Pour ce cinquième billet de la série « Les projets un peu fous du logiciel libre », j’ai eu envie de parler de ECWolf. Comme pour le premier billet de la série, j’ai voulu rester dans le domaine ludique. Après avoir abordé FreeDoom, je me suis dis que j’allais parlé de la continuation de l’ancètre le plus connu de tous les FPS, Wolfenstein 3D.
Note en passant : le billet était prévu pour le 22 janvier 2016, mais comme il squattait mon disque dur… 🙂
Est-il besoin de présenter Wolfenstein 3D ? Vraiment ? Alors très rapidement.
Sorti en 1992, ce premier FPS développé par la toute jeune société id Software pour Apogee Software nous mets dans la peau de BJ Blazkowicz, un prisonnier de guerre américain durant la deuxième guerre mondiale.
Dans le premier épisode, on doit s’évader de la prison où est détenu BJ Blazkowicz, avec pour seule arme un couteau, un pistolet, une mitraillette et un mitrailleuse portative qui ressemble à la Gatling, symbole de la guerre de Secession. Inutile de préciser que le jeu fut interdit à la vente en Allemagne à cause de l’utilisation de symboles nazis : la swastika, le portrait d’Adolf Hilter ou encore le drapeau à croix gammée.
En utilisant le modèle du shareware ou partagiciel pour proposer le premier des six épisodes officiels, les autres étant rendus disponibles après commande, on pouvait découvrir un jeu assez révolutionnaire pour l’époque : pseudo3D, des ennemis avec un effet de profondeur, mais uniquement des murs à 90°, sur un seul plan et sans changement de luminosité.
En 1992, le haut de gamme en matière de PC, c’est la génération 486DX, la plupart des utilisateurs ayant souvent des 386DX… Dans le meilleur des cas !
Côté mémoire, 4 Mo était le haut de gamme, et les disques durs devaient tourner aux alentours des 100 à 150 Mo. Risible près de 25 ans plus tard, non ?
Avec le succès de Wolfenstein3D, une préquelle, Spear of Destiny, publiée par FormGen, fut développée alors qu’id Software s’attaquait à son prochain bébé, Doom.
En juillet 1995, id Software publie le code source de Wolfenstein3D. Ce qui provoqua le port du jeu sur des plateformes non officiellement supportées au départ, comme l’Amiga, l’Atari STE par exemple. Mais aussi sur Linux avec des projets comme Wolf4SDL.
Il y a un port dérivé de Wolf4SDL – et en partie basé sur le code de ZDoom – qui vaut le détour, c’est ECWolf. Même son développement est relativement lent, il apporte de nombreuses nouveautés au jeu d’origine. Outre le fait qu’on peut avoir une plus grande résolution, il y a aussi le support de l’affichage d’une carte du niveau en cours et plein d’autres bonnes choses.
Pour montrer ECWolf en action, j’ai récupéré la version partagicielle de Wolfenstein3D et la version de démonstration de Spear of Destiny. Il faut savoir rester dans la légalité, non ?
Évidemment, Wolfenstein 3D fait son âge, et on peut mesurer tout le travail fait par Ken Silverman pour créer Ken’s Labyrinth sorti en 1993. Mais, ça fait tellement du bien parfois le rétrogaming. Dommage que l’easter-egg de Spear Of Destiny ne soit disponible que dans la version complète du jeu.
Tu peux ajouter le fait que Wolfenstein 3D était le successeur de Castle Wolfenstein, jeu sorti sur Apple II en 1981, et qui était bien plus orienté furtivité que baston.
https://en.wikipedia.org/wiki/Castle_Wolfenstein
À vieux geek, vieux geek +50%. 🙂
Sur le plan de l’histoire, c’est vrai. Sur le plan technique, c’est surtout l’aboutissement du travail entamé avec le duo Hovertank3D et Catacomb 3D.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Hovertank_3D
https://fr.wikipedia.org/wiki/Catacomb_3D
Je vais donc rajouter 25% à tes 50%. Sans rancune, j’espère 😀
Pour la configuration de l’époque, je confirme que c’était dans ces eaux-là : mon père avait acheté, vers début 1993, un 486 SX à 25 MHz (si mode Turbo activé, sinon c’était 8 MHz…) et 4 Mo de RAM, avec un disque dur de seulement 128 Mo. Aujourd’hui, si peu d’espace fait rigoler car même les SSD les plus modestes comptent déjà en Go…
Ça fait rire de nos jours. Mais il ne faut pas oublier que c’était des machines bien « couillues » il y a près de 25 ans.
Bonjour,
Petite chose à vérifier donc je le dis avec des pincettes mais la swastikas si elle a inspiré la croix gammée en est distincte.
La swastikas est me semble-t-il un symbole d’un ancien peuple de l’inde et est dessinée à l’envers par rapport à la malheureusement plus connue croix gammée.
@+ gempaouindo
@gempaouindo : hop, un lien youtube ni vu ni connu : https://www.youtube.com/watch?v=L55iII1lBEY
Épisode sympa a regarder. Souvenirs souvenirs…
Excellente vidéo de la chaine Nota Bene, en effet. Cette chaine est un régal pour les amateurs d’histoire comme moi.
Il y a deux swastiskas : la dextrogyre (tournant vers la droite) et détournée par le NSDAP), et la levogyre, tournant vers la gauche, symbole très répandu, et non pas uniquement d’origine indienne.
@fredbezies et tom
Que de réponses instructives. Je regarderai en détails ce we. Merci.
C’est une des raisons avec les coups de gueule du proprio qui font que je fréquente ce blog : les commentaires sont constructifs. ( à part ceux d’un qui n’a pas besoin d’être nommé.)