Ah, le zèle des nouveaux convertis…

Attention, je vais sortir l’acide, la hache à double tranchant et le baton de dynamite. Vous êtes prévenus !

Le nouveau converti, c’est simple : c’est l’ado attardé du débat public. Qu’il s’agisse d’informatique, de politique ou de religion, il débarque, gueule plus fort que tout le monde et se croit investi d’une mission divine : sauver l’humanité de son ignorance crasse. En réalité ? C’est juste un pénible qui confond enthousiasme et diarrhée verbale.

En informatique, c’est un cas d’école. Hier, il cliquait frénétiquement sur « suivant » pour installer des cracks vérolés. Aujourd’hui, il a mis en place un dual-boot et soudain, il se prend pour Linus Torvalds, voire Richard Matthew Stallman. Monsieur t’explique doctement que « Windows, c’est pour les débiles », alors que lui-même ne sait pas compiler un binaire sans tutos YouTube. Son système ? Une bombe à retardement qui explosera au prochain sudo pacman -Syu, sudo dnf update ou sudo apt update && sudo apt full-upgrade. Mais il fait la leçon. Pathétique et drôle à la fois, un peu comme un clown qui se prend pour un chirurgien.

En politique, c’est encore plus ridicule. Le nouveau converti a maté trois ou quatre vidéos de gourous politiques en ligne, lu un ou deux bouquins d’occasion, et vlan : il se sent investi du destin de l’humanité. Il hurle sur Twitter… pardon X, aligne les slogans, et s’imagine stratège de génie. En vrai, il n’est rien de plus qu’un perroquet hystérique qui répète mal ce qu’il a vaguement compris. Le genre de type qui croit « combattre le système » en achetant des stickers sur Amazon. Un révolutionnaire de canapé en skaï, version plus discount qu’un Leader Price.

La religion ? Là, on touche au comique de répétition. Le converti fraîchement débarqué veut montrer qu’il croit « plus fort » que tout le monde. Il multiplie les prières, les interdits, les sermons foireux. Plus de règles, plus de rigorisme, plus de frime. Bref, le concours de celui qui sera le plus insupportable. On dirait un végétalien fraîchement converti : il ne parle que de ça, partout, tout le temps, jusqu’à ce que même Dieu regrette de l’avoir recruté, tout en levant les yeux au ciel.

Et le plus savoureux, c’est que ce cirque finit toujours de la même façon. Soit le converti s’écrase lamentablement après avoir découvert que la réalité est un peu plus compliquée que ses conceptions de néophyte, soit il se radicalise tellement qu’il finit isolé, seul avec ses certitudes et son pathétique sentiment de supériorité. Dans les deux cas, c’est un sketch gratuit… Et pas franchement marrant.

Conclusion ? Le zèle des nouveaux convertis, c’est comme un mauvais rhume : chiant, bruyant, mais temporaire. La différence, c’est que le rhume ne te fait pas la morale toutes les cinq minutes.

Allez, sans rancune pour cette fois… Mais parfois, ça fait du bien de se la jouer Attila 🙂

16 réflexions sur « Ah, le zèle des nouveaux convertis… »

  1. j’ai cette chance de ne pas avoir rencontré ce type d’individu irl.
    cependant avec Cachyos , là on voir débarquer fraîchement ces nouveaux « convertis » qui n’ont pas trop lu à minima le wiki Cachyos, je te l’accorde c’est essentiellement pour les jeux.

    on verra bien dans le temps combien de « Steam Deck » version linux vont se maintenir dans le temps.
    Micro$oft essaye de s’engouffrer dans la brèche avec les fabricants , mais cela n’est pas à leur avantage
    ( probleme de gestion d’énergie à « haute performance »….) et quantité de binaires à leur désavantage

  2. Salut Fred,

    Oups, je me reconnais un peu là-dedans…
    J’avais cassé mon install Windows Vista en voulant installer un jeu cracké (russe…).
    Je jouais les snobs après ma première installation Ubuntu(+Windows en dual-boot parce que courageux mais pas téméraire…). Je voulais installer Linux à mon entourage, de gré ou de force…
    Ensuite fixette sur la dé-google-isation de smartphones (toujours à l’ordre du jour d’ailleurs…)
    Mon dernier délire, c’est aussi d’arrêter le sucre (mais j’y vois toutefois pas mal d’avantages pour le moment).
    Bon week-end.

  3. De la confusion entre argumentation et prosélytisme. Cela nourrit effectivement de nouvelles formes de communautarisme où l’on ne supporte plus une opinion, ou une idée, contraire à la sienne. Au lieu de s’enrichir mutuellement, les prosélytes s’appauvrissent.
    Comme Stéphane, j’en fréquente peu (communautarisme ?) et j’évite surtout une catégorie – les complotistes, qui savent tout et ne démontrent rien. J’habite dans le sud de la France, on en a une pelée. La rumeur n°1 reste le kidnapping massif d’enfants par la gendarmerie et la sauvegarde de l’enfance (les flics viennent tôt le matin et vident les foyers). Alors on vit chacun avec des personnes qui nous ressemblent, sensées pour ma part, et on tend à ignorer les autres.

  4. Ha les végétaliens intolérants au gluten et lactoses, allergiques aux poivrons, oignons, échalotes, et qui viennent au restaurant … «Comment ça, il n’y a rien pour moi sur la carte ? »
    Y’a des baffes qui se perdent …..

  5. « Toute croyance rend insolent ; nouvellement acquise, elle avive les mauvais instincts ; ceux qui ne la partagent pas font figure de vaincus et d’incapables, ne méritant que pitié et mépris. Observez les néophytes en politique et surtout en religion, tous ceux qui ont réussi à intéresser Dieu à leurs combines, les convertis, les nouveaux riches de l’Absolu. Confrontez leur impertinence avec la modestie et les bonnes manières de ceux qui sont en train de perdre leur foi et leurs convictions… »

    Emil Michel Cioran

      1. De rien, d’autant plus que je suis totalement d’accord avec ton billet, la diarrhée verbale, ça va bien cinq minutes. Mais quand je vois ce qui se prépare pour septembre, je me dis qu’elle va finir par nous noyer…

  6. Je le vois souvent le commentaire « windows c’est pour les analphabètes » et quand on demande ce qu’ils utilisent c’est souvent zorinOS ou linux Mint et passent 95% de leur temps à juste surfer sur internet et à polluer les forums ou les réseaux sociaux avec leurs commentaires. Les 5% restants c’est pour customiser leur environnement de bureau.
    Il y en a qui ignorent que windows dispose de CMD ou de Powershell, qu’on peut utiliser des gestionnaires de paquets comme chocolatey.

    Je ne fais pas un critique des linuxiens en disant ça. Je constate depuis des années, toute une vague d’ayatollahs, qui sont content de leur nouveau système. Ils n’ont plus de virus car ils ne vont plus télécharger des trucs crackés ou bien Windows ne bug plus parce qu’ils ne vont plus aller trifouiller dans la base de registre.

    Je constate que ceux qui connaissent réellement linux, reconnaissent un certain manque de logiciels, l’utilisation inévitable de la ligne de commande pour effectuer certaines tâches, mais surtout ils ne font pas dans le prosélitisme à vouloir convertir tout le monde.

    1. Tu as tout dit. Mon départ partiel du monde du libre est aussi en relation avec ces intégristes. Tant que le monde du libre ne fera de police pour contrer ce genre d’individus, on risque de tomber sur des perles de haines et de zèle.

  7. Je pense que j’ai eu une période à mes débuts avec Ubuntu où je devais être dans ce genre de délire. J’essayais d’aider beaucoup sur les forums, et je tannais tout mon entourage avec mon Linux kétrobienékifauinstaller à la place de Windows.
    Heureusement j’en suis revenu. Désormais je laisse chacun se débrouiller avec son PC
    Le seul truc qui me plait encore, c’est de monter un PC fixe pour une connaissance, ou le réparer si il y a un souci matériel. Mais ensuite pour toute la partie logiciel, c’est minimum syndical voir même moins.

  8. J’ai cassé les pieds à tout le monde en janvier parce que j’avais arrêté l’alcool. J’ai vite arrêté IRL pour garder une vie sociale, par contre je continue ma radicalisation sur internet. C’est marrant parce que le Prohibition Party existe toujours aux États-Unis, et ils demandent toujours l’interdiction de la vente de boissons alcoolisées.

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