L’affaire du petit Enis a provoqué sur le site Yahoo Q/R une série de questions demandant s’il ne fallait pas appliquer la peine capitale sur les pédophiles comme cette question par exemple.
Il m’est alors revenu en tête un certain journal télévisé de Février 1976…
J’ai retranscrit le texte de Roger Gicquel, même si l’histoire n’a gardé que la première phrase.
« La France a peur. Je crois qu’on peut le dire aussi nettement. La France connait la panique depuis qu’hier soir, une vingtaine de minutes après la fin de ce journal, on lui a appris cette horreur, un enfant est mort. Un doux enfant, au regard profond, assassiné, étranglé ou étouffé, on ne sait pas encore, l’autopsie ne l’a pas complètement révélé par le monstre qui l’avait enlevé pour de l’argent.
La France a peur, chaque mère, chaque père a la gorge nouée quand il pense à ce qui s’est passé à Troyes. Quand ils pensent à cet assassin de 23 ans, une relation des parents du petit Philippe, un petit commerçant bien mis, qui a fait croire jusqu’au bout aux parents que l’enfant était vivant. Un jeune homme apparemment sans passion qui ne peut pas être autre chose qu’une sorte de malade mental, mais qui a pourtant tenu tête avec une froide lucidité aux policiers qui l’ont interroger durant 48 heures quand il était le témoin numéro un de l’affaire.
Oui, la France a peur et nous avons peur et c’est un sentiment qu’il faut déjà que nous combattions je crois. Parce qu’on voit bien qu’il débouche sur des envies folles de justice expéditive, de vengeance immédiate et directe.
Et comme c’est difficile de ne pas céder à cette tentation quand on imagine la mort atroce de cet enfant. C’est d’ailleurs probablement pour soustraire l’assassin à la colère des habitants de Troyes qu’on l’a mis en prison dans une autre ville, à Chaumont.
La France a peur parce que les rapts d’enfants se sont multipliés d’une manière épouvantable. Il y en a eu sept pour la seule année 75, mais c’est la première fois depuis 1964 qu’un rapt se termine aussi tragiquement.
Cette année là, Lucien Léger étrangla le petit Luc Taron. Oui, la France a peur, parce que comme il y a 12 ans, elle ne comprend pas. Exactement comme les parents accablés de Patrick Henry, l’assassin de Philippe »
Et voici le schéma typique d’une exécution par décapitation sur la guillotine, journal télévisé de juillet 1976, relatant l’exécution de Christian Ranucci.
Alors, pour ou contre l’application de la peine capitale ?