Article invité : « Les précieuses ridicules » au 21e siècle.

Le texte qui suite m’a été envoyé. Je le recopie verbatim. Je partage entièrement l’analyse, même si j’aurais employé un langage un brin plus diplomatique.

Bonne lecture.


La liberté d’expression selon les S.J.W. ou quand les Précieuses ridicules la confondent de surcroît avec le droit à la c…rie !

Il faut bien avouer que les « Social Justice Warriors » – qui ne sont dans la réalité qu’une infime minorité qui s’octroient un pouvoir dictatorial de fait – ressemblent de plus en plus à ce qu’un certain Jean-Baptiste Poquelin (dit Molière) décrivait au temps du Roi Soleil – y compris, toutes choses égales par ailleurs, la bourgeoisie ayant remplacé la noblesse comme classe dirigeante, dans ses origines sociales comme dans la dominance de l’élément féminin en leur sein – comme des précieuses ridicules

Ainsi, tout en s’affirmant comme les meilleurs défenseurs des « droits » et de la « liberté d’expression », entendent-ils interdire l’usage de certains mots et l’expression de certaines idées (nous disons bien « idées » et non « apologies de faits réputés crimes ») qui ne seraient pas conformes à leur code auto-édité de « bienséance » (ou devrait-on écrire de « bien-pensance » ?)… le tout s’accompagnant d’une « novlangue » qui fleure bon les « commodités de la conversation » (les fauteuils dans le langage des Précieuses)…

On notera au passage que le plus souvent c’est le mot ou l’expression du concept qui subit leurs foudres mais que – concrètement – même si l’action elle-même est effectivement douteuse ou répréhensible (c’est loin d’être toujours le cas dans les faits), leurs contorsions verbales ou idéologiques ne provoqueront aucun effet réel. Soit qu’ils ne s’attaquent pas réellement au problème posé, soit que ce problème n’existe que dans leurs têtes malades, soit enfin parce que les mesures proposées soient de fait inapplicables (la « Ministresse » Schiappa – plus ridicule que précieuse d’ailleurs – s’y illustre avec brio !).

Cette peur de l’action concrète efficace lorsqu’elle s’impose réellement ne serait-elle d’ailleurs pas le stigmate de l’origine socio-politique de ce mouvement qui ne veut surtout pas mettre en cause les réelles origines des vrais problèmes (quand par hasard ils existent réellement) car, dans ce cas, seraient remises en cause la dominance de leur classe d’origine, sa société ultra-libérale et par ricochet les privilèges dont ils jouissent ? A ne faire que dans l’apparence et le « sociétal » on se donne à bon marché une image de « modernité » et on distrait l’attention des masses sur des questions mineures (quand elles ne relèvent pas simplement du fantasme)… Quelle belle diversion voilà !

Leur récente intrusion dans le monde particulier du logiciel libre est un vivant exemple de leur nocivité ! Leurs « codes de conduite » et – surtout – leur conception de la liberté d’expression confondue avec le « droit à la c…nerie » y rend l’atmosphère de plus en plus irrespirable ! Supprimer un mot, changer le nom d’un logiciel parce qu’il fait référence au sexe ou à une partie du corps féminin : nous voilà de nouveau chez Molière avec cette fois le Tartuffe (« Cachez ce sein que je ne saurai voir… » !!)

Mon défunt père qui aurait bientôt 99 ans s’il avait vécu jusqu’à  ujourd’hui disait toujours que « le droit à la c…nerie était un droit imprescriptible de l’être humain »… Reste que nul n’est tenu de le pratiquer en toutes circonstances et que – comme toute liberté – ce droit a ses limites, celles qui interdisent de nuire aux tiers ! Ainsi, la diffusion publique par des individus sans réelle qualification de conseils erronés susceptibles de nuire aux tiers (même de bonne foi) ne relève-t-elle pas d’un usage normal du « droit à la c…nerie » mais d’un abus et il est parfaitement anormal que ces individus se plaignent au nom de la « liberté d’expression » – de subir une critique – fût-elle virulente – du moment qu’elle est étayée !

Nous ferons d’ailleurs remarquer au passage que la « bien-pensance » contemporaine – usant de sa « novlangue » et de ses faux concepts jusqu’aux tréfonds de la bêtise – n’hésite pas à propager l’idée qu’il pourrait y avoir « plusieurs vérités » selon la conviction de chaque individu. Sans doute, au départ, ne s’agissait-il que de reprendre la clause littéraire bien connue : « à chacun sa vérité » mais cette dernière est un manifeste abus de langage.

Ce type de « vérité » pour laquelle n’existe aucune démonstration possible doit être qualifié de conviction ou de croyance, mais – et, encore plus dans le domaine des sciences et techniques, l’usage à son propos du mot « vérité » est un abus ! Dans ces matières, seule compte l’expérience ! Une expérience qui valide ou invalide une théorie selon un protocole aussi rigoureux que nécessaire. Il n’y a ainsi qu’une seule et unique vérité technique ou scientifique, indépendante des opinions ou convictions des uns ou des autres ! La « tolérance », la « diversité » n’ont rien à y faire.

Quant aux simples opinions, encore faut-il accepter l’idée qu’elle peuvent être critiquées elles aussi – ce qui est pour le coup un véritable exercice de la « liberté d’expression »… encore faut-il toutefois que cette critique s’appuie sur quelque chose de tangible, d’argumenté ! Qu’il s’agisse de celui qui, le premier, émet une opinion ou de celui ou ceux qui, ensuite, le critique(nt), des arguments sont indispensables pour justifier les positions respectives. Leur valeur déterminera ensuite la vraisemblance de l’opinion émise.

Ce qui dément totalement la vision SJW selon laquelle « toutes les opinions se valent » (à condition de ne pas contredire la bien-pensance et la pensée unique dominante) ! De ce point de vue il est indispensable de retrouver la sagesse de l’âge de la « Raison » !! L’argument selon lequel telle ou telle proposition n’allant pas dans le « mainstream » des grands médias serait forcément l’œuvre de méchants « complotistes » ne tient pas plus que son contraire absolu qui admet les thèses les plus farfelues sans l’ombre d’une présomption…

Malheureusement les SJW et les adeptes de leur secte ne le voit pas de cet œil… Ce qui les transforme ipso-facto en suppôts de la bêtise la plus crasse, en adeptes de l’exercice systématique du « droit à la c…nerie » et en défenseurs systématiques de ces derniers.

Au final, et c’est là une de leurs contradictions les plus graves, alors qu’il prône une liberté individuelle sans limite, ils deviennent ainsi les prescripteurs d’une dictature de la pensée qui pourrait devenir l’avant-garde d’une dictature tout court si la masse des gens ne leur impose pas silence au nom de la logique et d’une conception raisonnable de la liberté de tous et de chacun.

23 réflexions sur « Article invité : « Les précieuses ridicules » au 21e siècle. »

  1. Est-il possible de partager ce texte d’une rare lucidité ? Est-il possible d’en connaître la source afin de citer l’auteur?

  2. Rîn compris… Mais bon comme tu me l’as déjà fait remarqué, je suis un peu trop con pour comprendre certains trucs.
    Ceci étant dit, je trouve le titre « Précieuse ridicule » assez ironique quand on lit le texte. Des phrases qui font un paragraphe, avec des conjonctions de subordination, des apartés entre parenthèses, des termes assez pompeux, des tournures lourdingues et assez poussiéreuses. Bref il semble être l’exemple même de ce qu’il critique.
     
    Parce qu’il n’y a pas de mal à faire des phrases courtes. A séparer les idées sans les mélanger et surtout à utiliser un français actuel et simple, surtout quand on veut faire passer un message, y compris à un public assez primaire comme moi.
     

    A+

  3. À ceux qui n’ont « pas tenu » ou « rien compris ». On va faire simple.

    1. Si une buse  ne comprend, ç’est le problème de la buse.

    2. Si un rigolo fait semblant de ne pas comprendre, c’est le problème du rigolo.

    3. J’attendais :  » Ouai moi j’étais pas né ! » mais on l’a évité, peut-être pas de loin d’ailleurs : »Des phrases qui font un paragraphe, avec des conjonctions de subordination, des apartés entre parenthèses, des termes assez pompeux, des tournures lourdingues et assez poussiéreuses ».

    4. Quand une buse commente la forme au lieu du fond, c’est bien une buse.

    5.« Dans la vie, il faut toujours se fier aux apparences. Quand un homme a un bec de canard, des ailes de canard et des pattes de canard, c’est un canard. C’est vrai aussi pour les petits merdeux. » (Les vieux de la vieille, 1960)

    1. Quand un homme a un bec de canard, des ailes de canard et des pattes de canard, c’est un canard. C’est vrai aussi pour les petits merdeux. »

      Je pense plutôt que c’est un homme déguisé en canard du moins tu pourras lui mettre tout les artifices que tu voudras mais ça restera un homme.

  4. J’ai le même impression que DangG

    L’auteur « s’octroi un pouvoir dictatorial  » lui aussi ? … ce texte est peut-être un pamphlet digne de molière ?

     entendent-ils interdire l’usage de certains mots et l’expression de certaines idées

    Ce n’est pas ce que fait ici l’auteur ? du coup j’ai l’impression de lire un texte précieux et ridicule aussi …

    ils deviennent ainsi les prescripteurs d’une dictature de la pensée

    oui, oui, l’auteur ne désire pas nous imposer sa pensée :))

    1. Simple remarque : je publierai tes commentaires qui sont toujours ou presque dans l’opposition des arguments que je présente, avec ou sans justification ajoutée.

      Mais je n’y répondrai pas. Point final.

  5. Avec mon certificat d’études primaires élémentaires, en poche depuis le tout début des années 60, lire  un texte en français  ne peut pas nous faire de mal……D’autant plus que,  sur le fond,  les arguments me paraissent parfaitement pertinents (forcément je les partage également….). Et là, pour le coup, il nous est possible de faire référence à la diversité d’opinion et à la tolérance! Vous n’êtes pas,  fort heureusement, obligés de partager mon point de vue,  pas plus que celui de l’auteur. Le tout est de parfaitement s’entendre sur les mots,  sur le thème qui nous préoccupe et ceci dans son contexte….. ça nous éviterait peut- être la foire d’empoigne.

    Dans cette ambiance « SJW », qu’ elle nous vienne de « l’élite » ou pas d’ailleurs, pourra-t-on toujours écouter du Brassens ou du Coluche par exemple sans soulever quelques soupçons de mysoginie, de racisme ou d’homophobie.

    Merci de m’avoir lu, peut être jusqu’au bout.>>

  6. Je dois faire partie des rares à ne pas être d’accord… peut-être une question de génération, je suis né à une époque où Coluche était déjà mort. Déjà il ne faut pas confondre les SJW qui sont des troll, et les règles de bonne conduite qui sont à priori votées par la majorité des contributeurs des projets.

    Ensuite il y a une différence entre dire des conneries, et dire des conneries sur internet. Tu as une portée beaucoup plus grande et l’usage de clichés (pour l’humour ou non) contribue à alimenter les stéréotypes. Exemple avec la réputation des fonctionnaires d’être des fainéants, ça n’a aucun fondement mais le cliché est véhiculé par les innombrables blagues. En tant que bénéficiaire du RSA, tu connais probablement bien ces clichés que l’on attribue (je précise que ce n’est pas une attaque personnelle car tu parles souvent de ta situation sur ton blog).

    Du coup je suis plutôt favorable à ce « dégraissage » de clichés et d’abus qui font partie de la vie courante mais qui sont préjudiciables sans que l’on ne s’en rende compte.

    1. Ça y est on l’a le « j’étais pas né » !

      Ouf ! J’ai eu peur que le niveau monte.

      Il faut vraiment que vous regardiez le film Idiocracy, pas pour ses qualités cinématographiques bien sûr, mais quand même on n’est plus très loin dans le divertissement télévisuel et ce qu’on appelle les « nouveaux comiques ».

      Bon ceci dit faites gaffe quand même, ça date de 2006, c’est donc un peu poussiéreux. Après si un môme de 12 ans nous dit qu’il n’était pas né en 2006, alors là, alors là, je ne sais plus…Prends ta pelle et ton seau et va faire un pâté, peut-être.

      1. Argumentum ad personam: Dans une argumentation, l’argumentum ad personam désigne une attaque personnelle portée par l’une des parties à la partie adverse sans rapport avec le fond du débat.

        Merci et au revoir 🙂

  7. L’utilisation du terme « SJW », c’est un peu comme celle de « bobo » : ça regroupe tout et n’importe quoi, ça confond des attitudes et pratiques diverses et variées (et parfois contradictoires), ça permet de désigner de manière lâche un groupe dont on ne fait jamais partie (les SJW, comme les bobos, c’est toujours les autres). Du coup, tout texte qui, comme celui-ci, ne définit rien, ne précise rien, ne peut avoir comme seule portée que de convaincre les déjà-convaincus, puisqu’il n’y a aucun argument, aucune démonstration.

    Par ailleurs, je trouve piquante cette accusation de « novlangue » alors qu’au fondement de cette « démarche » se trouve l’appauvrissement du vocabulaire. Or, pour ne prendre que le domaine du féminisme et des luttes pour l’égalité des genres, on assiste bien plus à des demandes d’inclusion de nouveaux mots au côté des termes usuels, plutôt qu’à la suppression de ces derniers (l’exemple ironique de « ministresse » employé dans le texte en est d’ailleurs une bonne illustration).

     

     

  8. Je pose une question : faut-il interdire <<   Le Seigneur des Anneaux >> ?

    En effet , l’œuvre de Tolkien est ouvertement et foncièrement raciste …

    En clair : où placer le curseur de la liberté d’expression ?

     

    Deuxième question : Policer le langage est-il une fin en soi ?

    Je m’explique : agir sur le langage , c’est , en partie , agir sur les apparences …

    Pour masquer l’impuissance à modifier le réel …

    << Madame la Ministresse >> , oui , mais , en France , combien de Femmes PDG , ou à des postes importants ?

     

    Ce texte est , à mes yeux , étrangement flou …

     

    Le paradoxe qu’il révèle , est , à mes yeux , ceci : le retour de la Censure et du politiquement correct , dans notre époque de << communication >> …

     

    << C’est un Agent de Nettoyage Urbain ! >> ( << Balayeur >> est péjoratif …)

     

    Bref , la << novlangue >> , sous les ors du marketing , et du management , est à l’œuvre depuis longtemps …

     

    Et j’ai peur qu’elle ne soit qu’un effet de mode , et pas une lame de fond : les gens sont redescendus dans la rue ( Gilets Jaunes , entre autres … )

     

    Censure , conformisme et politiquement correct ont leurs limites …

  9. Bonjour,

    j’aime les idées bien exprimées et le bon français. Par contre l’excès de forme de certains textes me dégoutte. Inutile de faire dans le pédant pour être compréhensible. Ce ton pédant ou précieux ne sert qu’à conforter une opposition qui est incapable de comprendre ou se sent rabaissée.

    @Asaln

    grand film cet Idiocracy. J’adore le début de la page wikipédia (et du film)

    « La séquence d’ouverture montre combien les personnes peu éduquées se reproduisent plus vite que les couples instruits, ces derniers faisant moins d’enfants par crainte de l’avenir et une meilleure utilisation des techniques de contraception. »

    Du darwinisme poussé son extrême.

  10. Je ne vais pas m’attarder sur le fond, étant un peu éloigné du sujet que j’ai eu du mal à cerner. Ce qui, à mon avis, constitue le principal défaut de ce texte, que j’ai pourtant bien pris le temps de lire (plusieurs fois même).
    Cela manque un peu d’ordre, de structure. On a l’impression de brouillon qui ont été recopié comme ils venaient, ou d’un texte écrit d’un premier jet, sans relecture
    Quand on veut faire passer une idée de fond, on soigne la forme.
    Je trouve un peu dommage de ne pas s’attarder un minimum sur un sujet afin de le faire passer à ceux qui n’y sont pas familier
    Malheureusement, plutôt que de donner mon ressenti de fond, je n’ai retenu que la forme et le style qui ne m’ont pas permis d’accrocher au sujet. C’est selon moi, un échec manifeste dans la tentative de partage d’une idée, aussi louable soit-elle

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