Et si les banlieues qui brûlent ne sont qu’un début d’un mouvement de plus grande ampleur ?

Depuis quelques jours, j’ai décidé volontairement me couper des médias, pour plusieurs raisons, l’une d’elles étant que je me regardais une série récente que j’adore (et qui et particulièrement addictive) et surtout car j’avais besoin de prendre du recul.

Bien entendu, on est en droit de se demander comment l’avis d’un petit blogueur, bien au chaud devant son écran, les doigts s’agitant frénétiquement sur le clavier pourrait changer quelque chose.

Ma réponse est simple, et courte : à rien. Juste à poser quelques questions, et à proposer des réponses qui n’ont pas la rigueur scientifique des experts (ceux que les médias appellent ainsi). Quelles sont les raisons qui font exploser les banlieues et les cités actuellement ?

Première possibilité : la cité en elle même ?

Cela est un « problème » connu : être né dans une cité ou y vivre est synonyme de non-emploi de manière quasi-endémique (on parle d’un taux d’inactivité étant le double de celle de l’extérieur des cités).

La minorité des habitants qui foutent la merde, qui brûle le bien des autres, font plus de mal que les matraques des Compagnies Républicaines de Sécurité (les CRS). Sur le plan du suicide social, on ne fait pas mieux.

Je ne me prononcerais pas sur les mesures qui seront prises pour tenter t’éteindre les incendies, mais qui ne seront qu’une solution de court terme.

Deuxième possibilité : la non-intégration ?

Il y a des expressions qui me font froid dans le dos, comme les « immigrés de 3ième génération ». Il faudra que l’on m’explique en quoi une personne dont les grand-parents sont venus en France durant la période des « Trentes Glorieuses », ne sont pas autant françaises que moi, donc les racines en France remontent au minimum au 18ième siècle – mes recherches m’ayant fait retrouver un de mes ancètres mort durant la Régence.

J’ai été à l’école avec des personnes de confession musulmane, de confession chrétienne, de confession juive, ou d’autre confession. Cela ne remonte qu’à une grosse quinzaine d’années. Ce qui m’étonne, c’est de voir comment en 15 années, la situation s’est à ce point dégrader.

Bien que vivant dans une région assez « bénie » en ce qui concerne les problèmes de cités, il y a à Arcachon, une résidence d’habitation qui est le prototype des barres d’habitations dans lesquelles on peut entendre un voisin tirer la chasse d’eau.

Cependant, je n’ai pas souvenir de violences urbaines. Peut-être que la présence d’une zone touristique maritime aide à contenir ce genre de problèmes ?

Ayant l’occasion d’aller de temps à autre sur Bordeaux, j’ai des frissons quand je vois les immeubles bétonnés, imaginant sans peine que la vie doit y être franchement mauvaise.

Troisième possibilité : la folie de la flambée des prix de l’immobilier ?

Depuis des années, en gros depuis l’implosion de la nouvelle économie, les spéculateurs se sont retournés vers l’immobilier.

Je me souviens d’avoir vu récemment sur une émission économique d’une célèbre « petite chaine qui monte » le projet de maison à 100 000 euros, terrain compris.

C’est alors que j’ai feuilleté un des principaux journal de petites annonces du Bassin d’Arcachon. Et en jetant un oeil sur les 12 pages d’annonces immobilières – contre à peine une pour l’emploi ! – des offres qui montrent que les personnes qui vivent dans les cités sont souvent condamnées à y rester.

J’ai ainsi pu lire une annonce d’offre de vente d’un studio avec parking (encore heureux !) dans le quartier du Moulleau d’Arcachon pour la somme rondelette de 119 000 euros !

Vous voulez vous faire batir ? Oubliez les 100 000 euros, terrains compris. Pour une maison avec 3 chambres – sachant que le couple avec 2 enfants est assez répandu – il faut compter sur une ville de 150 000 habitants comme Gujan Mestras (50 Km de Bordeaux environ), 209 000 euros, certaines offres montant jusqu’à 282 800 euros !

Alors, les maisons à 100 000 euros clés en mains, c’est du doux rêve de propagande typiquement électorale, non ?

Je n’ai fait qu’effleurer ce qui apparaît un problème plus profond, finalement. Je finirais en reprenant une citation de feu Daniel Balavoine – que je cite de mémoire – lors de sa célèbre confrontation avec François Mitterand en 1980 :

« La jeunesse se désespère (…) Le désespoir est mobilisateur, et cela donne des choses comme la Bande à Baader »

Dans les années 1970 et 1980, la mobilisation qui se basait sur le désespoir se cristallisa avec des mouvements comme la Bande à Baader ou encore Action Directe.

Dans les années 2000, c’est le communitarisme à tendance musulmane extrémiste…

Aucune religion n’est bonne ou mauvaise en elle-même ; c’est l’utilisation politique qui en faite qui compte.