Il faut le dire, depuis plusieurs semaines, l’actualité linuxienne était d’une platitude et d’un manque d’intérêt proche de celui de l’intrigue du 10000e épisode du soap opera « Les Feux de l’Amour » (épisode diffusé le 27 septembre 2012, la série ayant été lancée le 26 mars 1973 et toujours en tournage au moment où j’écris cet article, soit 44 ans plus tard).
Bref, vous voyez un peu l’ambiance… 🙂
Vous connaissez le proverbe : « Il faut se méfier de l’eau qui dort » ? La semaine qui vient de s’écouler vient de le prouver. Depuis le lundi 22 mai 2017, il y a eu trois annonces qui m’ont fait comprendre que les affaires recommençaient.
Commençons par la descendante de la distribution du célèbre magicien de comics, j’ai nommé la Mageia. Après des péripéties sur lesquelles je ne reviendrai pas, l’équipe a fini par accoucher de la release candidate de sa version 6… Comme je l’avais précisé dans mon billet du jeudi de l’Ascension, il venait de geler en Enfer. Depuis, les notes de publication sont disponibles en français.
Tant mieux pour elle, mais je dois préciser ceci : vu qu’elle n’est à la base d’aucune dérivée, quand elle disparaitra – car aucune distribution n’est éternelle – l’impact sera limité. Il y aura bien entendu les personnes qui l’utilisent qui se retrouveront le bec dans l’eau.
Il faut savoir connaître les limites de son influence. Bien sûr, cela me ferait mal de voir disparaître une distribution historique dont les origines remontent à 1998… Mais comme disait Georges Clemenceau : « Les cimetières sont pleins de gens irremplaçables, qui ont tous été remplacés. »
La disparition de la Debian GNU/Linux ou encore de la Red Hat sera quand même plus douloureuse quand elle arrivera, non ?
Nous arrivons donc à la sortie de la Devuan GNU+Linux 1.0. Oui, le fork technico-rageux de la Debian GNU/Linux est enfin disponible dans sa première version stable. Faire un fork pour un des éléments les moins visibles d’un système d’exploitation avec le noyau lui-même, pourquoi pas…
Donc, la Devuan GNU+Linux 1.0 est sortie. Developpée depuis novembre 2014 (soit 2 ans et demi), elle pointe enfin le bout de son nez.
Pour compenser la sortie plus que tardive du projet, le projet annonce que ce sera une version LTS. Pourquoi pas ? Mais je pense qu’annoncer la sortie d’une première version finale à quelques semaines ou quelques mois de la sortie de la version majeure suivante de sa source, c’est un brin tardif.
Je comprends que des personnes par idéologie conchient systemd jusqu’à la quinzième génération de sa descendance. Chacun ses plaisirs après tout. « Peu importe que le chat soit blanc ou noir. Tant qu’il attrappe les souris, c’est un bon chat. » (Deng Xiao Ping)
Une phrase m’a fait tiquer dans l’annonce du projet Devuan.
[…]Our team will participate in providing patches, security updates, and release upgrades beyond the planned lifespan of Debian Jessie.[…]
Traduction rapide ?
[…]Notre équipe participera à la fourniture de correctifs, aux mises à jour de sécurité et à la mise à jour des mises à jour au-delà de la durée prévue de Debian Jessie.[…]
Il est vrai que sortir un fork pour uniquement remplacer le système d’initialisation et mettre deux ans à le faire, ça laisse dubitatif sur la taille de l’équipe de développement et sa disponibilité. Je ne demande qu’à y croire, mais je suis comme l’apôtre Thomas, je ne crois que ce que je vois.
Ce qui m’amène au dernier point, en relation avec l’annonce de la Devuan Jessie. Debian GNU/Linux, l’honorable ancêtre née en 1993, vient d’annoncer qu’une date de sortie prévisionnelle pour la Debian GNU/Linux 9 (alias Stretch) est prévue pour… le 17 juin 2017 !
Pour résumer l’annonce de l’équipe Debian :
- 3 juin 2017, dernière limite : les bugs restants marqués comme bloquants seront ignorés ou enlevés de la liste.
- 9 juin 2017 : la branche testing de Debian est gelé, et les correctifs ne passeront qu’au compte goutte.
Je sais très bien que les utilisateurs de Debian GNU/Linux ne sont pas des morfales qui se jettent sur la nouvelle version majeure stable dès sa sortie, et qu’attendre la sortie de la version x.1 est une bonne idée.
Cependant, cette annonce donne un sacré coup de pied dans les roustons du projet Devuan… Donc, en gros, la Devuan aura été à jour sur le plan de la version dite « stable » durant… moins d’un mois !
Autant dire que l’annonce de la deuxième bêta de la DFLinux « 2 » par Arpinux et sa fine équipe interpelle de plus en plus ma curiosité 🙂
J’attends donc de voir ce que la semaine du 29 mai 2017 va nous envoyer dans la tronche 🙂
Salut Frédéric 🙂
« La disparition de la Debian GNU/Linux ou encore de la Red Hat sera quand même plus douloureuse quand elle arrivera, non ? »
Ou celle de… Arch Linux ! 😉
De toutes les distributions mères par définition. Mais j’ai cité parmi les historiques encore en vie 🙂
alors Devian n’ira pas plus loin que 15eme ,
pour Mageia avoir sur l’année ce qu’il adviendra
par contre à suivre Ubuntu prends le bouillon , il est en deçà de 50% des chiffres de l’année dernière
j’ajouterai FreeBSD qui devait aussi évoluer sur les outils de version source , et cela n’a pas été facile , j’ai l’impression qu’il y a une meilleure évolution en ce moment avec la dragonfly
arf j’aussi oublié ce point :
Devuan continue dans la serie a proposer des iso pour DVD a 4Go
mais pas de version USB à 4Go ou alors
la version mini Net 227 Mo ou live a 870Mo ….
Debian a bien annoncé revoir sur ce point la manière de distribuer leur images iso non ?
Ce sont des images ISO hybrides, non ? Elles devraient fonctionner tout aussi bien sur des supports optiques que sur des clés USB… Du moins en théorie 😀
Si tu parles du classement de curiosité de Distrowatch, jette un oeil sur les statistiques hebdomadaires, c’est parfois poilant 😀
Je sais. Je te taquinais ! 😉
Référence : https://blog.fredericbezies-ep.fr/?p=16145
Je sais très bien que la distribution que j’utilise avec plaisir depuis fin 2008-début 2009 ne sera pas éternelle. Alors, j’en profite 😀
Gentoo alors… à moins que ce projet meure aussi un jour (ce qui n’est pas non plus à exclure). Hier, j’ai débuté une ré-installation 100 % Mate/openrc de ma machine (vieux portable doté d’un Core 2 Duo) pour me faire la main. Là j’ai presque fini. Tout fonctionne (son, ethernet, …) Firefox Mozilla est en train de se compiler… pendant ce temps, j’écoute Mono ! 😉
et moi qui croyais avoir l’été tranquille pour peaufiner le DFLinux-Stretch … Debian va me prendre de vitesse pour une fois lol
Tu peux tout autant attendre la révision .1 de la Stretch, non ? 😀
Mandriva (au départ Mandrake) était, je crois me rappeler, bati sur une base redhat. Utilisée pour ma part de 1999 à 2004, ensuite beaucoup, voire trop, d’instabilité. La version 8.2 restera pour moi la plus aboutie.
La seule que j’ai utilisé en dur, c’était la 9.1, de mémoire. Et oui, la 5.1 était une Red Hat Linux 5.0 avec KDE 1.0.x rajouté dessus.
alors pour le cas iso des FreeBSD , la réponse est non cela ne marche pas sur une clé USB ,
car il impose iso9660 et il s’arrête si c’est mis sur clé USB ,
la version minimal install NET c’est assez spécial en FreeBSD
c’est True-Os qui va dépasser FreeBSD , l’interface est multilangue et au moins ils savent installer un BSD , cad pas de post-install au système , c’est pas le cas de l’installeur standard BSD qui n’a pas évolué sur ce point kuniyoshi
je regrette que dans l’immédiat GhostBSD n’est pas réussi à intégrer le ZFS en installation , c’est bien dommage.
On verra si TrueOS dépasse ce qui lui sert de fondement technique…
FreeBSD propose des « images » pour les clefs USB, il suffit de prendre la version …-memstick.img et de suivre le processus décrit dans le HandBook, https://www.freebsd.org/doc/handbook/bsdinstall-pre.html
L’installateur a été ré-écrit, avant il s’appelait sysinstall et maintenant on utilise uniquement bsdinstall (il est bien plus complet, il gère les jails, ZFS, etc. Il est appararu avec la version 9.0).
« Faire un fork pour un des éléments les moins visibles d’un système d’exploitation avec le noyau lui-même, pourquoi pas… »
Je t’apprends certainement rien, parce que tu as bien plus la tête dans le guidon que moi sur le sujet, mais le gros des reproches faits à systemd semble ne pas porter sur la partie « init » en elle-même, mais plutôt sur toute la partie « gestion des services et des périphériques » (car il a englobé udev) ; ce qui a obligé à réécrire tous les scripts d’administration système qui touchaient aux daemons, en plus de sa compatibilité Linux uniquement (donc, pas utilisable avec des BSD ou autres OS de type Unix). Déjà, dans ce contexte, c’est un changement plus visible que dans celui que nous partageons en tant que simples utilisateurs desktop, où effectivement, tout ça n’a que très peu d’importance (je m’amuse pas à jouer avec les services, si ce n’est relancer xfluxd à la main, car ce dernier ne veut pas s’activer de lui-même quand j’ouvre ma session pour la deuxième fois ou plus depuis le dernier démarrage de l’ordinateur ; il est pourtant bien réglé sur « enabled »…).
Après, c’est comme pour Windows : une bonne partie des anti-systemd semblent en être restés à l’époque des premières versions qui étaient sûrement moins stables que maintenant, quand ce ne sont pas juste des gens qui râlent car leur seul plaisir dans la vie est de râler sur tout ce qui existe…
Pour la compatibilité entre les divers unices, je pense que c’est un voeu pieux depuis la naissance de l’unix historique 🙂
Pour les services, et en dehors de ton cas précis, une fois que tu as configuré ton installation, en dehors d’un service qui peut se montrer récalcitrant, tu n’y touches plus 🙂
Qu’un fork se soit développé en proposant uniquement un seul système d’init, l’histoire et ancestral sysVinit tout en promouvant la liberté pour l’init (qui se résume pour le fork en question à sysVinit et rien d’autre), ça fait un peu court.
Un choix imposé n’est pas un choix. Que le fork ait proposé une version avec OpenRC et j’aurai moins eu la dent dure. Mais on sent que le fork en question qui noie le poisson de son obsolescence à court terme en disant « mais on sera une LTS » a été fait uniquement par rage et volonté de chier dans les bottes de Debian. Et tout les beaux discours qui seront proposés ne changeront rien à cet état de fait.
Les « c’était mieux avant » ?
Désolé de ne pas avoir répondu plus tôt à ce commentaire. Je n’avais pas répondu, car il n’y avait pas grand chose à rajouter. Il y aura toujours des personnes pour se plaindre dès que des nouvelles technologies sont développées pour remplacer et parfois améliorer l’existant.
J’ai déjà dit plusieurs fois que tout ce qui était init et la guerre en relation avec, c’était au final, de la branlette pour asociaux technophiles, dans des termes plus châtiés, je te le concède.
Il y aura toujours des personnes pour dire « c’était mieux avant ». Non, les souvenirs donnent la fausse image d’une meilleure période. Elle était juste différente.
@olivier
bonsoir , je le répète ,concernant FreeBSD nous avons des images iso:
– pour les DVD
– pour les clés USB
ces dernières sont minimaliste , alors que l’on peut aisément de nos jours copier sur un support USB.
j’ai essayé avec une copie DVD sur clé USB , on a une magnifique erreur iso9660.
donc , la encore les choses se réduisent à des éléments minimalistes en terme d’installation proposé par FreeBSD , dans ce domaine les autres installateurs font très bien leur boulot à côté.
en terme minimaliste , j’ai eu aussi le clavier Fr ( un logitech K120 ) non reconnu par la version minimaliste.
comme la première chose est de franciser et corriger le problème du mot de passe pour son encodage , c’est rapidement terminé sans pouvoir se loguer ensuite.
ce type d’installation n’a plus lieu d’être , et les leçons qu’Apple a adressé en la matière ( rappel ils sont parti à la base avec un freeBSD) ne sont pas à ce jour comprises.
il y a très peu de bon guide détaillé sur le net qui permette d’aller au bout de l’installation avec rapidement une interface GUI , cela ne me surprends pas que FreeBSD reste à ce point à l’écart en terme d’installeur , d’autres distributions font bien mieux dans ce domaine.
dommage pour PC-BSD qui a préféré s’orienter vers les serveurs True-Os , il y avait au moins un installeur correct.
Bonsoir 🙂
En fait, je ne comprends pas ton souci avec FreeBSD.
(1) J’ai déjà installé un système FreeBSD depuis une clef USB. Pour ce faire, comme le mentionne Olivier, il faut l’image au format img.
(2) Comme pour mes installations Debian, j’ai choisi la version minimale de l’image (type « net-install »). Effectivement, elle nécessite donc une connexion vers Internet. Et alors ? Et bien cela fait le travail (comme le pendant pour Debian). J’ai donc pu installer un système FreeBSD de base… oui de base… effectivement ! Ensuite, tu redémarres et tu finis l’installation (à la main) de ton système selon tes objectifs (installations de logiciels tierce partie via pkg et configurations éventuels de ceux-ci).
Voilà j’utilise au quotidien un beau système FreeBSD 11.0-RELEASE/amd64/ZFS/Mate ! 😉
Les images iso DVD ou CD sont faites pour ce type de média, tu ne peux pas les copier telle quelle sur une clef USB (elles ne sont pas construites comme pour une distribution Linux). Ceci est valable quelques soit les BSD.
Je n’ai jamais eu de problème au niveau des claviers que ce soit en PS/2 ou USB.
Apple n’a pas de leçon à donner, chaque système à son cœur de cible. Je te conseille de lire les comptes rendus https://www.freebsd.org/news/status/ qui sont faits chaque trimestre (c’est au bon vouloir des développeurs de communiquer sur son travail), pour te donner une idée de l’évolution à l’intérieur de l’écosystème FreeBSD.
Si tu trouves que l’installateur de FreeBSD est austère, n’essaye pas OpenBSD.
TrueOS ne se tourne pas vers les serveurs, bien au contraire. Il part dans une autre direction que celle de FreeBSD (personnellement je trouve leur travail pas très « propre »).
Salut Olivier 🙂
« Si tu trouves que l’installateur de FreeBSD est austère, n’essaye pas OpenBSD. »
Pour ma part, l’installateur d’OpenBSD n’est pas austère… il est juste différent de celui de FreeBSD. Ces deux systèmes sont différents. Ces deux systèmes ont deux « philosophies » différentes. Ces deux systèmes ont un mode de développement différent. (De fait les développeurs d’OpenBSD sont moins nombreux que ceux de FreeBSD.) Ces deux systèmes ont des objectifs différents. Bref, l’installateur d’OpenBSD fait aussi le travail… à sa façon ! 😉
Je connais très bien OpenBSD, je faisais juste une remarque à Stéphane, pour qui, l’installateur de FreeBSD est « dépassé ». Sur celui de FreeBSD on a un menu.
Salut 🙂
« Je connais très bien OpenBSD, je faisais juste une remarque à Stéphane, pour qui, l’installateur de FreeBSD est « dépassé ». »
Je sais bien. En fait je n’ai toujours pas compris le problème de Stéphane. Si il désire une version à la Ubuntu de FreeBSD, il devrait plutôt choisir GhostBSD et on en parle plus ! 🙂
« Sur celui de FreeBSD on a un menu. »
Menu ou pas menu, je ne qualifierai pas l’installateur d’OpenBSD d’austère mais plutôt KISS (et moins lourd). L’installation de Arch Linux ou de Gentoo Linux est austère et spartiate en comparaison. Enfin chacun son point de vue ! 😉
Question : Avec la version actuelle de l’installateur de FreeBSD, peut-on faire un break pour accomplir une tâche annexe (sur le disque ou autre) puis revenir à l’installation du système ? J’avais déjà effectué cette manipulation du temps de la version 9 de FreeBSD (de mémoire) pour chiffrer le disque avant l’installation. Mais est-ce possible avec la nouvelle version de l’installateur de FreeBSD ? (je n’ai pas essayé puisque la possibilité de chiffrer le disque est offerte désormais dans l’installateur du projet FreeBSD.) A priori, je dirais que c’est le cas. Peux-tu confirmer ? Sinon, c’est typiquement ce que je fais, lorsque j’effectue une installation chiffrée d’un système OpenBSD.
Je pense que c’est possible, je ne l’ai jamais fait.
Salut Olivier 🙂
Ok. Merci de ta réponse. A priori, je pense que c’est possible. À l’occasion, j’essaierai. 😉