J’avais parlé du roman « N.A.T.I.V » de Maurice Desborels dans un en vrac’ rapide du 12 juillet 2015. Après avoir attendu une petite dizaine de jours son impression, son envoi et sa réception, je m’y suis attaqué ce week-end.
Ce court roman – environ 120 pages – est à classer dans le genre anticipation, voire science fiction, mais sans le moindre artifice classique des romans de SF. L’histoire se situe dans les années 2050, et se base sur le duo de concepts que sont la néotinie et l’octogenèse.
Le postulat du livre est de savoir comment vivrait des personnes dont le développement intra-utérin ne serait pas de 9 mois, mais s’allongerait à 21 mois. En clair, comment vivraient des personnes N.A.T.I.V (nées à terme in vitro) ?
On ne peut que penser ici à un certain roman d’Aldous Huxley, et je dois dire que l’auteur a su éviter l’écueil de copier l’idée développée par Aldous Huxley où l’utilisation des utérus artificiels étaient spécialement dédiés au clonage dans un but de stabilisation des populations.
L’auteur développe aussi l’idée que la culture n’empèche pas la naissance et la fructification d’idées parmi les plus haineuses voire ségrégationniste que l’humain peut porter.
C’est un roman que je vous conseille. Il est disponible chez Atramenta (numérique et physique), ou encore sur Amazon et la Fnac (en numérique uniquement pour les deux derniers cas).
J’ai vraiment aimé. Je pense suivre les autres oeuvres de cet auteur avec une grande attention.
bonjour Frédéric, merci pour cet honneur que vous me faites de parler de NATIV sur votre blog.
merci pour votre lecture qui correspond à mes intentions, comme vous devez le savoir vous aussi, la crainte de ne pas être compris est toujours là.
quand on aborde ces questions Huxley est effectivement incontournable, « le meilleur des mondes » est un livre qui aura marqué les esprits au point de devenir une référence.
aussi ça me fait aussi bien plaisir de voir le mot « culture » dans votre critique, l’homme ne naît pas homme mais il le devient, la culture est un des moyens pour « humaniser » l’homme, j’ai voulu faire une « critique » d’une certaine forme de discours culturels actuels un peu déconnectés des réalités, comme le personnage d’Alexis Jacobsen qui plane un peu à dix mille avec ses beaux discours sur l’art et la culture, alors qu’il incarne cette petite élite qui n’utilise ces beaux discours (et l’illusion de leur utilité parce qu’il y croit) que pour défendre et conserver leur pré carré.
Les NATIV (en naissant à terme) possèdent d’emblée à la naissance ce niveau d’humanité (surmoi ? conscience morale ?) auquel les différentes techniques d’humanisation (culture, religion, éducation, philosophies…) tentent de nous faire parvenir… à priori sans grand succès. Comme j’ai des enfants (de votre âge à en croire votre photo) je reste optimiste, je suis certain que l’homme possède en lui assez de ressources pour que le meilleur puisse toujours, au final, l’emporter sur le pire.
Maurice.
J’ai surtout exprimé ce que j’ai ressenti à la lecture de votre court roman.
Référence absolue dans ce domaine. J’attends l’oeuvre qui pourra la dépasser, mais je pense que l’on pourra attendre encore longtemps.
Pour ne pas spolier le plaisir des personnes qui liront votre livre, Alexis Jacobsen m’a fait penser à une époque de triste mémoire qui a prouvé qu’une grande culture n’empéchait pas l’arrivée des idées ségrégationnistes et mortifères.
J’ai une quarantaine d’années, et j’avoue que je ne me fais aucune illusion sur l’être humain sur la capacité qu’il a de dépasser ses démons.