Amanda Fucking Palmer, une artiste qui met les pieds dans le plat ?

J’avoue que j’aime beaucoup ce que fait cette artiste, même si je ne l’ai vraiment découvert qu’à la fin des années 2000, quand une ancienne collègue m’a fait découvrir les Dresden Dolls. Puis, je l’avais mise de coté, et quand j’ai pu écouter « Theatre Is Evil« , j’ai plongé tête la première dans sa discographie au point de l’avoir d’une manière assez complète.

Dans une vidéo enregistrée sur le site TED, elle revient sur sa carrière et raconte comment elle a débuté dans le milieu artistique en jouant l’automate de rue.

Elle raconte aussi comment avec son groupe, « The Dresden Dolls« , la major qui les produisait considérait que 25 000 exemplaires de son album en quelques semaines était un échec (vers 7 minutes 30 de la vidéo). Soit selon les standards français un demi-disque d’or (depuis 2009) et 20 fois moins selon les standards aux Etats-unis.

Je pense que nombre d’artistes français ou nord-américains serait déjà comptant d’écouler 25 000 exemplaires de leurs albums. Souvenez-vous de l’accident industriel qu’a été Cyril Cinélu… En tout et pour tout 8000 exemplaires, dont un peu de plus de 1600 la première semaine !

Puis, elle montre que 25000 personnes qui ont envie de donner peuvent faire exploser les records. Pour son album financé de manière participative, le résultat est clair : elle avait besoin de 100000 dollars pour le mettre en route.

En proposant un panel d’options assez intéressante et non pas uniquement le sempiternel duo version numérique et version plastifié, elle a eu 11,92 fois la somme demandée au début !

Il faut dire qu’il y avait aussi l’option avec vinyl, le livre de photos qui allait avec le téléchargement et / ou le CD, et des places de concert en supplément des options précédentes. Ce qui s’appelle en donner pour tous les goûts.

Financement amanda palmer

D’où l’interrogation dont elle parle par la suite :

People have been obsessed with the wrong question ‘how do we make people pay for music?’
What if we start asking ‘how do we let people pay for music?’

Ce qui donne traduit :

Les gens ont été obsédé par la mauvaise question : comment faire payer les gens pour de la musique ? Et si on commençait à se demander comment laisser payer les gens pour la musique ?

Si on propose aux gens de financer des artistes en leur proposant un vrai retour sur investissement, et non pas une feuille de papier toilette imprimé dans un boitier cristal et une galette contenant 2 bons titres et 10 de remplissage, alors on ira dans le bon sens.

L’industrie des copieurs de galettes plastifiées n’ont toujours pas compris qu’avec leur politique de soit disant protection des artistes qui cache en réalité une volonté de protéger leurs profits et d’entuber financièrement les artistes qui signent chez eux, ils ne font que creuser avec leurs dents leur propre tombe.

Le mécénat sous forme de financement participatif – et le cas d’Amanda Palmer en est un exemple parfait – permettra de continuer à faire vivre l’art. Pas la guerre contre l’acheteur avec des outils comme la Hadopi ou la Dadvsi qui sont des usines à gaz et des gouffres financiers.

Ce n’est pas la seule option, bien entendu. Mais avec des sites comme Bandcamp où les artistes peuvent se faire connaître à moindre frais, c’est une voie d’avenir possible pour les artistes dans le futur.