Elementary OS 0.2 : du progrès, mais la route est encore longue.

Elementary OS, c’est une distribution dérivée d’Ubuntu LTS (encore une) qui propose un environnement utilisant les technologies à l’origine de Gnome Shell, dont mutter, dixit la page de Gala, le gestionnaire de fenêtres.

L’apparence générale est un mélange de Gnome Shell et de MacOS-X. En effet, l’interface des logiciels y fait vraiment penser, même si ce n’est pas de la bête copie.

J’avais déjà parlé de la distribution lors d’une préversion de la 0.2 en septembre 2012. C’est un projet au développement très lent. Il sort en gros une version stabilisée par an en moyenne.

La version 0.2 étant officiellement sortie
, j’ai voulu voir à quoi ressemblait cette version finale, dont l’histoire est résumée dans un article sur le blog officiel.

Comme pour la précédente préversion, on trouve parmi les outils principaux sur Elementary OS :

Autant dire que certains projets sont encore très jeunes, et auquel il manque des fonctionnalités, comme la synchronisation avec google agenda pour Maya par exemple. Même si c’est en cours de financement, et espérons-le bientôt en développement 🙂

J’ai donc récupéré l’ISO de la 0.2 en 64 bits via BitTorrent. Puis j’ai lancé mon VirtualBox préféré pour voir ce que cette énième dérivée d’Ubuntu Linux donne finalement.

Bien que basée sur Ubuntu 12.04 LTS, c’est une des dérivées parmi les plus légères que j’ai pu voir. Seulement 4,4 Go sont demandés. Des dérivées comme ZorinOS flirtent avec le double d’espace ou presque. Sinon, c’est l’installateur d’Ubuntu, donc du classique de chez classique.

Après l’installation, j’ai voulu un peu stressé les outils fournis dont Noise, et j’ai donc copié les quelques 70 Go de musique que j’ai sur ma partition réelle, soit une vingtaine de jours en continu. Ce qui a demandé une petite heure pour tout copier 🙁

J’en ai profité dès le départ pour rechercher et installer les mises à jour.

Un truc « marrant », c’est quand j’ai voulu configurer les langues supportées, il m’a installé l’espagnol en plus. J’ai installé l’ensemble des paquets français.

Il est dommage que l’équipe d’ElementaryOS n’ai pas inclus dès le départ Birdie.

Ou encore le dépot pour avoir une version plus récente de LibreOffice que j’ai installé durant la copie des fichiers musicaux. Sur ce point précis, je vous renvoie à la documentation post-installation rédigée par Devil505. Une autre possibilité, moins propre, est de télécharger directement la version pour Debian GNU/Linux de LibreOffice.

Pour conclure, on peut dire que l’idée est intéressante, que c’est une interface qui reprend les grands traits de Gnome Shell en rajoutant une dose de Xfce (avec le lanceur en bas). Dommage que les codecs non-libres ne soient pas activés et installés par défaut. Ce qui est ennuyeux pour l’utilisateur voulant ne pas se prendre la tête.

Le gros problème, c’est l’utilisation d’Ubuntu. Ne serait-il pas plus prudent d’aller directement sur une Debian GNU/Linux testing pour avoir une base plus « légère » ?

Et aussi, pourquoi vouloir tout réinventer ? Je veux bien pour le gestionnaire de fichiers. Mais y a-t-il besoin d’un autre gestionnaire de courrier ? D’un autre lecteur de musique, aussi bien conçu soit-il ? Ou encore d’un autre client pour twitter ?

On me répondra que c’est pour respecter un certain ensemble et une certaine cohérence. Mais cela fait perdre des ressources à des logiciels qui sont déjà plus avancés et qui aurait bien besoin de l’énergie utilisée par les nouveaux outils développé pour Elementary OS.

Ce qui pourrait donner un coup de fouet au projet, ce serait d’aller sur une base Debian GNU/Linux, et de réussir là où la LinuxMint s’est viandée dans les grandes largeurs : faire une distribution grand public utilisable et basée sur Debian GNU/Linux testing .

Car deux versions en 3 ans (ou presque), c’est peu… Et cela pourrait nuire à la viabilité à long terme du projet, comme jadis avec des projets comme SymphonyOS et l’environnement Mezzo qui est piteux état actuellement.

Espérons juste qu’ElementaryOS ne connaisse pas le même destin. Et surtout, qu’il s’affranchisse de l’inspiration générale de MacOS-X pour l’apparence des applications.

13 réflexions sur « Elementary OS 0.2 : du progrès, mais la route est encore longue. »

  1. Sorry 🙂
    Sinon une base Ubu garantie des paquets et des PPA michu-compliant je pense…
    Ça donne envie, dommage que ça ne semble pas… finalisé :p
    En prod., tu penses que c’est utilisable ?
    Pourquoi faut rajouter une tonne de trucs (cf le Google Doc de Devil ) ?

    1. Une tonne de trucs ? Pas tant que cela. C’est la base Ubuntu un peu vieille qui oblige à l’installation de LibreOffice via un dépot tiers si on veut une version maintenue en amont.

      1. Exact, j’avais pas tilté.
        Bizarre d eprendre une vieille LTS alors que la neuve vient de sortir…

        Par contre, si on veut se rajouter un PPA « ordinaire », il faut un pour 12.04 alors, c’est ça ?
        Ou se chopper le .deb 🙁

        1. La LTS 12.04 est la dernière et la prochaine sera la 14.04.
          Ce n’est pas si vieux (on est a peu près au même niveau que Debian stable) ; par contre, c’est sûr que les versions de certains logiciels ne sont plus très à jour (LibreOffice est un bon exemple)

          Sinon, cette distribution me fait beaucoup penser à la Deepin qui sur le même principe de base sur Ubuntu pour refaire tout en très joli mais effectivement réinvente un peu l’eau chaude plutôt que de participer à l’amélioration d’outils équivalents existants.

  2. Chez moi EOS 0.2 est stable. Le système lui-même étant une 12.04 LTS est évidement robuste. Le DE étant une adaptation de GS (une 3.6, sauf erreur) l’est aussi. Les appli spécifiques sont souvent des reprises d’appli existantes, mais retraitées à travers granit, un framework qui reprend les codes esthétiques et ergonomiques d’EOS.

    Donc globalement, on est très loin d’une redéveloppement « from scratch ». C’est ce qui rend le projet viable, d’ailleurs.

    Noise, le logiciel de musique est très chouette, j’aime bien aussi le navigateur de fichier (dérivé de nautilus).

    C’est très esthétique, très simple (voir simpliste, car la philosophie est très « une appli, une fonction, pas plus »).

    Je ne comparerais pas à MacOS, que je ne connais pas, mais c’est plutôt convaincant. Par contre, la base est plutôt conservatrice (une 12.04), ce qui a l’avantage de garantir une bonne stabilité, et l’inconvénient de ne pas avoir les versions toutes fraîches d’un certain nombre de logiciel. Perso, je m’en moque, les applis d’il y a un an (et encore, chromium, firefox et les applis par défaut d’EOS sont mises à jour) ne sont pas des épaves.

    Bref, c’est un projet très très sympa. Si l’équipe de développement pouvait s’étoffer un peu, ce serait évidement un plus, mais ils ont fait un travail remarquable, surtout en matière d’esthétique et d’ergonomie, deux domaines ou tant GS que Unity ne me convainquent guères.

  3. Bonjour,
    Essayé et rejeté, par moi comme par ma compagne encore sous une vielle version de Gnome2. Comme précédemment indiqué, assez stable (je n’ai eu aucun bug majeur, mais essentiellement des défauts transitoires d’affichage), esthétiquement réussi… Mais la base est trop vielle, les logiciels Elementary sont trop peu nombreux, la cohérence est imparfaite, et l’environnement demeure peu fonctionnel.
    Quels que soient les avantages par rapport à Gnome, les problèmes fondamentaux demeurent. Absence de recherche de fichier digne de ce nom, un fonctionnement par catégorie (ici un menu) qui n’est pas adaptable aux usages, pas d’icône sur le bureau, un dock sans grand intérêt, et la nécessaire inclusion d’un grand nombre de logiciels ne s’intégrant pas aux technologies propres (gimp, inkscape, libreoffice…). Bref c’est mignon, mais cela ne résout pas grand chose… Et Gnome par ses extensions, fournira une version équivalente à Elementary et avec un ensemble logiciels plus grand, bien avant qu’Elementary ne soit abouti.
    Autrement dit il faudrait que xfce et Elementary comblent mutuellement leur défaut pour la partie bureau. Et que la base soit soit entièrement déléguée à Linux Mint ou Manjaro. Ce n’est visiblement pas à l’ordre du jour! Elementary n’est donc qu’une niche de plus, les murs sont laqués, mais cela demeure une niche… Je pourrais la conseiller pour ma belle-mère qui a un usage très limité de l’informatique, sauf que la pérennité du projet est plus qu’incertaine… Donc non, cela demeura pour l’essentiel un truc mignon en machine virtuelle, un intermède geek en quelque sorte!

    1. Mais la base est trop vielle, les logiciels Elementary sont trop peu nombreux, la cohérence est imparfaite, et l’environnement demeure peu fonctionnel.

      Quelqu’un a dit Debian GNU/Linux testing pour une base plus récente. Et en ce qui concerne la logithèque, ce n’est qu’une version 0.2 après tout.

      Absence de recherche de fichier digne de ce nom, un fonctionnement par catégorie (ici un menu) qui n’est pas adaptable aux usages, pas d’icône sur le bureau, un dock sans grand intérêt, et la nécessaire inclusion d’un grand nombre de logiciels ne s’intégrant pas aux technologies propres (gimp, inkscape, libreoffice…).

      C’est quoi déjà le numéro de version de la distribution ? 0.2, non ?

      Et que la base soit soit entièrement déléguée à Linux Mint ou Manjaro. Ce n’est visiblement pas à l’ordre du jour! Elementary n’est donc qu’une niche de plus, les murs sont laqués, mais cela demeure une niche…

      LinuxMint ? La dérivée d’ubuntu, elle même dérivée de Debian ? Euh, comment dire ? Pourquoi ?

      Une base Manjaro, pourquoi pas ? D’ailleurs, une partie de Gala doit être adaptable sur une base ArchLinux ou Manjaro, étant donné que c’est dérivé de mutter, donc d’une des bases de Gnome Shell.

      Je ne crois pas trop en l’avenir d’Elementary, du moins tant qu’elle fera l’erreur de ne pas migrer sur une base Debian GNU/Linux testing, qui est aussi stable qu’une Ubuntu LTS en étant plus jeune sur le plan équipement logiciel.

      1. En réponse :
        – Le problème en l’état n’est pas que se soit une 0.2, mais que les choix faits sont a priori absolus, ou en tout cas présentés comme tel. Il n’y a donc pas de projet « d’évolution » pas augmentation du nombre de fonction ou la volonté de s’accorder à un grand nombre de situation comme xfce [il y a quand même un elementary tweak].
        – Le regroupement de projet n’est pas nécessairement une solution en soi, mais au moins, cela permettrait à ces 1/2 projet, d’atteindre une vitesse de développement acceptable.
        Franchement, comme nouveau bureau, on a connu bien pire! C’est assez stable et plutôt joli : bien mieux que KDE 4.0 en son temps! Mais 4 ans en arrière, Elementary aurait été une révolution. Aujourd’hui, j’ai peur qu’il fasse flop, simplement, parce qu’il ne lui faut non pas rattraper les autres, mais démontrer qu’il se substitue avantageusement aux autres. Le verdict de ma compagne est infaillible. Elle n’a même pas voulu essayer tout en trouvant cela « bien ». J’oserais conclure : la forme ne remplace pas le fond. Il va falloir faire preuve de bien plus… Stabilité, versatilité, innovation…
        Je veux bien me fendre d’un conseil avisé pour les développeurs. Si vous voulez exister : ne perdez pas votre temps à refaire un lecteur de musique, mais faites une vrai calculette à ruban, un lecteur de pdf pratique, un utilitaire de recherche, intégrez les fonctions de screencast et de présentation (lettre à l’écran) pour pénétrez le monde de l’éducation (s’est fou Ubuntu a enfin fini par s’installer, de manière limitée, mais un peu partout, BU, lycée, salle info…), un lecteur – catalogueur de police, facilitez la gestion des thèmes, la gestion de la sauvegarde…

        1. Le problème en l’état n’est pas que se soit une 0.2, mais que les choix faits sont a priori absolus, ou en tout cas présentés comme tel. Il n’y a donc pas de projet « d’évolution » pas augmentation du nombre de fonction ou la volonté de s’accorder à un grand nombre de situation comme xfce [il y a quand même un elementary tweak].

          Pour moi, c’est une volonté de réinventer la roue. Ce qui est ambitieux, surtout quand des projets comme KDE SC, Gnome ou encore Xfce sont présent depuis plusieurs années.

          Mais 4 ans en arrière, Elementary aurait été une révolution. Aujourd’hui, j’ai peur qu’il fasse flop, simplement, parce qu’il ne lui faut non pas rattraper les autres, mais démontrer qu’il se substitue avantageusement aux autres. Le verdict de ma compagne est infaillible. Elle n’a même pas voulu essayer tout en trouvant cela « bien ». J’oserais conclure : la forme ne remplace pas le fond. Il va falloir faire preuve de bien plus… Stabilité, versatilité, innovation…

          Un flop, peut-être pas, mais l’intérêt va aller en décroissant. Si le projet dépasse la 0.5, ce sera déjà beau.

          Je veux bien me fendre d’un conseil avisé pour les développeurs. Si vous voulez exister : ne perdez pas votre temps à refaire un lecteur de musique, mais faites une vrai calculette à ruban, un lecteur de pdf pratique, un utilitaire de recherche, intégrez les fonctions de screencast et de présentation (lettre à l’écran) pour pénétrez le monde de l’éducation (s’est fou Ubuntu a enfin fini par s’installer, de manière limitée, mais un peu partout, BU, lycée, salle info…), un lecteur – catalogueur de police, facilitez la gestion des thèmes, la gestion de la sauvegarde…

          Noise est un bon produit. Geary aussi. Mais faire un énième environnement basée sur des fondations aussi lourdes qu’une Ubuntu LTS est une erreur.

          Tout comme Cinnamon dont l’aura finira par décroître. Trop dépendant de la version de gnome shell fourni par Canonical, donc au minimum, une version de retard sur la version officielle en amont.

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