tomber dans le piège de la spéculation

          1. « Et si la solution était de vendre linux, avec un DVD, un numéro de hotline, préinstall sur les PC vendus chez darty , etc. Et surtout aucune honte à le faire vis à vis de la communauté linux. »
            Hormis la préinstallation (qui est toutefois le cas de certaines gammes chez Dell, notamment), vendre Linux sur DVD… comme aux premiers temps de la Red Hat, dans les années 1990, quand personne n’avait encore du haut débit permettant de télécharger un OS sans y mettre des heures et se ruiner en facture de téléphone ?

            Loin de moi l’idée de dire que tu proposes du réchauffé, mais au contraire, en soi, vu que ça a déjà été fait, ce n’est pas honteux, non. C’est même le modèle économique des distributions dites commerciales (RHEL, Ubuntu, etc.). Sauf que de nos jours, ce genre de commercialisation ne pourrait fonctionner que dans le tiers-monde, vu qu’ici, le (parfois très) haut débit et la dématérialisation l’ont totalement supplanté.

            La « communauté Linux » devrait globalement trouver ça acceptable, et les intégristes vont de nouveau oublier que même Stallman (qui n’a jamais été contre le fait de faire payer du logiciel, du moment que l’accès au code source est assuré, que ce soit gratuit ou non, de même que les 3 autres libertés qu’il a définies) n’a de cesse de préciser que libre ≠ gratuit… Sauf qu’on les em… papaoute, comme dit Fred.

          2. Heu les gens qui développent Android ne sont pas vraiment bénévoles 😉 mais plutôt salariés par Google.
            Et des employés payés pour développer une distribution Linux, enfin contribuer à Linux, ça existe depuis très longtemps déjà (RedHat mais sinon des salariés d’IBM, Microsoft, etc.)…

            Sinon vendre Linux à part quand ton PC est déjà quipé « gratuitement » de Windows, qui va l’acheter ?
            Enfin, des PC pré-installés Linux ça existe, chez Dell (donc chers). Sauf que la hotline derrière, faut la financer, donc faire payer le consommateur (Windows est « gratuit ») ou faire payer le revendeur, qui paye déjà Windows à un prix tellement dérisoire que ça couvre pas une hotline.
            Bien foireux ton business model 😉

      2. >Canonical a surtout perdu du temps et de l’argent avec sa folie sur la convergence.

        perso, je pense qu’aujourd’hui la seule façon de faire découvrir linux (après l’école) est justement les tablettes/smartphones. Canonical est avant tout une société , l’argent est dans le serveur et les utilisateurs ne sont plus avec des pc donc rien ne me choque dans leur démarche (commercialement parlant)

  7. Tout a fait d’accord avec Artemia qui prolonge ma pensée sur le fait d’utiliser des logiciels multiplateforme. Tout a fait d’accord aussi sur l’équilibre à trouver entre le propriétaire et le libre. RMS, Steve Jobs, Ballmer sont des extrémistes chacun dans leur genre. Cependant ils permettent au commun des mortel de trouver leur équilibre. Deux petits extraits de Descartes issus du livre le Discours de la méthode pour conclure :
     » entre plusieurs opinions également reçues, je ne choisissais que les plus modérées : tant à cause que ce sont toujours les plus commodes pour la pratique, et vraisemblablement les meil-
    leures, tous excès ayant coutume d’être mauvais »; « Et, particulièrement, je mettais entre les excès
    toutes les promesses par lesquelles on retranche quelque chose de sa liberté. »
    Bien à vous tous !

  8. salut fred, j’ai 16 ans et c’est pour moi toujours très intéressant et enrichissant de lire tes article car tu sais prendre le recul que je n’ai pas. J’utilise linux depuis 4 ans maintenant et même a cette petite échelle j’ai pu constater l’évolution de différentes distributions, la stagnation de certaines voir ce que l’on pourrai appeler une lente descente en enfer pour d’autres.
    Malgré la puissance de Microsoft et de son système Windows je trouve que Linux conserve la possibilité d’offrir un OS bien plus puissant, fiable, sécurisé et durable. Mais le problème n’est pas d’en être capable il faut aussi agir.
    Depuis maintenant 2 ans j’aime bidouiller mon pc et cela m’a fait comprendre une chose : a partir du moment ou l’on a besoin ou envie d’adapter son ordinateur a son utilisation on a besoin de linux.
    C’est justement cet attachement a Linux qui fait que je suis triste en voyant les guerres stupides entre distribution. Linux est un système libre ? Soit mais ses paquets sont développés par d’autres personnes qui ont elles aussi le choix entre libre et propriétaire , l’utilisateur aussi a ce choix entre les différents paquets.
    Si au lieu de se taper dessus, les différentes distributions repartissaient la tache l’on pourrai avoir un système configurable a souhait, qui répond a quasiment toutes les demandes des utilisateurs pouvant facilement détrôner Windows.
    La volonté de rendre linux plus ardu a utiliser est une réponse a la communauté de Windows, on créer ainsi deux groupes d’utilisateur incompatibles où passer d’un système a un autre deviens impossible, sauf que c’est chercher a opposer une seule personne a une armée.
    A l’avenir, le logiciel libre risque d’être tellement sacralisé qu’il deviendra lui même une forme de privation.

    Continue tes vidéos, si le ton sarcastique, la critique extrême et la mauvaise humeur est souvent au rendez-vous , tu justifie tes paroles et donne un avis personnel , ça fait du bien,merci pour tes articles.

  9. Certes les distrib GNU/Linux ne sont pas utilisées par une majorité de gens, mais je suis toujours agréablement surpris de voir que de plus en plus de gens utilisent des distrib GNU/Linux pour des arguments qui sont de plus en plus logiques. Windows 10 ne fait clairement pas l’unanimité, je considère que c’est un OS de transition personnellement, et rame clairement sur des machines qui datent un peu et sans SSD (Core2duo tu pleures) par rapport à W7.

    Bon il y a aussi de plus en plus de gens qui utilisent des logiciels libres sous Windows, Thunderbird fait clairement bien mieux le job qu’un MS Outlook pour une utilisation personnelle en IMAP. Tout n’est pas perdu même s’il est dommage que le monde de l’éducation ne mise pas plus sur GNU/Linux.

    Enfin, il suffit d’assister à une conférence IRL de RMS pour comprendre son combat. Cela fait beaucoup moins superficiel qu’en vidéo mal enregistrée sur le web. Et puis avoir le gars qui fait que tout les matins tu gères tes serveurs sous Debian au boulot en face de toi, c’est quelque chose 🙂

  10. Linus Torvalds n’a jamais été un grand libriste et il le reconnaît lui-même. Il est bien plus pragmatique et pour lui, le choix de la licence GPL était juste la meilleure solution pour faciliter les contributions à son projet.

    Ensuite, les leaders, et plus encore quand ils ont une vision claire de l’objectif à atteindre, sont nécessaires, on est d’accord. Même chose pour les fortes têtes quand il s’agit de défendre certains principes. Maintenant, de limiter le libre à quelques figures reconnues en oubliant les innombrables petites mains, je ne pense pas que ce soit une bonne idée. Pour bâtir une cathédrale ou un système d’exploitation, t’as besoin de grands architectes, mais également de tous les corps de métiers qui contribueront, chacun à leur manière, à concrétiser ce projet.

    Si tu prends de gros projets comme GNOME ou KDE, il n’y a pas de leader ni vraiment de figure reconnue. À moins de suivre le développement de ces projets et de s’intéresser à ses contributeurs (développeurs, designers, ergonomes, graphistes…), je suis prêt à parier que personne n’est capable de donner le moindre nom.

    Sur la question de la complexité, il ne faut pas oublier qu’il y a vingt ans, l’informatique n’avait absolument rien à voir avec notre époque. Le matériel était bien plus simple, l’accès à Internet était balbutient chez le grand public (et le sans fil n’existait pas encore :), il n’y avait pas de virtualisation, de cloud, de mobilité… Les questions de sécurité n’étaient pas aussi importantes qu’aujourd’hui.

    Quand j’ai débuté, on avait une machine hors ligne, on l’allumait pour effectuer une tâche puis on l’éteignait une fois terminée. De nos jours, les machines tournent quasiment 24/7, sont connectées en permanence (et les menaces omniprésentes), ont leurs données accessibles à différents endroits du globe. On peut faire tourner plusieurs systèmes simultanément. On peut avoir continuellement un ordinateur dans sa poche… Tout comme on voit encore apparaître de nouveaux usages : réalité augmentée, virtuelle, intelligence artificielle, assistants personnels, systèmes autonomes… (apparemment le nouveau gros chantier d’Apple).

    Ça n’a donc plus rien à voir. Il est donc normal que certains projets (le système d’init, le serveur de sons, les environnements de bureau…) se soient complexifiés pour répondre à tous ces nouveaux besoins. Ceux qui ne veulent pas reconnaître les innombrables apports de systemd, PulseAudio, NetworkManager, GNOME ou KDE… refusent sans doute de voir la complexité de notre monde et se mettent à idéaliser un passé où tout y était forcément mieux et bien plus simple.

    Mais paradoxalement, bien que ces projets, d’un point de vue technique, se soient complexifiés, pour l’utilisateur, tout est finalement infiniment plus simple qu’auparavant. Il faut bien se rappeler qu’il n’y a pas si longtemps, pour avoir une image à l’écran, du son ou du réseau, il fallait se limiter à un nombre particulièrement limité de matériels. Il fallait bien souvent configurer et compiler soi-même son noyau, se taper la configuration de son serveur d’affichage, de son réseau et j’en passe et des meilleures.

    De nos jours, la plupart du temps, tout fonctionne bien par défaut, sans rien faire de spécial. Et c’est bien pour ça qu’on peut désormais proposer du Linux à nos proches tout en sachant qu’ils ne seront pas perdus et en galère à la moindre action de leur part.

    Après, qu’il existe des distributions ou des environnements qui visent un public bien particulier qui prend plaisir à tout faire soit-même n’a aucune importance. Tant que le grand public a accès à des distributions qui lui sont dédiées, le reste on s’en fout.

    1. Je suis d’accord, Torvalds, Stallman ou encore De Raadt sont des chefs d’équipes, car il en faut pour savoir taper du poing sur la table quand c’est nécessaire.

      Je suis d’accord, l’informatique sur le plan de la sécurité s’est complexifiée. Mais est-il besoin de dénigrer des technologies qui permettent d’aborder de manière plus simple cette complexification et les pourchasser au nom des « saints canons » unix ?

      L’amélioration du support matériel date du milieu des années 2000, au moment où des projets comme Ubuntu – qui a dérivé sur des idées complètement irréalistes (comme la convergence par exemple) – ont pu montrer qu’on pouvait avoir des projets présentables et vendables aux grands noms du matériel informatique.

      Mandrake et compagnie s’y étaient essayées auparavant, mais les technologies n’étaient pas encore assez matures pour permettre quelque chose de concret.

      De nos jours, la plupart du temps, tout fonctionne bien par défaut, sans rien faire de spécial. Et c’est bien pour ça qu’on peut désormais proposer du Linux à nos proches tout en sachant qu’ils ne seront pas perdus et en galère à la moindre action de leur part.

      Et c’est pour cela qu’une pseudo-élite est en train de se chier dessus. Celle qui ne jure que par les lignes de commandes à rallonge, recopiée parfois sans en comprendre la moitié du tiers du quart. C’est ce qui motive des projets complètement à contre courant du genre Artix par exemple.

      Il faut développer l’offre grand public et arrêter les conneries comme la guerre des inits qui fait perdre de précieuses ressources en terme de main d’oeuvre, d’argent et de bande passante entre autre.

  11. Deuxième post, pour mieux séparer les différents points abordés 🙂

    Au sujet du sous-système Linux disponible dans Windows 10, on ne sait pas dans quelle mesure Canonical a pu aider Microsoft pour y arriver. Mais une chose est sûre, le noyau Linux et les distributions GNU/Linux étant libres, avec ou sans l’aide de Canonical, Microsoft pouvait se lancer dans un tel projet sans avoir besoin de l’accord de personne. Ils pouvaient très bien recruter pour obtenir les compétences nécessaires en interne ou faire appel à des sociétés de service en logiciel libre.

    L’inverse n’est malheureusement pas possible. À moins de continuer la rétro-ingénierie sur Wine, jamais nous n’aurons de sous-système Windows sur nos distributions. D’ailleurs, chose marrante, Android (AOSP) est libre et ce n’est pas pour autant que nous avons un sous-système Android fonctionnel (il y a bien le projet anbox.io mais ce n’est pas encore ça).

    En ce qui concerne la suite Adobe, j’imagine que Canonical a déjà tenté de les convaincre. Ils viendront le jour où ça sera commercialement viable pour eux. Par contre, dommage que leur concurrent, Serif (à l’origine d’Affinity Photo et Designer) n’ait pas développé d’applications réellement multi-plateformes. Les projets étant plutôt récents (lancés en 2014 et 2015), ils auraient pu dès le départ opter pour des technologies et des méthodes de développement multi-plateformes. Il existe un long thread sur leur forum, et la première réponse du staff c’est, en gros « pas de souci, dès qu’on aura la garantie de pouvoir récupérer nos 500 000$ d’investissement pour un tel portage ». L’argent, encore et toujours.

    https://forum.affinity.serif.com/index.php?/topic/626-affinity-for-linux/

    C’est finalement ce qui manque le plus au libre. Trop peu de monde (aussi bien particuliers qu’entreprises ou collectivités) pour donner aux différents projets qu’ils utilisent et aux campagnes de financement participatif. Parce que finalement, et je pense qu’on est tous les deux d’accord là-dessus, tu peux avoir la meilleure plateforme qui soit, le plus important, et de loin, ce sont les applications. Sans entreprises derrière, sans sponsors, sans dons suffisants de la communauté, les différents projets ne pourront pas avoir de personnes compétentes à temps plein pour pouvoir travailler efficacement tout au long de l’année.

    Dans un prochain billet de blog, tu pourrais donc réfléchir à la meilleure façon d’inciter les entreprises et les particuliers à contribuer financièrement aux projets qui leurs tiennent à coeur. Tout en sachant qu’il est préférable d’avoir un très grand nombre de personnes effectuant un petit don mensuel plutôt que de (trop) rares gros donateurs qui ne donneront qu’une fois.

    1. Pour les dons des particuliers, ce sera comme arracher un dent à vif… Très dur à faire. Je suis d’accord avec ton constat sur le manque de versions multi-plateformes des logiciels. Mais on en revient toujours au même point. Aussi attractif puisse être le monde libre, sa force et sa faiblesse, c’est la fragmentation qui s’y trouve. Qui dit fragmentation dit éparpillement des ressources humaines et financières. Merci l’utilisation excessive et compulsive du principe plus que généreux du fork.

      Pour les projets de port d’Android sur PC classique, soit ça se casse la gueule comme le projet Remix OS, soit ça reste du domaine de la preuve de faisabilité comme avec Android x86.

  12. Je rejoins ton article et la plus part des commentaires.

    Dans mon cas j’ai un serveur sous Openbsd, mail ftp sauvegarde et j’étais sous Arch sur laptop.

    Premièrement, pour moi, ce qui manque cruellement à Linux, se sont les logiciels phares que l’on trouve chez MS ou Mac.
    Je suis photographe pro et des logiciels comme Capture One sont indispensables dans mon Workflow sans compter les licences que j’ai envie de pérenniser.
    J’ai prié longtemps pour que wine se développe rapidement… J’étais convaincu que c’était LA solution pour la démocratisation de Linux puisque les ténors rechignent à adapter leur logiciels.

    Deuxièmement ce qu’il manque c’est l’ergonomie de certains logiciels. Une harmonisation en somme. Un métier à part entière par ailleurs.

    Ensuite il faut un certain extrémisme pour faire avancer les choses ou être sous les projecteurs. Mais il ne faut pas oublier que les codecs ou driver par exemple sont quasiment indispensable.

    Pour ma part je suis passé sur MacOS par dépit mais avec le plus de logiciel libre possible.

    1. Qu’est-ce qu’il manquait à darktable, pour que ça puisse répondre à tes besoins ? Si tu lis l’anglais, j’étais tombé sur ce site qui traite de photographie à base de logiciels libres, avec pas mal d’articles sympas.

      https://pixls.us

      1. Probablement les mêmes raccourcis clavier, c’est ce que m’avait dit une amie qui a 23 ans de pratique de Photoshop lorsqu’elle passe (très rarement) sur Gimp : elle peut arriver au même résultat mais avec une ou deux manipulations en plus sur chaques calques / effets… et lorsque la retouche c’est ton gagne pain… pas vraiment un manque de puissance des logiciels libres mais plutôt un manque d’optimisation dans l’interface et/ou les raccourcis. Après c’est sûr que les communautés d’utilisateurs Photoshop / Office sont plus importantes que celles consacrées à Gimp / LibreOffice.

  13. Bonjour, deux remarques :
    1- le desktop majoritaire en entreprises et administrations c’est MS Windows, parfois Mac. L’usage domestique seul ne permettra pas des diffuser un OS libre. Franchement, même si je suis personnellement convaincu que c’est plus facile de gérer techniquement un parc Debian que Windows, la majorité des CIO avec lesquels j’ai bossé ne prendrons jamais ce risque car ils n’y auront rien à y gagner, le changement serait trop important (utilisateur et personnel IT) pour un gain assez faible (je ne parle pas serveurs, évidement mais poste de travail).

    2- La majorité des acteurs visibles (blogs, Torval, etc.) du libre se concentrent sur l’outil technologique (init, distrib’) et non sur l’usage. Que faites vous avec GNU/Linux que vous ne feriez pas avec Windows (niveau desktop) ? Que faite vous avec GNOME (ou KDE ou XFCE) que vous ne feriez pas avec un Mac ? Que faite vous avec init que vous ne feriez pas avec systemd (encore une fois au niveau bureau) ? Quel est alors l’intérêt fonctionnel (pas d’argument techno) de quitter Windows ? Je n’en vois pas vraiment et cela fait 12 ans que je tourne exclusivement sous Tux.

    1. Pour le desktop majoritaire, l’installation automatisée d’un MS-Windows a fini par créé un standard de fait qui est difficile à combattre.

      Sur ton deuxième point ? On peut parler de motivations bassement financières ? Du genre : avoir tous ses outils pour 0€ sans avoir besoin d’aller les chercher dans des nids à merde comme telecharger.com ?

      Ou encore le fait qu’on peut faire durer son équipement deux fois plus longtemps ? En gros, au lieu de dépenser 400 à 500€ tous les 3 ans, tu passes à un délai de 6 ans ?

      Je pense que cet argument doit être carbonisé à force d’être réchauffé. On peut aussi parler de la possibilité de mieux protéger sa vie privée, mais vu l’importance du fesseur de caprins…

      1. On peut parler de ce que tu veux, nous sommes chez toi ;-)).
        Ok pour la gratuité. C’est une bonne porte d’entrée mais n’oublions pas que MS est « gratuit » à l’achat d’un PC. Sécurité ? C’est un argument technologique selon moi mais il fait souvent mouche, c’est vrai. Durée de vie du matériel ? Je trouve ça un peu léger pour convaincre une personne de faire le grand saut, et puis c’est plus techno que fonctionnel. Pour résumer, trois arguments : gratuit, sécurisé et permet de conserver son matos plus longtemps. Ne serait-ce pas un peu court pour dominer le marché ? Il manque, dans le discours autour de Linux, des « Killer Feature » (en lieu et place des avantages technologiques, là c’est pléthorique). Un truc que tous les acteurs présentent comme incontournable et qui emballe les utilisateurs moyens. Peut-être la vie privée ? Mais j’ai un doute.

        1. Gratuit si on veut. Si tu obtiens le détail du prix en fonction du logiciel et du matériel, la gratuité disparait comme par magie.

          Dépenser moins souvent avec un budget restreint, c’est quand même mieux, non ?

          Pour la vie privée, ça tombera à côté. Combien d’utilisateurs et d’utilisatrices chez le fesseur de caprins ?

    2. On peut aussi voir le problème dans l’autre sens. Si on peut faire la même chose sous Linux que sous Windows, pourquoi ne pas privilégier un système respectueux de l’utilisateur, sans bloatware pré-installés et autres versions d’essai, sans tracking, sans publicités, sans virus et autres merdes, sans éditeurs aux pratiques douteuses (forcing pour installer certaines applications, installation d’office de barres de recherches, remplacement de certaines applications favorites…). Et bien évidemment, la difficulté à désinstaller tout ça rapidement et proprement.

      Sans parler de la nécessité de devoir sortir le porte-monnaie à chaque fois que l’on a besoin d’effectuer une tâche qui sort un peu de l’ordinaire. Ou alors, on n’installe que des logiciels libres. Mais dans ce cas, on peut se poser la question de l’intérêt de n’utiliser que des logiciels libres sur un système non libre.

      En ce qui me concerne, les rares fois où j’ai eu à intervenir sur des postes Windows, j’ai réellement eu l’impression d’évoluer en milieu hostile. À côté, le libre, c’est vraiment la tranquillité de l’esprit.

      1. Ce sera juste ma réponse à chaud, elle vaut ce qu’elle vaut.

        « Pourquoi ne pas privilégier un système respectueux de l’utilisateur »
        → Parce que Windows est préinstallé (les dés sont donc pipés d’emblée ; et s’il y a déjà un OS dans la machine, pourquoi vouloir le remplacer par un autre, qui ne ferait pas forcément marcher tout le matos aussi bien ?), et que la peur de tout casser ou perdre toutes les données persos mises dedans paralyse littéralement les gens. J’ai eu l’occasion de réparer le secteur de boot d’un Windows 10 mal cloné sur un autre disque en utilisant les commandes bcdedit /fixboot et /fixmbr, à partir de l’Invite de commandes fournie sur le DVD d’installation de Windows (+ activer la partition, petit détail qui m’a tenu en échec un bon moment avant que je m’en aperçoive) : la personne qui possédait le PC et l’a pourtant monté elle-même n’a eu de cesse de me dire qu’elle se serait jamais sentie capable de faire un truc pareil, alors que c’était la toute première fois que je faisais de telles manips pour ma part (mais moi, j’avais eu l’idée de chercher sur le net comment procéder, parce que je savais que ça pouvait se résoudre en quelques commandes bien choisies), et qu’on a quand même changé à deux la carte-mère à une autre occasion.

        Bref, tout ce qui ne se résout pas en un clic sur OK ou par un Suivant, suivant, suivant, terminé → tu oublies : t’as perdu tout le monde. En tout cas, tous ceux qui ont connu le PC à partir de l’ère Windows XP, qui nécessitait déjà moins de bidouilles que ses prédécesseurs, soit 90% des utilisateurs actuels à vue de nez car c’est aussi dès 2002-2005 que les PC ont gagné en masse les foyers, vœu si cher à Bill Gates, 10 ans plus tôt. Double combo. Les gens veulent des ordis, tablettes, etc. qui marchent. Le respect de la vie privée, c’est secondaire, quand seulement ils ont conscience que ce qu’ils font a des conséquences sur ce point (et malgré Snowden, c’est loin d’avoir été intégré).

        Maintenant, l’argument « prolonger la vie du PC pour pas cher » est quand même à une bonne place sur le podium.

  14. Un sous-système windows sous Linux serait intéressant, mais je ne crois vraiment pas que Microsoft se suiciderait ainsi, d’autant plus que Windows 10 amorce une politique économique similaire à ce que l’on trouve sur les mobiles avec Android et IOS: un système de plus en plus fermé et qui revend les données utilisateurs pour la publicité.

    Sinon une question de néophyte: est-il possible de copier de vraies librairies windows (voir l’intégralité) depuis un ordinateur/une partition qui en est équipé pour les mettre dans un disque dur virtuel créé par Wine ? Wine serait-il capable de les faire tourner ? Ou alors se contente-t-il des librairies libres créées par rétroingénierie ?

      1. Merci de ta réponse Okki. Donc un bon nombre de dll natives peuvent tourner sous Wine sauf  » kernel32.dll, gdi32.dll, user32.dll, et ntdll.dll « . Donc on ne peut pas (encore ? :p ) vraiment copier tout le contenu d’un disque dur Windows pour tout faire tourner sous GNU/Linux via Wine.
        Rien que ça si c’était possible, permettrait d’encapsuler les programmes windows et de se prémunir des virus, atteintes à la vie privé et autres…
        Ah qu’est-ce que j’aimerai qu’il y ait une loi obligeant les logiciels et jeux vidéos PC à être multi-plateforme (sous peine d’une libération d’office du code dans les deux ans). Oui je sais, on peut toujours rêver… 😀

      1. Je sens que beaucoup d’ordinateurs grand public vont être vendu avec cette horreur de Windows 10 S. Cela sera moins cher pour les constructeurs en terme de licence mais pas pour le consommateur qui paiera le même prix (il n’y a pas de petit profit). Il me semble avoir lu sur un site américain qu’une mise à niveau payante serait possible de Win 10 S à Win 10 classique (50 $ environ). Dans le meilleur des cas Win 10 S sera un équivalent des versions starter de Windows 7 (mais en pire)…

          1. Je pense que ça ne va pas prendre. Windows 8 RT (qui est grossièrement la même chose que Windows 10 S pour l’utilisateur lambda, à savoir ne pouvoir installer des applis que depuis le Windows Store) a été un échec complet, bien plus que Windows 8 lui-même. Donc je pense que lorsque les utilisateurs verront qu’ils ne peuvent pas installer Chrome, Avast, et leurs autres programmes phares, ça va râler dur et ça va râler contre les revendeurs qui eux ne prendront plus le risque de mettre en avant des machines qui sont équipés avec Windows 10 S. En tout, c’est le scenario que j’espère car je ne veux pas que Microsoft puisse étendre son monopole aux programmes (applications?) installables sur son OS.

          2. La différence avec Windows RT, c’est que maintenant, le Windows Store permet d’installer des applications Win32 classiques. Sauf que les navigateurs Web alternatifs n’y seront pas admis, d’après ce que j’ai pu lire sur les limitations de Windows 10s : Edge et Bing uniquement (sur 10s, on ne pourra même pas changer le moteur de recherche par défaut).

  15. « Ce qui me fait arriver à mon deuxième point. On assiste depuis quelques années à un retour d’une volonté de « techniciser » et de complexifier les distributions GNU/Linux. Je ne reviendrai pas sur la lascinante guerre des inits. Mais c’est sûrement l’expression la plus prégnante de cette volonté. »

    Je ne pense pas que ca soit à ce point. Ça m’a plus l’air le délire de quelques types avec un peu trop d’égo qui veulent se lancer dans des projets de distributions plus techniques pour montrer qu’ils font parti de l’élite…

    …Sauf que bah :
    1. Une bonne partie des gens ne veulent pas se casser le cul pour faire fonctionner leur ordinateur, ils veulent juste utiliser leur ordinateur. Quand ils vont voir que leur truc est trop difficile ou demandant à installer, configurer et maintenir, ils vont juste voir ailleur.
    2. On a déjà pleins de distributions orientées grand public plus facile à utiliser. Ils donnent accès au même logiciels, mais sans tous les soucis techniques autour. Le projet n’intéressera donc pas la partie des utilisateurs qui cherchent juste quelque chose qui fonctionne.
    3. On a déjà aussi des distributions plus techniques. Quel besoin ta distro va-t-il combler et que les autres ne le feront pas? Est-ce que ce besoin en vaut la peine?
    On ne veut pas de SystemD? -> Calculate Linux, Gentoo, Devuan, Slackware, etc. existent déjà. Enfin, tu en avais listé une tonne dans une de tes vidéos.
    On veut installer pas à pas notre OS à notre goût, pour avoir le contrôle de tout ce qui est installé et rien avoir de superflus? -> Arch Linux, Gentoo, et d’autres j’imagine existent déjà. Pour Arch, il y a même des installateurs pour faciliter la tâche d’installation.
    Si un besoin est déjà comblé, un utilisateur risque de se tourner plus vers une distribution déjà établie, ne serait-ce que pour avoir le support d’une communauté plus grande.

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