Dématérialisation, piège à… ?

En mars 2010, j’annonçais que je revenais aux supports physiques pour la musique. Deux ans sont passés, et ce que je disais au milieu de l’article est encore plus vrai de nos jours :

Même si j’ai moi même voué aux gémonies à une certaine époque ce bon vieux CD, j’avoue que j’y reviens, car c’est malgré tout un format ouvert.

Quand j’achète un CD qui correspond aux normes définies par le Red Book et non les pseudo CD dits « Copy Controlled » – je peux l’encoder dans le format que je veux : flac (non destructif), mp3, wav, ogg, ou au pire en wma.

Evidemment, cela demande de la place, car il faut stocker les galettes.

J’ai maintenant près de 400 disques soit 380 albums et des bananes (en comptant les albums double ou triple). Ca prend de la place. Ca pollue, c’est encombrant. Soit, mais au moins, je peux les écouter quand je veux, sans avoir besoin d’allumer mon ordinateur avec une connexion à l’internet. Un simple lecteur de CD suffit. 🙂

Evidemment, c’est pas écologique tout ce plastique… Mais est-ce moins écologique que la production d’électricité nécessaire à l’alimentation des serveurs de stockage ? Contrairement aux fichiers audio qui prennent moins de place physique, je peux toujours ripper un CD pour le reconvertir… C’est pour cela que je rippe tous mes CDs en flac, qui a les convertir dans d’autres formats…

Point faible de la dématérialisation : si le serveur est hors ligne, la musique stockée en ligne dans le…l’amour propre… La dématérialisation que l’on nous vend, c’est bien beau, mais il y a un grand danger : la perte complète du contrôle sur sa musique. Cela me rappelle des sites de location de musique qui fermèrent courant 2008

C’est bien beau les promesses du stockage en ligne, mais avec des précédents comme MegaUpload fermé du jour au lendemain, qui dit qu’un service comme Dropbox ne sera pas fermé ou racheter par un acteur qui lui coupera les vivres ?

Je vais passer pour un vieux con, et je l’assume : la dématérialisation est plus un piège à … qu’autre chose si on y réfléchit un peu… Et ce n’est qu’une personne qui est sur internet depuis 1997 qui l’affirme 😀

22 réflexions sur « Dématérialisation, piège à… ? »

  1. Bonsoir,

    Mon opinion en ce qui concerne la dématérialisation rejoint la votre. La dématérialisation est encore plus problématique au niveau des jeux video. Il est préférable d’acheter un jeu video sur support au lieu du dématérialisé lorsque le jeu nécessite le téléchargement de plusieurs dizaines de Go. Tout le monde ne dispose pas d’une connexion internet ultra rapide.

    Pour en revenir à la musique, je ne peux pas l’écoute de musique autrement qu’en cd (ou vinyle pour les aficionados) ou sous forme de fichiers lossless au format flac.

  2. Tu peux acheter tes musiques et les télécharger, tu n’es pas obliger de les laisser sur un serveur. Je prends l’exemple de Amazon MP3, tu achètes, tu downloads, c’est à toi, après tu en fais ce que tu en veux. Même le graver sur un CD pour le mettre dans lecteur plus tard 😉

    1. Du mp3 pour graver des galettes ? Sans façon. Le flac est largement plus adapté. Et je n’achète jamais chez amazon mp3, donc…

      Uniquement sur Bandcamp, chez les créateurs, et price minister + amazon (uniquement pour les albums commerciaux).

      1. Oui, Amazon c’était un exemple. Du coup, le problème est plus le manque de format (flac, ogg, mp3…) proposés lors de l’achat en dématérialisé, que la démat en elle même, non ?

        Un avantage de l’achat en ligne est aussi, la consommation immédiate et les prix (Quelques euros en moins, c’est toujours ça).

  3. En fin de compte, ce n’est pas la dématérialisation qui est en cause, mais la mise en ligne, ou plus simplement ce qu’on appelle le « cloud computing ». Ce à quoi on peut ajouter le problème des DRMs, mais auxquels on échappe de moins en moins même sur les CDs.
    Personnellement, je crois que la dématérialisation c’est l’avenir de la culture, en tout cas d’une part importante. Mais ceci ne va pas sans un changement radical de nos comportements, et ce en commençant par :
    – la fin des DRMs !
    – la mort programmée d’une arnaque à grande échelle répondant au doux nom de VOD !
    – le stockage à domicile (possible grâce aux box des différents FAIs)
    – une culture qui ne se vend plus comme produit (un CD est un produit, pas un mp3) mais comme un service
    – un modèle économique calqué sur l’évènementiel plutôt que sur l’épicerie !
    Si on suit ces recommandations, il n’y a aucune raison de ne pas abandonner définitivement le support matériel !

    1. Personnellement, je crois que la dématérialisation c’est l’avenir de la culture, en tout cas d’une part importante.

      Je suis d’un avis contraire, ne serait-ce que sur un point : la pérénité.

      – la fin des DRMs !
      – la mort programmée d’une arnaque à grande échelle répondant au doux nom de VOD !
      – le stockage à domicile (possible grâce aux box des différents FAIs)
      – une culture qui ne se vend plus comme produit (un CD est un produit, pas un mp3) mais comme un service
      – un modèle économique calqué sur l’évènementiel plutôt que sur l’épicerie !

      Sur les 3 premiers points, je suis d’accord, même si le quatrième souffre d’un écueil de taille : la disponibilité des artistes et des spectateurs.

      Si on suit ces recommandations, il n’y a aucune raison de ne pas abandonner définitivement le support matériel !

      Il est vrai que les formats informatiques sont pérennes… Il y aura toujours un avantage sur les supports physiques : nul besoin de lancer un ordinateur ou un appareil spécifique du genre baladeur numérique pour écouter sa musique.

      Je considère que la dématérialisation pose plus de problèmes qu’elle n’en résoud réellement. Et que le prix à payer coté pollution à très long terme (électricité nécessaire au stockage en ligne local ou distant) n’en vaut pas vraiment la chandelle… Il est vrai que les déchets de l’industrie de la production d’énergie ont une courte du durée de vie, que ce soit le CO2 dans l’atmosphère ou les déchets de production d’électricité nucléaire. C’est quoi la demi-vie de l’uranium-235 qui fait fonctionner nos centrales ? 704 millions d’années environ ?

      http://fr.wikipedia.org/wiki/Cha%C3%AEne_de_d%C3%A9sint%C3%A9gration#Famille_4n_.2B_3_de_l.27uranium.C2.A0235_.28plutonium.C2.A0239.29

      Enfin, moi je dis cela, hein…

      1. Ah, ton lecteur CD marche à la vapeur d’eau ? A mon humble avis il consomme autant sinon plus qu’un lecteur MP3.

        Comme je le dis plus bas, ne mélangeons pas « cloud » et « dématérialisation », ce n’est pas parce que le cloud implique la dématérialisation que le contraire est vrai. Si le vrai sujet de ton article est « je suis contre le stockage en ligne » qu’est-ce que le stockage physique vient faire ici ?

        1. Surement qu’il consomme plus, car il fait aussi radio et platine vynil.

          Et je maintiens que la dématérialisation est un danger pour le contrôle de l’utilisateur sur ses données, sur leurs pérénnités, etc…

          1. Maintiens, maintiens. Mais si tu le démontrais ça serait plus convaincant… Explique-moi pourquoi j’ai moins de contrôle sur les fichiers ogg (ou flac) stockés chez moi que sur mes CD. Idem pour la pérennité.

      2. Question développement durable, le support matériel a malgré tout un inconvénient de taille : la place prise ! Sans compter que l’utilisation du matériau n’est jamais optimisée !

        Par exemple, lorsque tu achète un CD, il s’agit la plupart du temps d’un album. Cet album contient en général entre 10 et 14 titres, alors qu’avec un CD-R équivalent, on pourrait y caser entre 20 et 25 titres au format WAV, ou une cinquantaine au format FLAC, ou facilement 150 en Ogg Vorbis ! Avec un disque dur externe ou un baladeur, en fonction de sa capacité, c’est plus probant !

        Sans compter qu’en achetant l’album sur le marché, tu laisses l’éditeur prendre à ta place les choix de non-optimisation de la place mémoire et du matériau, puisque tu n’a pas ton mot à dire sur où caser les titres, sur quel type de disque, dans quel type de plastique, produit avec une presse utilisant quel type d’énergie, etc.

        Du point de vue de tes libertés individuelles, c’est encore pire : tu n’as même pas ton mot à dire sur la présence ou non d’un DRM sur ton disque ! Oui, cet horreur logicielle qui t’empêche de lire ton CD sur ton auto-radio ou qui t’empêche d’encoder ton titre préféré pour le mettre sur ton baladeur pour aller courir ! Tu me diras qu’avec de la musique dématérialisée, il y a aussi des DRMs, et c’est vrai ! Sauf que n’utilisant pas iTunes, je n’en ai encore jamais rencontré !

        1. Par exemple, lorsque tu achète un CD, il s’agit la plupart du temps d’un album. Cet album contient en général entre 10 et 14 titres, alors qu’avec un CD-R équivalent, on pourrait y caser entre 20 et 25 titres au format WAV, ou une cinquantaine au format FLAC, ou facilement 150 en Ogg Vorbis ! Avec un disque dur externe ou un baladeur, en fonction de sa capacité, c’est plus probant !

          Les morceaux de musique ne font pas tous dans les 3 minutes et des poussières. Cf les albums de rock progressif (Pink Floyd, Genesis, King Crimson, etc…)

          Quant à une cinquantaine de morceau au format flac… Quand des albums d’environ 55 minutes pèse pas loin de 500 Mo sur un support qui en fait 700…

          Sans compter qu’en achetant l’album sur le marché, tu laisses l’éditeur prendre à ta place les choix de non-optimisation de la place mémoire et du matériau, puisque tu n’a pas ton mot à dire sur où caser les titres, sur quel type de disque, dans quel type de plastique, produit avec une presse utilisant quel type d’énergie, etc.

          Je n’achète quasiment plus que des albums d’auteurs indépendants… Ce qui règle une partie du problème.

          Du point de vue de tes libertés individuelles, c’est encore pire : tu n’as même pas ton mot à dire sur la présence ou non d’un DRM sur ton disque ! Oui, cet horreur logicielle qui t’empêche de lire ton CD sur ton auto-radio ou qui t’empêche d’encoder ton titre préféré pour le mettre sur ton baladeur pour aller courir ! Tu me diras qu’avec de la musique dématérialisée, il y a aussi des DRMs, et c’est vrai ! Sauf que n’utilisant pas iTunes, je n’en ai encore jamais rencontré !

          Suffit de ne pas acheter la merde mainstream et le problème se résoud de lui même. Sinon, j’ai eu des cd copy controlled parfaitement copié. Enfin, n’ayant pas le permis de polluer avec des gaz d’échappements conduire, le problème de l’auto-radio ne se pose pas.

  4. Mon avis en ce qui concerne le mp3 :

    C’est un format obsolète dont la qualité sonore est exécrable. Il convient éventuellement pour des podcats qui ne contiennent que de la voix.

    Les formats libres tels que ogg, flac ou encore un format tel que le wav offrent une bien meilleure qualité d’écoute.

    Pour en revenir à la musique dématérialisée, il est inadmissible qu’un album vendu sous forme de fichiers numériques le soit à des prix qui le sont tout autant.

    J’ai remarqué que lorsque j’écoutais des morceaux encodés en mp3 (avant que je ne découvre le flac, le ogg et le wav), j’avais tendance à augmenter le volume sonore. Depuis que j’utilise majoritairement le format flac, je n’ai plus ce problème.

    1. Tout dépend de l’enregistrement d’origine. S’il est pourri que tu écoutes du flac, du mp3 ou de l’ogg, ton oreille ne fera pas la différence. Et il est vrai que le prix des albums uniquement numérique est scandaleux.

    2. Le mp3 un format obsolète ? Il faudrait que tu relises la définition de « obsolète » dans le dictionnaire…

      Le mp3 un format générant une qualité exécrable ? Je te défie de distinguer un fichier qualité CD d’un fichier mp3 à 320 kb/s. Parler de qualité du mp3 ou du ogg n’a guère de sens si on ne précise pas le bitrate d’encodage.

      Tout ce qu’on peut dire, en réalité, c’est qu’il y a un consensus assez large pour affirmer qu’à bitrate identique le ogg (plus exactement le vorbis) génère des fichiers de meilleure qualité que le mp3. Et que le mp3 n’est pas un format libre ce qui induit une redevance à verser pour ceux qui produisent des fichiers mp3 dans un cadre commercial (éditeurs de jeu, plate-formes de distribution de musique, etc…).

      (que le wav soit meilleur que le mp3, encore heureux puisqu’il s’agit d’un format non compressé !)

  5. Dématérialisation ne signifie pas nécessairement stockage en ligne et/ou ordinateur à allumer ! Tu peux stocker tes musiques dématérialisées dans le format que tu veux sur un lecteur mp3 (il y en a d’excellente qualité qui savent lire le ogg et le flac), voire même sur un smartphone. Du coup, je ne comprends pas très bien l’argumentation qui t’amène à conclure que le support physique c’est mieux…

        1. Peut-être qu’il n’y a rien à comprendre, mis à part que j’ai plus confiance dans de la musique qui est matérialisée que dans des fichiers qui peuvent disparaître par accident.

          1. Il y a un truc qui s’appelle « backup »…

            Si j’ai critiqué ton article, c’est surtout à cause de son titre (supposer que je puisse être un con m’interpelle toujours un peu, même s’il ne faut jamais exclure cette possibilité). Au vu de ta dernière réponse, il ne reste plus grand chose de la grande question que ce titre était censé porter.

            A part ça, ta préférence pour les CD ne me pose aucun problème.

            Et pour la pérennité de tes CD, on en reparle dans 20 ans ?

            1. Mes plus vieux CDs pressés ont… 19 ans et reste parfaitement lisible, car stockés dans les règles de l’art 😉

              Pour info, mon plus vieux CD est une édition originale de « Into The Labyrinth » de Dead Can Dance, sorti en 1993. Encore plus vieux ? Une édition vinyl originale de « Deep Purple – Made In Japan », donc qui date de 1972 et est encore parfaitement lisible.

              Sinon, mon article est plus une volonté de pousser un coup de gueule contre la volonté de pousser à tout dématérialiser.

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