Cinnamon, projet développé par l’équipe de la LinuxMint est déjà disponible en version 2.2, même si les utilisateurs de la LinuxMint devront attendre encore quelques semaines pour pouvoir la tester.
Pour pouvoir tester et présenter l’environnement développé par l’équipe de la LinuxMint, j’ai créé une machine virtuelle Qemu avec un circuit UEFI (je rédigerais bientôt un tutoriel pour installer une Archlinux avec l’UEFI). J’ai installé sur une ArchLinux avec les dépôts testing activé Cinnamon avec les lignes de commandes suivantes, à savoir pour la base :
sudo pacman -S cinnamon gnome-terminal
J’ai ensuite rajouté le méta-paquet gnome-extra et Mozilla Firefox pour deux raisons. La première : combler un trou dans la présentation de la barre inférieure, la deuxième étant pour avoir les outils complémentaires comme le gestionnaire d’archives, un logiciel de gravure, un éditeur de notes, et plein d’autres choses.
Il ne faut pas oublier qu’à l’origine, Cinnamon a été prévu pour être une interface graphique aux outils de Gnome, un peu comme Unity ou comme l’interface officielle des dits outils, le Gnome Shell.
sudo pacman -S firefox-i18n-fr gnome-extra
J’aurais pu rajouter des applets et des thèmes, mais j’ai voulu garder une version de Cinnamon 2.2 aussi « pure » et proche de l’originale que possible. Pour le gestionnaire de connexion, j’ai préféré utiliser LightDM à la place de MDM pour une simple et bonne raison. MDM est actuellement dans le dépot AUR et non sur le dépot community d’Archlinux.
Après l’installation de l’ensemble, j’ai quand même rajouté LibreOffice histoire d’avoir un environnement bureautique complet 😉
Comme je l’ai précisé dans le titre, pour moi, cette version est à la croisée des chemins, dans le sens où un commentaire de Clement Lefevre précise dans l’article d’annonce que les versions 17 à 20 de la LinuxMint seront basées sur la Ubuntu 14.04 LTS.
Cela peut-être interprété comme la volonté d’approfondir le côté environnement du logiciel, car il faut le dire ainsi, Cinnamon a le cul entre deux chaises.
Après avoir pris le code des outils de Gnome Shell pour proposer une interface qui reprend les bases de l’interface des MS-Windows 95 à MS-Windows 7 (1995 à 2009), après avoir mis au point sa version du gestionnaire de fichiers en se basant sur Nautilus 3.4 et maintenant un panneau de configuration qui n’a presque plus rien à envier à celui de Gnome, pourquoi ne pas passer à la vitesse supérieure ?
Reprendre le code des outils de Gnome comme le terminal, le gestionnaire d’archives, le logiciel de gravure et ainsi de suite pour proposer un environnement complet qui ne dépendrait plus des outils de Gnome ?
Faire comme pour Mate Desktop qui fait vivre et dépoussière le code de Gnome 2.32 pour l’adapter aux technologies modernes ? Ce serait une suite logique, comme pour le projet Pantheon d’elementaryOS qui souffre d’avoir une équipe minuscule aux commandes.
Cinnamon en version 2.4, 2.6, 2.8 sera intégré aux Linux Mint 18, 19 et 20. Ce seront des versions à observer pour savoir si l’équipe de LinuxMint pousse toujours plus loin la création d’outils dédiés.
Car cette position d’être à mi-chemin de l’interface graphique et de l’environnement complet est assez inconfortable sur le long terme. Surtout avec le décalage qui aura lieu avec les versions en amont de Gnome.
La LinuxMint 17 proposera Cinnamon sur un environnement Gnome 3.10, alors que la version supportée est Gnome 3.12. Autant dire que le décalage augmentera très vite, mais sera-t-il supportable pour les distributions plus à jour ?
D’ici la LinuxMint 20, donc dans 18 mois, Cinnamon utilisera une base Gnome 3.10 alors que la version stable et supportée de Gnome sera la 3.18… Quatre versions de décalage… Ouille !
Cela risquerait de faire très mal au projet de la LinuxMint qui est un environnement de bureau alternatif parmi les plus portés sur les distributions GNU/Linux.
Mouais, du coup est-ce un DE intéressant, contrairement à Mate qui fait penser à du xfce customisé, sachant que MAte est basé sur une couche complètement dépassée ?
Intéressant ? J’avoue que c’est à chacun de se faire son opinion.
En ce qui concerne Mate Desktop, le code est largement dépoussiéré et adapté aux technologies récentes. J’attends le port de Mate Desktop vers GTK3 avec impatience. Tout comme celui de Mozilla Firefox d’ailleurs.
https://bugzilla.mozilla.org/show_bug.cgi?id=627699
En l’état oui il est intéressant, en tout cas il mérite d’être essayé, j’en suis très satisfait pour ma part, je trouve qu’il offre ce qu’il faut en terme d’ergonomie pour être efficace (du classique et du plus moderne).
Après les questions de Fred sont légitimes, il faudra voir ce que ça donne à l’avenir.
Il y a deux poids, deux mesures dans tes articles je trouve, car lors de ta dernière review de PC-BSD, https://blog.fredericbezies-ep.fr/?p=10816#more-10816
Tu te plaignais de l’absence de navigateur, et de suite bureautique sous certains bureaux, et là rien.
À ma connaissance Cinnamon est dépourvu de tels logiciels, donc par défaut le bureau est « vide », pour un utilisateur lambda.
Cinnamon s’est présenté à l’origine comme une surcouche de Gnome, dès la sortie de la LinuxMint 13, la première à proposer Cinnamon : http://www.linuxmint.com/rel_maya_whatsnew.php#cinnamon
Ce qu’on peut traduire par :
Au-dessus, c’est une surcouche, à moins que je ne me goure ?
Quant à PC-BSD, il souffre de nombreux problèmes :
Des points faibles que j’avais abordé. PC-BSD pour le bureau, c’est comme écraser une fourmi avec une bombe thermonucléaire : légèrement excessif.
Après, si tu considères que je suis un personne de mauvaise foi, alors que j’ai précisé en tout lettres dans l’article :
Je ne vois pas quoi rajouter.