Ecoutant en ce moment « Comme ils disent » de Charles Aznavour, je m’aperçois que ce texte chanté en 1973, est terriblement d’actualité.
Si vous ne connaissez pas ce texte, il est assez osé pour l’époque. Il faut se souvenir qu’en 1973, Georges Pompidou est encore président de la République, que la majorité légale est encore à 21 ans, que la télévision et la radio sont encore très réglementée, et qu’on décapite au nom de la République à tout va.
Oser dire alors que Sheila nous bassine avec ses Gondoles à Venise :
« […]
Vers les trois heures du matin
On va manger entre copains de tous les sexes
Dans un quelconque bar-tabac
Et là on s’en donne à cœur joie et sans complexe
On déballe des vérités
Sur des gens qu’on a dans le nez, on les lapide.
Mais on fait ça avec humour
Enrobé dans des calembours mouillés d’acide
On rencontre des attardés
Qui pour épater leurs tablées marchent et ondulent
Singeant ce qu’ils croient être nous
Et se couvrent, les pauvres fous, de ridicule
Ça gesticule et parle fort.
Ça joue les divas, les ténors de la bêtise.
Moi les lazzi, les quolibets
Me laissent froid puisque c’est vrai.
Je suis un homo comme ils disent.[…] »
D’ailleurs, je préfère largement Charles Aznavour quand il chante Venise.
Un clin d’oeil à une amie qui habite la région de Venise et qui se reconnaîtra 😉