Deepin 15.1 : une distribution GNU/Linux provenant de l’Empire du Milieu.

Je n’ai presque jamais abordé la Deepin Linux sur le blog. La dernière fois, ce fût en 2013. Cette distribution d’origine chinoise, jadis basée sur Ubuntu (qui est une Debian GNU/Linux « unstable » stabilisé au niveau du coeur) quitte la base Ubuntu pour aller directement sur la Debian GNU/Linux unstable. Ce changement a été officialisé avec l’arrivée de la version 15 de la distribution sortie fin… 2015 🙂

Elle propose le Deepin Desktop Environment qui est spécifique à la distribution, même s’il a été porté pour Archlinux par exemple.

La Deepin 15.1 est sortie récemment, une occasion pour voir ce que donne l’environnement en action. J’ai donc fait chauffer mon wget pour récéuper l’image ISO qui pèse un peu plus de 1,9 Go.

[fred@fredo-arch ISO à tester]$ wget -c http://cdimage.linuxdeepin.com/releases/15.1/deepin-15.1-amd64.iso
–2016-02-08 14:56:14– http://cdimage.linuxdeepin.com/releases/15.1/deepin-15.1-amd64.iso
Résolution de cdimage.linuxdeepin.com (cdimage.linuxdeepin.com)… 2001:da8:d800:95::114, 202.141.160.114
Connexion à cdimage.linuxdeepin.com (cdimage.linuxdeepin.com)|2001:da8:d800:95::114|:80… connecté.
requête HTTP transmise, en attente de la réponse… 200 OK
Taille : 2059567104 (1,9G) [application/octet-stream]
Sauvegarde en : « deepin-15.1-amd64.iso »

deepin-15.1-amd64.i 100%[=====================>] 1,92G 3,29MB/s ds 14m 16s

2016-02-08 15:10:31 (2,29 MB/s) — « deepin-15.1-amd64.iso » sauvegardé [2059567104/2059567104]

J’ai ensuite créé dans VirtualBox une machine virtuelle basée sur un modèle Debian GNU/Linux en 64 bits, tout en lui donnant de quoi s’exprimer : 2 Go de mémoire vive dédiée, 128 Go de disque dur, 2 CPUs virtuel et l’acceleration 3D activée au passage. Au démarrage, deux options : l’installation ou le démarrage en mode « failsafe », le « mode sans échec » du monde MS-Windows.

L’installateur est très bien conçu, et fait penser à celui de MS-Windows 8.x/10 dans sa présentation générale.

Après avoir choisi la langue d’installation, nous avons droit à une gueulante si une machine virtuelle est détectée. Donc acte. Les performances seront réduites ? Et bien, nous n’en parlerons pas 🙂

Un panneau récapitulatif apparait. En cliquant sur « Anglais (US) », on accède à la liste des claviers disponibles, rangé par ordre alphabétique.

Le principe est le même pour le choix du fuseau horaire.

Une fois les deux réglages effectués, il suffit de remplir le formulaire proposé à l’écran. Inutile de sortir de Polytechnique pour cette étape 🙂

On passe après à l’étape de la cible d’installation et le partitionnement. On peut passer en mode expert en cliquant sur « Mode expert » en haut. J’ai décidé de garder les options par défaut, histoire d’éviter les bugs vicieux, en cliquant sur le bouton « Installation ».

Nous avons droit ensuite à l’habituel diaporama sur les outils disponibles, la communauté, etc. Bref, du grand classique. Pas de quoi casser trois pattes à un palmipède. Le seul point dommageable : une énorme faute d’orthographe sur la dernière page de l’installateur.

On arrive dans le Deepin Desktop Environment alias DDE, avec une barre de lancement qui fait penser au Dock de MacOS-X, et des icones à la mode « flat ». Une icône permet d’accéder à tous les réglages de l’environnement, et fait penser à des outils introduits avec MS-Windows 8.x, mais en plus utilisable, et aussi d’une certaine manière à la barre latérale du Budgie Desktop développé par le projet Solus.

Certains outils ont été réécrit, comme le visionneur de vidéo ou l’outil de lecture musicale. J’ai l’impression que le navigateur de fichier n’est autre que Nautilus, l’outil de Gnome, et que le magasin d’application est l’adaptation de l’ubuntu store version Debian GNU/Linux. À moins que je ne me trompe lourdement ?

Mais le plus simple reste de montrer l’ensemble en action.

Malgré la mise en garde et le temps de chargement un peu long, le Deepin Desktop Environment est resté assez utilisable. Dommage que le choix d’icônes soit aussi restreint, que Google Chrome et WPS Office soient proposés par défaut. C’est une agréable surprise, et l’ergonomie de l’ensemble est bien pensée. Surtout la barre latérale qui reprend l’image de la télécommande tout en étant plus utilisable qu’une télécommande classique 😉

Reste à savoir maintenant si le Deepin Desktop Environment sera suffisamment portable pour permettre sa démocratisation. Il y a bien un port pour Archlinux, mais je ne l’ai pas encore essayé. En tout cas, on reste loin de l’horreur qu’est le port d’Unity pour Archlinux.

Une bonne surprise donc. Comme des publicités informatiques le disait dans les années 1990, « À suivre… »

24 réflexions sur « Deepin 15.1 : une distribution GNU/Linux provenant de l’Empire du Milieu. »

  1. Vous avez manqué le fait que vous pouvez changer la barre de taches pour qu’elle est un look windowsien via le panneau de config ou un clique droit sur cette derniére.

    Et le store n’est pas basé sur celui d’ubuntu ( qui est bien plus lent et plus bugué ) car il est en GTK3 alors que celui d’ubuntu est en GTK2 , il est surement basé sur gnome-software , personnellement je le trouve bien plus réussis que gnome software visuellement , j’espère voir certaines de ses idées backporté vers le projet original.

    1. Vu les options de l’outil de configuration, il était facile de passer à côté 😉

      Je suppose aussi que ce doit être basé sur Gnome Software ou PackageKit. En tout cas, c’est une bonne surprise pour moi.

      1. Ce n’est pas exactement cela : deepin a créé son propre dépôt (ou repose sur un dépôt d’apps différent de debian pour certains paquets).
        On trouve par exemple dans ce store des applications comme Atom qui je crois, n’existe pas de base dans les dépôts Debian.
        Exemple plus marquant : Hangouts. Cela est rendu possible grâce à Crosswalk, qui permet l’installation d’applications web pour Linux.
        http://deepin-fr.org/2015/12/31/sortie-du-projet-crosswalk-pour-deepin/

  2. Cela fait bien deux ans que j’attendais ce test.
    J’avais été plutôt impressionné aussi à l’époque. Le fait qu’ils se basent désormais sur Debian est un bon point et peut-être une autre distribution à conseiller aux néo-linuxiens entre la Handy Linux (pour papys ou débutants) et la LMDE (plutôt esthétique et out-of-the-box), la Deepin est une concurrente sérieuse à ElementaryOS et amateurs de bureaux épurés à la MacOS.

  3. Bonjour,
    Pour ma part j’ai essayé le bureau deepin avec Manjaro , esthétiquement c’est réussi mais quelques choix me conviennent pas : nautilus pour le gestionnaire de fichiers par exemple et chromium pour le navigateur(on peut installer firefox facilement)
    Le lecteurs audio et video sont sympas
    Dans la distribution de deepin (j’ai essayé la 14) ,le choix de wps-office est surprenant. Le seul gros défaut que je vois à cette distribution est qu’il n’y a pas de communauté francophone , sur leur site c’est soit le Mandarin ou l’Anglais.
    Cordialement

    1. Bonjour michelcdf,

      Pour palier à ce manque de ressources / visibilités pour les francophones, j’ai mis en route un modeste portail http://deepin-fr.org/ qui reprend les articles du blog officiel en français, ainsi que des liens vers les parties francophones de la communauté officielle.
      C’est tout jeune et je suis pour l’instant seul à m’occuper de cette partie. Mais j’espère qu’avec sa démocratisation, d’autres viennent enrichir la communauté naissante.

      Merci frederic pour ton article 🙂

  4. est-ce que je me trompe mais quand on regarde le nom des paquets du deepin group sur arch on pense tout de suite a une interface de gnome3
    en tout cas c’est très réussi et ça me donne envie de tester.

  5. Bah là Fred pour une fois je suis bluffé. Je pense que ce desktop environment a de l’avenir, la distro si elle passe à un moment en rolling peut aussi en avoir.

    Le DDE est peut être un potentiel réel « remplaçant » pour les allergiques à Gnome, si bien sûr il maintient cette ergonomie et sa stabilité.

      1. L’exploit est lié au daemon du Store, pas au bureau. (Quelle idée d’appeler le bureau comme la distribution…).
        Rapide explication pour les non anglophones :
        « Lastore-daemon se lance avec les privilèges root pour utiliser les commandes apt, et il écoute les messages dbus de chaque utilisateurs (donc non root également, ndlr). Donc on peut envoyer d’autres options en parallèle du nom du package à lastore-daemon pour qu’il retire d’autres packages (ou même détruire le système hôte).
        En plus de cela, si on prépare un package malicieux et qu’on triche pour l’installer, tout le monde aura accès aux droits root. »

        Plutôt ennuyeux.

  6. Est-ce qu’il en a pami vous qui ont tenté de lancer Radiotray ? je l’ai installé via synaptic (version 0.7.3-5) mais il semble inutilisable…

    1. http://wiki.deepin.org/index.php?title=Original_Installation

      « Linux distributions like deepin usually have low hardware requirements, but deepin still needs certain minimum resources:

      Blank DVD or USB flash drive with at least 2 GB of free space
      Processor (CPU): Intel Pentium 4 2 GHz or higher
      Memory (RAM): 2 GB minimum; 4 GB recommended
      Hard disk: At least 8 GB (only needed in installation) »

      Donc en gros : Pentium 4 à 2 ghz minimum, avec 2 Go de mémoire vive au minimum. Assez gourmand donc.

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