Dans un précédent billet, je parlais de l’arrivée de la première version béta de la future Red Hat Enterprise Linux 7.0. Si l’on en croit les notes de publication, c’est une Fedora Linux 19 revampée, avec Gnome 3.8.4 en mode « gnome classique » et les outils spécifiques à la version destinée au monde professionnel de l’entreprise au chapeau rouge.
On peut noter quelque chose d’intéressant dans le chapitre 2 des notes de publication :
Note that the Red Hat Enterprise Linux 7.0 Beta installation is only supported on 64-bit hardware.
Red Hat Enterprise Linux 7.0 Beta is able to run 32-bit operating systems, including previous versions of Red Hat Enterprise Linux, as virtual machines.
Ce qu’on peut traduire par :
Notez que l’installation de la Red Hat Enterprise Linux 7.0 bêta est pris en charge uniquement sur du matériel 64 bits.
Red Hat Enterprise Linux 7.0 Beta est en mesure d’exécuter des systèmes d’exploitation 32 bits, y compris les versions précédentes de Red Hat Enterprise Linux, comme les machines virtuelles.
Cela sentirait la fin du support des architectures professionnelles en 32 bits que cela ne serait pas étonnant. Pour voir ce qu’a dans le ventre cette première préversion de la RHEL 7.0, j’ai créé une machine virtuelle Red Hat en 64 bits, avec 2 Go de mémoire vive et 128 Go de disque virtuel. A noter qu’au début j’ai une gueulante me prévenant que les systèmes mono-coeur en 64 bits ne sont pas supportés par Red Hat.
Ensuite, c’est la nouvelle version d’Anaconda qui nous accueille. La version qui est aborrhée par certains utilisateurs. Personnellement, je l’aime bien. Pourquoi vous sortez la matraque ? Aïe, pas sur la tête, ça fait mal 🙂
L’avertissement est clair : c’est de l’expérimental, installé cette version à vos risques et périls. Sur l’écran récapitulatif, une installation minimale est proposée par défaut. Il suffit de cliquer sur l’option pour que l’on puisse rajouter des éléments ou choisir autre chose que l’environnement Gnome 3.8.4 ou configurer la machine pour en faire un serveur d’impression ou encore un serveur web. Pour cet article, j’ai pris Gnome, et en complément les applications gnome, les applications internet et les outils bureautique.
Lors de l’installation, je n’ai pas rajouté de compte utilisateur. Gnome s’occupant de sa création au premier démarrage de l’environnement.
L’installation des 1468 paquets demandent une grosse vingtaine de minutes. Au premier démarrage, on a droit à un écran qui nous indique que nous n’avons pas accepté les licences d’utilisation. Et oui, il ne faut pas oublier que c’est une distribution pour un public professionnel !
On a aussi l’option de créer un utilisateur au cas où l’on n’utilise pas Gnome.
Un dernier réglage concernant le Kdump et l’enregistrement auprès de Red Hat pour avoir les mises à jour. Environnement professionnel toujours 🙂
Après on accède enfin à Gnome et son outil de création de compte. Les captures d’écran suivantes sont le détail des des principales opérations qui se succèdent.
Nous avons droit à un environnement Gnome 3.8.4 en mode classique, qui reproduit l’environnement de Gnome 2.x.
A intervalles réguliers, nous avons droit à un rappel comme quoi il faut nous enregistrer pour accéder aux mises à jour. Mais si on sait manipuler un peu la ligne de commande, on sait comment activer ou désactiver un dépôt sous une Red Hat Enterprise Linux ou sa version de test la Fedora Linux 😉
Non, inutile de me demander, je ne vous dirais pas comment faire !
Mais le mieux est de montrer l’environnement en action. Même si ce n’est qu’un aperçu rapide et incomplet. La bande son ? « Chronicles of the Windwar » des Cosmic Birds.
Pour conclure ce rapide article de présentation, je dois dire que j’ai été agréablement surpris par la fraicheur des logiciels proposés : LibreOffice 4.1, Mozilla Firefox ESR 24.1.0 (alors que le 24.2.0 est sorti avant hier), un noyau linux LTS 3.10. Dommage que Mozilla Firefox ne soit pas traduit. Mais c’est vraiment que peu de chose au final 😀
Il doit rester encore au bas mot 6 mois avant que la Red Hat Enterprise Linux soit proposée en version finalisée. C’est agréable de voir une distribution destinée au monde professionnel qui propose des outils assez récents.
Surtout, elle est précurseur sur un plan : elle dit adieu aux versions 32 bits. Cela fera grincer des dents, mais il faut se mettre devant cette évidence : le 64 bits représente l’avenir de l’informatique, qu’elle soit personnelle ou professionnelle.
Et que mise à part quelques rares outils non libres, on peut avoir un environnement en 64 bits utilisables sans prise de tête. J’attends de voir avec impatience ce que donnera la RHEL 7.0 et ses dérivées communautaires comme la CentOS. Ca risque d’être intéressant à voir ! 🙂
L’intérêt du bureau de Redhat est assez limité, je ne connais pas beaucoup de monde l’utilisant en milieu pro. Du coup, les versions des paquets de firefox ou libre office ont peu d’importance. L’important, c’est la robustesse, la gestion du raid et le matériel pris en charge.
Il faut également que les paquets httpd, MySQL, dovecot et tout ce qui concerne les services soient en versions sans failles de sécurité.
Rappelons aussi que dans cet RHEL6, XFS sera le FS par défaut lors de l’installation. Est ce un bien ou un mal, je n’en sais rien.
Xfs est plus adapté pour les grosses capacités de stockage non ? En tout cas, pour les rares lieux où le bureau est utilisé, c’est quand même mieux d’avoir des versions fraîches, non ?
RHEL est aussi utilisé en desktop en entreprise. Le premier exemple qui me vient à l’esprit est une grande partie de la R&D chez Mercedes. Une autre partie utilisant Suse. Quand on développe des outils destinés à des serveurs RHEL, mieux vaut être équipé d’un desktop RHEL.
Petite précision, la version 32bits des bibliothèques reste disponible ce qui permet l’installation des quelques applications (proprio) qui ne seraient pas disponibles en 64bits.
Oui. Il n’y a plus de version 32 bits pure et dure. Juste une couche d’émulation. Ca va faire du bruit 😉