Depuis un mois et demi (en gros depuis mi-mars), je passe à la plupart des vide-greniers du sud du Bassin d’Arcachon. J’ai été à ceux de ma ville, de La Hume, de la Teste et d’Arcachon.
Si j’y vais, c’est surtout pour me trouver des vinyls à bas prix. Il faut dire que grâce à ce genre de manifestations, j’ai pu avoir pour environ 60 euros une bonne trentaine de vinyls dans tous les domaines, pour une semaine unitaire allant de 0,50 à 7 € pièce.
Parmis ceux-ci : 4 ou 5 albums des Barclay James Harvest et autant de Michel Sardou (et oui, Cyrille, j’ai des goûts de vieux), du Jean-Michel Jarre, du Jacques Brel, du Genesis (époque Peter Gabriel), du Renaud, du Téléphone, du Simon et Garfunkel, du Gainsbourg, et j’en oublie surement dans le total.
Même si les pochettes ne sont pas toujours super-belles tout en restant en bon état, je n’ai jamais eu de mauvaises surprise, ni besoin de jeter le moindre vinyl acheté. Je ne compte plus le nombre de CDs que j’ai du jeter… Mais passons 😀
Mais fermons cette parenthèse de vieux con qui aime la musique sur galette de 30 cm de diamètre, pour parler des vide-greniers.
Avec le retour des beaux jours, les vide-greniers poussent comme des champignons. Outre que cela permet de trouver tout et n’importe quoi – et parfois de dénicher des pépites à vil prix – ce phénomène est surtout l’expression d’une conséquence de la crise économique provoquée par les folies des banques : la chute du pouvoir d’achat, et l’obligation pour le pékin moyen de concentrer les quelques rares finances qui lui restent pour le strict nécessaire : se nourrir, se loger et se déplacer.
Même si la crise de 2008 est la petite-fille de la politique de l’Ecole de Chicago, c’est aussi comme l’a bien écrit Sebastien Musset sur son blog, le résultat de 30 années de déclassement et de destruction lente et minitieuse de la classe moyenne.
Je vous laisse vous rapporter à son excellent article pour en revenir aux vide-greniers. Car on ne trouve pas que des vieilleries – comme les vinyls de Johnny – ah que j’aurais mieux fait de prendre ma retraite artistique en 1965 – Halliday, mais aussi des vêtements pour enfants à prix massacrés, des ustensiles de cuisine, qui sont souvent les stands les plus visités.
Les stands culturels (bouquins et musique) sont aussi visités, mais de voir le nombre de personnes qui proposent des vêtements – pour tout public – aussi bien rempli, cela en dit long sur le niveau de vie et sa lente mais constante destruction.
Pour moi, qui a passé pas mal de temps à m’auto-exclure, les vide-greniers sont un bain de foule, une occasion de discuter avec les vendeurs / vendeuses, de pouvoir parler de sujet parfois un plus important que la grossesse d’une starlette ou du prix des carburants.
Des moments où je relie l’utile – du lien social à sa plus simple expression – à l’agréable, me faire une discothèque multi-support aussi variée que possible. Car je (re)découvre certains artistes oubliés des plateaux de télévisions.
Ce qui est parfois une bonne source de rafraichissement culturel. Et aussi de plaisir, car la chose proposée par des artistes qui deviennent au bout de deux albums – quand ils les produisent – membre de jury d’un énième télé-crochet, y en a marre.