Ça fait une petite éternité que je n’ai pas réactivé mon jeu geek préféré. Prendre OpenBSD et essayer de voir ce qu’il donne au niveau bureautique pure et dure. Cela remonte à OpenBSD 5.6 en novembre 2014…
La sortie d’OpenBSD 6.0 en ce premier septembre 2016 est l’occasion rêvée de m’y remettre.
J’ai donc récupéré l’image ISO depuis le dépot principal francophone. ISO énorme, comme vous pouvez le voir ci-après :
[fred@fredo-arch ISO à tester]$ wget -c http://ftp.fr.openbsd.org/pub/OpenBSD/6.0/amd64/install60.iso
–2016-09-01 16:01:28– http://ftp.fr.openbsd.org/pub/OpenBSD/6.0/amd64/install60.iso
Résolution de ftp.fr.openbsd.org (ftp.fr.openbsd.org)… 145.238.209.46
Connexion à ftp.fr.openbsd.org (ftp.fr.openbsd.org)|145.238.209.46|:80… connecté.
requête HTTP transmise, en attente de la réponse… 200 OK
Taille : 237467648 (226M) [application/octet-stream]
Sauvegarde en : « install60.iso »install60.iso 100%[===================>] 226,47M 2,92MB/s in 81s
2016-09-01 16:02:50 (2,78 MB/s) — « install60.iso » sauvegardé [237467648/237467648]
Pour rester dans les clous, je vais prendre comme base – surtout au niveau de la mise en place des mises à jour – le tutoriel proposé par Thuban :
J’ai donc fait chauffé mon ami VirtualBox pour lui créer un environnement confortable. Prenez une tasse de votre breuvage non alcoolisé préféré. Je vais prendre Xfce comme environnement de bureau, comme en novembre 2014. Pour la gestion de l’USB, sans trop m’avancer, je pense que c’est un bug entre OpenBSD et VirtualBox pour sa prise en compte 🙁
L’installateur bien qu’en anglais est très simple d’accès. La saisie du clavier :
La création d’un compte utilisateur :
Le choix du fuseau horaire et le partitionnement :
Le choix des paquets à installer (tout par défaut)
En 10 minutes, la base est installée.
Le plus laxatif arrive, l’application des correctifs après le premier démarrage. Ici, le tutoriel de Thuban m’a bien aidé 🙂
Au moment où je rédige cet article, 4 correctifs ont été rendus disponibles. Pour gagner du temps, j’ai décidé de récupérer directement le code source mis à jour 😉
Donc, après m’être connecté en root, j’ai rentré le commande suivante :
cd /usr
cvs -qd anoncvs@anoncvs.fr.openbsd.org:/cvs get -rOPENBSD_6_0 -P src
cvs -qd anoncvs@anoncvs.fr.openbsd.org:/cvs get -rOPENBSD_6_0 -P ports
La récupération de l’ensemble des codes sources a pris une bonne demi-heure.
J’ai commencé par recompiler le noyau. Merci Thuban pour les commandes simplifiées.
cd /usr/src/sys/arch/$(uname -m)/conf
config GENERIC
cd /usr/src/sys/arch/$(uname -m)/compile/GENERIC
make clean && make
make install
Quel bonheur de recompiler le noyau d’OpenBSD 🙂
J’ai ensuite bêtement recopié les recommandations du deuxième correctif, puis celle des correctifs 3 pour relayd et 4 pour smtpd. Une fois tout à jour, j’ai fait redémarrer la machine virtuelle.
Maintenant, on passe à la partie un peu plus simple. L’ajout de Xfce et des outils utilisateurs 🙂
Après le démarrage avec un noyau fraichement compilé et encore une fois connecté en root, j’ai entré ceci pour prendre le dépot secondaire français qui est un brin plus véloce 🙂
echo 'PKG_PATH=ftp://ftp2.fr.openbsd.org/pub/OpenBSD/6.0/packages/amd64/' >> .profile
echo 'export PKG_PATH' >> .profile
Après un duo déconnexion et reconnexion, j’ai installé quelques outils pour me simplifier la tâche :
pkg_add -v zip unzip p7zip xz nano wget
Une fois nano installé, j’en ai profité pour faire comprendre à OpenBSD que je veux l’OS en français. Il m’a suffit de modifier les fichiers .profile de root et de mon compte utilisateur en rajoutant :
LANG=fr_FR.UTF-8
MM_CHARSET=UTF-8
LC_ALL=fr_FR.UTF-8
LC_COLLATE=POSIX
export LANG MM_CHARSET LC_ALL LC_COLLATE
Deuxième couche de logiciels ? Les greffons gstreamer, cups, Mozilla Firefox en version long terme, libreoffice avec sa traduction cups et de quoi avoir les répertoires utilisateurs 🙂
pkg_add -v gstreamer1-plugins-good gstreamer1-plugins-bad gstreamer1-plugins-ugly cups libreoffice-i18n-fr firefox-esr-i18n-fr xdg-user-dirs
J’aurais bien rajouté par acquis de conscience l’outil toad comme indiqué dans cette page parlant d’OpenBSD et Gnome 3, mais celui-ci est marqué comme cassé quand j’écris cet article.
Pour respecter les bonnes manières, j’ai utilisé la commande rcctl pour activer les daemons nécessaires :
rcctl set messagebus status on
rcctl set avahi_daemon status on
rcctl set cupsd status on
rcctl set ntpd status on
J’ai terminé avec l’ajout de Xfce et de quelques outils.
pkg_add -v xfce xfce-extras quodlibet thunderbird-i18n-fr vlc gimp slim
Pour que le démarrage en mode graphique soit fonctionnel, il faut créer le fichier .xinitrc suivant dans le répertoire utilisateur :
exec ck-launch-session startxfce
Un petit startx
plus tard, l’écran d’accueil de Xfce s’affiche.
Il ne m’a plus resté qu’à demander le démarrage automatique de slim :
rcctl set slim status on
L’installation est un peu longue, mais j’ai enfin pu faire chauffer mon logiciel d’enregistrement de vidéo pour montrer OpenBSD 6.0 « bureautisé » en action.
Les progrès accomplis depuis la version 5.6 sont énormes. C’est vrai que l’installation n’est pas à la portée de monsieur ou madame lambda, mais on s’approche de l’OS bureautique sécurisé idéal. Dommage que toad soit cassé. Cela aurait donné un petit côté dynamique à l’OS au fugu. Je pense que le son saccadé diffusé dans OpenBSD doit être lié au circuit son que j’ai attribué à l’OS.
Évidemment, il y a encore pas mal de manque et on reste loin de la facilité d’utilisation d’une distribution GNU/Linux. Ce vieux rêve que j’avais fait il y a près de 9 ans avec OpenBSD 4.0 commence à prendre forme. Joie !
Pour ceux qui ont des questions à propos d’OpenBSD, Thuban a ouvert un site internet francophone dédié à l’entraide :
http://obsd4a.net/
Il y a à disposition un wiki, un forum, un blog et… une iso simplifiée ! Je n’ai pas encore testé et cela n’est pas encore basé sur OpenBSD 6 je pense, mais ça a le mérite d’exister. 🙂
J’aurais dû le rajouter dans l’intro de l’article. Mea culpa !
quelle(s) différence(s) entre OpenBSD et FreeBSD qui sortent partiquement ensemble une nouvelle mouture ?
FreeBSD est plutôt orienté « utilisateurs », OpenBSD, qui est un fork de NetBSD, est plus orienté serveur et sécurité.
Quel bsd est le plus simple actuellement ?
GhostBSD qui est basé sur FreeBSD. C’est le plus abordable de tous. http://www.ghostbsd.org/
Au fait, pour éviter de se taper toute la compil’, l’outil openup de m:tier est là pour ça 🙂
Même pas eu le temps de faire un article avec la rentrée. Merci fred 🙂
En vrac :
– Son saccadé? étonnant, le son est une des choses souvent meilleurs sous OBSD que linux. À vérifier donc, y a un truc 🙂
– toad n’est plus dans la 6.0 en effet. Il y a certainement une alternative que je n’ai pas encore trouvée. Au pire, c’est plus sécurisé ainsi, mais chiant pour une utilisation bureau (quoi que ça se monte vite à la main 😉
doas mount /dev/sd1i /mnt
Et sinon de rien, c’est tiré de la FAQ. 🙂
Pour le son, je penche pour le circuit son émulé. Pour toad, c’est dommage, il était bien pratique. Enfin, vu le peu de mise à jour correctrices à appliquer, une compilation du noyau, une de smtpd et l’autre de relayd, ça m’a demandé que 20 minutes à tout casser.
Corrections messeigneurs … ce n’est pas toad qui est cassé, c’est la fonctionnalité du noyau usermount qui a été désactivée, plutôt carrément supprimée, relativement à des problèmes de sécurité. Résultat, toad ne fonctionne plus !
Et, c’est pareil pour toute autre technique qui avait le même but …
Security improvements:
(…)
Remove support for the usermount option.
Rien n’est dit qu’elle sera à nouveau activée, et encore moins projetée ! 🙁
Faut avouer que c’était vraiment pratique …
Ce qui revient finalement au même. J’aurais presque envie de citer Manon Roland, mais ce serait un peu excessif 😀
Je viens de remarquer dans l’annonce de sortie que OpenBSD 6 était compatible ARMv7 !
Ce qui veut dire que, normalement, OpenBSD peut enfin être installé sur un Raspberry Pi !
Ce qui signifie que je vais pouvoir m’auto-héberger sous OpenBSD sans racheter de matos ! À moi la lecture du bouquin de Thuban ! 😀
Faudra vérifier que le RPI2 ou 3 soit complètement supporté 🙂
Oui après le processeur n’est pas le seul élément et il faut effectivement les autres pilotes… Mais c’est déjà un début. 🙂
C’esr raté pour le RPi… 🙁
http://www.silicon.fr/openbsd-60-linux-arm-156502.html
« Le nombre de puces ARM reconnues demeure toutefois faible : Allwinner A10/A20, NXP/Freescale i.MX6, TI OMAP3/4. »
Ce n’est que partie remise !
Ça m’aurait surpris pour le RPi. Puisqu’il nécessite des blobs pas libres du tout, OBSD n’en veut pas.
https://yeuxdelibad.net/Blog/?mode=links&id=20160603183607
Ah oui effectivement le RPi n’est pas prêt d’être supporté. Et j’avais zappé la partie « liens » de blogotext; faut que j’y aille plus souvent. 🙂
Oh, précision, le son marche bien hein 😉 J’ai vu toute ta vidéo sous OBSD.
Sinon, pour l’imprimante, les modèles supportés sont les mêmes que sous linux, puisque c’est CUPS et foomatic qui gère ça 😉
« goodbye », c’est aussi pink floyd 😉 Soit « Goodbye blue sky » ou « goodbye cruel world » je suppose.
Autant pour moi. Pas super fan de « The Wall ». Je préfère les Floyd jusqu’à Animals.
Salut !
(1) Pour le son, pas de souci chez moi sur une machine physique (PC portable Lenovo). C’est donc étonnant ce que tu as vécu Frédéric. Ceci étant, comme l’a souligné Thuban, le son fonctionne… mal peut-être, mais il fonctionne ! 😉
(2) En fait, je suis en double démarrage Debian 8 stable/OpenBSD -current (avec une installation chiffrée pour ce dernier) sur ce portable. Je peux donc comparer ses deux OS. En utilisation bureautique basique et générale, je ne vois pas de différence entre les deux OS (mis à part, il est vrai, le montage automatique des supports USB que je monte à la main et des logiciels plus récents sous OBSD -current… ce qui semble logique !!!). Par contre, pour des outils plus spécifiques, j’ai besoin de mon bon vieux système Debian : Scratch pour l’algortihmique, TexLive (plus complet sur Debian que sur OpenBSD mais il faudrait que je reteste cet aspect), utilisation de wine pour installer certain logiciels construits pour Windows (comme le client Pronote). Mais globalement, je suis de ton avis Frédéric, et mes deux camarades PengouinPdt et Thuban ne me contrediront pas je pense, OpenBSD est accessible pour un linuxien motivé voire même pour un windowsien TRÈS motivé. Les mises à jour sont « spéciales » et dépendent du système OpenBSD installé : version « -release » (celle que tu as testé pour l’installation du moins), version « -stable » (il s’agit de la version « -release » avec des mises à jour en préservant les fonctionnalités de « -release » -> avec tes mises à jour tu es passé en version « -stable » dans ton test) ou -current (version testing d’OpenBSD -> celle que j’utilise sur mon Desktop). Thuban tente (par le biais de son livre et de ses sites) le projet « fou » de démocratiser cet OS (serveur, bureau)… et je pense qu’il s’agit d’une bonne idée. Un peu « folle » mais bonne ! 😉 Pour ma part, il le sait, je le suis dans sa démarche et cette aventure.
@+
T’es sûr de ton coup pour texlive? Vérifie que tu as bien installé la suite complète 😉
Quel package te manque pour LaTeX?
@ Thuban : En fait, je ne sais plus trop. J’ai testé il y a de cela presque un mois. Je n’ai pas testé depuis mais il y avait une erreur sur un package que j’utilise avec tabular et tabularx pour scinder une « case » avec une diagonale. Là je n’ai pas le temps mais je regarderai TexLive (version plus récente que celle de Debian stable il me semble) de plus près sur OpenBSD.
@ Frédéric, Thuban, PengouinPdt : Pourquoi avoir appliqué les patch après la mise à jour du système OpenBSD -release vers OpenBSD -stable (en recompilant le couple noyau/base) ? Si Frédéric a téléchargé les sources les plus récents, les patchs étaient déjà inclus dans celles-ci. Donc, je pense qu’appliquer les patch était inutile ?
Qu’en pensez-vous ?
@ Frédéric : As-tu mis à jour les logiciels tierce partie après avoir mis à jour le couple noyau/base ? Parce que, le cas échéant, ce n’est pas si évident que cela en fait. (On peut passer par les dépôts de M:tier comme l’a mentionné Thuban.) Pour ma part, même si j’ai parfois perdu des fonctionnalités que j’ai récupéré par la suite (ex récent : LibreOffice), la version rolling release d’OpenBSD (-current) est plus adaptée pour du Desktop. De plus, avec l’outil « snaps », il est assez facile de mettre à jour l’ensemble du système OpenBSD -current (base/noyau/logiciels tierce partie).
http://galusik.xyz/snaps-jouer-avec-les-snapshots-current-openbsd/
Nous en parlions ici :
http://obsd4a.net/qa/index.php?qa=537&qa_1=comment-maintenir-son-systeme-a-jour-en-version-stable
Pour information, je viens d’installer la version full de TexLive d’OpenBSd -current. Tout fonctionne comme sur Debian. Je parviens à compiler mes documents en écoutant… un p’tit peu de musique ! 😉 (La dernière fois que j’avais essayé, soit je n’avais pas fait attention soit je n’avais pas installé le bon paquet.)
les BSD savent-elles accéder aux partitions linux ?
@lux: Rohhh, la question ! Non, elles en sont incapables ! :p
Tu aimes ma réponse ? Bien-sûr que non, tu ne l’aimes pas … bon, trêve de plaisanterie …
Oui, OpenBSD accède aux partitions :
– ext2, ext3 en lecture/écriture
– ext4 en lecture
Il faut les monter avec les bonnes options, ni plus ni moins. 😉
Perso : je ne comprends pas la raison pour laquelle OBSD n’est pas capable d’écrire sur ext4fs, mais bon, soit …
merci PengouinPdt,
j’ai essayé ghostBSD et il ne voyait pas les partions de mon disque dur externe branché sur ma tour en usb
Étrange. Je gère aussi un système FreeBSD 10.3-release Desktop (en parallèle de Debian et d’OpenBSD –> je collectionne les OS de qualité. Chacun son truc ! ;-)) que je n’ai pas utilisé depuis 6 mois au moins mais je suis certain d’avoir déjà monté (montage automatique contrairement à l’actuelle OpenBSD 6.0-release) des clefs USB formatées en « ext3 ». (Pas en « ext4 » effectivement mais en « ext2/ext3 » c’est bel et bien le cas !) Quelle est la version de ton système ghostBSD ?
NB : J’ai mis à jour récemment ce système FreeBSD 10.3-release avec un « freebsd-install fetch install » pour le couple noyau/base suivi d’un (après un reboot) « pkg update -F && pkg upgrade » pour les logiciels tierce partie, et tout s’est bien déroulé. Pas de soucis particuliers ! 🙂