Master of the Universe: Revelation, le massacre d’une licence ou une mini-série au mauvais titre ?

Je viens de m’infliger le visionnage de la « suite » de la série des années 1980, Les maitres de l’Univers qui n’avaient été conçus à l’origine que pour vendre des jouets de la firme Mattel. Il y a eu ensuite la série dérivée She-Ra avec comme rôle principal la soeur jumelle d’Adam / Musclor (He-Man en version originale).

Quand on avait pu avoir la bande annonce de cette nouvelle série, on était toujours dans les canons de la série d’origine, bien que Musclor / He-Man avait pris au passage 30% de masse musculaire. Déjà que la version des années 1980 faisait de l’ombre aux bodybuilders réels…

Mais peu importe, l’univers – c’est le cas de le dire – était respecté.

La série est bien jusqu’à la 18ième minute du premier épisode. Je tiens à préciser que ça va spolier à mort par la suite. Vu le massacre de l’univers d’origine, ce n’est qu’un juste retour du bâton.

Dans la série d’origine, Adam conservait son secret jalousement. Or, lors de la séquence qui voit à la fois mourir Skeletor et Musclor / He-Man, Adam est visible aux yeux des autres personnages. Autant dire que c’est déjà le premier accroc à la série.

Les personnages masculins sont virés les uns après les autres, dont le maître d’armes dès la fin du premier épisode.

Donc à la fin du premier épisode, Skeletor et Musclor sont morts. Le maître d’armes virer. Les trois personnages principaux qui ont le malheur d’être masculins sont tués ou virés. C’est Master of the Universe, le nom. Pas Mistress, jusqu’à preuve du contraire.

Note: chacun des épisodes suivants commence soit par un souvenir de Tila en compagnie de Musclor / He-Man, soit contient un souvenir de ce style. Faut bien justifier le nom de la série, après tout, non ?

Deuxième épisode : « Le calice empoisonné »

Après le départ de Tila tout juste fraichement nommée maitresse d’armes, on la voit devenir une mercenaire. En effet, la magie a disparu d’Éternia après la mort de Skeletor et Musclor / He-Man. Dommage, c’était justement un des fondements de la série d’origine. On continue ainsi le massacre.

Dès la quatrième minute du deuxième épisode, on sait que la personne qui demande à Tila et sa compagne d’armes Andra de récupérer un gobelet n’est autre que Demonia / Evil-Lyn. C’est tellement cousu de fil blanc qu’on croirait voir une robe de mariée !

On tombe ensuite sur une secte ne jurant que par la technologie par des anciens de Skeletor et qui transforment ses adeptes en cyborg occupent le chateau de Skeletor… Wow… On est plus dans le cyberpunk que dans l’heroic-fantasy de la série d’origine…

De retour au chateau des ombres, on s’aperçoit que le gobelet est en réalité la tête de la lance de Skeletor. Avec une explication qui tombe comme un cheveu au milieu de la soupe pour justifier une alliance entre Demonia / Evil-Lyn et la sorcière.

Ensuite, on a droit à une explication sur l’origine de l’épée du pouvoir… Encore une façon de prolonger la vie de l’épisode qui est franchement… tordu !

Troisième épisode : « L’homme le plus dangereux d’Eternia »

On voit le trio opportuniste formé par Evil-Lyn, Tila et Andra se frayer un chemin dans une forêt qui fait penser à celle des tropiques. Par la suite, on se retrouve dans un village qui propose une des dernières fontaines d’eau magique, attaquée par la secte des anciens acolytes de Skeletor.

S’en suit un combat entre le « trio opportuniste », la secte et le maitre d’armes déchu. On apprend qu’Orko est mal en point depuis la disparition de la magie et que le maitre d’armes a fait une croix sur son passé… Du moins en apparence.

Ensuite, on a droit à une séquence avec un autre des alliés de circonstance de Skeletor, Oceanor / Mer Man. Bien entendu, le maitre d’armes intervient pour régler la situation.

L’épisode se termine avec l’arrivée dans le monde de Subternia pour partir à la recherche de la première moitié de l’épée du pouvoir.

Quatrième épisode : « La chute d’un moineau ».

Remarque de départ, le titre en anglais est « Land of the Dead », le pays des morts… Pourquoi parler alors d’un moineau.

À peine arrivé dans Subternia, Tila est isolée du reste du groupe. Orko et Demona / Evil-Lynn sont dans un monde imprégné par la magie, Andra, Roboto et le Monstre / Beast-Man dans un monde désertique.

Tila rencontre alors un vilain du nom de Spectror / Scare Glow qui fait penser à Skeletor mais qui possède la moitié de l’épée de pouvoir tant recherchée.

Tila est alors envoyée dans le puits des ténèbres pour combattre ses démons et récupérer la moitié de l’épée de pouvoir.

On en apprend aussi beaucoup sur Orko… Et pour tout dire, cela n’apporte rien à l’histoire. Il faut attendre près de 11 minutes pour l’apparition de Musclor / He-Man comme un des démons que doit combattre Tila. Ça change un peu des souvenirs des épisodes précédents.

En gros, l’épisode se résume à voir les héros du moment affronter leurs propres peurs. Pourquoi ça me rappelle une séquence du film « L’empire contre-attaque » quand Yoda commence à former Luke pour devenir un Jedi ?

Ensuite, Tila se la joue Super Saiyan avec une aura lumineuse qui l’entoure… On se croirait dans Dragon Ball Z… Mais cela permet à Tila de récupérer la moitié de l’épée de pouvoir tant recherchée.

L’épisode se termine sur l’arrivée à Preternia où se cacha la deuxième moitié de l’épée de pouvoir tant recherchée… Sans oublier qu’Orko se sacrifie pour ses amis. Encore un personnage mythique de la série qui disparait. Ça commence à faire beaucoup… Sans oublier la fin qui donne envie de se dire : « Ils ont dû fumer la moquette les scénaristes, c’est pas possible ! »

Cinquième épisode : « Nostalgie en technicolor »

Comme pour le précédent épisode, on a une traduction qui n’a aucun rapport avec le titre d’origine qui est : « The forge at the forest of forever », soit « La forge de la forêt de l’éternité ».

Bref… L’épisode commence avec les funérailles d’Orko. On a connu plus joyeux. Mais surtout, c’est le retour d’Adam à part entière après trois épisodes où il apparaissait au mieux 5 bonnes minutes ?

Pour la deuxième moitié de l’épée, on apprend qu’Adam l’avait avec lui. Autant dire que la quête est vite terminée.

La série des clins d’oeil à la culture geek (après celui involontaire aux super saiyan de l’épisode précédent) continue : on voit Adam et Tila se déplacer sur des engins qui font penser à l’hoverboard de « Retour vers le futur 2″…

Finalement, Adam décide de retourner sur Eternia après que l’épée du pouvoir ait été forgée par Roboto au prix de sa vie. Il se retrouve dans un combat au niveau du chateau des ombres entre le maitre d’armes et la secte des anciens de Skeletor.

Après être descendu dans les sous-sols du chateau, Adam redevient Musclor / He-Man. Mais juste avant sa transformation, Skeletor revient d’entre les morts et le poignarde.

Skeletor utilise la formule de transformation d’Adam en utilisant l’épée du pouvoir… Et la série s’arrête ici.

Pour moi, la série n’aurait pas dû s’appeller « Master of the Universe: Revelation » mais plutôt un truc du genre « L’odyssée de Tila » étant donné que les personnages principaux apparaissent une trentaine de minutes pour Skeletor, et 45 minutes pour Adam / He-Man.

Bref, il y a tromperie sur le titre et aussi sur le contenu. Série franchement oubliable qui n’apporte rien si ce n’est un clone raté de She-Ra qui était de meilleur qualité au final.

7 réflexions sur « Master of the Universe: Revelation, le massacre d’une licence ou une mini-série au mauvais titre ? »

  1. Putain et moi qui était content d’avoir chargé cette série pour me remettre dans le bain… Bon je n’ai plus qu’a regarder mais sans conviction en sachant que tout le monde est mort.

  2. Moi j’ai bien aimé la série d’origine (lorsque elle est passée a la TV) comme disait l’autre les gouts et les couleurs.

    Par contre ce qui me gonfle un peut dans les remakes c’est que on cherche a réécrire ce qui a fait la série

    L’avantage de l’animation c’est que on peut reprendre ou cela c’est arreté voir respecter « le graphisme d’époque. » et même « le son » mais on butera sur les voix.

    Bref une série c’est « un tout » soit on arrive a tout conserver et ça marche soit on bricole et c’est de la loterie.

    on a aussi les cas particuliers comme les simsons ou la charte graphique n’a pas trop bougée depuis le départ ni le son reste les voix?

    1. « L’avantage de l’animation c’est que on peut reprendre ou cela c’est arreté voir respecter « le graphisme d’époque. » et même « le son » mais on butera sur les voix. »
      Assez vrai pour les séries d’animation occidentales, mais pour celles du Japon, il n’est pas rare de reprendre au contraire le même casting que celui de la série d’origine pour le doublage des suites/remakes produits des années après (comme « CardCaptor Sakura: Clear Cards » ou « Higurashi no Naku Koro Ni Gou » pour citer des exemples récents ; et je ne parle pas des séries qui durent depuis des décennies comme « Détective Conan », « One Piece »… qui durent de façon ininterrompue depuis plus de 20 ans, ou 50 dans le cas de « Sazae-san », mais où les seuls remplacements de castings sont généralement dus… aux décès des comédiens d’origine). Une exception : le remake de « Fruits Basket », mais là, le remplacement complet des équipes de production et de doublage étaient expressément voulus par l’autrice du manga original.

      Mais chez nous, c’est clair qu’une telle continuité reste rare et plutôt réservée aux séries télé et surtout au cinéma : pour les trois saisons supplémentaires des « Mystérieuses Cités d’Or » diffusées en 2012, 2016 et 2020-2021, ils n’ont pas repris les comédiens de la série de 1982, certains étant même décédés depuis, comme le regretté Pierre Hatet…

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