Les distributions « immuables », une réinvention moderne des ROMs des ordinosaures ?

C’est en lisant un article du blog de Seb que m’est venu cette idée d’articles. En effet, il évoque rapidement la « mode » de faire des distributions « immuables », c’est à dire avec une base en lecture seule mise à jour plus ou moins régulièrement et une surcouche utilisateur avec des paquets classiques ou universels, voire des conteneurs.

C’est par exemple le cas de la Fedora Silverblue, qui n’installe que des paquets universels pour la logithèque de « haut niveau ».

OpenSuSE a aussi un projet dans le domaine, du nom de MicroOS.

Cette idée de proposer une base « fixée » et en lecture seule me fait penser à toutes les ROMs des ordinosaures, que ce soit le kickstart des Commodore Amiga, du kernal des ordinateurs Commodore 8 bits, ou simplement des ROMs systèmes des Apple II et IIgs, des ordinateurs Atari 8 bits, sans oublier le TOS des Atari ST/TT.

Bref, une époque où le système tenait dans quelques dizaines de kilo-octets et permettait de charger soit un interpréteur Basic soit une interface graphique comme le Workbench.

Évidemment, une distribution GNU/Linux immuable est plus complexe qu’une simple ROM. Mais je dois dire que cette comparaison n’est pas trop mauvaise. Du moins, j’espère ne pas m’être trompé dans la définition d’une distribution immuable.

Est-ce l’avenir des distributions GNU/Linux ? Je n’en sais rien et je préfère rester silencieux. Car il est bien connu que prévoir l’avenir, c’est difficile 🙂

6 réflexions sur « Les distributions « immuables », une réinvention moderne des ROMs des ordinosaures ? »

  1. C’est un peu plus subtil que ça, sinon les Linux « immutables » ne seraient rien d’autres que des LiveCD 🙂

    Les modifications sont possibles, mais pas à travers l’utilisation d’un gestionnaire de paquet. Cela s’approche plutôt d’un snapshot dont on ajouterai ou enlèverai des bouts. L’objectif est d’avoir quelque chose d’atomique (soit c’est en place, soit non, mais jamais à moitié) et reproductible (si tu déploie sur 400 machines tu dois avoir le même résultat, du moins au niveau binaire). Accessoirement, cela permet parfois le rollback. Par exemple si tu lui demande d’enlever Apache, il ne restera plus aucune trace, le système reviendra dans un état antérieur, c’est clean.

    Je ne sais pas si c’est l’avenir des distributions Linux car c’est quand même très spécialisé. C’est utilisé notamment pour les clusters Kubernetes. Red hat a Fedora Silverblue, mais pas seulement, ils font aussi Core OS utilisé pour leur offre Openshift.

    Il y a aussi NixOS qui vaut le coup d’œil, même si l’approche est un poil différente.

    1. J’ai volontairement simplifié, car j’avoue que c’est un concept qui est un peu difficile à saisir au premier abord.

      Pour rester avec la comparaison avec les ROMs, tu pouvais toujours les remplacer, comme ce fut le cas du KickStart sur Amiga où on pouvait mettre des ROMs plus récentes que celles fournies d’origine avec l’ordinateur.

      C’est à mon avis trop orienté technique pour être le futur des distributions GNU/Linux qui ont eu tendance à se « simplifier » au fil des années.

      Pour un usage ponctuel comme ceux que tu cites, cela a son intérêt. Mais sur des postes type bureautique, ce serait comme employer une bombe H pour écraser une fourmi.

  2. Par rapport au billet de Sébastien C : oui il y a une volonté de faire percer Silverblue mais je pense qu’ils seront attentifs au retour de la communauté un peu plus qu’il l’analyse. En effet on part bientôt sur les tests de dnf5 qui serait moins utile avec Silverblue (encore utile a priori pour les sous volumes / containers). Dnf5 est prévu pour Fedora 39 (mars 2024). De même dnfdragora nouvelle formule est en préparation alors qu’il ne sert à rien sur Silverblue (une nouvelle boutique de Gnome est en préparation)

    Par contre openSUSE a commencé sa marche forcée vers AL (atomique basé sur MicroOS + Yast), avec une communauté un peu fraîche on va dire (pas ou peu de retours sur les ML). La fin de Leap est mal vécue, pas simplement sur alionet. Tumbleweed devrait rester, soutenu par la communauté principalement. Les développeurs « centraux » d’openSUSE mettent en avant le manque de personnes pour tout développer et maintenir (Leap, Alp, Tumbleweed, MicroOS). Ce discours est peut être en partie soufflé par SUSE mais le fait est également réel (sources : les ML des développeurs)

    Ressenti perso : un mieux pour la stabilité (certes) mais aussi un appauvrissement sans doute avec un fonctionnement qui se rapprocherait d’androïd, avec cette séparation OS / logiciels…

  3. Orion, ce n’est pas que peu dire que la communauté (opensuse)est un peu fraîche, c’est le moins que l’on peut dire, c’est carrément la douche froide, ça se comprends, on a leap et tumbleweed, cette dernière est une rolling qui bouge vraiment beaucoup, souvent des semaines avec plus de 500 paquets, des fois c’est le double et plus, donc peu envisageable partout, notamment là où l’internet ne suit pas, ou sinon avec les surprises que ça engendre, on ne peut pas la donner pour tout le monde, il faut se mettre à l’entretien et c’est pas tout le monde qui le veut/peut.

    Leap marche fort, c’est la Debian du RPM, ça bouge pas c’est stable, parfait pour la mettre chez des parents qui veulent un truc fiable. Et bah ce truc disparaît pour quelque chose de totalement nouveau, qui parait complexe, de plus pas forcément utile à tout le monde sans parler de lourdeur avec les flatpack qui vont mettre hors jeux beaucoup de machines d’un certain age. C’est pas grave, les mécontents qui ne pourront pas aller sur tumbleweed, iront ailleurs, il en reste encore des distributions classiques donc c’est juste une perte d’utilisateurs et donc de mains possibles pour opensuse. Perso, j’ai même pas eu le courage de l’installer tellement que j’ai trouvé la doc complexe contrairement à silverblue où c’est déjà plus claire, pas plus simple mais plus claire.

    En ce qui concerne la main d’oeuvre pour opensuse, il en manque c’est sûr, c’est partout, en fait le soucis c’est qu’il n’y a pas 1000 personnes chez SUSE, mais vu que la grosse majeur partie viens de tumbleweed, que le dev se fait dans factory pour tomber dans tumbleweed pour ensuite aller dans leap, ce n’est pas un soucis. Qu’est ce que ça va changer pour SUSE de passer à microos/alp? Bah en faite pas grand chose, je pense même vu comment les personnes réagissent, que ceux faisant partie de la communauté n’iront rien faire pour ALP/Microos (du reste c’est déjà durs d’avoir un retour car personne s’intéresse à ça) et on continuera de faire pour tumbleweed en passant par factory. De mon coté, je ne ferais rien pour ALP si c’est en mon pouvoir et encore plus si ça me demande un changement dans ma façon de faire ou bien du travail en plus.

    Je reviens donc vers Nixos, le top c’est que il y a véritablement une vérité de distribution incassable, si notre config est validé, elle se construit et uniquement si elle est validé. A la moindre erreur, on nous préviens et surtout le build ne se fait pas. Mais le plus sensationnel pour moi, c’est la possibilité de tester des choses sans les installer, ou plutôt virtuellement et tout ça de façon transparente, à la fermeture de la session virtuelle, ça enlèvera toute trace.

    L’autre chose c’est de tester comme ça des choses et de pouvoir les desinstaller comme si on avait jamais rien installer. Par exemple je suis sous plasma, j’ai envie de passer à Gnome, je commente la ligne pour plasma et je rajoute/décommente une ligne gnome, au redémarrage je serais sous gnome sans aucune trace de plasma, comme si jamais il n’avait été installé. J’en ai marre de gnome, je veux xfce, bah pareil, … Et puis après avoir tout testé, je trouve que plasma m’allait bien mieux, soit je fais le changement dans le fichier de conf, soit au grub je démarre sur la ligne qui va bien…

    Alors oui, ça rajoute une complexité car ça change totalement de notre façon de faire ou de nos habitudes, déjà pas de racine compatible LSB, donc c’est perturbant, pas de fichiers de confs comme on sous-entends habituellement, du reste pour moi c’est encore le soucis que j’ai, c’est que je n’ai pas bien compris comment mettre en place un service et sa configuration, j’ai pas fouillé, donc c’est ma faute.
    La prochaine chose que je dois faire c’est de mettre en place ça (nixos) chez mes parents, à la place de leap.

    Voila, en ce qui concerne le billet, il doit avoir trois suites mais le temps me manque un peu…

  4. Il y a effectivement très peu de retour sur MicroOS, ALP ou encore Silverblue, d’où ma prudence langagière. Les retours existants font part d’une lourdeur absolue pour les deux premières citées. A voir si l’atomique n’est pas seulement adapté pour des déploiements dans des grandes entreprises, groupes. Concernant l’exemple de la stabilité (le sous volume « containarisé » plante pas la /) je ne vois pas trop l’intérêt car F37 (et moins) est très stable… Comme c’était le cas pour Leap selon une utilisation plus brève en VM. Certains en auront sans doute besoin.

    Je ne pense pas qu’elles remplacent les distros classiques : Silverblue est là depuis 4 ans et cela ne prend pas plus que ça. Pour un utilisateur individuel en tout cas, et même pour la plupart des quelques professionnels qui l’utilisent.

    J’ai testé plusieurs distro (pour des besoins d’instal récemment). Ce que j’en retiens de manière lapidaire : LMDE très bien pour les particuliers (peu de mise à jour, très claire, très bon alliage Debian / LM… à mon avis). Endeavour OS pour la stimulation, la recherche des paquets AUR (me concernant). Fedora, je n’aurais pas dû en bouger pour le travail (mais j’ai gardé une install sur un autre ordi) au lieu de partir sur Tumbleweed, intéressante pour certains aspects (Yast, intégration de KDE, snapper…) mais effectivement trop de mises à jour. Je me sers de Yast en plus, c’est tout.

    Le noyau Linux progresse, certains bureaux sont plus rapides (KDE), meilleur utilisation des ressources néanmoins, à part cela, j’ai l’impression que beaucoup de choses bougent (multiplication des distros) pour que rien ne change. Je comprends bien NIXos, je testerai sans doute dans quelques mois, pour l’instant je vais sans doute arrêter Tumbleweed pour retravailler sur Fedora… Qui, contrairement à openSUSE (actuellement) tient compte des retours et établit une feuille de route en fonction du bon sens, d’une logique et des retours (ex : dnf5, mod de dnfdragora, modif aussi d’anaconda sans doute sous la pression du modèle calamarès)

    Au moins, les distro atomiques permettent un changement (relatif ?) de paradigme par rapport à de trop nombreuses distro copycats qui n’apportent rien de nouveau (hors Nixos qui semble avoir une raison d’être réelle ?). Hormis la sécurité et l’amélioration des ressources, peut-être devrions nous plus nous soucier de l’applicatif et des logiciels ?

Les commentaires sont fermés.