Ubuntu Edge, où comment un vapor-hardware devient un superbe coup de communication.

Si vous n’avez pas entendu parler de l’Ubuntu Edge, c’est que vous n’êtes pas branché technique, et surtout gadget pour barbus. Le 22 juillet, date d’annonce du projet et du lancement participatif, j’exprimais mon point de vue dans un article qui me faisait penser que Canonical voulait s’assurer d’écouler quelques milliers d’exemplaires de son téléphone.

Outre le fait que demander 32 millions sur un mois semble se réveler de plus en plus irréaliste, même si Bloomberg a déposé un « don » de 80 000 dollars.

Cependant, le compteur qui avait explosé dans les premiers jours est très loin du compte.

J’ai fait une capture d’écran à 9 h 46, ce 8 août. Et le compteur est à 8 509 946 $.

Pour mémoire le compteur dépassait les 4,5 millions en un peu moins de 48 heures, dixit l’article du 24 juillet de PC-Inpact.

Sachant qu’il reste 14 jours, on peut se poser des questions sur le financement du projet. Il est arrivé autant d’argent en 14 jours que dans les premières 48 heures. Pour que le projet soit financé et donc récolter les 23,4 millions restants, il faudrait que chaque jour le compteur monte d’environ 1,68 million… Autant dire que c’est une somme très importante à réunir.

Pour donner une comparaison, il faudrait dépasser le record d’Amanda Palmer de plus de 500 000 $ quotidiennement

Une paille en effet. Sans vouloir jouer les cassandres, il ne fait maintenant aucun doute que l’Ubuntu Edge, qui pour le moment se résume à un ensemble de schémas techniques et un OS en cours de développement assez actif, ne serait-ce qu’au niveau du gestionnaire d’affichage qui est en version 0.0.8 pour le moment. Autant dire que si Mir veut être prêt pour la Ubuntu 14.04, ce sera très chaud.

Au moment où j’écris l’article, la dernière révision, c’est la 945, qui concerne l’empaquetage pour la future Ubuntu 13.10.

Je ne me faisais aucune illusion sur un projet de téléphone portable haut-de-gamme comme l’Ubuntu Edge pour plusieurs raisons :

  1. La somme demandée. Même une campagne lancée en dehors de la saison estivale aurait du mal à réunir une telle somme.
  2. Les caractéristiques techniques sont pour une grosse moitié floue, voire non définitive.
  3. L’OS est encore en développement actif, et un de ses morceaux de choix, le gestionnaire d’affichage est encore dans les couches culottes en matière de code. Je ne suis pas codeur, mais un projet qui est numéroté 0.0.x et qui accumule moins d’un millier de révisions, c’est encore jeune, non ?
  4. Qui a les moyens de dépenser une somme de l’ordre de 600 à 800 € pour un téléphone nu ? J’ai investi un peu moins de 130 € dans un Wiko Cink Slim (qui restera sous Ice Cream Sandwich pour le moment, jusqu’à la disponibilité de Jelly Bean 4.2.x). Et c’est largement suffisant pour mes besoins et d’une grosse partie des utilisateurs sûrement.
  5. Un téléphone en dual-boot. Histoire de compenser la faiblesse logithèque d’un OS fraichement sorti. Mais ce serait aussi contre-productif. Pourquoi acheter un téléphone avec un OS donc la logithèque est très faible ? Et qui développerait pour une plateforme si peu répandu ?

Ubuntu Edge restera dans les mémoires comme un superbe coup de communication, et telle la console Phantom, sera le vapor-hardware des téléphones mobiles.

Je ne prétends pas être infaillible, mais les chances que le financement connaisse une fin heureuse est très faible… Pour ne pas dire presque inexistante 🙁

12 réflexions sur « Ubuntu Edge, où comment un vapor-hardware devient un superbe coup de communication. »

    1. Les fanboys pleureront les larmes de leur corps, et justifieront l’échec en disant que c’est un essai, mais pas réussi.

      Et tu connais beaucoup de friqués pour changer de téléphone en le payant 600 € pièce à chaque fois ?

      1. Pas personnellement mais tu crois que les friqués (millionnaires, traders, bref les gens qui ont des sous quoi) se posent la question du prix ? 🙂

        1. Les deux en théorie. Mais il y a des problèmes de puissances de calculs différentes, des architectures différentes, du genre : où trouver une version de LibreOffice qui soit compilée pour des CPUs ARMs, etc…

          1. Il y en a une version chez debian sauf erreur de ma part.

            Calligra va être porté sur mer donc pourquoi pas sur Ubuntu touch (annoncé pour sailfish OS).

          2. Qui a dit que cet appareil serait propulsé par une archtecture ARM? Shuttlework a parlé du plus puissant processeur disponible à la date à laquelle le matériel serait figé: le calendrier laisse penser que ce sera plutôt un Merrifield qui, sur le papier, est très prometteur!

            1. Il est vrai que les téléphones portables ne fonctionne pas à 90 voire 95% sur de l’ARM 🙂

              Quand à avoir un processeur intel dans un téléphone, j’avoue que je demande à voir !

              Et sur l’arrivée de l’ubuntu edge, je ne veux pas être pessimiste, mais ça commence à embaumer le sapin.

  1. Salux,

    En ce qui concerne les gens friqué ou pas, qui s’achète tous les six mois un smart à 600 euros … oui, ça existe … je suis sur http://forum.astel.be/ , et je peut vous dire que ceux qui change de smart comme de chemise, c’est archi courant.

    J’ai moi un Wiko Cink Peax, que j’ai passé récemment sous la 4.2 … hormis deux trois trucs qui ne fonctionne pas, pour le prix, j’en suis passablement contant, moins de 200 euros, faut pas plus 🙂

    En ce qui concerne le projet Ubuntu, moi j’ai plutôt l’impression que c’est un mort-né … et une autre façon de faire connaître Ubuntu aux travers de ce buzz.

    A ce rythme, je sent de plus en plus que Cannonical prend le même chemin que Apple et Crosoft …

    @Pluche
    Gerinald

  2. « Est-ce juste un téléphone ? je croyais qu’il faisait ordinateur »

    La question serait plutôt : et lorsqu’il est en mode ordinateur, peut-on encore appeler et recevoir des communications téléphoniques ? Non bien sûr. Donc utilité pratiquement nulle.

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