Quand une semaine devient musicale, il n’y a rien à faire, sinon s’en mettre plein les oreilles. In Limbo, groupe de rock progressif instrumental normand, a sorti le 3 février à prix libre son troisième LP, « Allegories », après « Interstice » en 2013 et « Somnebuleux » en 2008.
Pour ce nouveau LP, le groupe a développé le concept déjà titillé dans son précédent oups, « Impression in D », dont j’ai parlé en juin 2014.
En gros chaque piste met une note du solfège à l’honneur, avec un petit jeu de mots à la clé.
Même s’il y a une note qu’on peut qualifiée de « chouchoute » étant donné qu’elle a deux pistes qui lui sont dédiées, on retrouve ici la patte du groupe qui sent bon le rock progressif des années 1970. On ne peut pas nier le côté progressif de l’ensemble, chaque piste faisant entre 4 et 9 minutes pièce.
Ici, on peut écouter du progressif instrumental de qualité. On ne s’ennuie pas, les pistes sont aussi bonnes les unes que les autres. On sent vraiment que le groupe s’est fait plaisir et nous offre un voyage temporel dans l’époque bénie du rock progressif. Il suffit d’écouter l’introduction de « MIrage / SIlence [Delusion in E / Silence in B] ».
Ce que j’apprécie, c’est le passage d’une piste à l’autre sans que l’auditeur s’aperçoive que c’est le cas. Un exemple : la transition entre les deux premières pistes. Ça donne l’impression – recherchée – que chaque piste est la « portion » d’un long titre de près de 57 minutes.
Les deux pistes du précédent EP ont été « rémixées » et cela fait plaisir de les écouter à nouveau. Dans l’ensemble que constitue l’album, c’est « planant » 🙂
L’album n’est pas cependant 100% instrumental, des choeurs apparaissant ponctuellement sur la piste « LAmentations [Wailing in A] ». Juste histoire dire : « Coucou, on passait par là. On peut s’incruster rapidement ? »
Côté intro planante, je demande « heMisphere [Hemisphere in E] » qui fait penser à ce que les Pink Floyd aurait pu produire à leur grande époque. Une piste qui effleure le jazz, c’est « inDOlent [Lazy in C] », clin d’oeil au morceau jazzy d’un groupe peu connu sur un album presque inconnu, j’ai nommé Machine Head d’un certain Deep Purple ? 🙂
Sans oublier le petit passage de musique classique, composant indispensable de toute création de rock progressif qui veut respecter les canons du genre.
L’avant-dernier morceau, le plus court de l’album, est limite hypnotique avec sa guitare sèche et sa mélodie qui attrape l’oreille sans la relâcher. Normal, le titre de la piste étant « FAscination [Captivation in F] ».
Il ne manque plus que les cheveux longs, les chemises à fleurs, le patchouli et l’ambiance est complète, on se retrouve dans les années 1970 et les « trois chaines en couleurs » qu’on connut les enfants de l’époque.
Mon seul regret : son indisponibilité en format physique. Pas grave, je ferai chauffer mon imprimante et mon graveur, vous savez cet engin que nombre de personnes n’ont plus utilisé depuis des années.
Le prix libre m’a permsi au passage un petit « don » pour remercier le groupe d’avoir fait depuis des années de telles pièces musicales. Ensuite l’album ira rejoindre ses grands frères dans ma musicothèque, à côté de « Red » de King Crimson. Voisinage de choix, non ? 🙂
Bonne écoute !
Merci pour ce retour-express! Vu la qualité de « Interstices », je ne compte pas rater celui-ci.
C’est à dire que dès hier, via l’application bandcamp sur mon « téléphone intelligent » j’ai pu me le mettre dans les oreilles pour une première écoute. J’ai rédigé l’article en même temps que la deuxième écoute.
Aucun risque d’être déçu, c’est une excellent suite à l’EP « Impressions in D » de 2014.