Le contrebassiste Yoram Rosilio revient travailler les musiques traditionnelles marocaines dans un nouvel album, enregistré fin septembre 2016, « MAr0kAït », et paru le 31 octobre 2017.
Comme pour le précédent article, j’ai été contacté par le label « Le Fondeur de Son » qui m’a permis d’écouter la totalité de l’album en question. J’ai pu ensuite recevoir à titre gracieux un exemplaire physique.
Sur la page bandcamp de l’album, il n’y que deux des six pistes de l’album, avec quand même 24 minutes au compteur. Il suffit de voir la pochette pour se dire que l’inventivité du free jazz et les musiques traditionnelles marocaines, ça peut donner un cocktail inventif 🙂
L’album complet affiche environ 69 minutes au compteur…
Au travers de ses six pistes, on voyage dans les régions du Maroc. Cet album est à la fois un voyage musical et un itinéraire touristique.
Outre la troisième piste « Mul Anuba » qui est un nouvel hommage à la confrérie soufie des Hmadcha après l’album « Serious Works and lots of Madness » dont j’ai parlé dans l’article d’avril 2017, on trouve différents répertoires abordés.
Avec la première piste « Kassi Frid », on se promène dans la région de Casablanca. On commence par une longue introduction à la contrebasse, on a droit à une piste qui dégage une certaine mélancolie, avec des rythmes hypnotiques.
Avec la deuxième piste « 3Abidat ‘Rma », on arrive dans la région d’Essaouira. La piste est plus jazzy dès son départ. La rythmique y est plus rapide que dans la première piste. En fermant les yeux, on pourrait s’imaginer en train de courir. Un piste assez rapide, presque essoufflante, en contraste complet avec celle qui l’a précédé.
Avec « Mul Anuba », on a droit à la plus longue piste de l’album avec un peu plus de 15 minutes au compteur. Après une longue introduction toute en instruments à vent, les percussions s’invitent pour offrir un rythme de nouveau hypnotique, emprunt de spiritualité. Une piste qui invite l’auditeur à se poser dans un fauteuil, avec une tasse de café ou de thé pour se reposer.
La quatrième piste « Leïlaa Lill » nous envoie dans le sud du Maroc. Comme pour la deuxième piste, on est accueilli par une orchestration typique du jazz. C’est sûrement la piste la plus classique de tout l’album dans son orchestration.
L’avant-dernière piste, « Dance in the Cave of Bon Jeloud » est la plus courte, mais aussi la plus rapide et sûrement la piste la moins abordable de tout l’album, du moins à la première écoute. C’est celle que j’aime le moins, je dois l’avouer.
L’ultime piste « Dbiha » qui se traduit par la chanson du sacrifice est dans la veine des première et troisième piste, un rythme hynoptique avec des percussions qui se marie rapidement à des cuivres, qui donne un côté festif à la piste.
Cet album montre une nouvelle fois que l’on peut mélanger les rythmes jazz avec les musiques un peu plus traditionnelles. Je tiens à remercier le Fondeur de Son de m’avoir fait parvenir cet album.
Si vous êtes un passionné de rythmes typique de l’Afrique du Nord et que vous aimez aussi le jazz, cet album pourrait vous parler. À vous de laisser trainer une oreille, donc 😉