Note : c’est la version « long terme » de l’article paru en juillet 2016.
Note 2 : j’ai rajouté quelques éclaircissements en fin d’article, suite à quelques commentaires sur l’article d’origine.
Il m’arrive de recevoir des courriers électroniques qui me demandent : quelle distribution choisir ? Avec presque 275 distributions indexées encore vivantes, début juillet 2016, sur la bible de l’actualité linuxienne, c’est comme chercher une aiguille dans une botte de foin sans avoir de détecteur de métaux pour se simplifier la tâche.
Voici donc une série de cinq commandements pour vous permettre de dégrossir votre recherche. Les listes ci-dessous sont aussi exhaustives que possible.
Premier commandement : Tu n’iras pas au-dela de la première génération descendante des distributions mères.
Par distribution mère, je parle des distributions nées entre 1992 et 2002 et toujours en vie de nos jours. Par ordre alphabétique :
- Archlinux (née en 2002)
- Debian GNU/Linux (née en 1993)
- Gentoo Linux (née en 1999) et sa « jumelle » Funtoo Linux plus simple d’accès par endroit
- Red Hat Linux (née en 1994) surtout connue pour son projet communautaire Fedora Linux (né en 2003)
- Slackware Linux (née en 1993)
- SuSE Linux (née en 1994) surtout connue pour sa dérivée OpenSUSE.
Si on prend leurs descendantes directes les plus connues, cela donne principalement :
- Manjaro Linux
- Ubuntu et ses saveurs officielles : Kubuntu, Xubuntu, Lubuntu, Ubuntu Gnome, Ubuntu Mate, Ubuntu Kylin
- Sabayon Linux ou encore la Calculate Linux
- CentOS Linux ou encore la Scientific Linux. Sans oublier l’excellent Viperr.
- SalixOS
Pour OpenSUSE, je n’ai rien qui me vienne à l’esprit 🙁
Pour la Debian GNU/Linux, je rajouterai des projets comme la HandyLinux par exemple. Les rares exemples de distributions « petites-filles » qui valent la peine ? LinuxMint, Emmabuntüs (classique ou en saveur Debian) sont les deux premiers noms qui me viennent à l’esprit.
J’allais oublier une distribution qui me tient à coeur, la descendante de la mythique Mandrake Linux, j’ai nommé la Mageia.
Deuxième commandement : toujours l’original à la copie tu préféreras.
Nombre d’environnements sont portables dans le monde GNU/Linux. Ce qui permet souvent d’avoir un environnement spécifique disponible sur les bases listées ci-dessus. Cependant, il y a un principe à appliquer. Si un environnement est proposée par une distribution, la meilleure expérience qu’on pourra en avoir est sur la dite distribution.
Un cas d’école ? Vous aimez Cinnamon et vous voulez une base Ubuntu ? Ne cherchez pas plus loin que la LinuxMint qui développe aussi Cinnamon. Sinon, vous pourriez vous en mordre les doigts. Enfin, je dis cela, mais je vous laisse libre de faire votre propre expérience 🙂
La preuve en vidéo.
Troisième commandement : les petites communautés, autant que possible tu éviteras.
Il y a beaucoup de distributions qui ont des petites communautés de développeurs et d’utilisateurs. Si cela est plaisant et donne l’impression de faire partie d’une famille, cela a aussi ses inconvénients, en terme de support techniques.
Il y a toujours des exceptions, et je citerais entre autres : Solus Project, NuTyX ou la Void Linux. Ce sont des petites distributions avec des petites communautés, mais elles sont réactives et solides.
Quatrième commandement : les versions améliorées, autant que possible tu éviteras.
Pour des raisons d’ordre légal, certaines technologies ne sont pas préinstallées, car elles sont couvertes par une hérésie du nom de brevets logiciels, l’exemple le plus connu étant le mp3.
Par conséquent, des personnes bien intentionnées proposent des versions complétées des versions officielles. Comme « la route de l’Enfer est pavé de bonnes intentions », on finit par se retrouver parfois avec des distributions tellement lourdes qu’on se demande comment l’ordinateur fait encore pour ne pas succomber à une crise d’asthme au démarrage.
Un exemple ? Oh, l’Updated Ubuntu Mate pour ne citer que lui.
Cinquième commandement : des clés USB et de la virtualisation, tu abuseras.
Nombre d’images ISO téléchargeables sont désormais hybrides. On peut tout aussi bien les écrire sur des clés USB que sur des CD-RW ou des DVD-RW, et l’énorme majorité des distributions proposent des ISOs « live » pour voir l’ensemble en action sur son ordinateur sans prendre aucun risque.
Pour la virtualisation, même si ce n’est pas la panacée, elle permet de se familiariser avec une distribution, ses spécificités, ses outils avant de faire le grand saut ou pas.
Il n’y a aucune recette miracle, mais si cela vous permet de nettoyer un peu les écuries d’Augias du logiciel libre, pourquoi pas ?
Éclaircissements : comme précisé au début de l’article, et demandé dans les commentaires, voici une « catégorisation » en fonction de la difficulté d’installation.
- Pour débutant(e)s : la série des Ubuntu, Linux Mint, Mageia, Emmabuntüs et HandyLinux.
- Pour les personnes ayant déjà quelques connaissances, et voulant approfondir : Fedora, Viperr, Debian GNU/Linux, CentOS, Manjaro Linux, Sabayon Linux, Solus Project et SalixOS
- Pour les personnes aimant bidouiller leurs systèmes et n’ayant pas peur de la ligne de commande : Archlinux, Void Linux, NuTyX, Calculate Linux, Slackware Linux, Gentoo Linux et Funtoo Linux.
Ajout au 13 août 2016 : La LinuxMint ayant une politique un peu spéciale au niveau de la gestion des mises à jour, cf cet article du 3 août 2016, je vous conseille d’activer toutes les mises à jour disponible par sécurité.
Après, c’est à vous de voir.
Lu 🙂
T’as oublié d’enlever Mint vu que dans ton dernier article sur elle et dans les commentaires tu dis que tu ne la conseille plus.
J’ai rajouté un addenda à l’article. Ce qui a le mérite de la clarté.
T’as bien fait. 😉
Bonjour Frédéric Béziès,
Merci pour votre article.
Je pense qu’il vaut son pesant d’or. Il a le mérite d’être clair, précis et sans fioritures. De plus, il permet d’aiguiller les nouveaux venus dans le monde de GNU/Linux et des Logiciels Libres vers un choix éclairé d’une distribution réellement adaptée à leurs besoins.
Toutefois, j’aimerais aller au-delà de votre article, si vous le permettez évidemment.
Si, un investisseur ou un homme d’affaires (riche comme crésus : https://fr.wikipedia.org/wiki/Cr%C3%A9sus) a subitement envie » de se faire plumer » en essayant de commercialiser _ en Afrique ou en Amérique du Sud par exemple _ des ordinateurs préinstallé GNU/Linux. Et, qu’il vous consulte pour que vous puissiez lui donner un avis quant à ce. Quelle(s) distribution(s) lui conseillerez-vous ?
J’aimerais bien avoir votre avis là-dessus.
D’avance merci pour la réponse.
Et, bonne continuation pour votre blog.
Des distributions qui sont fonctionnelles dès le départ, du « out of the box ». C’est sûrement le meilleur moyen d’arriver à commercialiser en toute tranquillité.
Ubuntu et compagnie donc.
Bonjour Fréderic,
Juste une remarque : vous mettez Centos en distribution « fille », or il s’agit plutôt d’un clone de RedHat, non ? Donc de niveau 1.
Et pour ma part, actuellement sur Manjaro (depuis 4 ans), j’envisage de remonter d’un cran pour utiliser sa maman 😉
D’ailleurs, votre tuto mensuel me sera utile… mais (oui, y a tjr un mais), pour l’avoir utilisé sur VB, j’ai un peu de mal pour savoir où s’arrête l’installation gnome/kde et ou commence xfce. En clair, je ne sais pas exactement ce qui doit être effectué obligatoirement, et ce qui doit l’être spécifiquement pour xfce.
Le chapitrage ne me parait pas clair… mais ça vient forcement de moi !!
Amicalement et merci pour le blog
Pour la partie installation : il faut tout recopier sauf la partie qui installe Gnome. Il ne faut pas oublier la création d’un compte utilisateur.
Pour l’activation des services, c’est la même chose, modulo GDM qui est à remplacer par le gestionnaire de connexion en question. Je vais retravailler cette partie pour plus de clarté.
Bonjour, Je compte migrer de windows 10 vers linux que me conseiller vous ? Linux Mint à l;air pas mal mais j’aimerais avoir votre avis? En revanche je n’aime pas trop Ubuntu dans son design .
J’ai 13 ans et j’ai quelque compétences en informatiques .
Merci d’avance pour vos reponses.
La LinuxMint pourrait être une bonne option, à condition d’activer toutes les mises à jour de sécurité. Sinon, la Manjaro Linux Xfce ou Plasma pourrait être une option à envisager. Il faut comparer les deux via des clés USB pour voir la compatibilité avec le matériel utilisé.
Slt
j’ai testé la manjaro tout allais bien, mais lorsque j’y ai mis chrome je le trouvais hyper lent !! Le reste allez bien. Dommage.
Pour ce qui est d’arch, voilà l’usine à gaz pour l’installer !!! S’il sortait une version avec installation graphique, du monde roulerai dessus 🙂
Il y a un installateur graphique pour arch : Antergos ; un semi-graphique qui est Arch-Anywhere.
Quant à l’installation usine à gaz, je demande Gentoo ou Funtoo. Quant à Chrome, autant utiliser Chromium. C’est la même chose sans les espiogiciels de Google.
Slt
pour antergos j’ai lu que c’est pas terrible:
https://blog.fredericbezies-ep.fr/?p=14129
Je vais réessayer de tester manjaro en live usb, pour voir si ça fonctionne mieux. Merci en tous cas pour tes conseils….voisin !
Slt
ben toujours ces saccades sur chromium, retour sur ubuntu. Ça fait comme si la mémoire saturait, mais nickel sur les autres distribution linux, bizarre 🙁