GhostBSD 11.1 : de la concurrence sérieuse en vue pour nombre de distributions GNU/Linux ?

GhostBSD est un projet de bureautique BSDienne que j’aime beaucoup. Même si Isotop a repris le principe en utilisant OpenBSD comme base, ce projet somme toute déjà assez ancien, mon premier article remontant à janvier 2011 et le dernier à juin 2016.

J’avais même fait une vidéo sans l’intégrer dans un article de la version alpha 1 du projet d’environnement bureautique facile d’accès basé sur le FreeBSD de même version en août 2017 qui montrait déjà un certain degré de finition, digne d’une bêta 1.

La version 11.1 finale étant sortie le 16 novembre 2017, j’ai voulu voir ce qu’elle donne. Le projet n’existe plus qu’en 64 bits, avec deux saveurs Mate-Desktop et Xfce.

Elle propose des environnements prêts à l’emploi, avec un installeur graphique – ce qui est notable pour un monde aussi technique que celui des BSD libres – un dépôt de paquets dérivé de celui de FreeBSD 11.1. Dans l’idée, cela me fait penser à l’Ubuntu d’origine, celle des années 2004-2008, qui voulaient – en ayant réussi à proposer – une distribution basée sur Debian GNU/Linux en lui enlevant les rugosités d’installation et de maintenance.

J’ai donc utilisé mon outil de tipiakage préféré pour récupérer les deux images ISO.

Après avoir réfléchi quelques minutes, le temps que les images se téléchargent, j’ai décidé de prendre l’interface historiquement utilisée par le projet, Xfce, pour vous montrer l’ensemble en action, de l’installation à la finition. C’est quand même plus parlant qu’un long texte rébarbatif.

Vous avez pu le voir, même s’il reste encore quelques rugosités, cet OS est quand même un sacré pas en avant pour les BSD libres bureautiques.

Ses points forts :

  • Installation et maintenance graphique. Oui, les deux !
  • Traduction bien avancée en terme de complétion
  • Logithèque confortable
  • Déjà très fonctionnel dès l’installation

Il est vrai que la traduction est un peu laxative à mettre en place pour le duo Mozilla Firefox et Mozilla Thunderbird. Cependant, le reste est presque entièrement traduit. Dommage que Slim soit proposé à la place de LightDM par exemple. Sinon, c’est une bonne claque pour la « distrosphère » linuxienne. Il est aussi dommage qu’update-station et l’outil d’ajout d’imprimante m’aient fait de méchants b

On est face à un produit qui montre un travail pensé pour l’utilisateur et non pour le plaisir intellectuel ou technique de ses créateurs. On est en face d’un produit qui se veut utilisable. Et ça fait du bien. Le chemin est encore long pour obtenir la maturité d’un linux pour le support matériel, mais les progrès accomplis depuis quelques années sont énormes.

En un mot comme en cent : c’est un projet qui a compris que l’avenir du bureau libre ne passait pas par la sacralisation de la ligne de commande mais par l’utilisation d’outils graphiques. Même si j’adore la ligne de commande, j’aime utiliser les outils graphiques quand ils existent et qu’ils sont pensés pour être ergonomiques.

Maintenant, à vous de tester cet olni, ne serait-ce qu’en machine virtuelle. Vous serez sûrement agréablement surpris.

28 réflexions sur « GhostBSD 11.1 : de la concurrence sérieuse en vue pour nombre de distributions GNU/Linux ? »

  1. Actuellement sur Endless, que je trouve reflèter avec Solus le Linux de demain, simple d’usage et d’installation, je vais quand même télécharger et faire si je peux sans trop de dégâts un dual boot avec ghost.
    PS: j’arrête de visionner Linux sur YouTube, ça devient une catastrophe.

    1. Pour les vidéos Youtube, je te comprends, ça tourne au grand n’importe quoi. Quant à GhostBSD, même s’il y a du progrès, il faut attendre que sa base devienne un peu plus gentille avec le matos courant pour être tranquille 🙂

  2. Moi aussi j’ai eu une bonne surprise, Exaile ne fonctionnait pas mais c’était parce qu’il n’y avait pas les gstreamer, c’est réparé maintenant, update-station qui marche pas, mais dans l’ensemble c’est une belle découverte.
    A pluche.

  3. alors en concurrence avec cette version
    True-Os en desktop , qui a pas d’avance pour intégration actuelle de FreBSD ,
    il est actuellement dans les 10 premiers de distrowatch ,
    et gère très bien OpenRC

    côté GhostBSD , il leur manque une meilleure intégration de ZFS

    bonne vidéo pour cette fois

  4. Bonsoir Fred,

    Très bon article sur GhostBSD, je viens de l’installer en VM avec la version MATE, modulo un bug que j’ai remonté sur SLIM (clavier qwerty).
    Je n’ai pas réussi à reproduire ton bug sur le paquet « system-config-printer », pour la fonction update-station en effet, cela à mis pas mal de temps, mais j’ai bien eu la notification pour la mise à jour vers la version 11.1 RELEASE p4 😉 .

    Pour True-OS, ce n’est plus le cas depuis Mai dernier, on peut choisir la branche que l’on souhaite suivre « STABLE », « CURRENT » et « UNSTABLE ».

    Je pense que je vais lui faire une petite place sur mon laptop :).

  5. Le monde BSD étant plus petit il est aussi moins toxique car plus technique, moins de « kikoolol » je fais ma distro qui ne sert à rien en 2 clics.
    Concernant la rugosité de l’installation, l’installeur de FreeBSD reste très simple et en 5 minutes on a installé le système, là où avec une Debian il en faudrait une dizaine le temps de répondre à 2,3 fois plus de questions. J’imagine que tu parles là d’une rugosité d’intégration avec tous les paquets du DE et d’utilisation au quotidien

  6. du coup quel intérêt sinon à proposer une énième distro qui au final propose rien de plus voir même moins bien qu’une autre plus solide?
    Dispersion des ressources mais là c’est bsd qui réinvente la roue donc c’est cool? je cherche à comprendre…

  7. Hello
    Utilisateur de FreeBSD et Linux (Debian), sysadmin à la retraite, je pense que GhostBSD est en bonne voie, mais qu’un utilisateur ordinaire ne sera *pas* capable de faire les manips que tu proposes dans ta vidéo : rechercher des paquets/des applis par exemple.
    Bref, ca reste encore un OS fait pour informaticien.

    Merci pour ta demo qui fait bien le tour de la question

    Corddialement.

    michel (aka cmic)

  8. Bonjour,

    J’ai aussi été agréablement surpris par cette version d’une BSD en mode desktop
    Un grand merci à toi pour cet article, qui se font rares dans le domaine

    Quelques petites coquilles 😉 :
    « un dépôt de paquets dérivés de celui » —> dérivé (ou « dérivés de ceux… », je ne sais pas comment tu as voulu tourner ta phrase)
    « j’aime utilisé les outils graphiques quand ils existent » —> utiliser
    « Maintenant, à vous de tester cet olni » —> ovni

  9. Bonjour, désolé de revenir dessus mais du coup j’en vois toujours pas l’intérêt quand d’autres pour les mêmes raisons se font critiquer…
    Quand je lis « mais qu’un utilisateur ordinaire ne sera *pas* capable de faire les manips que tu proposes dans ta vidéo : rechercher des paquets/des applis par exemple.
    Bref, ca reste encore un OS fait pour informaticien. » alors que dans un article précédent un OS est critiqué car il demande l’usage de la console, euh… Que c’est pas bien car l’usage n’est pas simple, pas d’outils graphiques alors que là on retrouve les mêmes écueils mais on crie alléluia!, J’avoue perdre le fil conducteur de ce blog.

    1. Pour une simple et bonne raison : en 10 minutes, tu peux faire ton inutile distribution avec un outil à la remastersys.

      Il est beaucoup trop facile de pondre sa distribution. Le monde BSD est plus sérieux dans ce cas. Il n’y a que peu d’OS basé sur du BSD libre à destination bureautique. En dehors de GhostBSD et TrueOS, il n’y a presque rien.

      Ce que je critiquais dans l’autre article – point non lu ? – c’est que l’on veut vendre de la ligne de commande à une personne qui débute. Ce qui est une connerie monstrueuse. Raison de ma critique.

      Voila, j’espère que cette fois le message sera passé.

  10. Ah si lu mais pas forcément d’accord. L’intérêt de la ligne de commande? Tu apprends juste à écrire apt-get update et apt-get upgrade et tu mets à jour n’importe quelle distro sous debian. De manière simple et rapide.
    Avec un outil graphique tu vas chercher dans le menu puis clic – clic – clic – clic.
    La ligne est plus rapide, plus efficace, plus universelle, au moins dans ce cas.
    Tu descends l’autre pour la ligne de commande et tu félicites ghost alors que ça peut aussi demander plus d’expertise pour avoir un truc qui fonctionne.
    Etonnant.

    1. L’autre en question est une distribution qui malgré ses 10 ans n’a jamais réussi à vraiment percer à cause de fondamentaux qui ne sont pas les mieux choisis. Sans oublier qu’elle s’attaque à un segment de marché déjà bien occupé avec Archlinux, Crux, Gentoo ou encore Slackware.

      Quant à l’éternel débat GUI contre CLI, ce n’est pas sur mon humble blog qu’on le résoudra.

      1. Le probleme c’est que je pense Sébastien veut dans sa question/interrogation te demander pourquoi ce BSD est adulé par toi et que le linux dans ce cas c’est de nutyx dont il est question est rabaissée, dans les deux cas c’est pour des habitués, a aucuns moment dans le site nutyx tu trouvera apte débutant…

        Après nutyx et sans la défendre , reste de niche ça nous sommes tous d’accord mais au moins elle n’est pas une énième base à la mode qui se voit forker en moins bien, avant c’était Ubuntu maintenant c’est la arch qu’on saigne pour en faire une distribution plus accessible mais en moins bien…

        Dans le cas de nutyx c’est du tout neuf et je parle pas de CARDS qui est une tuerie.

        La où je te rejoins c’est que la distribution repose trop sur une seule personne qui le jour où il ne fera plus sa distribution et BeIn elle coulera avec.

        Voilà.

        1. C’est ça. Je trouve que les avis se font un peu à la tête du client et j’ai du mal à trouver une continuité dans les avis donnés.
          GhostBSD est-il un projet jeune? Au contraire de Nutyx?

          1. GhostBSD a dû naitre il y a 5 ans, et il se base sur FreeBSD qui est autrement plus complexe qu’un linux classique à travailler. Quant à la NuTyX, outre sa vieillesse et le fait qu’elle arrive sur un segment de marché plus que surchargé, elle a des défauts de conception.

            Si en 10 ans, elle n’a pas réussi à se faire sa place au soleil, c’est qu’il y a un problème quelque part…

  11. Méfiance avec les places au soleil / qualité …
    Windows, Chrome, Android et j’en passe … sont tous en tête des charts, mais de mon point de vue cela relève plus d’une reussite commerciale que d’un réel gage de qualité (sans pour autant dire qu’ils n’en ont pas )

    1. S’il y le côté commercial qui a joué, il y a quand même un minimum d’ergonomie qui a joué en leur faveur pour leur popularité et leur démocratisation.

      Autre exemple de distribution de bonne qualité n’ayant pas réussi à se faire une place confortable au soleil : la Frugalware.

Les commentaires sont fermés.