La prison dorée fruitée : tout cela pour l’image de marque qu’on en retire?

Les produits de la firme fruitée sont de bonne qualité, et joue sur l’image de marque pour attirer les utilisateurs, les enfermant ensuite dans une prison dorée un écosystème informatique assez resseré.

Il est vrai que ce sont des produits au design léché, mais parfois moins complet que la concurrence en terme de formats supportés, et surtout, ils imposent – sauf à faire des manipulations (du doux nom de jailbreak, littéralement évasion de prison) dont le résultat est assez aléatoire – de passer par un fournisseur exclusif : iTunes.

Et comme iTunes sur MS-Windows n’est pas vraiment séduisant, c’est une incitation à passer à l’étape suivante : acheter l’ordinateur Mac qui propose l’environnement avec un iTunes potable. L’iPhone comme l’iPod sont ce qu’on dénomme en économie des produits d’appel (luxueux dans ce cas).

J’ai eu à une époque le duo ordinateur Apple (mac mini première génération) et un iPod (le shuffle première génération aussi).

Les deux me forçait à utiliser iTunes pour que je sois tranquille pour gérer ma musique.

Et à l’époque de mon utilisation, je n’y voyais aucun inconvénient. Il suffit de jeter un oeil aux archives du blog entre septembre 2005 et mai 2006.

Les deux ont ensuite claqués en l’espace de quelques semaines. D’abord l’ordinateur – une mauvaise série surement – puis le baladeur peu de temps après. Deux mauvaises séries, ça fait un peu beaucoup dans l’histoire.

Depuis, j’ai compris la leçon, et j’ai toujours voulu prendre du matériel aussi neutre et passe partout que possible.

Ainsi, mon téléphone portable (un Nokia 5230 – SymbianOS) et mon baladeur MP3 (un Samsung YP-Q3) sont reconnus comme deux clés USB quand je les branche à un ordinateur, quelque soit son type ou son OS.

Samsung YP-Q3 en mode USB

nokia 5230 en mode USB
En clair, je ne dépends d’aucune couche logicielle tierce pour l’utilisation. De plus, quand je compare les formats supporté par mon baladeur et ceux supporté par un iPod, la différence n’est pas bien grande.

Mon YP-Q3 – 8 Gb – payé 79 € il y a environ un an – supporte :

  1. MP3
  2. WMA
  3. Ogg
  4. Flac

Pour l’iPod, on sort le flac, et l’ogg et bien entendu le WMA. En contrepartie, on rajoute le format AAC (protégé ou pas), le format Wav, le format audible audio et l’AAX.

Sur le plan des formats supportés, on peut dire léger avantage à Apple et son iPod. Cependant, faut utiliser iTunes (adieu le petit pourcent d’utilisateurs n’ayant ni MS-Windows, ni Apple Mac), et surtout débourser un peu plus cher.

Car le premier modèle d’une capacité de 8 Go disponible sur la page officielle de l’iPod, c’est le touch et il faut dépenser minimum 139 €. Soit 56% de différence en faveur du baladeur de Samsung.

Dépenser 60 € de plus, et devoir utiliser un logiciel spécifique pour gérer son baladeur, désolé, mais j’apprécie moyennement.

Que des personnes soient attirés par le coté clinquant, je n’en doute pas, et c’est leur liberté de consommatrices et de consommateurs. Mais c’est se laisser entraîner par les apparences.

Cependant, l’écosystème informatique Apple est un des plus fermés que je connaisse. Est-il besoin d’avoir un iPhone pour téléphoner ? Est-il besoin d’avoir un iPod pour écouter de la musique de manière nomade ?

Quand j’étais au lycée, on écoutait de la musique sur des baladeurs à cassettes. Oui, cela remonte à une vingtaine d’années. Et la musique n’était pas meilleure car on utilisait le baladeur Sony. Les baladeurs « no-name » lisait aussi bien les cassettes audios qu’on y mettait.

Je me souviens d’un sketch de Benny Hill – on a les références culturelles qu’on peut avoir – où Benny Hill en serveur de restaurant servait une piquette infame au petit vieux. Avec l’étiquette d’origine, le vin était rejetté après dégustation. Benny Hill se retourne, met une étiquette d’un grand cru. Et le vin est accepté après dégustation.

Libre à chacune et chacun maitenant de rester avec des objets qui seront neutre ou dépendant d’un écosystème précis pour sa musique et sa téléphonie.

Je paraphraserai Benjamin Franklin en conclusion.

Ceux qui sont prêts à abandonner une liberté fondamentale pour obtenir temporairement un peu de sécurité, ne méritent ni la liberté ni la sécurité.

La liberté d’utiliser le matériel que l’on a acheté de la manière dont on désire l’utiliser. Bien entendu, ce n’est pas une liberté vitale (comme celle de communiquer), mais c’est une liberté comme une autre; qui vaut la peine d’être défendue.