Derrière ce titre un peu bizarre (faut pas écouter « Somewhat Damaged » des Nine Inch Nails quand on cherche un titre d’article), je voudrais revenir sur le bruit médiatique engendré par l’annonce de l’équipe de la Linux Mint de proposer un « fork » de Gnome Shell, denommé « Cinnamon » qui a pour but de proposer une interface gnome2 « mintisée ».
L’équipe de LinuxMint a parfaitement le droit de faire cela. D’ailleurs, je pense que ce fork a largement plus d’avenir que l’acharnement thérapeutique qu’est MATE, et qui ne survivra pas à la migration des logiciels principaux vers gtk3.
La blogosphère francophone s’est emportée, et tout le monde y est allé de son petit billet, Cyrille Borne, Le Libriste par exemple. Je dois plaider coupable, mais le dernier billet du Bigorneau vaut son pesant de sel de Guérande.
Dans son article on y trouve une critique de la volonté de forker (alors que c’est un fondement du logiciel libre), et de certaines conséquences, je cite :
Qui plus est, pour un OS qui a déjà du mal à s’imposer et séduire le grand public très demandeur dans le domaine du hi-tech, c’est regrettable. Les divisions qui règnent dans ce milieu ont certainement plus un impact négatif sur l’image que le grand public a du libre que son contraire. GNU/Linux a loupé le marché du Desktop, des Smartphones et aujourd’hui de la star de noël: des tablettes.
C’est ici qu’il se fourre la coquille dans l’oeil. Je lui ai déjà répondu en commentaire, mais je préfère m’expliquer encore ici.
- Le logiciel a plus que gagné dans le domaine du high-tech… Surtout vu les dernières box en date, comme ma freebox qui ne fait pas encore le café, mais propose des jeux vidéos, de lire des supports optiques récents, etc…
- Le grand public ignore la plupart du temps qu’il existe différents types de logiciels, et surtout qu’il y a des logiciels libres, des logiciels propriétaires, etc… Il veut que ça fonctionne, et si possible sans se sortir les doigts du c**…J’en avais déjà parlé dans un billet du mois de mai dernier.
- La vraie victoire du logiciel libre : c’est qu’il est présent partout, et que les personnes qui ignore son existence l’utilise quotidiennement : même si c’est pas 100% libres, quid des téléphones sous Androïd, des Box des opérateurs internet, de Mozilla Firefox, de Chrome (qui est basé sur une couche libre, Chromium), de VLC ? J’en avais déjà parlé dans un billet du mois d’octobre dernier.
Bref, le problème n’est pas le fork, mais le manque, conscient ou pas, de s’impliquer un minimum.
Il est vrai – et reprenons la métaphore automobile – qu’il n’est pas nécessaire de comprendre le fonctionnement du moteur diesel pour conduire une voiture.
Utiliser du logiciel libre, ce n’est pas vouloir être membre d’une élite, c’est juste la volonté d’utiliser un ordinateur et non que celui-ci vous utilise.
Je ne suis pas programmeur, mais juste un utilisateur, éclairé je l’espère, d’une informatique différente. Celle qui ne prend pas l’utilisateur pour un porte-monnaie qui aurait des jambes, tout cela au nom de la facilité d’utilisation.
C’est surement par curiosité que j’ai fini par m’intéresser au logiciel libre qui correspond à mon utilisation et mon éthique.
En tout cas, la grande victoire de l’équipe de la Linux Mint ici, c’est le bruit médiatique engendré par son annonce. Chapeau !