« L’ombre du papillon » de Marilyse Trécourt : encore un changement de genre réussi ?

Ce roman, sorti le 4 novembre 2016, est le troisième que je lis de Marylise Trécourt. Après le comique et le thriller psychologique, voici qu’elle s’attaque à un genre franchement casse-gueule si mal maîtrisé, le fantastique avec deux thèmes plus que classiques : le voyage dans le temps et son camarade, le monde parallèle.

L’histoire commence le 21 avril 2015. Thomas, 38 ans, retombe par hasard sur la maison de ses grands parents où il a passé les meilleures années de son enfance. Alors qu’il rentre dans la maison abandonnée depuis une vingtaine d’années, sa grand-mère lui apparaît et lui propose un marché : revivre les 20 dernières années de sa vie, tout en gardant les souvenirs de sa « première » vie. Il y a une condition à ce marché : revenir le 21 avril 2015 à la maison, et faire un choix cornélien : soit garder sa nouvelle vie, soit choisir la deuxième qu’il vient de vivre.

Au fil des chapitres, les années de la deuxième vie de Thomas passe, avec des choix et des informations qui lui font prendre conscience de nombre de détails qu’il ignorait dans sa vie précédente. Tout en devant jongler avec les connaissances de sa première vie qui lui empoisonne parfois l’existence et bouleverse parfois la vie de ses proches.

Marilyse a réussi avec succès à installer une pointe d’humour et de cynisme avec le personnage de sa grand-mère et les communications qui sont souvent loin d’être d’une platitude et d’un calme olympien 🙂

Une nouvelle fois, Marilyse a su, avec son style plaisant, un texte travaillé et dans un français qui montre qu’auto-édition ne rime pas avec un duo orthographe et grammaire digne d’une classe de CM2 sous LSD comme on en voit trop souvent, rédigé une histoire captivante. Une histoire qu’on prend un plaisir à lire et qui donne l’impression que le texte de plus de 300 pages n’en fait en réalité que la moitié.

Du grand art que nombre d’auteur(e)s feraient bien de prendre comme base de travail. Comprenne qui voudra ou plutôt qui en aura les capacités… 😀