Nous sommes le 10 décembre 1993. Une petite entreprise du nom d’id Software va révolutionner le petite monde du jeu vidéo. Sur les serveurs FTP, la version shareware de Doom avec le premier épisode au complet « Knee Deep In The Dead » arrive.
Nul ne se doute alors que ce jeu assez simpliste, du tir en vue subjective va mettre un coup de pied dans la fourmillière. Car contrairement à Wolfenstein3D sorti en 1992, l’environnement en pseudo 3D est plus réaliste : des murs qui ne sont pas forcément à angle droit, des ascenceurs, des téléporteurs, des environnements lumineux pour foutre la trouille.
Devant le succès du téléchargement de la version librement téléchargeable, reproduisant un modèle classique à l’époque à savoir : jeu découpé en plusieurs épisodes, seul le premier étant gratuit et où il fallait passer à la caisse pour la suite, les clones se mettent à foisonner.
Faire une liste exhaustive serait trop longue, mais on peut citer parmi les plus importants :
- Rise Of The Triad
- Dark Forces, le Doom à la sauce Star Wars
- Heretic (Doom dans un monde médiéval-fantastique) et sa suite Hexen
- Duke Nukem 3D et ses dérivés : Blood, Shadow Warrior et Redneck Rampage
Des jeux – sans aucun intérêt ? – dont la série des Crysis en sont les lointains descendants.
J’ai eu envie de voir à quoi ressemblait le vénérable ancêtre. J’ai pu récupérer la version 1.0, et je l’ai lancé dans un environnement Dosbox. J’ai laissé se dérouler entièrement la première démo du jeu.
Les différences par rapport aux versions suivantes ?
- Démos différentes au départ, montrant le niveau complet ou presque à chaque fois (E1M2 au lieu du E1M5)
- Dans les crédits il y a Next Computers qui apparait. Mention qui disparaitra rapidement.
- Le mode de jeu « nightmare » est absent. Il apparaîtra uniquement à partir de la version 1.2 du jeu
- Les niveaux sont différents. Par exemple, il manque un secret dans le niveau E1M1. Et la croix gammée du niveau – clin d’oeil à Wolfenstein3D – E1M4 est présente. Elle ne disparaitra qu’à partir de la version 1.2 (ou 1.4 ?) du jeu.
- L’ultime niveau de la version shareware, E1M8 a une présentation différente.
Oui, les graphismes sont moches. Oui, les niveaux sont simplistes. Le jeu ne coûtait en version complète que 39$. Le dollar américain en 1993 était à 5,67 francs en moyenne sur l’année. Donc le jeu coûtait 221,13 francs.
De plus, la liberation du code du moteur du jeu en 1997 a permis de le rendre plus moderne sur le plan de l’affichage, avec des projets comme ZDoom ou encore le Doomsday Engine… Et même de lancer un projet comme FreeDoom pour proposer des niveaux libres des droits d’id Software.
Donc, pour l’équivalent d’une grosse trentaine d’euros dépensée il y a 20 ans, on peut encore donner du divertissement, via le retrogaming. C’est pas si mal que cela, non ? Surtout quand on voit que des niveaux sont encore produits en 2013 ! Il suffit de lire les chroniques sur Doomworld.
Certains jeux actuels pourront-ils être jouables dans 20 ans ? Mystère 😀