La semaine a été marquée par l’introduction en bourse de FaceBook, le réseau social qui se vante d’avoir pas loin d’un milliard de comptes (ce qui ne veut pas dire 1 milliard d’utilisateur) car je connais des personnes qui ont deux, trois ou quatre comptes ouverts. Cela ne veut pas dire aussi que tous les comptes sont actifs, car si on sort les personnes qui ouvrent un compte puis le laisse ainsi à l’air libre… Soyons généreux, et disons que 75% des comptes soient actifs au moins une fois par semaine, ce sera bien et surement assez réaliste.
Donc, on va dire que sur le milliard de compte prévu pour cette année, 750 millions le sont vraiment. Donc, cela veut dire que la capitalisation boursière actuelle (en gros une centaines de milliards de dollars) se basent sur les faits et geste de 750 millions de personnes. Soit en gros, la moitié de la population chinoise ou encore l’addition de la population européenne, de la population des Etats Unis et du Méxique.
Donc, si on fait un calcul rapide, cela voudrait dire que Facebook considèrent que chaque utilisateur vaut (100 000 000 000 / 750 000 000) = 133,33$ pour savoir que Tata Jeannine a eu la courante à cause d’un coquillage pas frais, ou la photo boutonneuse d’un djeunz… Wow ! 133$ pour des infos aussi cruciales, c’est vraiment ultra cool.
Car Facebook n’a rien inventé. Il n’a fait reprendre l’envie des personnes d’être lié en un lieu unique, en regroupant une messagerie plus ou moins instantané, la possibilité d’ajouter une photothèque, des jeux plus ou moins (d’ailleurs souvent plus que moins) soi disant gratuit. Bref, reprendre les fondements de la toile (qui existe depuis en gros 20 ans) en l’enrobant dans une belle interface auto-générée grace à du code en PHP.
En gros, Facebook est le successeur de MySpace, de Second Life, et autre mondes virtuels ou réseaux sociaux qui ont déjà existés et qui ne sont plus que l’ombre d’eux même voire qui ont mis la clé sous la porte.
D’ailleurs voire que l’action de FaceBook est resté assez stable est une preuve supplémentaire que la bulle 2.0 ne va pas tarder à nous exploser dans les doigts. Car vendre du vent comme le fait Facebook, c’est génial, sauf quand on s’aperçoit que le vent, ce n’est que de l’air, et rien d’autre.
D’ailleurs, ce qui me fait aussi penser que la bulle 2.0 va pas tarder à exploser, c’est la prise de valeur sans commune mesure du réseau social graphique Pinterest… Il est marrant de noter que ce réseau social qui fait penser à un panneau d’affichage géant était valorisé à 1/2 milliard de dollars en mars dernier… Soit 18 fois la valeur des fonds levés…
Autre exemple : l’achat d’instagram pour… un milliard par Facebook. 1 milliard de dollars pour partager des photos… via son mobile… Euh, c’est pas de la folie furieuse ?
Cyrille Borne a pondu un excellent article sur ce point précis, et je cite les deux paragraphes de fin :
Va-t-on assister à ce qu’on appelle l’éclatement de la bulle ou à une simple rationalisation ? L’éclatement de la bulle, c’est la prise de conscience collective qu’on s’est complètement raté. qu’on a donné des millions à une startup parce qu’il fallait en être, et qu’au final on a absolument pas eu le retour sur investissement. Je n’y crois pas réellement, l’internet est trop imbriqué dans les pratiques aujourd’hui pour qu’on y voit tout le monde prendre ses bagages et quitter le navire. En outre une bonne claque ne ferait pas de mal, la valorisation par exemple d’instagram ou de pinterest à 1 milliard n’a pas de sens, il faudra réussir à donner un vrai sens plutôt qu’une valeur à des applications, tout ne peut pas être quantifié par de l’argent sur internet et il faudra certainement réussir à le comprendre.
Le malaise est d’ailleurs plus profond qu’une histoire de gros sous, comme ont pu le montrer les différents articles qui comparent Google + à une ville fantôme (spéciale dédicace à Frédéric). Google essaie depuis plusieurs années de se positionner sur le marché des réseaux sociaux, en vain, Google + semble confirmer ce nouvel échec. En informatique l’échec ne pardonne pas, sur internet encore moins car le public est hautement versatile et changer de service n’est que l’histoire de quelques clics. Trop de services redondants, peu innovants, trop de répétition, la majorité se contente de copier ce qu’a fait le voisin. Ajoutons à cela le manque de pérennité où l’on a l’impression que tout est une mode, et on se dit qu’il est temps de mettre un grand coup de Karcher avant que l’internet ne devienne qu’une vaste poubelle, simple témoin des tendances passées et présentes.
Je ne reviendrais pas sur l’idée fixe comme quoi Google Plus est un fiasco de google, comme l’a été Wave. Pour info, il ne se passe pas une seule journée sans que de nouveaux profils ne s’ajoute dans la liste des personnes qui me suivent. Comme sur Facebook quand j’y étais, le même nombre de profils peu ou pas mis à jour dans les personnes qui me suivent.
Cependant, j’avoue que j’apprécie Google plus, au moins pour une raison : ça fonctionne très bien, et j’avoue que j’ai eu des échanges plus intéressants que jadis sur Facebook. Evidemment, il y a la même proportions de kikoolol que sur FaceBook. Mais on sent une certaine maturité, comme si Google Plus était plus « adulte » que Facebook.
Si dans 5 ans il doit rester un des deux réseaux sociaux que sont Google Plus et Facebook, je parierais sur Google pour au moins une bonne raison : l’écosystème google qui y est autour. On peut conchier Google, mais ses outils sont pratiques : que ce soit Picasa, la suite bureautique basique, Google Music (même si l’achat est impossible en dehors des Etats Unis), l’Agenda, le lecteur de flux RSS, le navigateur (faut aimer), bref, toute une galaxie de services que Facebook ne propose pas ou de manière incomplète.
On verra bien dans 5 ans si je me suis trompé ou pas, mais 100 milliards pour les états d’ames des personnes, c’est cher quand même…
Pour finir, je vous conseille cet article de l’Humanité (Ok, c’est pas neutre comme journal, mais l’analyse est vraiment intéressante, je cite) :
Comment est-ce possible ? La confiance. La confiance dans le fait que si on achète une action d’une entreprise à ce prix, c’est qu’on trouvera bientôt quelqu’un qui va vouloir acheter cette même part un peu plus cher, dans l’espoir d’à son tour revendre toujours plus cher… Jusqu’à ce que la confiance s’effondre, que tout s’arrête.
C’est ce qu’on appelle une bulle spéculative, qui peut éclater en faisant très mal, comme la première bulle Internet de l’année 2000 ou comme la bulle immobilière qui a mis l’Espagne à genoux.
Plus dure sera la chute…
Je vois Frédéric que nos idées se rejoignent. Depuis 2 ans, je donne 10 ans maxi à Facebook pour se prendre la même gamelle que Myspace que j’avais d’ailleurs senti. Cyrille nous a fait un bon article,je vois que tu t’y colles aussi 🙂
Faut dire que Cyrille m’a tendu la perche à cause du clin d’oeil Google Plus… Je ne pouvais que lui répondre 🙂
Il y a deux motivations, non exclusives, à l’achat d’actions d’une entreprise : l’espoir que leur valeur augmente et l’espoir que cette entreprise verse des dividendes. La vraie question est donc de savoir si Facebook est une entreprise rentable (la réponse est oui) et pour combien de temps, pas de savoir si ça a du « sens » ou pas.
Par ailleurs, je ne crois pas à la versatilité des utilisateurs dans ce domaine. Pour beaucoup, Facebook est devenu une sorte d’internet bis où ils ont leurs habitudes (hélas).
> Tata Jeannine a eu la courante à cause d’un coquillage pas frais, ou la photo boutonneuse d’un djeunz…
Il me semble qu’on confond l’outil et ce que les gens en font. Moi, ce que je reproche à Facebook (que je n’utilise pas) ce sont ses conditions d’utilisation et l’absence de garantie sur ma vie privée, pas le fait que Tata Jeannine parle de sa courante à sa famille ou ses amis. C’est sa liberté et j’imagine qu’elle n’a que faire du mépris d’une soi-disant élite intellectuelle qui, bien sûr, elle, ne parle jamais du petit dernier ou des vacances à venir…
l’entrer en bourse de facebook se fait sur le tard , l’engouement du site commence à retomber d’ou l’utilité d’achat d’envergure . Elle est de plus plomber par l’annonce de Génerale motors , qui arrete ses activités publicitaires sur le site
Pourquoi une équipe de football paye le prix fort pour un joueur connu , car c’est l’assurance que les places de stade ,mais aussi les produits dériver se vendront. Sans oublier que c’est l’accès a de nouveau sponsor
Pourquoi les projets immobilier de grande envergure se succède à Dubai ainsi que les évènements . pour éviter que les prix des batiments ne s’effondre.
Arreter de chercher une logique aux cotations boursières elles ne le sont jamais . Les gens veulent achéter et vendre vite