…C’était pas la joie. Activité principalement anglophone, 95% des jeux vidéos, quelle que soit la plateforme concernée, c’était en anglais et c’est ainsi que nombre de personnes de ma génération (la génération X) ont eu un premier contact avec l’anglais.
Un contact peu orthodoxe, mais un premier contact quand même. Dans un article récent, je parlais des efforts de Micro Application pour proposer une logithèque en français.
Cependant, la traduction était faite à la truelle et à la va-vite en se disant que les enfants – qui étaient les cibles primaires des dits jeux – ne les finiraient pas en mettant une difficulté monstrueuse.
Un peu à l’image des jeux espagnols sur l’Amstrad CPC. Qui a fini « Game Over » de Dynamic Software à l’époque ? Je dois dire que je n’ai jamais vu plus que la moitié de la première partie.
Bref, les éditeurs comptaient sur la dite difficulté pour se rassurer sur le fait que personne ou presque ne verrait la fin. Ce qui leur permettait de prendre quelques facilités avec la traduction.
Un exemple, c’est le jeu « Le voyageur du temps » sur le Commodore 64 publié par Radar Soft à l’origine avant d’être adapté pour le public francophone par Micro Application. On a droit à un « éclaire torche » au lieu d’un plus logique « allume torche »… Faut pas chercher à comprendre !
Mais le mieux est de voir la solution complète du jeu que j’avais traduit sur la fiche CASA en parlant de la solution anglophone. Et je peux vous dire que cela a été une longue et douloureuse épreuve, surtout quand la traduction française n’avait rien à voir ou presque avec la version anglaise.
Bon, depuis la loi Toubon de 1994, il faut proposer au minimum un manuel en français si le jeu ne ne peut pas l’être. Même Doom 2 avec une traduction française partielle… Si ça existe… La preuve en vidéo !
Bon des progrès ont été faits depuis les années 1980, mais vu le point de départ, ce n’était pas trop dur pour obtenir des améliorations.
En 1978 recevant le premier micro-ordinateur pour l’usine de Billancourt de Renault livré avec un Basic j’ai demandé au commercial si on pouvait l’avoir en Français. Réponse: vous n’y pensez pas, ça coûterait des millions de dollars ! Les nerfs m’ont pris : comme je n’avais pas les sources j’ai fait un dump du Basic en RAM, trouvé les mots clefs et messages d’erreurs, les ai traduits (en m’arrangeant pour que la listes traduites occupent exactement la même place en mémoire que les originelles) rechargé en mémoire et voilà. C’était l’époque bénie où on pouvait faire tenir 2 Basics dans 64K …
Salut Fred,
Période de « vaches maigres ». Le jeux vidéo restait encore très marginal. Au collège, nous étions très peu dans ma classe à posséder une console ou un ordinateur. C’était presque un secret honteux qui nous aurait définitivement grillé auprès des filles (enfin c’était mon sentiment), jusqu’à l’arrivée de la Game boy qui a vraiment répandu le jeu vidéo dans les cours de récré…
De mon souvenir les premières traductions étaient assez pourlingues (Chevaliers du Zodiaque sur nes et Landstalker sur megadrive). Et quand j’y repense, tous ces jeux nes et megadrive pas traduits m’ont sacrément fait progresser (et aimer) l’anglais.