Flétrissure, un polar qui porte bien son nom.

Hier soir, alors que l’orage grondait, j’ai terminé le roman policier de Nele Neuhaus, « Flétrissure », parue aux éditions « Actes Sud » en 2011.

Le quatrième de couverture est suffisament intrigant pour donner envie de s’y plonger :

Samuel Goldberg, un vieil homme respecté et influent, est assassiné dans sa riche demeure francfortoise. Fait troublant : l’autopsie révèle que Goldberg, un rescapé de la Shoah, présentait sur le bras des traces du Blutgruppentätowierung, le tatouage que portaient les membres de la Waffen ss de leur propre groupe sanguin… Bientôt les meurtres se succèdent. Chargés de l’enquête, le très distingué commissaire Oliver von Bodenstein et la très prosaïque Pia Kirchhoff comprennent que les victimes partageaient un terrible secret.

Hors de prix en version numérique (17,99 € alors que la version papier est à 21,75 €), je l’ai emprunté à ma bibliothèque municipale.

Nele Neuhaus nous parle d’un épisode peu connu du deuxième conflit mondial, l’exode des populations est-allemande, celles qui vivaient en Prusse Orientale notamment.

Et les personnages de la haute société, coeur de ce roman, sont plus pourris les uns que les autres, les secrets de familles, les morts macabres qui s’ammoncèlent laisse une drôle d’impression.

Par moment un peu fouilli, l’intrigue est très complexe et passionnante pour peu qu’on s’aménage des pauses à chaque chapître de cette enquête qui se déroule durant deux longues semaines…

« Les mains du miracle », un épisode peu médiatisé de la deuxième guerre mondiale.

J’ai récemment dévoré le livre de Joseph Kessel, « Les mains du miracle ».

J’avoue que l’histoire du deuxième conflit mondial me passionne, et après avoir dévoré les 5 tomes du récit de Max Gallo sur cette époque troublé, je suis tombé par hasard sur ce livre de Joseph Kessel dont j’ignorais l’existence : la biographie documentée d’un masseur thérapeutique, Félix Kersten.

Il fut le médecin personnel d’Heinrich Himmler, dirigeant des SS de 1939 à 1945. Il profita de sa proximité pour sauver des milliers de personnes de la mort, utilisant son influence sur le dirigeant des SS.

Un épisode parmis les moins connu et pourtant le chef d’oeuvre de Félix Kestern fut d’arracher à Himmler ce qui est resté dans l’histoire sous le nom de « Contrat au nom de l’humanité« , signé le 12 mars 1945.

Les points principaux furent :

  1. Les camps de concentration ne seront pas dynamités.
  2. Le drapeau blanc flottera à l’entrée de ceux-ci.
  3. On n’exécutera plus un seul Juif.
  4. La Suède pourra envoyer des colis individuels aux prisonniers juifs.

Ce fut le jour du décès d’une certaine Anne Frank à Bergen-Belsen…

C’est un livre passionnant qui montre – comme l’a aussi montré l’excellent film « La Chute » – à quel point le pouvoir national-socialiste était en délinquescence, et ce dès 1943.

A lire si vous êtes passionné d’histoire et que vous voulez vous renseigner sur cette personne qui a vu le pire pour faire le meilleur.

Quand on a peu de confiture…

…on l’étale, car c’est bien connu : « La culture, c’est comme la confiture, moins on en a, plus on l’étale ». Citation attribuée à un certain Pierre Desproges.

Après cette introduction sucrée, je vais vous parler de 3 livres que j’ai lu récemment.

« Charly 9 », de Jean Teulé.

Ce livre commence le 23 août 1572. On voit comment par soif du pouvoir, le duo infernal Catherine de Médicis et son frère, Henri Duc d’Anjou (le futur Henri III, dernier des Valois) arrache à un faible roi le massacre du lendemain, tristement connu dans l’histoire comme Massacre de la Saint Barthélémy.

L’histoire a conservé l’image d’un roi « fou », mais si on lit ce livre de Jean Teulé une autre hypothèse peut apparaître : celui d’un roi faible, que le massacre de la Saint Barthélémy a achevé. Le plus impressionnant, c’est comment on voit la fin de vie de ce roi, un vieillard avant l’age, qui decédera en 1574 à l’age de 23 ans… J’ignore si l’anecdote de la sudation de sang est vrai, en tout cas, cela donne un éclairage intéressant à cette période troublée de l’histoire de France.

Deuxième livre, toujours de Jean Teulé, c’est un récit sur une affaire peu connue arrivée en 1870 en Dordogne.

Dans « Mangez-le si vous voulez », Jean Teulé nous raconte dans un récit qui ne cache aucun détail ce qui est resté dans les faits divers comme « L’Affaire de Hautefaye« .

Lors de la guerre Franco-Prussienne de 1870-1871 qui mit à mort le Second Empire, à Hautefaye dans le Périgord Vert, près de Nontron, se déroula un fait divers assez macabre : suite à un malentendu (entretenue par une censure des journaux), Alain de Monéys, aristocrate local subit de nombreuses tortures qui s’achevèrent pour lui sur un bûcher improvisé. La répression fut assez féroce (4 responsables passèrent sur la machine du docteur Guillotin), quelques uns furent envoyé au bagne en Nouvelle Calédonie. Seul une personne fut acquitté.

Court roman, il montre à quel point l’humain peut devenir bestial quand les circonstances s’y prettent.

Dernier roman, « Mr Vertigo » de Paul Auster.

C’est l’autobiographie d’un gamin de la fin des années 1920 jusqu’en 1992-1993. Pour tout dire, le roman est étrange, comme si l’auteur se concentrait uniquement sur les quatre ou cinq premières années du récit. Le personnage, Walter rencontre un homme mystérieux, Maitre Yéhudi. Ce dernier l’a acheté à son oncle, un alcoolique de première. Durant les trois premiers quarts du livre, on voit la saga de ce duo étrange, surtout quand on sait que Walter a un don étrange, celui de pouvoir voler dans les airs.

Et les trois premiers quarts du livre sont consacrés à ce don et ce qui y est lié. Le dernier quart est raconté par l’auteur comme si c’était du bonus, ou que le personnage du roman l’avait volontairement passé dessus à grande vitesse.

C’est un roman étrange et néanmoins fascinant. A lire !

Bon week-end !

1Q84 : quand Haruki Murakami nous la joue Orwell…

J’avoue que j’avais eu du mal à attaquer cette histoire en 3 tomes. Pas que la longueur m’effrayait (1500 pages, ce n’est pas grand chose surtout quand on a lu le cycle de Dune), mais c’est le battage médiatique autour de l’oeuvre qui me faisait « peur ».

Ce n’est pas le premier roman d’Haruki Murakami que j’ai lu, ayant déjà dévoré l’excellent « Passage de la nuit » et le bizarroïde « Amants du Spoutnik « .

Alternant les histoires d’Aomame, la tueuse professionnelle, Tengo, le professeur de maths apprenti écrivain et dans le troisième tome un mystérieux personnage, l’auteur nous plonge dans l’année 1984 et son pendant fantastique 1Q84, monde aux deux lunes, et où les little people font la loi.

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« Je suis une légende » : quand on est seul au monde ;)

J’ai récemment dévoré le livre de Richard Matheson sorti en 1956, « Je suis une légende ».

Ecrit en 1954, l’histoire se déroule entre 1976 et 1978. Robert Neville est l’ultime survivant d’une épidémie qui a transformé l’ensemble de la population de la ville de Los Angeles en vampyre. Immunisé par une morsure de chauve souris, le livre raconte sa survie et sa lutte contre les vampyres qui veulent sa peau.

Dès 1964, une première adaptation (la meilleure ?) a été faîte. Elle est disponible dans le domaine public, et s’appelle « The Last Man On Earth » avec Vincent Price.

Bonne lecture et bon visionnage pour les personnes qui récupèreront le film qui est tombé dans le domaine public à la suite d’une négligence.