Quand on a peu de confiture…

…on l’étale, car c’est bien connu : « La culture, c’est comme la confiture, moins on en a, plus on l’étale ». Citation attribuée à un certain Pierre Desproges.

Après cette introduction sucrée, je vais vous parler de 3 livres que j’ai lu récemment.

« Charly 9 », de Jean Teulé.

Ce livre commence le 23 août 1572. On voit comment par soif du pouvoir, le duo infernal Catherine de Médicis et son frère, Henri Duc d’Anjou (le futur Henri III, dernier des Valois) arrache à un faible roi le massacre du lendemain, tristement connu dans l’histoire comme Massacre de la Saint Barthélémy.

L’histoire a conservé l’image d’un roi « fou », mais si on lit ce livre de Jean Teulé une autre hypothèse peut apparaître : celui d’un roi faible, que le massacre de la Saint Barthélémy a achevé. Le plus impressionnant, c’est comment on voit la fin de vie de ce roi, un vieillard avant l’age, qui decédera en 1574 à l’age de 23 ans… J’ignore si l’anecdote de la sudation de sang est vrai, en tout cas, cela donne un éclairage intéressant à cette période troublée de l’histoire de France.

Deuxième livre, toujours de Jean Teulé, c’est un récit sur une affaire peu connue arrivée en 1870 en Dordogne.

Dans « Mangez-le si vous voulez », Jean Teulé nous raconte dans un récit qui ne cache aucun détail ce qui est resté dans les faits divers comme « L’Affaire de Hautefaye« .

Lors de la guerre Franco-Prussienne de 1870-1871 qui mit à mort le Second Empire, à Hautefaye dans le Périgord Vert, près de Nontron, se déroula un fait divers assez macabre : suite à un malentendu (entretenue par une censure des journaux), Alain de Monéys, aristocrate local subit de nombreuses tortures qui s’achevèrent pour lui sur un bûcher improvisé. La répression fut assez féroce (4 responsables passèrent sur la machine du docteur Guillotin), quelques uns furent envoyé au bagne en Nouvelle Calédonie. Seul une personne fut acquitté.

Court roman, il montre à quel point l’humain peut devenir bestial quand les circonstances s’y prettent.

Dernier roman, « Mr Vertigo » de Paul Auster.

C’est l’autobiographie d’un gamin de la fin des années 1920 jusqu’en 1992-1993. Pour tout dire, le roman est étrange, comme si l’auteur se concentrait uniquement sur les quatre ou cinq premières années du récit. Le personnage, Walter rencontre un homme mystérieux, Maitre Yéhudi. Ce dernier l’a acheté à son oncle, un alcoolique de première. Durant les trois premiers quarts du livre, on voit la saga de ce duo étrange, surtout quand on sait que Walter a un don étrange, celui de pouvoir voler dans les airs.

Et les trois premiers quarts du livre sont consacrés à ce don et ce qui y est lié. Le dernier quart est raconté par l’auteur comme si c’était du bonus, ou que le personnage du roman l’avait volontairement passé dessus à grande vitesse.

C’est un roman étrange et néanmoins fascinant. A lire !

Bon week-end !

1Q84 : quand Haruki Murakami nous la joue Orwell…

J’avoue que j’avais eu du mal à attaquer cette histoire en 3 tomes. Pas que la longueur m’effrayait (1500 pages, ce n’est pas grand chose surtout quand on a lu le cycle de Dune), mais c’est le battage médiatique autour de l’oeuvre qui me faisait « peur ».

Ce n’est pas le premier roman d’Haruki Murakami que j’ai lu, ayant déjà dévoré l’excellent « Passage de la nuit » et le bizarroïde « Amants du Spoutnik « .

Alternant les histoires d’Aomame, la tueuse professionnelle, Tengo, le professeur de maths apprenti écrivain et dans le troisième tome un mystérieux personnage, l’auteur nous plonge dans l’année 1984 et son pendant fantastique 1Q84, monde aux deux lunes, et où les little people font la loi.

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« Je suis une légende » : quand on est seul au monde ;)

J’ai récemment dévoré le livre de Richard Matheson sorti en 1956, « Je suis une légende ».

Ecrit en 1954, l’histoire se déroule entre 1976 et 1978. Robert Neville est l’ultime survivant d’une épidémie qui a transformé l’ensemble de la population de la ville de Los Angeles en vampyre. Immunisé par une morsure de chauve souris, le livre raconte sa survie et sa lutte contre les vampyres qui veulent sa peau.

Dès 1964, une première adaptation (la meilleure ?) a été faîte. Elle est disponible dans le domaine public, et s’appelle « The Last Man On Earth » avec Vincent Price.

Bonne lecture et bon visionnage pour les personnes qui récupèreront le film qui est tombé dans le domaine public à la suite d’une négligence.

« La porte des mondes » : rien n’est impossible ;)

Je ne suis pas un grand amateur de roman uchronique, mais je dois dire encore une fois merci à Robert Silverberg.

Mais qu’est-ce qu’une uchronie ? Dixit le wiktionnaire :

Récit imaginaire prenant comme base de départ une évolution alternative de l’Histoire.

Dans ce monde alternatif, Robert Silverberg imagine ce qui se serait passé si l’épidémie de Peste de 1348 (qui balaya 25 à 30% de la population européenne en quelques mois) avait été largement plus meurtrière : l’empire Turc ayant conquis des pays jusqu’à l’Angleterre, l’Allemagne émiettée en une multitude de petits états, les Aztèques controlant l’Amérique centrale et les Incas l’Amérique latine.

Nous suivons dans ce court roman de Robert Silverberg l’épopée d’un jeune homme anglais, Dan Beauchamp qui quitte une Angleterre en 1963 qui s’est libéré du joug turc quelques décennies auparavant pour les Hespérides.

J’avoue que j’étais un peu sceptique au départ, mais l’écriture de Robert Silverberg nous propose un univers alternatif intéressant… Et qui laisse à penser 😉

« Les monades urbaines » : quand Robert Silverberg nous raconte un avenir vertical…

Je ne connaissais pas trop l’auteur Robert Silverberg. « Les Monades Urbaines » (sorti en 1971) nous amène dans un 24ième siècle où pour des raisons pratiques, les humains vivent dans des tours de 1000 étages de hauteur.

On y suit les histoires croisées d’un socio-computeur, d’un jeune couple, d’un historien, d’un musicien, d’un futur administrateur et d’un technicien.

Dans ce futur, la sexualité est libérée, l’intimité inexistante, et le « croissez et multipliez » est la règle. Une sorte de dictature du plaisir et de la sensualité.

C’est un court roman qui vaut largement le détour. D’ailleurs c’est le quatrième de couverture qui m’a attiré vers ce livre. De la science fiction dystopique comme seul les années 1970 pouvait en produire.